Ce document a été conçu pour inciter les acteurs
du territoire à implanter des haies en en rappelant les bénéfices,
ainsi que la possibilité d'en financer l'entretien, notamment grâce
à la valorisation énergétique. Bien que les haies
soient moins répandues en Île-de-France qu’ailleurs,
leurs avantages sont nombreux. Elles jouent un rôle crucial dans
la biodiversité, la protection du sol, la gestion de l'eau, et
l'amélioration de la qualité de l'air. De plus, les haies
peuvent être une source intéressante d'énergie, grâce
à leur valorisation en combustion, un moyen de financer leur entretien
tout en contribuant à la transition énergétique.
La fiche met en lumière les bénéfices environnementaux
des haies : amélioration de la biodiversité, protection
contre l'érosion, filtration de l'air et de l'eau ; les modalités
de financement possibles, notamment via des dispositifs publics, pour
en faciliter l’entretien ; des conseils pratiques pour réussir
l’implantation des haies dans les espaces agricoles ou urbains.
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Qu'est-ce
qu'une haie ? |
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Définition
Définie
dans la Politique Agricole Commune (PAC), une haie correspond
à une unité linéaire de végétation
ligneuse, implantée à plat, sur talus ou sur creux,
avec une présence d’arbustes, et, le cas échéant,
une présence d’arbres et/ou d’autres ligneux
- ronces, genêts, ajoncs… -, d’une largeur inférieure
ou égale à 20 mètres. Ce linéaire
peut inclure des discontinuités de 5 mètres maximum,
pour être comptabilisé comme une haie.
Les
types de haies
Il
existe plusieurs formes ou types de haies. Certaines haies sont
très taillées, l’emprise est bien contrôlée
et contenue. Ce type de haie joue surtout un rôle ornemental
et de délimitation.
D’autres haies voient leur développement laissé
plus libre, on parle alors de haies libres, qui sont
plus à même de rendre les services écosystémiques
et agronomiques attendus, ainsi qu’un rôle de production
économique.
La forme de leur section est à l’image d’un
muffin ou d’un champignon, c’est-à-dire
avec une certaine emprise à la base, et une partie aérienne
évasée - pouvant atteindre plus de 10 mètres
-, en trapèze, et une canopée boursoufflée.
Si
on envisage une valorisation énergétique optimale,
il sera pertinent de choisir le type de haie et le mode de gestion
en conséquence.

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Schéma
des types de haies et de leurs productions - Agrof’Île
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Quels
sont les bénéfices d'une haie ? |
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Biodiversité
: zone d’habitation, de reproduction et d’alimentation
de nombreuses espèces dont les pollinisateurs, forme un
réseau de continuité écologique : trame verte. |
Illustration
des bénéfices des haies source :
Haies vives d’Alsace, Michèle Augustin
Exemple
de valorisation matière : piquets pour clôture
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Soutien
à la production agricole : effet brise vent, amélioration
du bien-être animal - zone d’ombre, protection contre
les intempéries -, barrières naturelles pour l’élevage. |
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Atténuation
et adaptation au changement climatique : tampon des aléas
climatiques, stockage du carbone dans les parties aériennes
et dans le sol. |
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Bienfaits
pour l’eau, les sols et l’air : limitation de
l’érosion des sols, freinage du ruissellement, filtration
de l’eau et notamment des produits phytopharmaceutiques,
favorisation de l’infiltration, limite les impacts des inondations,
stabilisation et enrichissement des sols, effet anti-dérive
des pesticides et protection des riverains ou de cultures biologiques
voisines. |
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Productions ligneuse et non ligneuse : production de
bois d’œuvre - si suivi régulier les 10 premières
années -, bois de chauffage, fabrication de piquets, litière
et fourrage pour animaux, production de fruits et miel… |
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Rôles
paysager et esthétique : délimitations et repères
parcellaires, patrimoine naturel, activités de pleine nature
: randonnée, VTT… |
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Il
est important de rappeler que seules les haies libres - définies
précédemment -, bien entretenues, c’est-à-dire
avec une largeur - d'un minimum de 4 à 6 mètres
d’emprise -, une hauteur (10 mètres) et une densité
suffisante - continuité des feuillages -, possèdent
pleinement les bénéfices cités, dont la
valorisation énergétique..
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Historique
et état des lieux du bocage en Île-de-France |
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Après
1945, la modernisation et l’intensification de l’agriculture
se sont traduites par un fort arrachage des haies, près
de 70% du linéaire national fût détruit.
À partir de 1975, une prise de conscience s’opère
sur leur importance et la nécessité d’en replanter. |

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NB : les haies ne sont pas uniquement
détruites par arrachage. Un entretien trop intensif ou
une absence de gestion peuvent également provoquer leur
dépérissement.
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La
région francilienne reste peu bocagère.
En 2017, le linéaire de haies en Île-de-France était
de 3 994 km - contre 3 842 km en 2008 - avec une faible moyenne
de 5 mètres linéaires par hectare (5 m/ha).
En comparaison, la moyenne était de 57 m/ha en Normandie
et 103 m/ha dans la Manche à la même date.
La région Île-de-France n’a jamais été
considérée comme bocagère, les usages
des sols s’étant alternés entre boisement
et cultures. Néanmoins, haies et alignements d’arbres
étaient fréquents. |
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NB : Peu de données existent
sur les types de haies et leur qualité en Île-de-France,
ni sur leur productivité supposée.
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Au
sein même de l’Île-de-France, de fortes disparités
sont présentes. En effet, la forêt et l’étalement
urbain réduisent les possibilités d’implanter
des haies.
Carte
de densité des linéaires de haies en Île-de-France |
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Politiques
publiques très favorables à la plantation de haies |
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L’implantation
des haies peut être bien subventionnée par les
pouvoirs publics aux niveaux local, national et européen.
À
titre d’exemple, l’ancien programme Plantons
des haies et actuellement, le Pacte en faveur de la
haie sont des dispositifs mis en place par l’État
pour inciter à l’implantation et à l’entretien
des haies. En Île-de France, l’objectif est de planter
157 km de haies par an grâce à la déclinaison
régionale de ces dispositifs, composée de deux
volets : animation et investissement.
Il
existe aussi une Mesure Agro-Environnementale et Climatique
pour l’entretien des ligneux, qui est une mesure de la
Politique Agricole Commune rémunérant l’entretien
d’une haie selon un certain nombre de bonnes pratiques,
à hauteur de 800 €/km et par an, seulement déclinée
sur certains territoires.
Pour
en savoir plus, n’hésitez pas à contacter
Fibois Île-de-France ou Agro’Île.
© Patrick Cochard
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Des
réglementations à respecter |
L'entretien
des haies |
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Une
période autorisée pour l'entretien des haies
Les
travaux d’intervention sur les haies sont interdits du
16 mars au 15 août pour préserver la nidification
et la floraison - directive européenne pour la préservation
des habitats -, au titre de la norme BCAE 8 : Bonne Condition
Agro-Environnementale.
Les haies inscrites à la Politique Agricole Commune sont
protégées par cette même norme BCAE 8 :
elles ne peuvent pas faire l’objet d’un arrachage
sans mesure compensatoire : replantation à un autre endroit
de la ferme.
Il existe un cadre législatif fixant une obligation légale
de débroussaillement, pouvant concerner les haies, ne
s’appliquant qu’à certains territoires soumis
à un risque d’incendie. Il est important de se
renseigner auprès des autorités locales pour en
savoir plus.
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Entretien
La
fréquence d’entretien dépend en grande partie
du type de haies et de leur croissance.
Les premières années, un entretien annuel peut être
envisagé pour remettre en place des protections, compléter
un manque de paillage, regarnir la haie en cas de non reprise
de certains sujets ou de dégâts causés par
la faune, défourchage des jeunes arbres pour favoriser
la croissance en hauteur…
Ensuite, cette fréquence d’entretien diminue, d’autant
que l’on laisse de l’emprise à la haie et ne
la concentre pas sur un espace réduit.
Un balivage - forme d’éclaircie pour favoriser la
croissance des plus beaux spécimens - peut être réalisé,
plutôt en taille manuelle. Pour limiter l’étalement
latéral de la haie, le recours à l’épareuse
n’est pas conseillé, car produisant de nombreuses
plaies de taille. Il convient plutôt de se tourner vers
le lamier avec un passage tous les 2 à 4 ans sur des branches
plus grosses.
Prélèvement
Le
prélèvement, contrairement à l’entretien,
est une intervention dont le but est de récolter de la
biomasse, que ce soit pour du bois énergie, du paillage,
de la litière ou du fourrage par exemple. En Île-de-France,
et plus généralement en France, les sols sont profonds
et l’hydrométrie est bonne, le cycle de prélèvement,
pour une haie productive et mature se situe donc entre 15 et 20
ans.
Tracteur équipé d’un bras lamier
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Le
Code Rural
Le
Code Rural peut également imposer certaines contraintes,
telles que la disposition des haies :
à 2 mètres de la limite parcellaire pour des haies
de plus de 2 mètres, à 50 cm pour des haies de moins
de 2 mètres. |
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Valorisation
énergétique |
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À
l’issue de l’entretien ou du prélèvement,
il est possible de récupérer du bois énergie.
Une fois transformé, il se présente principalement
sous deux formes :
-
la plaquette bocagère
-
le bois en bûche
Les
plus grosses sections permettront de faire de la bûche,
le reste pourra être déchiqueté pour produire
de la plaquette.
Chaudière
à bois de la Ville
de Saint-Germain-en-Laye
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Processus
de transformartion en combustible
1 : Les bois fraichement coupés sont gorgés
d’eau, donc plus lourds et impropres à la combustion.
L’étape de ressuyage, assimilable à du séchage
grossier, consiste à laisser à l’air libre
ces bois, afin de leur faire perdre une grande quantité
d’eau très rapidement.
2 : Cette étape est optionnelle.
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Silo
à bois déchiqueté d’une petite chaudière |
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.Fiche
Action Plantation et valorisation énergétique
des haies en Île-de-France
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Cette
fiche s’adresse à tous les acteurs publics
et privés intéressés par l’aménagement
paysager durable et la gestion des espaces verts.
Une initiative développée grâce
à une collaboration entre Fibois Île-de-France
et Agrof'île, avec le soutien d'experts et acteurs
du secteur.
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Fibois
Île-de-France,
l'interprofession
de la filière forêt-bois francilienne
Fibois
Île-de-France fédère depuis 2004
l’ensemble des professionnels de la forêt
et du bois en région Île-de-France. L’interprofession
intervient sur les secteurs de l’amont forestier,
la transformation du bois, la construction et l’énergie,
ainsi que sur les enjeux de l’emploi, de la
formation et de la sensibilisation du grand public.
24
rue du Champ de l’Alouette, Paris (XIIIe)
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Agrof'île,
agroforesterie et sols vivants
en Île-de-France
Agrof’île
est une association qui oeuvre pour l’intégration
des arbres au sein des systèmes de productions
agricoles franciliens. Ses missions sont diverses :
accompagnement de projets agro-écologiques, formation,
réalisation de chantiers, accompagnement de la
filière alimentaires-bois-biomasse et sensibilisation.
2
hameau de Chalmont, Fleury-en-Bière (77) |
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