| En
sanctuarisant un espace naturel de 1340 hectares, en préservant
et favorisant la biodiversité, en participant à
la lutte contre le changement climatique, le projet de la Forêt
de Maubuisson est emblématique du vingt-et-unième
siècle, marqué par la prise de conscience internationale
des enjeux environnementaux.
La
fragilisation de l’activité agricole, les occupations
illégales, les dépôts sauvages et la pression
foncière en Île-de-France menaçaient la Plaine
comme espace naturel. Par la plantation d’un million d’arbres
et la restauration des boisements existants, la Forêt de
Maubuisson, constitue une garantie pour la pérennité
et la requalification de la Plaine, en position stratégique
au coeur du Val-d’Oise.
La
forêt permettra la restauration de plusieurs corridors écologiques
entre d’importants réservoirs de biodiversité
identifiés par le Schéma Directeur d’Île-de-France
(SDRIF) et par le Schéma Régional de Cohérence
Écologique (SRCE) d’Île-de-France.
Réguler
le climat
En
captant et en stockant le CO2, les forêts contribuent puissamment
à la régulation du climat. Comme tous les végétaux,
les arbres ont la faculté par la photosynthèse de
capter le dioxyde de carbone (CO2) et de transformer les forêts
en véritables “puits de carbone” : sous l'action
du soleil, les molécules d'eau et de gaz carbonique sont
transformées en molécules d'oxygène. Plus
que tous les autres végétaux, les arbres stockent
durablement le dioxyde de carbone, responsable du réchauffement
climatique.
Plus
localement, l’ombrage et l’évapotranspiration
des arbres contribuent à la baisse des températures.
Les arbres agissent comme des humidificateurs géants favorisant
le cycle de l’eau.
Fixer
la pollution des sols
Pour
éviter que la pollution des terres migre vers les nappes
phréatiques, l’un des objectifs du nouvel aménagement
forestier est la fixation dans le sol des Éléments
Traces Métalliques (ETM) tels que le plomb, le cadmium,
le cuivre, l’arsenic... C’est la phytostabilisation.
Parmi
les essences sélectionnées par l’ONF pour
la Forêt de Maubuisson, certaines assurent cette fonction,
notamment le chêne. En parallèle, des expérimentations
se poursuivent sur les propriétés dépolluantes
et phytoextractrices d’autres essences.
L’étude
sanitaire de 2014 a confirmé que les usages de la future
forêt (activités de plein air, promenade, détente,
...) sont compatibles avec l’état actuel des sols.
Les secteurs les plus pollués seront toutefois inaccessibles
au public et utilisés pour d’autres expérimentations.
Seules les activités en rapport avec la consommation de
produits de la forêt, comme la cueillette des champignons,
seront interdites.
L’acidification
des sols pouvant causer la migration des polluants vers les nappes
phréatiques, celle-ci sera régulièrement
surveillée et, si nécessaire, un chaulage décennal
sera pratiqué.
Protéger
et développer la biodiversité
Par
la diversité des milieux, l’objectif du projet d’aménagement
forestier est de maintenir les espèces présentes,
dont certaines espèces protégées (5 insectes,
3 reptiles) et de créer toutes les conditions favorables
à l’implantation de nouvelles espèces faunistiques
ou floristiques.
Le
projet proposera des milieux variés, alternant boisements,
lisières et clairières. Il préservera des
pelouses sablo-calcicoles, milieu rare support d’une riche
biodiversité et reconstituera des espaces ouverts nécessaires
à la nidification et à l’alimentation des
oiseaux.
La
Forêt de Maubuisson s’inscrit pleinement dans son
rôle de corridor de biodiversité, c’est-à-dire
une liaison fonctionnelle qui permet le déplacement des
espèces en particulier par l’aménagement de
passages à faune.
Mener
des expérimentations scientifiques
Au-delà des expérimentations sur la pollution, le
SMAPP s’est engagé dans une étude visant à
créer des conditions optimales pour la reprise et la croissance
des arbres sur la Plaine.
Réalisée
sur 12 hectares caractéristiques de plusieurs terroirs,
cette étude consiste à introduire des champignons
endomycorhiziens aux pieds des plants. Ces champignons, qui ne
produisent pas de “fruits”, sont prélevés
sur des terrains présentant des sols similaires. Représentatifs
de la population mycorhizienne des terroirs “sains”,
ils favoriseront le développement des racines, pour un
meilleur apport en eau et en nutriments.
Un
nouveau souffle pour le territoire
Les
études menées par l’Atelier Parisien d’Urbanisme
(APUR) dans le cadre du Plan Vert d’Île-de-France
ont souligné la carence en espaces verts de proximité
des communes de la Plaine comme de nombre de communes d’Île-de-
France. Or ces espaces naturels sont réputés offrir
de nombreuses vertus prophylactiques (réduction du stress,
bien-être psychologique,...) et participent à l’amélioration
du cadre de vie.
Du
fait de sa dégradation depuis un siècle, la Plaine
est un espace peu fréquenté par les habitants des
communes riveraines. Pour inverser la tendance, le SMAPP s’applique
à pacifier le site, à éliminer les dépôts
sauvages et à enrayer les occupations illicites.
Pour
éviter les intrusions indésirables, des barrières,
des glissières et des merlons sont installés. Les
contrevenants font l’objet de poursuites en justice. La
relocalisation des gens du voyage installés sur les terres
polluées fait l’objet d’un programme concerté
avec les services de l’État.
Espace
de loisir et de découverte, la forêt permet aux habitants
de tisser de nouveaux liens avec la nature. Elle contribue à
la qualité de vie des citadins tant du point de vue du
paysage, des loisirs, que de la santé. La Forêt de
Maubuisson offrira des activités de plein air variées,
accessibles à tous : détente, pique-nique, promenade
à cheval, à pied ou à vélo... Au coeur
d’un territoire riche d’un remarquable patrimoine
culturel (abbaye de Maubuisson, musée du docteur Gachet,
châteaux de Méry et d’Auvers-sur-Oise et son
patrimoine impressionniste...), elle permettra aux visiteurs d’allier
idéalement promenades nature et découvertes culturelles.
À
proximité de Paris, idéalement desservie et aisément
accessible, la forêt profitera comme les autres massifs
forestiers du Val-d’Oise à l’ensemble des Franciliens.
À titre d’exemple, environ 5 millions de promeneurs
fréquentent chaque année la forêt domaniale
de Montmorency et ses 2 000 hectares !
Concernant
la flore, deux variétés ont été identifiées
comme particulièrement rares : |