Miroir des évolutions de nos sociétés, l’art
est un espace privilégié pour interroger le monde qui nous
entoure. Avec 100 œuvres qui racontent
le climat, le musée d’Orsay lance un programme de prêt
d’œuvres qui témoignent dans la peinture, la photographie,
le dessin ou les arts décoratifs de l’influence des grandes
mutations du XIXème siècle sur le climat, en profonde résonance
avec les défis environnementaux d’aujourd’hui. En parcourant
ces œuvres, nous découvrons les métamorphoses de nos
paysages, les inquiétudes face au progrès,
les nouveaux rapports à la nature et au vivant apparus avec l’ère
industrielle. Les œuvres prêtées sont une invitation
à la réflexion
et à l’action. En mettant en lumière les fragilités
de nos territoires et la richesse de notre patrimoine naturel et artistique,
elles nous rappellent que la culture est au cœur des enjeux de demain.
Rachida Dati, Ministre de la Culture
Barbizon
(77) : Musée des peintres de Barbizon - Printemps 2025 -
Exposition Climat, paysages et paysans |
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L’opération
nationale 100 oeuvres qui racontent le climat du musée
d’Orsay s’inscrit pleinement dans le projet du musée
des Peintres de Barbizon, où les paysages, les scènes
animalières et les natures mortes servent de supports essentiels
pour interroger les enjeux du climat et de la biodiversité.
Plus que jamais, il est crucial de mettre en lumière les
liens entre l’art et l’écologie, particulièrement
dans ce lieu emblématique de la protection de la nature.
Théodore
Rousseau, Clairière dans la Haute Futaie, forêt de
Fontainebleau, avant 1866,
huile sur bois, 28 × 53 cm. Legs Alfred Chauchard, 1910
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ Patrice Schmidt
Les
quatre oeuvres prêtées par le musée d’Orsay
contribueront au renouvellement de l’accrochage à
l’étage du musée, qui mettra en lumière
un focus sur le climat, les paysages et les paysans. La Clairière
dans la haute futaie, un paysage de Théodore Rousseau,
permettra d’évoquer à la fois l’héritage
de la peinture anglaise, l’engagement exemplaire du peintre
pour la défense de la forêt, et la juste place qu’il
assigne à l’être humain au sein du vivant.
Cela inclura le pavage, puis le bitumage des sentiers, ainsi que
la multiplication des voies de circulation qui sillonnent désormais
la forêt. Un parallèle saisissant pourra être
établi avec le cliché du fameux Pavé de Chailly,
offert par l’artiste Claire Tenu. La Moisson de Daubigny
pourra de même être abordée sous l’angle
esthétique - la palette éclaircie et la touche allusive,
annonciatrices de l’impressionnisme - ou historique, croisant
les enjeux sociétaux et environnementaux : les ouvriers
et les charrettes, présents parallèlement à
la mécanisation croissante, l’évocation du
calendrier des travaux agricoles, rythmés par les cycles
des saisons - comme l’hiver et le printemps captés
par Eugène Lavieille -, aujourd’hui perturbés
par les bouleversements climatiques. Méconnu, Constant
Famin compte pourtant, aux côtés de Cuvelier, parmi
les photographes les plus significatifs de la forêt de Fontainebleau.
Entre document et œuvre d’art, ses épreuves
traduisent une conception singulière de la figure du paysan,
et d’un rapport simple et honnête à la terre.
Confrontées aux écrits et clichés de la jeune
Nina Ferrer-Gleize, elles permettront de questionner le corps
des travailleurs, leurs gestes et postures, ainsi que la place
des outils et des évolutions technologiques.
Charles
François Daubigny, Moisson, 1851,
huile sur toile, 135 × 196 cm. Achat à Charles-François
Daubigny, 1853
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ Patrice Schmidt
Plusieurs
événements seront organisés en lien avec
l’exposition, offrant au public des moments d’échange
et de réflexion sur des thématiques liées
à la biodiversité et à l’agriculture.
La première rencontre, animée par Nina Ferrer-Gleize,
portera sur le thème Figures de paysans, gestes et
postures, outils et invitera les visiteurs à découvrir
la manière dont les paysans sont représentés
à travers leurs gestes et les outils qui marquent leur
quotidien. Dans le cadre du festival national Les Nuits des
Forêts, du 6 au 22 juin, le musée organisera
un échange pluridisciplinaire sur le thème Forêt
et axes de circulation. Ce moment rassemblera un historien
de l’art spécialiste de Théodore Rousseau,
l’artiste Claire Tenu, Jaouad Mokhtari - chef du service
patrimoine à la Sous-direction du patrimoine routier, Direction
des routes et Direction générale adjointe de l’Environnement,
des Déplacements et de l’Aménagement du territoire
-, ainsi que Jeanne-Marie Debroize, inspectrice des sites 77 à
la DRIEAT Île-de-France. Enfin, un événement
dédié à Plaine, agriculture, moisson,
saisons se tiendra du 6 au 9 juin dans le cadre des Journées
nationales de l’Agriculture. Cet échange réunira
un historien de l’art spécialiste de Charles Daubigny,
Guillaume Lefort, agriculteur à Arville (77), céréalier
et vice-président de la chambre d’agriculture de
Seine-et-Marne, ainsi qu’un expert des saisons. La rencontre
sera suivie d’une marche en plaine.
Eugène
Lavieille, Barbizon sous la neige durant l’hiver, 1855,
huile sur toile, 62,5 × 100 cm. Musée départemental
des peintres de Barbizon – Achat en 1982
© Cliché Yvan Bourhis / CG77 |
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Saint-Cyr-sur-Morin
(77) : Musée départemental de la Seine-et-Marne
- Printemps 2025
Prêt exceptionnel Les Charbonniers, dit aussi
Déchargeurs de charbon de Claude Monet (vers 1875) |
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Claude
Monet, Les Charbonniers dit aussi Les Déchargeurs de charbon,
vers 1875,
huile sur toile, 54 × 65,5 cm. Dation, 1993
© musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ Patrice Schmidt
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Ouvert
au public depuis 1995, le musée de la Seine-et-Marne se
situe à Saint-Cyr-sur-Morin, au nord-est de la Seine-et-Marne.
Il est né d’une conservation départementale
d’ethnographie créée en 1976, et de l’achat
d’une ancienne auberge en 1987. Situé dans le cadre
campagnard de la vallée du Petit-Morin, ce musée
de société du territoire seine-et-marnais conserve
une collection sur l’histoire rurale du département.
Ce
musée conserve un panier à charbon identique à
ceux qu’on devine sur le tableau Les charbonniers de Monet
: un panier de coltineur. Ce panier en vannerie d’osier,
unique dans les collections publiques françaises, servait
à transporter le charbon sur les flûtes de la Marne
et de l’Ourcq, jusqu’à Paris. Autour de ce
tableau de Monet, le musée évoquera le charbon comme
combustible fossile phare au XIXe siècle pour l’industrie
en plein essor, mais encore aujourd’hui au niveau mondial.
Il s’appuiera sur des exemples seine-et-marnais comme les
usines à gaz de houille, bases de l’électricité
locale au XIXe siècle, la centrale thermique de Vernou-Montereau,
créée en 1964, et alors la plus puissante de France,
l’exploitation du bois, et les charbonniers, très
présents dans les forêts seine-et-marnaises. Seront
évoquées également les pollutions dues au
charbon et à ses dérivés, ainsi que les énergies
nouvelles en Seine-et-Marne, notamment la méthanisation,
dont la première installation en France a été
faite en 2013, en Seine-et-Marne, et enfin le transport de marchandises
par voie fluviale.
Un
cycle de conférences faisant appel à des historiens,
spécialistes des sciences, des techniques et de l’environnement,
éclairera les thématiques abordées dans l’exposition.
Le musée proposera des parcours croisés entre cette
exposition et celle de Pixels Botaniques de Miguel Chevalier :
un parcours artistique Des impressionnistes aux pixels
et un parcours dans les collections autour des usages de l’énergie,
de l’énergie manuelle aux énergies renouvelables. |
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Saint-Quentin
(02) : Musée Antoine Lécuyer 1er avril –
1er juillet 2025
Prêt exceptionnel La Seine à Port Marly,
le lavoir de Camille Pissarro (1872)
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Le
musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer de Saint-Quentin,
qui est consacré à l’histoire de la peinture
de paysage du XVIIe au XXe siècle, a inauguré deux
nouvelles salles du parcours permanent en février 2023.
Afin de susciter une réflexion sur ce que l’art peut
dire du climat, au cœur de l’une de ces salles, le
musée a l’honneur d’accueillir l’œuvre
La Seine à Port-Marly, le lavoir (1872) de Camille Pissarro,
prêtée par le musée d’Orsay dans le
cadre de l’opération nationale 100 oeuvres qui
racontent le climat.
Camille
Pissarro, La Seine à Port-Marly, le lavoir, 1872,
huile sur toile, 46,5 × 56 cm. Legs Gustave Caillebotte,
1894
© musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ Patrice Schmidt
Le
projet saint-quentinois explore l’évolution et la
transformation d’un paysage fluvial, celui de la Seine en
amont de Paris, du XIXe siècle à nos jours. Axe
de navigation, voie d’approvisionnement pour Paris, source
d’énergie essentielle pour les activités proto-industrielles
et industrielles, la Seine subit d’importantes mutations
sous l’effet des activités humaines. La toile La
Seine à Port-Marly, le lavoir, exposée lors de la
4ème exposition impressionniste en 1879, ainsi que des
œuvres issues de la collection saint-quentinoise, illustrent
cette métamorphose complexe et continue amorcée
à l’ère industrielle. Ce corpus sera ainsi
interrogé pour saisir les facteurs de cette évolution
du paysage fluvial. Quelles sont les causes, les temporalités,
les conséquences écologiques de ces mutations ?
À partir de l’exemple de la Seine, les regards croisés
de l’histoire de l’art et des sciences du climat et
de l’environnement nous conduiront à l’une
des causes de la crise climatique, et à ses répercussions
sur les sociétés humaines au XXIe siècle.
En complément de l’œuvre de Pissarro, plusieurs
huiles sur toile conservées au musée des Beaux-Arts
Antoine Lécuyer seront mises en lumière et replacées
dans leur contexte artistique et historique : L’île
Lacroix et la côte Sainte-Catherine à Rouen et Le
Bac à La Bouille, Rouen d’Albert Lebourg, ainsi que
Les Bords de la Seine à Paris d’Armand Guillaumin.
Un programme varié et interactif est prévu autour
de cet accrochage, dont une conférence-débat croisant
les perspectives d’historiens de l’art, de scientifiques
et d’archéologues sur l’évolution des
paysages fluviaux et leur perception par les artistes, des visites
guidées explorant le rôle des artistes comme témoins
des transformations climatiques, des ateliers éducatifs
pour jeunes publics et scolaires sur l’évolution
des paysages périurbains et l’impact humain, ainsi
qu’une exploration en partenariat avec le Musée des
Papillons, combinant observation artistique et sensibilisation
à la biodiversité et aux enjeux écologiques.
Le musée proposera également des événements
tout public, tels que La Nuit des Musées ou les
Rendez-vous aux Jardins.
Armand
Guillaumin, Les Bords de la Seine à Paris, huile sur toile,
non datée, don Paul Petit, 1935 |
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Vulaines-sur-Seine
: Musée Stéphane Mallarmé - Printemps 2025
- Exposition Entre fleuve et fleurs |
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Berthe Morisot, Femmes au jardin, fin août 1893,
musée départemental Stéphane Mallarmé
© Frédérique Bourdeau

Edouard Manet, Branche de pivoines blanches et
sécateur 1864,
huile sur toile, 46,5 x 30,5 cm. Legs comte Isaac de Camondo,
1911
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ Patrice Schmidt

Georges Seurat, Étude pour Une baignade
à Asnières, 1883,
huile sur bois, 25 x 15,5 cm. Donation baronne Eva Gebhard-Gourgaud,
1965
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn
/ DR
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Située
sur la rive droite de la Seine, face à la forêt de
Fontainebleau, la maison qui abrite aujourd’hui le musée
Mallarmé possède, à l’avant, une cour
plantée d’un marronnier et, à l’arrière,
un vaste jardin fleuri et arboré. Cet environnement enchanteur
a immédiatement séduit le poète, qui a décidé
de s’y installer pour ses vacances dès 1874, puis
d’y résider la moitié de l’année
à partir de 1893.
La
forêt, le fleuve et le jardin, tous trois chers au poète,
sources d’un bien-être salvateur et d’une inspiration
vitale, seront placés au centre du propos de l’exposition
de réouverture, Entre fleuve et fleurs. Cela est particulièrement
bien exprimé par la toile peinte par Berthe Morisot lors
d’une visite à la famille Mallarmé, et récemment
offerte au musée par les descendants du poète. De
même, les photographies et estampes inspirées par
le lieu-dit Valvins, d’Anne-Lise Broyer, prix Niepce 2024,
enrichiront l’exposition. Poèmes et correspondances
côtoieront objets, œuvres et archives des XIXe et XXe
siècles, issus des réserves du musée, ou
prêtés par diverses institutions, publiques et privées.
Les
œuvres exceptionnellement confiées par le musée
d’Orsay évoqueront des artistes très proches
du poète : Édouard Manet en premier lieu, mais aussi
Odilon Redon et Georges Seurat, qui séjournèrent
à Samois, de l’autre côté du fleuve.
Elles incarneront les éléments naturels de Valvins,
qui ont tant plu à Mallarmé au milieu du XIXe siècle,
et qui sont aujourd’hui lourdement menacés par le
dérèglement climatique et le recul de la biodiversité.
Autour
de l’étude de Seurat pour Une Baignade à Asnières,
une salle sera consacrée à l’eau, au flux
du fleuve, et aux loisirs qu’il autorise : baignade et navigation.
La nature morte Branches de pivoines et sécateur de Manet
et Vase de fleurs - Pavot rouge - de Redon bénéficieront
d’un regard nouveau, présentées à proximité
du jardin entretenu par leur ami Mallarmé, passionné
par la science horticole naissante. |
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Un
évenement national

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.Exposition
100 œuvres qui racontent le climat
...
La culture fédère
et rassemble, pour mieux réinventer nos regards
sur le monde. Avec cette initiative, une grande institution
parisienne permet à des musées de région
de profiter de l’incroyable richesse de sa collection
: ce sont ainsi 49 œuvres majeures qui voyagent
à travers la France vers plus de 30 établissements
partenaires, pour aller à la rencontre des
publics bien au-delà des grands centres urbains.
Rachida Dati, Ministre de la Culture
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Au
musée d’Orsay et en région, 100
œuvres emblématiques racontent l’histoire
du changement climatique depuis le milieu
du XIXème siècle. Avec
cette opération, le musée vous invite
à prendre pour guide les peintres, sculpteurs
et photographes,
mais aussi les naturalistes, pour redécouvrir
ses chefs-d’œuvre avec un nouvel éclairage.
Les artistes ont été les témoins
des transformations, révélant la modernisation
du monde, son urbanisation rapide, tout comme la richesse
de ses paysages, de la faune et de la flore, dont on
perçoit aujourd’hui toute la fragilité.
Au fil des salles, comme dans plus d’une trentaine
de musées répartis en France métropolitaine,
à vous de déceler les premiers indices
d’une bifurcation écologique et climatique,
dont les effets sur notre environnement sont désormais
perceptibles sans ambiguïté.
Servane
Dargnies-de Vitry, commissaire du projet, conservatrice
en chef Peinture, souligne le rôle que les musées
peuvent jouer dans la sensibilisation aux
enjeux environnementaux, et rappelle l'engagement historique
des artistes pour la protection de la nature,
notamment celui des paysagistes du XIXème siècle.
musee-orsay.fr
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