Le Nord-Est parisien se transforme progressivement, depuis le début
des années 2000, par le renouvellement de quartiers et
par la mutation de grandes emprises logistiques et de service situées
le long des voies ferrées. Ce renouveau s’accompagne d’une
végétalisation très importante de l’espace
urbain, et intègre la transformation progressive du boulevard Périphérique
en boulevard urbain
apaisé, ponctué, en remplacement des portes routières,
de nouvelles places faisant la part belle aux franchissements par les
modes doux
et à la végétalisation. La ZAC Gare des Mines-Fillettes
est représentative de ce processus. Elle s’étend sur
20 ha de part et d’autre
du boulevard Périphérique, entre les portes d’Aubervilliers
et de la Chapelle. Son périmètre englobe au nord d’anciens
terrains ferroviaires - gare des Mines - et, au sud, la cité Charles
Hermite, ainsi que plusieurs équipements sportifs.
Au
sud |
|
Générosité
et diversité des espaces publics
Les
espaces publics à l’horizon 2030
Différents
types d’espaces publics, accessibles ou non, structurent
le projet d’aménagement :
-
Les
corridors boisés nord et sud installent ou renforcent
une continuité écologique et paysagère
le long du Périphérique et participent à
sa végétalisation massive.
-
Les
places urbaines, c’est-à-dire la place dite
centrale et le parvis Alice Milliat (Aréna),
assurent des fonctions de desserte et d’articulation
tout en accueillant des usages variés : flânerie,
animation, jeux…
-
La
rue Charles Hermite, est piétonnisée aux
abords de la nouvelle place centrale. Végétalisée,
elle devient un axe structurant pour les mobilités
douces.
-
Le
square Charles Hermite, qui possède un potentiel
paysager important, doit être retraité pour une
meilleure insertion à la trame des espaces publics
futurs. Il se trouve dans l’axe d’un éventuel
franchissement du boulevard Périphérique.
-
La
promenade plantée et les venelles accompagnent
les parcours d’un foisonnement végétal
et contribuent à constituer une façade paysagère
des futurs bâtiments qu'elles desservent.
Rénovation
de la cité Charles Hermite
La
cité Charles Hermite, construite dans les années
1930, compte près de 1 300 logements familiaux répartis
dans 27 immeubles de 6 étages. Elle possède aussi
25 locaux commerciaux, une halte-garderie et l’équipement
hospitalier La Pomme, qui seront relogés ailleurs pour
les besoins du projet. À l’inconfort des logements
s’ajoute un fonctionnement introverti, qui participe à
son enclavement et à la faiblesse de son offre commerciale.
Perspective
Arena (parvis non conforme au projet de M. Desvigne)
© SCAU-NP2F
Dans
le cadre du NPNRU*, Paris Habitat réhabilitera son patrimoine
entre 2024 et 2030. La cité bénéficiera aussi
de la qualification urbaine apportée par l’opération
d’aménagement, qui réciproquement pourra s’appuyer
sur l’atout que constitue ce quartier existant. Les enjeux
sont nombreux : confort et efficacité énergétique,
maillage urbain, attractivité, mixité fonctionnelle
et sociale, revitalisation des pieds d’immeuble… La
halte garderie et l’équipement hospitalier la Pomme
seront déplacés au profit d’une nouvelle liaison
entre le groupe scolaire et le boulevard Ney. Ce nouvel axe ainsi
que l’implantation d'un centre de santé sont à
l'étude.
* Nouveau programme national de renouvellement
urbain
De
nouveaux îlots résidentiels et serviciels
Entre
le parvis de l’Arena et la future place centrale, les nouveaux
îlots, majoritairement résidentiels, s’implantent
perpendiculairement au boulevard Ney, séparés par
de généreuses venelles et par de vastes cœurs
d’îlots privatifs et paysagers. Cette disposition
favorise le confort des logements et ouvre des vues à hauteur
de piéton entre les plots bâtis. L’occupation
des socles sera double :
-
Ceux donnant sur le boulevard Ney, y compris les rez-de-chaussée
requalifiés des immeubles existants, offriront une
animation commerciale de proximité et accueilleront
des activités de l’économie sociale et
solidaire.
-
Ceux donnant sur la promenade accueilleront les activités
tournées vers la vie du quartier - associations, coworking…
- mais aussi des équipements sportifs : dojo, vestiaires
des terrains extérieurs.
Impasse
des Fillettes, ouvert de juin à octobre, du vendredi au
dimanche
© Thibaut Voisin
Les
lots de logements sociaux et en BRS, S4 et S5, ont fait l'objet
de consultations de maîtrise d'œuvre en 2023 et 2024.
Les équipes lauréates seront désignées
en 2025, en février (S4) et à l'été
(S5).
Le
lot S4, développé en co-maîtrise d'ouvrage
par Paris Habitat et P&Ma, comprend une résidence étudiante,
un foyer de vie pour personnes en perte d'autonomie, et un nouvel
équipement sportif. Le lot S5 est développé
par Elogie Siemp, qui réalisera des logements étudiants,
un foyer de jeunes travailleurs - pour le compte d'ICF la Sablière
- et des logements familiaux pour la Foncière de la Ville
de Paris.
L’Aréna,
une vocation sportive réaffirmée
Le
site du projet possède historiquement d’importants
équipements sportifs qui seront maintenus - espace parisien
de glisse - ou reconstruits après les travaux : trois terrains
de grands jeux. Le quartier conservera ainsi une vocation sportive
marquée.
Un
soutien majeur à cette vocation est la venue de l’Aréna,
construite par la Ville de Paris pour recevoir certaines épreuves
des Jeux de Paris 2024.
L’Aréna
accueillera des compétitions sportives de niveau national
ou international, le Paris Basketball en résidence, mais
aussi concerts, spectacles ou congrès.
Elle
sera également ouverte sur le quartier, intégrant
en son sein deux gymnases pour répondre aux besoins locaux,
ainsi qu’une offre de loisirs et de commerces (2 600 m²). |
|
|
Au
nord |
|
|
|
L’
origine du nom Gare des Mines-Fillettes
Dans
sa partie nord, le projet réinvestit une partie des anciens
terrains de la gare ferroviaire des Mines qui donne son nom à
la ZAC. Le terme Fillettes désigne quant à
lui l’axe qui reliait autrefois Aubervilliers et Paris à
cet endroit ; des voies portent encore ce nom dans les deux villes.
Une bande urbaine est développée entre
un corridor boisé renforcé, qui la protège
du boulevard Périphérique, et la limite communale
nord de Paris, où se fera le maillage avec le futur quartier
mixte de Sud Plaine. La résidence Valentin Abeille sera
intégrée au quartier.
Une
nouvelle polarité ancrée sur la porte d’Aubervilliers
Les
nouvelles constructions sont longées de part et d’autre
par la rue Marteau prolongée et une voie cyclable, accessibles
depuis l’entrée du site sur la place Skanderbeg /
Porte d’Aubervilliers.
Cette
entrée est matérialisée par les pavillons
de l’ancienne gare, qui seront conservés, mis en
valeur et dotés d’une placette. Ils sont occupés
à titre transitoire depuis 2016, avec l’appui de
la SNCF puis de Paris & Métropole Aménagement,
par le collectif MU, qui y anime la Station Gare des Mines,
laboratoire convivial et festif consacré aux scènes
artistiques émergentes. Son maintien pérenne dans
les lieux est à l’étude.
L’opération
d’aménagement contribue ainsi à la mutation
de la porte d’Aubervilliers, anticipant l’arrivée
du tramway T8 et la mutation du territoire limitrophe au nord.
Boulevard
périphérique en 2050 : La rue des Fillettes devient
une transversale urbaine, supprimant la frontière physique
et mentale que constitue le périphérique. Esquisse
du collectif Holos dans le cadre de la consultation internationale
sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique
et des voies rapides ou structurantes du Grand Paris par le Forum
métropolitain du Grand Paris, 2018-2019.
©
Photo : Vincent Pfrunner - Perspective : MyLuckyPixel + Lou Kat
Une
vocation majoritairement économique
En
raison de la proximité du boulevard Périphérique,
ce secteur est principalement dédié à l’accueil
d’activités économiques. Une seule exception
concerne des logements étudiants (lot N4), par définition
occupés pour de courtes durées et en lien direct
avec la porte d’Aubervilliers. Par cette offre immobilière,
l’opération d’aménagement entend poursuivre
l’ouverture du territoire et le renforcement des liens métropolitains,
en développant un programme d’activités économiques
mixtes. Il s’agit de participer au renforcement de l’activité
dans l’Est parisien, en proposant l’implantation d’activités
d’innovation et de fabrication, en soutenant les logiques
de l’économie sociale et solidaire, et enfin en réinterrogeant
les dynamiques du parc tertiaire, pour développer une offre
s’appuyant sur les spécificités du territoire,
et prenant en compte les enjeux en matière d’emploi
local. L’intégration des enjeux de transition écologique
sera centrale dans le développement de ce nouveau secteur.
Ce
programme s’inscrit dans la dynamique territoriale de l’Arc
de l’innovation. Il fait pour partie écho à
celui du 19M voisin, mais aussi à la politique de soutien
à l’artisanat de qualité par le label Fabriqué
à Paris décerné par la Ville de Paris.
Une
attention particulière sera portée à l’animation
des socles adressés sur la voie de desserte nord, par des
commerces et restaurants, mais aussi par la valorisation et l’ouverture
sur la rue des activités productives qui s’y implanteront.
Réalisation
des premiers lots
-
Le lot N4, au bord de la place Skanderbeg, comprend
une résidence étudiante - sociale - prévue
dans un bâtiment de 50 m de hauteur, environ 3 300m²
d’activités, et les pavillons historiques dans
lesquels sera pérennisée La Station, lieu musical
géré par le collectif MU, déjà
présent sur le site depuis 2016 dans le cadre d’une
occupation transitoire. La RIVP a désigné en
octobre 2024 l’équipe de maîtrise d’œuvre
Raum (mandataire) / Parages pour concevoir les 11 154 m²
de programme.
-
Le
lot N3, voisin du précédent, développera
15 000 m² d’activités économiques,
tertiaires et productives. Paris & Métropole Aménagement
a lancé à l'automne 2023 une consultation auprès
d’équipes comportant opérateurs, investisseurs,
exploitants et maîtrise d’œuvre. L’intérêt
de la programmation proposée par les équipes
au regard des enjeux énoncés, la pertinence
des réponses sur le volet réversibilité,
et enfin l’intégration des ambitions bioclimatiques
de la Ville de Paris sont au cœur de cette consultation.
Première
étape d’une mutation plus profonde
Le
secteur nord est appelé à évoluer à
moyen ou long terme en relation avec la transformation programmée
de ses abords immédiats. La prochaine décennie est
l’horizon possible de la transformation du boulevard Périphérique
en voie urbaine apaisée. Dans ce nouveau contexte urbain,
un franchissement à niveau du boulevard pourra connecter
la rue des Fillettes au nord et le square Charles Hermite au sud.
En outre, la réduction des nuisances routières permettra
alors d’envisager la transformation des locaux tertiaires
en logements dans les étages.
La
réversibilité du bâti est donc un enjeu majeur
de la conception architecturale et urbaine dans une logique de
pérennité du bâti. En particulier, dans un
premier temps, les façades sud seront conçues comme
des espaces tampons bioclimatiques, suffisamment spacieux pour
accueillir des usages connexes aux activités tertiaires
: micro-réunions, espaces de pause, cuisines… Ces
volumes pourront être réaffectés à
des usages plus résidentiels lors de la transformation
en logements. Des coursives ou terrasses extérieures pourront
également s’ajouter aux bâtiments. |
|
 |
 |
|
Le
site avant/après la réalisation du projet d'aménagement
©
ArtefactoryLab |
|

Calendrier
|
|
Enjeux
bioclimatiques |
|
©
Michel Desvigne Paysagiste

Dispositif
Cham'Eau ©
Vraiment Vraiment |
Des
sols perméables et végétalisés
La
place centrale accordée au paysage dans le projet répond
en particulier aux enjeux bioclimatiques : atténuation
de la chaleur par la présence des arbres, protection
de la biodiversité par l’extension de la trame
verte, perméabilité des sols et gestion des eaux
de pluie pour préserver la ressource. Dans le périmètre
de la ZAC, 7 hectares sont perméables et/ou végétalisés,
soit 35 % de l’emprise au sol de l’opération.
L’aménagement
du parvis de l’Aréna, où il faut concilier
ces enjeux environnementaux avec la présence de 8 000
visiteurs en jauge maximale lors de certains évenements,
est un cas d’école. Avec ses jardins de pluie,
le projet paysager de Michel Desvigne pour cet espace public
parvient à prendre en compte les contraintes souterraines
: réseaux, érosion du gypse par l’eau.
Une
énergie renouvelable, la géothermie
P&Ma
est accompagnée d’un AMO pour concevoir le schéma
directeur carbone climat de l’opération d’aménagement.
À partir de ce document de cadrage, qui tient compte
des spécificités du contexte urbain local, elle
définira les prescriptions à respecter par les
différentes réalisations. Ainsi le réseau
de froid de la Ville de Paris s’est renforcé d’une
installation de production de froid bas carbone, par géothermie,
implantée dans le bâtiment de l’Aréna.
Cette activité dégage de la chaleur, dite fatale,
qui pourrait être captée et utilisée pour
chauffer les bâtiments au moyen d’une boucle d’eau
chaude. Une autre réflexion porte sur l’éventuelle
desserte des bâtiments de la ZAC par le réseau
de froid, sans renoncer par ailleurs aux efforts de conception
bioclimatique passive.
Une
attention particulière aux enjeux de santé
Hormis
l’atténuation de la chaleur, d’autres enjeux
de santé guident la conception du projet : confort des
logements neufs et rénovés, protection des nuisances
routières, développement de la pratique sportive,
importance des espaces non bâtis (plus de 50 %)…
Une étude d’impact santé environnement est
en cours : elle servira de base pour affiner les dispositions
prises en faveur de la santé.
L’implantation
d’un centre de santé municipal de 750 m²
est d’ores et déjà prévu dans le
programme.
|
|
.....
.Gare
des Mines - Fillettes
:
Refaire la ville pour y mieux vivre - Paris (XVIIIe)
............
Entre les Portes de la Chapelle
et d’Aubervilliers, le quartier se transforme
en concertation avec les habitants. L’objectif
est de désenclaver la cité Charles Hermite,
d’offrir un cadre de vie plus agréable
et végétalisé et d’apporter
plus de vitalité au quartier. Parmi les grands
changements : un paysage très vert se développe
avec de nombreux arbres pour un environnement plus
durable, une ville plus résiliente. L’espace
public se recompose entièrement : agréable
au quotidien, il permet de nouveaux usages, de loisirs
ou de mobilité. Piétons et cyclistes,
profitent de cheminements paysagers confortables et
apaisés, connectés au réseau
parisien et aux autres communes. L’autre grand
apport du projet au quartier, est la mixité.
Si Gare des Mines reste avant tout un quartier à
habiter, l’offre de logements pour tous se diversifie
et se renforce avec des logements réhabilités,
d’autres neufs, et une même exigence écologique
pour tous.
|
|
......

|
.......
Les acteurs du projet
Ville
de Paris : La Ville de Paris coordonne le renouvellement
urbain du Nord-Est parisien. Elle a été
accompagnée par l’agence Leclercq Associés
dans la consolidation du plan guide global et de ses
déclinaisons par secteurs. Elle s’appuie
également sur l’Apur, Atelier parisien
d’urbanisme.
Paris & Métropole Aménagement
: La société publique locale Paris &
Métropole Aménagement , dont le capital
est détenu par la Ville de Paris et la Métropole
du Grand Paris, est l’aménageur de la
ZAC Gare des Mines-Fillettes pour le compte de la
Ville de Paris.
Paris Habitat : Présent dans 54 communes,
le groupe Paris Habitat gère un patrimoine
de plus de 125 800 logements, dont la cité
Charles Hermite. Il assure la maîtrise d’ouvrage
de sa réhabilitation.
Conception
éditoriale et rédaction : Jeanne
Bazard et la direction de la communication de P&Ma.
parisetmetropole-amenagement.fr
|
|
|
|
|
|
|
|