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Exposition Déserts

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(1) Vous avez dit Déserts ?
Partie 1 : Déserts du monde
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Le Muséum national d’Histoire naturelle invite à un voyage inédit au cœur des milieux désertiques de notre planète, de l’emblématique Sahara aux déserts polaires, en passant par les déserts de Sonora, d’Atacama, de Gobi… Le point commun à ces milieux : des conditions hors norme,
a priori hostiles à la vie. Et pourtant, animaux et végétaux y ont développé d’ingénieuses stratégies d’adaptation, que le public découvre
à travers les spécimens d’une biodiversité surprenante, issus de différentes régions du monde. L’exposition présente également les
méthodes déployées par les humains pour vivre dans ces environnements contraignants, mais aussi les menaces qu’ils font peser
sur ces milieux fragiles. L’occasion par ailleurs de faire découvrir l’expérience du désert comme terrain privilégié de recherche.
À travers près de 200 spécimens et objets de natures variées, pour la plupart issus des riches collections du Muséum,
ainsi que des dispositifs mécaniques et multimédias et des grandes projections, l’exposition offre une approche
scientifique, ludique et esthétique de ces milieux fascinants.

Vous avez dit Déserts ?

 

Présents sur tous les continents, les déserts occupent aujourd’hui un tiers des surfaces émergées de notre planète. Qu’ils soient brûlants ou polaires, formés de roche, de sable, de sel ou de glace, ils ont tous en commun d’être des milieux ouverts, exposés à l’aridité et aux températures extrêmes. Quelles sont les limites géographiques des déserts ? Comment expliquer leur diversité et leur large répartition à la surface du globe ? En présentant au public des cartes, des maquettes tactiles de dunes, une collection de sables des déserts du monde, ou encore des échantillons minéralogiques sculptés par les éléments, l’exposition fait le point sur la définition même de désert. Plongé dans une extraordinaire palette de paysages, le visiteur découvre alors l’action des architectes du désert que sont l’eau, le vent, et les chocs thermiques, de l’échelle des reliefs grandioses à celle de la roche…

Une vie adaptée aux conditions extrêmes

Dans ces environnements a priori hostiles se cache une biodiversité discrète : des espèces qui, au cours de leur évolution, se sont adaptées à la rareté de l’eau, aux températures extrêmes, et à la vie à découvert dans des milieux balayés par le vent. À travers des spécimens naturalisés, secs et en fluide d’animaux et de plantes, des dispositifs ludiques et des projections, l’exposition présente d'étonnantes adaptations morphologiques, physiologiques ou comportementales. On découvre ainsi la stratégie du lézard cornu ou du cactus pour profiter de la moindre goutte d’eau, le secret de la fourmi argentée pour endurer des chaleurs intenses, ou encore l’art du camouflage chez le renard polaire.

Habiter le désert

Des humains ont également élu domicile dans les déserts, de manière permanente ou temporaire. Mais comment vivre dans ces environnements particulièrement contraignants ? En explorant des exemples issus de différentes régions du monde, l’exposition met en lumière deux grandes stratégies adoptées pour vivre dans un milieu où les ressources sont rares et dispersées : la transformation du milieu, avec notamment la création d’oasis, et la mobilité. Autour d’une tente touareg et d’une maquette d’oasis, une sélection d’objets et plusieurs projections témoignent de la vie humaine dans ces espaces singuliers. Des témoignages d’habitants de déserts chauds et polaires viennent compléter cette section.

Des espaces fragiles

Les déserts sont des milieux vulnérables déjà fortement impactés par l’action humaine : tandis que la plupart des déserts chauds gagnent du terrain, les déserts polaires tendent à disparaître. En cause, les changements climatiques, la lente dégradation des terres liées à leur exploitation intensive, l’épuisement progressif des nappes phréatiques, l’extraction à grande échelle des ressources minières… Les menaces qui pèsent sur les écosystèmes fragiles des déserts constituent ainsi un fil rouge au sein du parcours de l’exposition.

Un terrain de recherche scientifique

Les déserts sont des terrains de recherche privilégiés pour de nombreuses disciplines représentées au Muséum, comme la biologie de l’évolution, l’anthropologie, la paléontologie, l’écologie ou encore l’astrophysique. Le climat sec est favorable à la conservation des météorites ou des pièces archéologiques. Les paysages naturels préservés facilitent les observations fauniques ou végétales.
La dernière partie de l’exposition donne la parole aux scientifiques : ils nous font partager leur expérience intime du désert et nous présentent un objet emblématique de leur recherche.
L’exposition est une invitation à la découverte de la variété fascinante des déserts, dans une approche transversale qui place l’adaptation du vivant au centre du propos. La muséographie permet une immersion au cœur des paysages, des couleurs, des matières et de la lumière, qui confère à ce voyage sa dimension sensible. Conçue par les équipes du Muséum, Déserts repose sur l’expertise scientifique d’une équipe pluridisciplinaire, afin de proposer une expérience au plus près de l’état actuel des connaissances. De grandes projections, de nombreux dispositifs interactifs et ludiques et un parcours tactile viennent enrichir la présentation d’animaux naturalisés, de spécimens de minéraux et de plantes, d’objets ethnologiques et de photographies… L’exposition s’adresse à tous les publics dès 5 ans.


Désert du Namib © Joshua Kettle / Unsplash

 

Partie 1 : Déserts du monde

 


Vermilion Cliffs Wilderness du plateau du Colorado
© John Arctique, Svalbard - Domaine public Anti-Atlas, Maroc © Dan Lundberg CC BY-SA 2.0 Fowler CC BY-SA 2.0


Anti-Atlas, Maroc © Dan Lundberg CC BY-SA 2.0

Arctique, Svalbard Domaine public

Nunavut, Canada © Sophie / stock.adobe.com

© Du&Ma scénographes

Les déserts ne sont pas que des étendues de sable peuplées de dromadaires et plantées de palmiers. Ils recouvrent en réalité une incroyable variété de paysages : de sable, de roches, de sel… ou encore de glace. On les rencontre sur tous les continents, des régions subtropicales aux pôles.
Au total, les déserts et les régions sèches qui les entourent occupent un tiers des terres émergées de la planète.
Leurs points communs : l’aridité, les températures extrêmes, les vents violents… des conditions hors norme a priori peu propices à la vie. En présentant au public des grandes projections, des cartes, des maquettes tactiles de dunes, une collection de sables des déserts du monde ou encore des échantillons minéralogiques sculptés par les éléments, la première partie de l’exposition fait le point sur la définition même de désert.

Qu’est-ce qu’un désert ?

La réponse à cette question n’est pas évidente. Il ne suffit pas de considérer uniquement la température ou les précipitations, les critères les plus immédiats. Le point commun entre toutes ces régions du monde est leur aridité : une rareté permanente de l’eau sous forme liquide. Dans tous les déserts, qu’ils soient hyperarides, arides ou semi-arides, chauds ou polaires, les précipitations sont rares. Dans les déserts chauds, le déficit en eau est accentué par une évaporation intense. Dans les déserts polaires, l’eau est le plus souvent immobilisée sous forme de neige ou de glace, et ne peut bénéficier aux plantes et aux animaux.
Les déserts ne sont pas tous arides pour les mêmes raisons. Ils se répartissent en cinq grandes catégories, témoignant de leur diversité, selon leur situation géographique sur le globe et les facteurs qui ont contribué à leur formation, circulation océanique et atmosphérique, relief, forme des continents :

  • les déserts zonaux de la zone intertropicale,
  • les déserts continentaux, les déserts d’abri,
  • les déserts littoraux et les déserts polaires.

Architectes du désert

Dans les déserts, l’érosion est intense. Les grains de sable, soulevés et emportés par le vent, percutent les surfaces rocheuses, qu’ils polissent et sculptent, avant de se redéposer et de s’accumuler. Les pluies rares mais violentes martèlent le sol creusé et emporté par les eaux de ruissellement qui alimentent les cours d’eau temporaires. Les pierres, soumises aux grands écarts de température entre le jour et la nuit, se fissurent et éclatent. Tous ces phénomènes se conjuguent pour produire une variété de formes singulières qui font la beauté des paysages désertiques.
Le sable du Sahara qui atteint parfois l’Europe est en fait composé de poussières, beaucoup plus légères que les grains de sable. Ceux-ci sont trop lourds pour être emportés à grande distance. Ils sont poussés, roulés, ou avancent par sauts de puce jusqu’à un obstacle, ou jusqu’à ce que le vent faiblisse. Le sable arrête alors temporairement sa course et s’accumule, formant une dune. L’aspect du sable renseigne d’ailleurs sur son histoire. Il est souvent jaune, car composé de quartz, mais peut aussi être d’un blanc éclatant s’il est à base de gypse. Une coloration orange, rouge ou brune indique la présence d’oxydes de fer. Un sable ancien, érodé et trié par le vent, est composé de grains fins et réguliers, alors qu’un sable formé récemment aura des grains plus gros et de dimensions variables.
Un vaste ensemble de dunes constitue un erg, ou désert de sable. Certes emblématiques, les dunes ne dominent pourtant pas les paysages désertiques : les ergs ne couvrent, par exemple, que 20 % du Sahara. Les dunes ne sont en effet pas les seuls reliefs des déserts. Le vent, allié au temps, peut façonner la pierre ou la glace pour faire émerger une variété de formes singulières au milieu des étendues infinies. Quant à l’eau, elle peut autant raviner les pentes nues des déserts chauds que créer des œuvres naturelles telles des installations de land art.

Sculpter la roche

Au fil du temps, les éléments sculptent, usent, patinent, creusent et modèlent les roches, faisant naître des formes souvent étonnantes ou spectaculaires. Les grains de sable polissent progressivement les surfaces et leur donnent un aspect tantôt brillant, tantôt mat, selon l’orientation de la lumière et le matériau initial. L’eau agit quant à elle sous forme d’averses, de crues, de rosée, ou en remontant du sol par capillarité sous l’effet de l’évaporation. Dans tous les cas, elle rejoint rapidement l’atmosphère, laissant sur place les éléments dissous qu’elle contient. Ainsi naissent des roches aux formes surprenantes, ornées de concrétions, de cristallisations ou de discrets motifs. Les variations rapides et répétées de température sont un puissant agent de fragmentation et donc d’érosion des roches. Les alternances entre chaud et froid dans les déserts chauds, ou entre gel et dégel dans les déserts froids, finissent par faire éclater la roche.

Menaces liées au changement climatique

La température globale de la Terre augmente à une vitesse inédite, sous l’effet des gaz à effet de serre d’origine humaine qui s’accumulent dans l’atmosphère.
Les conséquences n’épargnent pas les régions désertiques. Alors que le climat mondial a peu évolué au cours du XXe siècle, les simulations prévoient d’ici la fin du XXIe siècle une expansion généralisée des zones plus chaudes et plus sèches, un déplacement des zones tempérées et chaudes vers les pôles et une forte régression des zones les plus froides.

Simuler l’action du vent

Un dispositif pédagogique invite le visiteur à simuler l'action du vent, afin de découvrir son influence sur l'élaboration des différentes formes de dunes.
Définies simplement, les dunes sont des tas de sable dont les formes et la taille dépendent du sens du vent et de la quantité de sable disponible.

Concrétions calcaires, Désert Libyque (Égypte)
Fulgurite rapportée du Sahara par Théodore Monod

Elles montrent une érosion éolienne en cours : les surfaces sont émoussées, pas encore polies. Mais l’eau a précédé le vent : en circulant dans le sol, elle s’est chargée de calcaire dissous. Elle s’est ensuite évaporée en atteignant la surface, tandis que les éléments minéraux se sont accumulés en concrétions.


© MNHN - J.-C. Domenech

Les fulgurites se forment quand la poudre tombe sur un sable sec et riche en silice, un type de sable fréquent dans les déserts. L’énergie concentrée a vaporisé la silice au point d’impact sur plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Autour, la chaleur dégagée a fait fondre le sable, qui s’est aggloméré.


© MNHN - J.-C. Domenech

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Exposition Déserts

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Aujourd’hui, la communauté scientifique étudie le désert dans toutes ses dimensions, et ce sont les fruits de ces recherches qui vous sont présentées dans cette exposition, qui a pris ses quartiers dans la Grande Galerie de l’Évolution. Quels sont les caractéristiques d’un désert ? Quelle biodiversité abritent-ils ? Comment les hommes s’y sont adaptés ? Derrière la notion de désert viennent se nicher autant de métaphores de l’immensité comme de la vulnérabilité de notre environnement. En proposant cette réflexion sur le temps long, le Muséum est au cœur de sa mission de service public : celle de susciter l’émerveillement et la curiosité pour ces écosystèmes complexes, mais également de transmettre des connaissances fiables pour défendre une véritable éthique pour la planète. Gilles Bloch, Président du Muséum national d’Histoire naturelle

 

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Commissariat scientifique : Aude Lalis, chercheuse en biologie de l’évolution de la biodiversité au Muséum.
Anthony Herrel, directeur de recherche CNRS, spécialiste en anatomie comparée, morphologie fonctionnelle et biologie de l’évolution au Muséum.
Denis Larpin, responsable scientifique des collections végétales tropicales des jardins botaniques du Muséum.
Vincent Battesti, chercheur CNRS en anthropologie sociale, ethnoécologue au Muséum.
Maël Crépy, chercheur en géoarchéologie au CNRS (HiSoMA).
Quelques chiffres : 850
d’exposition - 191 spécimens et objets dont : 75 naturalisations, spécimens secs ou en fluide, 81 objets d’anthropologie, 30 échantillons de géologie. Des collections essentiellement issues du MnHn.

Jusqu'au 30 novembre 2025 - Grande Galerie de l’Évolution - Jardin des Plantes - 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris (Ve)
Tarifs : 16 € / 13 € - À partir de 5 ans - Bilingue français-anglais - Ouvert de 10h à 18h tous les jours, sauf le mardi.
jardindesplantesdeparis.fr