La Conférence des Parties
On appelle Conférence des Parties
les Parties à la CITES - les États membres
- prises collectivement. Tous les deux à trois
ans, la Conférence des Parties - également
appelée CoP - se réunit en session pour
examiner la manière dont la Convention est
appliquée. Les sessions durent deux semaines
et sont habituellement accueillies par une Partie.
Elles sont pour les Parties l'occasion de :
-
passer en revue les progrès accomplis dans
la conservation des espèces inscrites aux
annexes;
-
examiner
- et s'il y a lieu adopter - des propositions d'amendement
des listes d'espèces figurant dans les Annexes
I et II ;
-
étudier
les documents et les rapports émanant des
Parties, des Comités CITES, du Secrétariat,
et des groupes de travail ;
-
recommander
des mesures pour améliorer l'efficacité
de la Convention; et prendre les dispositions nécessaires
- y compris l'adoption d'un budget - pour permettre
au Secrétariat de fonctionner efficacement.
À
un niveau moins formel, les sessions de la Conférence
des Parties sont pour les participants l'occasion
de renouer des liens et de discuter des problèmes
et des succès. Viennent participer aux sessions
non seulement les délégations représentant
les Parties à la CITES mais aussi des observateurs.
Parmi eux, il y a des représentants d'États
non-Parties, d'institutions spécialisées
des Nations Unies, et d'autres conventions internationales.
Les observateurs d'organisations non gouvernementales
- ONG - impliquées dans la conservation ou
le commerce peuvent eux aussi participer à
une session, la décision étant laissée
à la discrétion des Parties ; s'ils
participent à la session, ils n'ont pas le
droit de vote : voir Article XI. Le public peut assister
aux débats mais sans y participer.
cites.org
Comment
la CITES fonctionne-t-elle ?
La
CITES contrôle et réglemente le commerce
international des spécimens des espèces
inscrites à ses annexes. Toute importation,
exportation, réexportation - exportation d'un
spécimen importé - ou introduction en
provenance de la mer de spécimens des espèces
couvertes par la Convention doit être autorisée
dans le cadre d'un système de permis. Chaque
Partie à la Convention doit désigner
au moins un organe de gestion chargé d'administrer
le système de permis et au moins une autorité
scientifique qui lui donne son avis sur les effets
du commerce sur les espèces. Les espèces
couvertes par la CITES sont inscrites à l'une
des trois annexes de la Convention selon le degré
de protection dont elles ont besoin :
-
L'Annexe
I comprend toutes les espèces menacées
d'extinction. Le commerce de leurs spécimens
n'est autorisé que dans des conditions
exceptionnelles.
-
L'Annexe
II comprend toutes les espèces qui ne sont
pas nécessairement menacées d'extinction
mais dont le commerce des spécimens doit
être réglementé pour éviter
une exploitation incompatible avec leur survie.
-
L'Annexe
III comprend toutes les espèces protégées
dans un pays qui a demandé aux autres Parties
à la CITES leur assistance pour en contrôler
le commerce. La procédure à suivre
pour procéder à des changements
dans l'Annexe III est distincte de celle pour
les Annexes I et II car chaque Partie est habilitée
à y apporter unilatéralement des
amendements.
Spécimens
couverts par l'Annexe I
Un permis d'importation délivré par l'organe
de gestion du pays d'importation est requis. Il n'est
délivré que si le spécimen n'est
pas utilisé à des fins principalement
commerciales et si l'importation ne nuit pas à
la survie de l'espèce. S'il s'agit de plantes
ou d'animaux vivants, l'autorité scientifique
doit être sûre que le destinataire est convenablement
équipé pour les recevoir et les traiter
avec soin.
Un permis d'exportation or un certificat de réexportation
délivré par l'organe de gestion du pays
d'exportation ou de réexportation est également
requis.
Le permis d'exportation n'est délivré
que si le spécimen a été obtenu
légalement. Le commerce ne doit pas nuire à
la survie de l'espèce et un permis d'importation
doit avoir été délivré.
Le certificat de réexportation n'est délivré
que si le spécimen a été importé
conformément aux dispositions de la Convention
et, dans le cas de plantes ou d'animaux vivants, si
un permis d'importation a été délivré.
Les plantes et les animaux vivants doivent être
mis en état et transportés de façon
à éviter les risques de blessures, de
maladies ou de traitement rigoureux.
Spécimens
couverts par l'Annexe II
Un permis d'exportation or un certificat de réexportation
délivré par l'organe de gestion du pays
d'exportation ou de réexportation est requis.
Le permis d'exportation n'est délivré
que si le spécimen a été obtenu
légalement et si l'exportation ne nuit pas à
la survie de l'espèce.
Le certificat de réexportation n'est délivré
que si le spécimen a été importé
conformément aux dispositions de la Convention.
Les plantes et les animaux vivants doivent être
mis en état et transportés de façon
à éviter les risques de blessures, de
maladies ou de traitement rigoureux.
Un permis d'importation n'est pas nécessaire
sauf s'il est requis par la loi nationale.
Spécimens
couverts par l'Annexe III
En cas d'exportation du pays ayant inscrit l'espèce
à l'Annexe III, un permis d'exportation délivré
par l'organe de gestion de ce pays est requis. Il n'est
délivré que si le spécimen a été
obtenu légalement et, dans le cas de plantes
ou d'animaux vivants, si ceux-ci ont été
mis en état et transportés de façon
à éviter les risques de blessures, de
maladies ou de traitement rigoureux.
En cas d'exportation d'un autre pays, un certificat
d'origine délivré par son organe de gestion
est requis.
En cas de réexportation, un certificat de réexportation
délivré par le pays de réexportation
est requis.
cites.org
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Comptes
rendus
PLÉNIÈRE
1ère
séance plénière - 24 septembre
2ème
séance plénière - 24 septembre
3ème
séance plénière - 25 septembre
COMITÉ
I
1ère
séance - 25 septembre
2ème séance - 26 septembre
3ème séance - 26 septembre
4ème séance - 27 septembre
5ème séance - 27 septembre
6ème séance - 28 septembre
7ème séance - 28 septembre
8ème séance - 29 septembre
9ème séance - 29 septembre
10ème
séance - 2 octobre
11ème
séance - 2 octobre
12ème
séance - 2 octobre
13ème
séance - 3 octobre
14ème
séance - 4 octobre
COMITÉ
II
1ère
séance - 25 septembre
2ème séance - 26 septembre
3ème séance- 26 septembre
4ème séance - 27 septembre
5ème séance - 27 septembre
6ème séance - 28 septembre
7ème séance - 28 septembre
8ème séance - 29 septembre
9ème séance - 29 septembre
10ème
séance - 2 octobre
11ème
séance - 2 octobre
12ème
séance - 3 octobre
13ème
séance - 3 octobre
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Le fil de l'ONG Robin
des Bois
présente à Johannesburg
Charlotte Nithart et Christine Bossard
:
+ 27 64 745 07 74
ou portable français :
+33 610 98 13 87
c.nithart@robindesbois.org |
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Communiqué
n°1 – Ouverture (23-09-2016)
Les
ivoires d’éléphant et de mammouth
seront sur la table avec l’ivoire rouge des calaos,
les écailles de pangolin, les os de tigre et
de lion, le gecko psychédélique, le poisson
cardinal et les faucons pèlerins… Les trafics
de palissandres et de bois de rose seront regardés
à la loupe.
Les tronçonneuses vont hanter les couloirs.
Mais
parmi les 62 propositions sur le classement prioritaire
des espèces animales et végétales
et la centaine de documents de travail soumis aux délégations
venues de 182 pays, l’un des plus importants est
le projet de résolution sur la lutte contre la
corruption.
Elle est partout. La complicité entre les braconniers
et les gardes faune s’étend. La collusion
entre les trafiquants et les institutions gagne du terrain.
Les armées, les fonctions publiques, les ministères,
les ports, les aéroports, les hommes d’Etat
et les hommes d’Eglise ne sont pas épargnés.
Affirmer que les ONG de protection de l’environnement
y échappent serait présomptueux ou naïf.
La corruption est contagieuse. Les laboratoires n’ont
pas encore trouvé de vaccin. Quand on surveille
un troupeau de rhinocéros dont un seul porte
au dessus du nez pour 100.000 US$ de kératine,
il faut avoir l’honnêteté chevillée
au corps pour ne pas succomber à la tentation
ou à l’illusion de l’argent facile
et illégal. Tout n’est pas perdu, beaucoup
continuent à résister.
Le document 28 proposé par le Sénégal
et l’Union Européenne appelle à
prévenir, détecter et réprimer
les cas de corruption et à s’assurer que
tous les actes de corruption associés à
l’administration, la réglementation, l’application
ou l’exécution de la CITES constituent
des infractions pénales et sont passibles de
sanctions appropriées. Dans sa formulation actuelle,
le projet de résolution appelle même à
« interdire la corruption », ce qui d’une
certaine manière en dit très long sur
l’état du Droit et les usages au sein de
la communauté internationale dans le domaine
de la répression contre le trafic de faune et
de flore sauvages.
La
valorisation de tous ceux qui ont pour vocation et pour
responsabilité de protéger la faune et
la flore sauvages, le renforcement et l’application
des sanctions, l’interdiction des remises en liberté
sous caution, la saisie des biens des délinquants,
la mise à l’écart définitive
des maillons faibles doivent impérativement et
à court terme, dans tous les pays, faire partie
de l’arsenal contre le trafic international d’espèces
menacées d’extinction.
Business
as usual (29-09-2016)
Bonnes
nouvelles :
- Les
8 espèces de pangolins d’Afrique et d’Asie
sont par consensus inscrites à l’Annexe
I de la CITES. Le commerce international va être
interdit. Les sanctions envers les trafiquants seront
renforcées.
- Les
macaques de Gibraltar ou magots (Macaca sylvanus)
sont aussi inscrits en Annexe I par consensus.
Communiqué n°2 - Le
caméléon WWF (29-09-2016)
À
grand coup de mailings et de déclarations pathétiques,
le WWF inonde le monde de ses appels à l’aide
pour sauver les éléphants. Le discours
de surface a comme il se doit une tonalité rouge
et noire, émotionnellement correcte et mobilisatrice
auprès des adhérents et supporters.
Dans les coulisses des ministères et des conventions,
le WWF milite depuis 26 ans pour que le commerce légal
de l’ivoire reste entrouvert. Le WWF a un pied
dans la porte et ne le retire pas. À la saignée
et à la cruauté du braconnage, le WWF
veut ajouter le poison du commerce légal et s’oppose
à la réinscription de toutes les populations
d’éléphants à l’Annexe
I de la CITES qui interdirait le commerce international
d’ivoire. Malheureusement, ce discours trouble
est repris par la majorité des pays de l’Union
Européenne, Belgique et Allemagne en tête.
L’inscription à l’Annexe I n’est
pas la solution miracle qui à elle seule garantirait
la survie des éléphants d’Afrique
et d’Asie. Elle doit être associée
à la fermeture progressive des marchés
domestiques, à la destruction des stocks d’ivoire,
au renforcement des sanctions envers les réseaux
de braconnage et de contrebande et à la mise
en valeur des écosystèmes qui hébergent
encore des éléphants dans tous les pays
d’Afrique et d’Asie.
Communiqué n°3 - Ça bouge dans le
bois (01-10-2016)
Trois
bonnes nouvelles pour les forêts tropicales.
1
– Dalbergia
L’opposition de la Chine était redoutée.
Le marché des Dalbergia, communément appelés
bois de rose ou palissandre ou encore bois rouge - hongmu
en chinois - a explosé chez le premier importateur
mondial. 10.000 producteurs de meubles et d’objets
décoratifs sont à l’œuvre en
Chine et transforment le hongmu. La filière
emploie un million de personnes et dégage 7 milliards
d’US$ de revenus par an. Le Dalbergia odorifera,
l’espèce la plus prestigieuse, se vend
aujourd’hui 1,5 million d’US$ par m3. Les
espèces ordinaires se vendent entre 10.000 et
40.000 US$ le m3. Après la Chine, les États-Unis
et l’Europe sont les principaux importateurs.
Le
genre Dalbergia regroupe 304 espèces d’arbres,
d’arbustes et de lianes dont 250 dans les pays
tropicaux. Huit espèces sont présentes
en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe.
Le
Dalbergia melanoxylon est le bois favori des flûtes,
des hautbois, des clarinettes et des xylophones.
La
proposition du Guatemala, de l’Argentine, du Brésil
et du Kenya de regrouper toutes les espèces de
Dalbergia sous la tutelle de l’Annexe II qui oblige
les pays exportateurs et importateurs à délivrer
des permis a finalement été acceptée
par consensus. La Chine s’est tue. Le Guyana a
soutenu que l’exploitation actuelle des Dalbergia
était durable mais ne s’est pas opposé
au consensus.
Les
fleurs des Dalbergia attirent les abeilles, les scarabées,
les papillons, les oiseaux, les fourmis… et les
pangolins en Afrique et en Asie. Les racines fixent
l’azote et assurent la fertilité des sols.
Les Dalbergia sont indispensables aux écosystèmes
tropicaux.
En
Amérique centrale, en Inde, au Cambodge, au Vietnam,
au Myanmar, à Madagascar, les coupeurs, débardeurs,
camionneurs ou bateliers écoulent jour après
jour des milliers de m3 vers les frontières passoires
ou les terminaux de porte-conteneurs.
Jusqu’alors,
seules 61 espèces de Dalbergia étaient
inscrites aux Annexes de la CITES. Les compagnies forestières
profitaient de l’incapacité des douaniers
à faire le tri entre les espèces libres
de toutes contraintes administratives et les espèces
réglementées. Les difficultés d’identification
favorisent la confusion.
L’inscription
de toutes les espèces du genre Dalbergia à
l’Annexe II – le Dalbergia nigra est en
Annexe I depuis 1992 - va faciliter le dépistage
de la contrebande et freiner une exploitation débridée.
2
– Le bois de vène
Le bois de vène (Pterocarpus erinaceus)
ou palissandre du Sénégal, lui aussi recherché
par l’ébénisterie chinoise –
un million d’arbres abattus et exportés
chaque année depuis l’Afrique de l’Ouest
– a été lui aussi inscrit à
l’Annexe II par consensus sur proposition de 10
pays d’Afrique de l’Ouest, du Tchad et de
l’Union Européenne. Une partie de l’exploitation
du bois de vène alimenterait les caisses des
milices rebelles.
3
– Bubingas
Sur proposition du Gabon et de l’Union Européenne,
3 espèces de bubingas (Guibourtia tessmannii,
G. pellegriniana, G. demeusei) elles
aussi réclamées par la Chine et assimilées
à la catégorie des hongmu ont
été inscrites à l’Annexe
II. Là encore, à la condition que toutes
les autorités administratives des pays de l’aire
de répartition - Cameroun, Congo, Guinée
équatoriale, Gabon, République Démocratique
du Congo, Ghana, Nigéria - soient suffisantes,
vigilantes et intransigeantes, l’exploitation
illicite et non documentée des bubingas devrait
être sérieusement entravée et sanctionnée.
Ce
qui est bon pour les forêts tropicales ne l’est
pas forcément pour les forêts tempérées.
Gare aux effets de report et pour endiguer la demande
forcenée de bois de la Chine, il serait prudent
que l’Union Européenne se prépare
à proposer à la CITES l’inscription
à l’Annexe II de certaines espèces
comme les chênes et les hêtres.
Communiqué n°4 - Un sursis de 2h pour les éléphants
(03-10-2016)
Avant
le vote sur l’inscription de tous les éléphants
à l’Annexe I et juste après la formidable
intervention du Botswana qui est favorable et la minable
intervention de l’Union Européenne qui
est défavorable, la machine à voter est
tombée en panne et le vote définitif est
reporté vers 14h.
Business
as usual (03-10-2016)
Bonne
nouvelle. La proposition du Swaziland sur un commerce
limité et réglementé de la corne
de rhinocéros blanc a été rejetée.
Mauvaise
nouvelle. La proposition d’inscription à
l’Annexe I de toutes les populations d’éléphants
d’Afrique a été rejetée.
L’Union Européenne a voté contre.
La France était favorable mais malheureusement
elle était minoritaire. Le Brésil aussi
a voté contre. Le Botswana s’est désolidarisé
des autres pays d’Afrique australe - Zimbabwe,
Afrique du Sud, Namibie, Mozambique - et a voté
pour.
Les éléphants ne sont pas les seules victimes
du braconnage. Les gardes, les braconniers meurent par
centaines et laissent derrière eux des épouses
et des orphelins. Le braconnage engendre la guerre civile.
L'Annexe I aurait contribué à rétablir
la paix.
Communiqué
n°5 - La marée
passe au vert sauf le Banggaï qui reste au rouge
(03-10-2016)
Requins
Les requins sont victimes de pêche ciblée
ou accidentelle par les pêcheries industrielles.
Les ailerons font l’objet d’un trafic international
intense pour le marché asiatique. L’animal
amputé est le plus souvent rejeté en mer
; la viande est rarement consommée.
Le requin soyeux a été inscrit en Annexe
II de la CITES par 111 voix pour, 30 contre, 5 abstentions.
Sa peau lisse lui a donné son nom. Présent
dans les eaux tropicales océaniques et côtières,
ses populations en Atlantique ont chuté de 90%
depuis les années 1950.
Le requin-renard a été inscrit à
l’Annexe II par 108 voix pour, 29 contre et 5
abstentions. Sa longue queue lui a donné son
nom. Les requins-renards sont présents dans tous
les océans tempérés et tropicaux
du monde. Les populations ont chuté de 99% en
Méditerranée. Les ailerons sont commercialisés
sont le nom de wu gu pour 25 US$/kg.
Les opposants historiques aux inscriptions des espèces
de requins aux Annexes de la CITES sont montés
au créneau, en particulier le Japon et l’Islande.
Les
raies mobula - 9 espèces réparties
à travers le monde dans les eaux tropicales et
tempérées - ont été inscrites
en Annexe II. Les lamelles branchiales sont vendues
entre 290 et 557 US$/kg en tant que fortifiant en Chine.
Poisson-cardinal
de Banggai
L’Union Européenne a capitulé devant
l’Indonésie. La proposition d’inscription
à l’Annexe II a été retirée.
L’Indonésie s’est engagée
à prendre des mesures de conservation, ce qu’elle
promet depuis 2007.
Demoiselle
de Clarion
L’inscription à l’Annexe II de la
Demoiselle de Clarion, poisson de couleur orangée
présent au Mexique et à Clipperton vendu
jusqu’à 2000 US$ pour l’aquariophilie,
a été acceptée - 95 oui, 15 abstentions,
21 non - malgré l’opposition du Vietnam
et du Japon.
Nautiles
L’inscription à l’Annexe II des nautiles
a été acceptée : 112 oui, 10 abstentions,
9 non.
Communiqué
n°6 - Les éléphants saluent le Botswana
et huent l’Union Européenne (04-10-2016)
Au
moins 26 éléphants décapités
fin août 2016 dans le Parc National de Chobe au
nord du Botswana et au cœur d’un infini territoire
où vadrouillent 150.000 éléphants
transfrontières. Le Botswana n’a pas attendu
ce massacre pour comprendre qu’une situation nouvelle
– l’apparition du braconnage dans les pays
du sud de l’Afrique – imposait des postures
nouvelles. Robin des Bois, quoi qu’il en soit
de la suite des évènements et des autres
positions du gouvernement du Botswana, admire cette
position courageuse et contagieuse. En voulant mettre
sous la tutelle de l’Annexe I les éléphants
qui saisons après saisons parcourent son territoire,
le Botswana s’intéresse au sort des éléphants
de la Namibie, de l’Angola, du Zimbabwe et de
la Zambie.
L’Union
Européenne est encore calée sur l’an
2000 quand les pays d’Afrique australe se voyaient
comme des forteresses pour les éléphants.
Elle s’est alignée derrière le Zimbabwe
et a rejeté l’Annexe I. Elle est toute
affairée à négocier son ivoire
colonial à des clients chinois – il n’y
a pas de petits profits – et à vendre dans
ses salles d’enchères quelques défenses
de 30 kg, souvenirs du bon vieux temps. Aujourd’hui
les défenses qui inondent le marché noir
ne sont plus des défenses d’éléphant
mais des défenses de puceaux. Elles pèsent
de plus en plus moins de 3 kg. Malgré les suppliques
de la France, l’Union Européenne n’a
pas encore interdit dans tous les États qui la
composent les ventes d’ivoire brut et permet ainsi
à de l’ivoire scandaleusement légal
de cacher de l’ivoire scandaleusement sale.
À
la prochaine Conférence des Parties à
Colombo au Sri Lanka en 2019, l’Annexe I sera
perçue comme une évidence. Mais d’ici
là, 100 000 éléphants auront été
tués et des centaines voire des milliers de familles
de rangers et de braconniers seront déchirées. |