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Gare des Mines - Fillettes
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Refaire la ville pour y mieux vivre - Paris (XVIIIe)

(2) Au sud - Au nord
Enjeux bioclimatiques
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Le Nord-Est parisien se transforme progressivement, depuis le début des années 2000, par le renouvellement de quartiers et
par la mutation de grandes emprises logistiques et de service situées le long des voies ferrées. Ce renouveau s’accompagne d’une
végétalisation très importante de l’espace urbain, et intègre la transformation progressive du boulevard Périphérique en boulevard urbain
apaisé, ponctué, en remplacement des portes routières, de nouvelles places faisant la part belle aux franchissements par les modes doux
et à la végétalisation. La ZAC Gare des Mines-Fillettes est représentative de ce processus. Elle s’étend sur 20 ha de part et d’autre
du boulevard Périphérique, entre les portes d’Aubervilliers et de la Chapelle. Son périmètre englobe au nord d’anciens
terrains ferroviaires - gare des Mines - et, au sud, la cité Charles Hermite, ainsi que plusieurs équipements sportifs.

Au sud  

Générosité et diversité des espaces publics

Les espaces publics à l’horizon 2030

Différents types d’espaces publics, accessibles ou non, structurent le projet d’aménagement :

  • Les corridors boisés nord et sud installent ou renforcent une continuité écologique et paysagère le long du Périphérique et participent à sa végétalisation massive.
  • Les places urbaines, c’est-à-dire la place dite centrale et le parvis Alice Milliat (Aréna), assurent des fonctions de desserte et d’articulation tout en accueillant des usages variés : flânerie, animation, jeux…
  • La rue Charles Hermite, est piétonnisée aux abords de la nouvelle place centrale. Végétalisée, elle devient un axe structurant pour les mobilités douces.
  • Le square Charles Hermite, qui possède un potentiel paysager important, doit être retraité pour une meilleure insertion à la trame des espaces publics futurs. Il se trouve dans l’axe d’un éventuel franchissement du boulevard Périphérique.
  • La promenade plantée et les venelles accompagnent les parcours d’un foisonnement végétal et contribuent à constituer une façade paysagère des futurs bâtiments qu'elles desservent.

Rénovation de la cité Charles Hermite

La cité Charles Hermite, construite dans les années 1930, compte près de 1 300 logements familiaux répartis dans 27 immeubles de 6 étages. Elle possède aussi 25 locaux commerciaux, une halte-garderie et l’équipement hospitalier La Pomme, qui seront relogés ailleurs pour les besoins du projet. À l’inconfort des logements s’ajoute un fonctionnement introverti, qui participe à son enclavement et à la faiblesse de son offre commerciale.

Perspective Arena (parvis non conforme au projet de M. Desvigne)
© SCAU-NP2F

Dans le cadre du NPNRU*, Paris Habitat réhabilitera son patrimoine entre 2024 et 2030. La cité bénéficiera aussi de la qualification urbaine apportée par l’opération d’aménagement, qui réciproquement pourra s’appuyer sur l’atout que constitue ce quartier existant. Les enjeux sont nombreux : confort et efficacité énergétique, maillage urbain, attractivité, mixité fonctionnelle et sociale, revitalisation des pieds d’immeuble… La halte garderie et l’équipement hospitalier la Pomme seront déplacés au profit d’une nouvelle liaison entre le groupe scolaire et le boulevard Ney. Ce nouvel axe ainsi que l’implantation d'un centre de santé sont à l'étude.
* Nouveau programme national de renouvellement urbain

De nouveaux îlots résidentiels et serviciels

Entre le parvis de l’Arena et la future place centrale, les nouveaux îlots, majoritairement résidentiels, s’implantent perpendiculairement au boulevard Ney, séparés par de généreuses venelles et par de vastes cœurs d’îlots privatifs et paysagers. Cette disposition favorise le confort des logements et ouvre des vues à hauteur de piéton entre les plots bâtis. L’occupation des socles sera double :

  • Ceux donnant sur le boulevard Ney, y compris les rez-de-chaussée requalifiés des immeubles existants, offriront une animation commerciale de proximité et accueilleront des activités de l’économie sociale et solidaire.
  • Ceux donnant sur la promenade accueilleront les activités tournées vers la vie du quartier - associations, coworking… - mais aussi des équipements sportifs : dojo, vestiaires des terrains extérieurs.

Impasse des Fillettes, ouvert de juin à octobre, du vendredi au dimanche
© Thibaut Voisin

Les lots de logements sociaux et en BRS, S4 et S5, ont fait l'objet de consultations de maîtrise d'œuvre en 2023 et 2024. Les équipes lauréates seront désignées en 2025, en février (S4) et à l'été (S5).

Le lot S4, développé en co-maîtrise d'ouvrage par Paris Habitat et P&Ma, comprend une résidence étudiante, un foyer de vie pour personnes en perte d'autonomie, et un nouvel équipement sportif. Le lot S5 est développé par Elogie Siemp, qui réalisera des logements étudiants, un foyer de jeunes travailleurs - pour le compte d'ICF la Sablière - et des logements familiaux pour la Foncière de la Ville de Paris.

L’Aréna, une vocation sportive réaffirmée

Le site du projet possède historiquement d’importants équipements sportifs qui seront maintenus - espace parisien de glisse - ou reconstruits après les travaux : trois terrains de grands jeux. Le quartier conservera ainsi une vocation sportive marquée.

Un soutien majeur à cette vocation est la venue de l’Aréna, construite par la Ville de Paris pour recevoir certaines épreuves des Jeux de Paris 2024.

L’Aréna accueillera des compétitions sportives de niveau national ou international, le Paris Basketball en résidence, mais aussi concerts, spectacles ou congrès.

Elle sera également ouverte sur le quartier, intégrant en son sein deux gymnases pour répondre aux besoins locaux, ainsi qu’une offre de loisirs et de commerces (2 600 ).


en violet : La ZAC Gare des Mines - Fillettes, l’une des 7 opérations du projet d’ensemble Porte de la Chapelle

 

Au nord

 


La station MU © Titouan Masse

© MDP Michel Desvigne Paysagiste

L’ origine du nom Gare des Mines-Fillettes

Dans sa partie nord, le projet réinvestit une partie des anciens terrains de la gare ferroviaire des Mines qui donne son nom à la ZAC. Le terme Fillettes désigne quant à lui l’axe qui reliait autrefois Aubervilliers et Paris à cet endroit ; des voies portent encore ce nom dans les deux villes. Une bande urbaine est développée entre un corridor boisé renforcé, qui la protège du boulevard Périphérique, et la limite communale nord de Paris, où se fera le maillage avec le futur quartier mixte de Sud Plaine. La résidence Valentin Abeille sera intégrée au quartier.

Une nouvelle polarité ancrée sur la porte d’Aubervilliers

Les nouvelles constructions sont longées de part et d’autre par la rue Marteau prolongée et une voie cyclable, accessibles depuis l’entrée du site sur la place Skanderbeg / Porte d’Aubervilliers.

Cette entrée est matérialisée par les pavillons de l’ancienne gare, qui seront conservés, mis en valeur et dotés d’une placette. Ils sont occupés à titre transitoire depuis 2016, avec l’appui de la SNCF puis de Paris & Métropole Aménagement, par le collectif MU, qui y anime la Station Gare des Mines, laboratoire convivial et festif consacré aux scènes artistiques émergentes. Son maintien pérenne dans les lieux est à l’étude.

L’opération d’aménagement contribue ainsi à la mutation de la porte d’Aubervilliers, anticipant l’arrivée du tramway T8 et la mutation du territoire limitrophe au nord.

Boulevard périphérique en 2050 : La rue des Fillettes devient une transversale urbaine, supprimant la frontière physique et mentale que constitue le périphérique. Esquisse du collectif Holos dans le cadre de la consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides ou structurantes du Grand Paris par le Forum métropolitain du Grand Paris, 2018-2019. © Photo : Vincent Pfrunner - Perspective : MyLuckyPixel + Lou Kat

Une vocation majoritairement économique

En raison de la proximité du boulevard Périphérique, ce secteur est principalement dédié à l’accueil d’activités économiques. Une seule exception concerne des logements étudiants (lot N4), par définition occupés pour de courtes durées et en lien direct avec la porte d’Aubervilliers. Par cette offre immobilière, l’opération d’aménagement entend poursuivre l’ouverture du territoire et le renforcement des liens métropolitains, en développant un programme d’activités économiques mixtes. Il s’agit de participer au renforcement de l’activité dans l’Est parisien, en proposant l’implantation d’activités d’innovation et de fabrication, en soutenant les logiques de l’économie sociale et solidaire, et enfin en réinterrogeant les dynamiques du parc tertiaire, pour développer une offre s’appuyant sur les spécificités du territoire, et prenant en compte les enjeux en matière d’emploi local. L’intégration des enjeux de transition écologique sera centrale dans le développement de ce nouveau secteur.

Ce programme s’inscrit dans la dynamique territoriale de l’Arc de l’innovation. Il fait pour partie écho à celui du 19M voisin, mais aussi à la politique de soutien à l’artisanat de qualité par le label Fabriqué à Paris décerné par la Ville de Paris.

Une attention particulière sera portée à l’animation des socles adressés sur la voie de desserte nord, par des commerces et restaurants, mais aussi par la valorisation et l’ouverture sur la rue des activités productives qui s’y implanteront.

Réalisation des premiers lots

  • Le lot N4, au bord de la place Skanderbeg, comprend une résidence étudiante - sociale - prévue dans un bâtiment de 50 m de hauteur, environ 3 300m² d’activités, et les pavillons historiques dans lesquels sera pérennisée La Station, lieu musical géré par le collectif MU, déjà présent sur le site depuis 2016 dans le cadre d’une occupation transitoire. La RIVP a désigné en octobre 2024 l’équipe de maîtrise d’œuvre Raum (mandataire) / Parages pour concevoir les 11 154 m² de programme.
  • Le lot N3, voisin du précédent, développera 15 000 m² d’activités économiques, tertiaires et productives. Paris & Métropole Aménagement a lancé à l'automne 2023 une consultation auprès d’équipes comportant opérateurs, investisseurs, exploitants et maîtrise d’œuvre. L’intérêt de la programmation proposée par les équipes au regard des enjeux énoncés, la pertinence des réponses sur le volet réversibilité, et enfin l’intégration des ambitions bioclimatiques de la Ville de Paris sont au cœur de cette consultation.

Première étape d’une mutation plus profonde

Le secteur nord est appelé à évoluer à moyen ou long terme en relation avec la transformation programmée de ses abords immédiats. La prochaine décennie est l’horizon possible de la transformation du boulevard Périphérique en voie urbaine apaisée. Dans ce nouveau contexte urbain, un franchissement à niveau du boulevard pourra connecter la rue des Fillettes au nord et le square Charles Hermite au sud. En outre, la réduction des nuisances routières permettra alors d’envisager la transformation des locaux tertiaires en logements dans les étages.

La réversibilité du bâti est donc un enjeu majeur de la conception architecturale et urbaine dans une logique de pérennité du bâti. En particulier, dans un premier temps, les façades sud seront conçues comme des espaces tampons bioclimatiques, suffisamment spacieux pour accueillir des usages connexes aux activités tertiaires : micro-réunions, espaces de pause, cuisines… Ces volumes pourront être réaffectés à des usages plus résidentiels lors de la transformation en logements. Des coursives ou terrasses extérieures pourront également s’ajouter aux bâtiments.

Le site avant/après la réalisation du projet d'aménagement © ArtefactoryLab

Calendrier
Enjeux bioclimatiques
© Michel Desvigne Paysagiste

Dispositif Cham'Eau © Vraiment Vraiment

Des sols perméables et végétalisés

La place centrale accordée au paysage dans le projet répond en particulier aux enjeux bioclimatiques : atténuation de la chaleur par la présence des arbres, protection de la biodiversité par l’extension de la trame verte, perméabilité des sols et gestion des eaux de pluie pour préserver la ressource. Dans le périmètre de la ZAC, 7 hectares sont perméables et/ou végétalisés, soit 35 % de l’emprise au sol de l’opération.

L’aménagement du parvis de l’Aréna, où il faut concilier ces enjeux environnementaux avec la présence de 8 000 visiteurs en jauge maximale lors de certains évenements, est un cas d’école. Avec ses jardins de pluie, le projet paysager de Michel Desvigne pour cet espace public parvient à prendre en compte les contraintes souterraines : réseaux, érosion du gypse par l’eau.

Une énergie renouvelable, la géothermie

P&Ma est accompagnée d’un AMO pour concevoir le schéma directeur carbone climat de l’opération d’aménagement. À partir de ce document de cadrage, qui tient compte des spécificités du contexte urbain local, elle définira les prescriptions à respecter par les différentes réalisations. Ainsi le réseau de froid de la Ville de Paris s’est renforcé d’une installation de production de froid bas carbone, par géothermie, implantée dans le bâtiment de l’Aréna. Cette activité dégage de la chaleur, dite fatale, qui pourrait être captée et utilisée pour chauffer les bâtiments au moyen d’une boucle d’eau chaude. Une autre réflexion porte sur l’éventuelle desserte des bâtiments de la ZAC par le réseau de froid, sans renoncer par ailleurs aux efforts de conception bioclimatique passive.

Une attention particulière aux enjeux de santé

Hormis l’atténuation de la chaleur, d’autres enjeux de santé guident la conception du projet : confort des logements neufs et rénovés, protection des nuisances routières, développement de la pratique sportive, importance des espaces non bâtis (plus de 50 %)… Une étude d’impact santé environnement est en cours : elle servira de base pour affiner les dispositions prises en faveur de la santé.

L’implantation d’un centre de santé municipal de 750 est d’ores et déjà prévu dans le programme.

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Gare des Mines - Fillettes : Refaire la ville pour y mieux vivre - Paris (XVIIIe)

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Entre les Portes de la Chapelle et d’Aubervilliers, le quartier se transforme en concertation avec les habitants. L’objectif est de désenclaver la cité Charles Hermite, d’offrir un cadre de vie plus agréable et végétalisé et d’apporter plus de vitalité au quartier. Parmi les grands changements : un paysage très vert se développe avec de nombreux arbres pour un environnement plus durable, une ville plus résiliente. L’espace public se recompose entièrement : agréable au quotidien, il permet de nouveaux usages, de loisirs ou de mobilité. Piétons et cyclistes, profitent de cheminements paysagers confortables et apaisés, connectés au réseau parisien et aux autres communes. L’autre grand apport du projet au quartier, est la mixité. Si Gare des Mines reste avant tout un quartier à habiter, l’offre de logements pour tous se diversifie et se renforce avec des logements réhabilités, d’autres neufs, et une même exigence écologique pour tous.

 

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Les acteurs du projet

Ville de Paris : La Ville de Paris coordonne le renouvellement urbain du Nord-Est parisien. Elle a été accompagnée par l’agence Leclercq Associés dans la consolidation du plan guide global et de ses déclinaisons par secteurs. Elle s’appuie également sur l’Apur, Atelier parisien d’urbanisme.
Paris & Métropole Aménagement : La société publique locale Paris & Métropole Aménagement , dont le capital est détenu par la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris, est l’aménageur de la ZAC Gare des Mines-Fillettes pour le compte de la Ville de Paris.
Paris Habitat : Présent dans 54 communes, le groupe Paris Habitat gère un patrimoine de plus de 125 800 logements, dont la cité Charles Hermite. Il assure la maîtrise d’ouvrage de sa réhabilitation.
Conception éditoriale et rédaction : Jeanne Bazard et la direction de la communication de P&Ma.
parisetmetropole-amenagement.fr