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Fiche Action Plantation et valorisation énergétique des haies en Île-de-France
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(1) Qu'est-ce qu'une haie ?
Quels sont les bénéfices d'une haie ?
Historique et état des lieux du bocage en Île-de-France
Politiques publiques très favorables à la plantation de haies - Des réglementations à respecter

Focus sur la valorisation énergétique et l'entretien des haies

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Ce document a été conçu pour inciter les acteurs du territoire à implanter des haies en en rappelant les bénéfices, ainsi que la possibilité d'en financer l'entretien, notamment grâce à la valorisation énergétique. Bien que les haies soient moins répandues en Île-de-France qu’ailleurs, leurs avantages sont nombreux. Elles jouent un rôle crucial dans la biodiversité, la protection du sol, la gestion de l'eau, et l'amélioration de la qualité de l'air. De plus, les haies peuvent être une source intéressante d'énergie, grâce à leur valorisation en combustion, un moyen de financer leur entretien tout en contribuant à la transition énergétique. La fiche met en lumière les bénéfices environnementaux des haies : amélioration de la biodiversité, protection contre l'érosion, filtration de l'air et de l'eau ; les modalités de financement possibles, notamment via des dispositifs publics, pour en faciliter l’entretien ; des conseils pratiques pour réussir l’implantation des haies dans les espaces agricoles ou urbains.

. Qu'est-ce qu'une haie ?  

Définition

Définie dans la Politique Agricole Commune (PAC), une haie correspond à une unité linéaire de végétation ligneuse, implantée à plat, sur talus ou sur creux, avec une présence d’arbustes, et, le cas échéant, une présence d’arbres et/ou d’autres ligneux - ronces, genêts, ajoncs… -, d’une largeur inférieure ou égale à 20 mètres. Ce linéaire peut inclure des discontinuités de 5 mètres maximum, pour être comptabilisé comme une haie.

Les types de haies

Il existe plusieurs formes ou types de haies. Certaines haies sont très taillées, l’emprise est bien contrôlée et contenue. Ce type de haie joue surtout un rôle ornemental et de délimitation.
D’autres haies voient leur développement laissé plus libre, on parle alors de haies libres, qui sont plus à même de rendre les services écosystémiques et agronomiques attendus, ainsi qu’un rôle de production économique.
La forme de leur section est à l’image d’un muffin ou d’un champignon, c’est-à-dire avec une certaine emprise à la base, et une partie aérienne évasée - pouvant atteindre plus de 10 mètres -, en trapèze, et une canopée boursoufflée.

Si on envisage une valorisation énergétique optimale, il sera pertinent de choisir le type de haie et le mode de gestion en conséquence.


Schéma des types de haies et de leurs productions - Agrof’Île

 

Quels sont les bénéfices d'une haie ?

 
Biodiversité : zone d’habitation, de reproduction et d’alimentation de nombreuses espèces dont les pollinisateurs, forme un réseau de continuité écologique : trame verte.

Illustration des bénéfices des haies source : Haies vives d’Alsace, Michèle Augustin


Exemple de valorisation matière : piquets pour clôture

Soutien à la production agricole : effet brise vent, amélioration du bien-être animal - zone d’ombre, protection contre les intempéries -, barrières naturelles pour l’élevage.
Atténuation et adaptation au changement climatique : tampon des aléas climatiques, stockage du carbone dans les parties aériennes et dans le sol.
Bienfaits pour l’eau, les sols et l’air : limitation de l’érosion des sols, freinage du ruissellement, filtration de l’eau et notamment des produits phytopharmaceutiques, favorisation de l’infiltration, limite les impacts des inondations, stabilisation et enrichissement des sols, effet anti-dérive des pesticides et protection des riverains ou de cultures biologiques voisines.
Productions ligneuse et non ligneuse : production de bois d’œuvre - si suivi régulier les 10 premières années -, bois de chauffage, fabrication de piquets, litière et fourrage pour animaux, production de fruits et miel…
Rôles paysager et esthétique : délimitations et repères parcellaires, patrimoine naturel, activités de pleine nature : randonnée, VTT…

Il est important de rappeler que seules les haies libres - définies précédemment -, bien entretenues, c’est-à-dire avec une largeur - d'un minimum de 4 à 6 mètres d’emprise -, une hauteur (10 mètres) et une densité suffisante - continuité des feuillages -, possèdent pleinement les bénéfices cités, dont la valorisation énergétique..
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Historique et état des lieux du bocage en Île-de-France  

Après 1945, la modernisation et l’intensification de l’agriculture se sont traduites par un fort arrachage des haies, près de 70% du linéaire national fût détruit.
À partir de 1975, une prise de conscience s’opère sur leur importance et la nécessité d’en replanter.

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NB : les haies ne sont pas uniquement détruites par arrachage. Un entretien trop intensif ou une absence de gestion peuvent également provoquer leur dépérissement.
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La région francilienne reste peu bocagère. En 2017, le linéaire de haies en Île-de-France était de 3 994 km - contre 3 842 km en 2008 - avec une faible moyenne de 5 mètres linéaires par hectare (5 m/ha).
En comparaison, la moyenne était de 57 m/ha en Normandie et 103 m/ha dans la Manche à la même date.
La région Île-de-France n’a jamais été considérée comme bocagère, les usages des sols s’étant alternés entre boisement et cultures. Néanmoins, haies et alignements d’arbres étaient fréquents.
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NB : Peu de données existent sur les types de haies et leur qualité en Île-de-France, ni sur leur productivité supposée.

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Au sein même de l’Île-de-France, de fortes disparités sont présentes. En effet, la forêt et l’étalement urbain réduisent les possibilités d’implanter des haies.

Carte de densité des linéaires de haies en Île-de-France

Politiques publiques très favorables à la plantation de haies  

L’implantation des haies peut être bien subventionnée par les pouvoirs publics aux niveaux local, national et européen.

À titre d’exemple, l’ancien programme Plantons des haies et actuellement, le Pacte en faveur de la haie sont des dispositifs mis en place par l’État pour inciter à l’implantation et à l’entretien des haies. En Île-de France, l’objectif est de planter 157 km de haies par an grâce à la déclinaison régionale de ces dispositifs, composée de deux volets : animation et investissement.

Il existe aussi une Mesure Agro-Environnementale et Climatique pour l’entretien des ligneux, qui est une mesure de la Politique Agricole Commune rémunérant l’entretien d’une haie selon un certain nombre de bonnes pratiques, à hauteur de 800 €/km et par an, seulement déclinée sur certains territoires.

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter Fibois Île-de-France ou Agro’Île.

© Patrick Cochard

Des réglementations à respecter L'entretien des haies  

Une période autorisée pour l'entretien des haies

Les travaux d’intervention sur les haies sont interdits du 16 mars au 15 août pour préserver la nidification et la floraison - directive européenne pour la préservation des habitats -, au titre de la norme BCAE 8 : Bonne Condition Agro-Environnementale.
Les haies inscrites à la Politique Agricole Commune sont protégées par cette même norme BCAE 8 : elles ne peuvent pas faire l’objet d’un arrachage sans mesure compensatoire : replantation à un autre endroit de la ferme.
Il existe un cadre législatif fixant une obligation légale de débroussaillement, pouvant concerner les haies, ne s’appliquant qu’à certains territoires soumis à un risque d’incendie. Il est important de se renseigner auprès des autorités locales pour en savoir plus.

Entretien

La fréquence d’entretien dépend en grande partie du type de haies et de leur croissance.
Les premières années, un entretien annuel peut être envisagé pour remettre en place des protections, compléter un manque de paillage, regarnir la haie en cas de non reprise de certains sujets ou de dégâts causés par la faune, défourchage des jeunes arbres pour favoriser la croissance en hauteur…
Ensuite, cette fréquence d’entretien diminue, d’autant que l’on laisse de l’emprise à la haie et ne la concentre pas sur un espace réduit.
Un balivage - forme d’éclaircie pour favoriser la croissance des plus beaux spécimens - peut être réalisé, plutôt en taille manuelle. Pour limiter l’étalement latéral de la haie, le recours à l’épareuse n’est pas conseillé, car produisant de nombreuses plaies de taille. Il convient plutôt de se tourner vers le lamier avec un passage tous les 2 à 4 ans sur des branches plus grosses.

Prélèvement

Le prélèvement, contrairement à l’entretien, est une intervention dont le but est de récolter de la biomasse, que ce soit pour du bois énergie, du paillage, de la litière ou du fourrage par exemple. En Île-de-France, et plus généralement en France, les sols sont profonds et l’hydrométrie est bonne, le cycle de prélèvement, pour une haie productive et mature se situe donc entre 15 et 20 ans.

Tracteur équipé d’un bras lamier

Le Code Rural

Le Code Rural peut également imposer certaines contraintes, telles que la disposition des haies :
à 2 mètres de la limite parcellaire pour des haies de plus de 2 mètres, à 50 cm pour des haies de moins de 2 mètres.

Valorisation énergétique

À l’issue de l’entretien ou du prélèvement, il est possible de récupérer du bois énergie. Une fois transformé, il se présente principalement sous deux formes :

  • la plaquette bocagère
  • le bois en bûche

Les plus grosses sections permettront de faire de la bûche, le reste pourra être déchiqueté pour produire de la plaquette.

Chaudière à bois de la Ville
de Saint-Germain-en-Laye


Processus de transformartion en combustible

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: Les bois fraichement coupés sont gorgés d’eau, donc plus lourds et impropres à la combustion. L’étape de ressuyage, assimilable à du séchage grossier, consiste à laisser à l’air libre ces bois, afin de leur faire perdre une grande quantité d’eau très rapidement.
2 : Cette étape est optionnelle.


Silo à bois déchiqueté d’une petite chaudière

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Fiche Action Plantation et valorisation énergétique des haies en Île-de-France

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Cette fiche s’adresse à tous les acteurs publics et privés intéressés par l’aménagement paysager durable et la gestion des espaces verts. Une initiative développée grâce à une collaboration entre Fibois Île-de-France et Agrof'île, avec le soutien d'experts et acteurs du secteur.

 
 

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Fibois Île-de-France, l'interprofession
de la filière forêt-bois francilienne

Fibois Île-de-France fédère depuis 2004 l’ensemble des professionnels de la forêt et du bois en région Île-de-France. L’interprofession intervient sur les secteurs de l’amont forestier, la transformation du bois, la construction et l’énergie, ainsi que sur les enjeux de l’emploi, de la
formation et de la sensibilisation du grand public.

24 rue du Champ de l’Alouette, Paris (XIIIe)

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Agrof'île, agroforesterie et sols vivants
en Île-de-France

Agrof’île est une association qui oeuvre pour l’intégration
des arbres au sein des systèmes de productions agricoles franciliens. Ses missions sont diverses :
accompagnement de projets agro-écologiques, formation, réalisation de chantiers, accompagnement de la filière alimentaires-bois-biomasse et sensibilisation.

2 hameau de Chalmont, Fleury-en-Bière (77)