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Exposition 100 œuvres qui racontent le climat
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(2) Barbizon : Musée des peintres de Barbizon - Exposition Climat, paysages et paysans
Saint-Cyr-sur-Morin : Musée départemental de la Seine-et-Marne - Les Charbonniers, de Claude Monet
Saint-Quentin : Musée Antoine Lécuyer - La Seine à Port Marly, le lavoir de Camille Pissarro
Vulaines-sur-Seine : Musée Stéphane Mallarmé - Exposition Entre fleuve et fleurs
Un évenement national
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Miroir des évolutions de nos sociétés, l’art est un espace privilégié pour interroger le monde qui nous entoure. Avec
100 œuvres qui racontent
le climat, le musée d’Orsay lance un programme de prêt d’œuvres qui témoignent dans la peinture, la photographie, le dessin ou les arts décoratifs de l’influence des grandes mutations du XIXème siècle sur le climat, en profonde résonance avec les défis environnementaux d’aujourd’hui. En parcourant ces œuvres, nous découvrons les métamorphoses de nos paysages, les inquiétudes face au progrès,
les nouveaux rapports à la nature et au vivant apparus avec l’ère industrielle. Les œuvres prêtées sont une invitation à la réflexion
et à l’action. En mettant en lumière les fragilités de nos territoires et la richesse de notre patrimoine naturel et artistique,
elles nous rappellent que la culture est au cœur des enjeux de demain.
Rachida Dati, Ministre de la Culture

Barbizon (77) : Musée des peintres de Barbizon - Printemps 2025 - Exposition Climat, paysages et paysans  

L’opération nationale 100 oeuvres qui racontent le climat du musée d’Orsay s’inscrit pleinement dans le projet du musée des Peintres de Barbizon, où les paysages, les scènes animalières et les natures mortes servent de supports essentiels pour interroger les enjeux du climat et de la biodiversité. Plus que jamais, il est crucial de mettre en lumière les liens entre l’art et l’écologie, particulièrement dans ce lieu emblématique de la protection de la nature.

Théodore Rousseau, Clairière dans la Haute Futaie, forêt de Fontainebleau, avant 1866,
huile sur bois, 28 × 53 cm. Legs Alfred Chauchard, 1910
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Les quatre oeuvres prêtées par le musée d’Orsay contribueront au renouvellement de l’accrochage à l’étage du musée, qui mettra en lumière un focus sur le climat, les paysages et les paysans. La Clairière dans la haute futaie, un paysage de Théodore Rousseau, permettra d’évoquer à la fois l’héritage de la peinture anglaise, l’engagement exemplaire du peintre pour la défense de la forêt, et la juste place qu’il assigne à l’être humain au sein du vivant. Cela inclura le pavage, puis le bitumage des sentiers, ainsi que la multiplication des voies de circulation qui sillonnent désormais la forêt. Un parallèle saisissant pourra être établi avec le cliché du fameux Pavé de Chailly, offert par l’artiste Claire Tenu. La Moisson de Daubigny pourra de même être abordée sous l’angle esthétique - la palette éclaircie et la touche allusive, annonciatrices de l’impressionnisme - ou historique, croisant les enjeux sociétaux et environnementaux : les ouvriers et les charrettes, présents parallèlement à la mécanisation croissante, l’évocation du calendrier des travaux agricoles, rythmés par les cycles des saisons - comme l’hiver et le printemps captés par Eugène Lavieille -, aujourd’hui perturbés par les bouleversements climatiques. Méconnu, Constant Famin compte pourtant, aux côtés de Cuvelier, parmi les photographes les plus significatifs de la forêt de Fontainebleau. Entre document et œuvre d’art, ses épreuves traduisent une conception singulière de la figure du paysan, et d’un rapport simple et honnête à la terre. Confrontées aux écrits et clichés de la jeune Nina Ferrer-Gleize, elles permettront de questionner le corps des travailleurs, leurs gestes et postures, ainsi que la place des outils et des évolutions technologiques.

Charles François Daubigny, Moisson, 1851,
huile sur toile, 135 × 196 cm. Achat à Charles-François Daubigny, 1853
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Plusieurs événements seront organisés en lien avec l’exposition, offrant au public des moments d’échange et de réflexion sur des thématiques liées à la biodiversité et à l’agriculture. La première rencontre, animée par Nina Ferrer-Gleize, portera sur le thème Figures de paysans, gestes et postures, outils et invitera les visiteurs à découvrir la manière dont les paysans sont représentés à travers leurs gestes et les outils qui marquent leur quotidien. Dans le cadre du festival national Les Nuits des Forêts, du 6 au 22 juin, le musée organisera un échange pluridisciplinaire sur le thème Forêt et axes de circulation. Ce moment rassemblera un historien de l’art spécialiste de Théodore Rousseau, l’artiste Claire Tenu, Jaouad Mokhtari - chef du service patrimoine à la Sous-direction du patrimoine routier, Direction des routes et Direction générale adjointe de l’Environnement, des Déplacements et de l’Aménagement du territoire -, ainsi que Jeanne-Marie Debroize, inspectrice des sites 77 à la DRIEAT Île-de-France. Enfin, un événement dédié à Plaine, agriculture, moisson, saisons se tiendra du 6 au 9 juin dans le cadre des Journées nationales de l’Agriculture. Cet échange réunira un historien de l’art spécialiste de Charles Daubigny, Guillaume Lefort, agriculteur à Arville (77), céréalier et vice-président de la chambre d’agriculture de Seine-et-Marne, ainsi qu’un expert des saisons. La rencontre sera suivie d’une marche en plaine.

Eugène Lavieille, Barbizon sous la neige durant l’hiver, 1855,
huile sur toile, 62,5 × 100 cm. Musée départemental des peintres de Barbizon – Achat en 1982
© Cliché Yvan Bourhis / CG77

 

Saint-Cyr-sur-Morin (77) : Musée départemental de la Seine-et-Marne - Printemps 2025
Prêt exceptionnel Les Charbonniers, dit aussi Déchargeurs de charbon de Claude Monet (vers 1875)

 


Claude Monet, Les Charbonniers dit aussi Les Déchargeurs de charbon, vers 1875,
huile sur toile, 54 × 65,5 cm. Dation, 1993
© musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Ouvert au public depuis 1995, le musée de la Seine-et-Marne se situe à Saint-Cyr-sur-Morin, au nord-est de la Seine-et-Marne. Il est né d’une conservation départementale d’ethnographie créée en 1976, et de l’achat d’une ancienne auberge en 1987. Situé dans le cadre campagnard de la vallée du Petit-Morin, ce musée de société du territoire seine-et-marnais conserve une collection sur l’histoire rurale du département.

Ce musée conserve un panier à charbon identique à ceux qu’on devine sur le tableau Les charbonniers de Monet : un panier de coltineur. Ce panier en vannerie d’osier, unique dans les collections publiques françaises, servait à transporter le charbon sur les flûtes de la Marne et de l’Ourcq, jusqu’à Paris. Autour de ce tableau de Monet, le musée évoquera le charbon comme combustible fossile phare au XIXe siècle pour l’industrie en plein essor, mais encore aujourd’hui au niveau mondial. Il s’appuiera sur des exemples seine-et-marnais comme les usines à gaz de houille, bases de l’électricité locale au XIXe siècle, la centrale thermique de Vernou-Montereau, créée en 1964, et alors la plus puissante de France, l’exploitation du bois, et les charbonniers, très présents dans les forêts seine-et-marnaises. Seront évoquées également les pollutions dues au charbon et à ses dérivés, ainsi que les énergies nouvelles en Seine-et-Marne, notamment la méthanisation, dont la première installation en France a été faite en 2013, en Seine-et-Marne, et enfin le transport de marchandises par voie fluviale.

Un cycle de conférences faisant appel à des historiens, spécialistes des sciences, des techniques et de l’environnement, éclairera les thématiques abordées dans l’exposition. Le musée proposera des parcours croisés entre cette exposition et celle de Pixels Botaniques de Miguel Chevalier : un parcours artistique Des impressionnistes aux pixels et un parcours dans les collections autour des usages de l’énergie, de l’énergie manuelle aux énergies renouvelables.

Saint-Quentin (02) : Musée Antoine Lécuyer 1er avril – 1er juillet 2025
Prêt exceptionnel La Seine à Port Marly, le lavoir de Camille Pissarro (1872)

Le musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer de Saint-Quentin, qui est consacré à l’histoire de la peinture de paysage du XVIIe au XXe siècle, a inauguré deux nouvelles salles du parcours permanent en février 2023. Afin de susciter une réflexion sur ce que l’art peut dire du climat, au cœur de l’une de ces salles, le musée a l’honneur d’accueillir l’œuvre La Seine à Port-Marly, le lavoir (1872) de Camille Pissarro, prêtée par le musée d’Orsay dans le cadre de l’opération nationale 100 oeuvres qui racontent le climat.

Camille Pissarro, La Seine à Port-Marly, le lavoir, 1872,
huile sur toile, 46,5 × 56 cm. Legs Gustave Caillebotte, 1894
© musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Le projet saint-quentinois explore l’évolution et la transformation d’un paysage fluvial, celui de la Seine en amont de Paris, du XIXe siècle à nos jours. Axe de navigation, voie d’approvisionnement pour Paris, source d’énergie essentielle pour les activités proto-industrielles et industrielles, la Seine subit d’importantes mutations sous l’effet des activités humaines. La toile La Seine à Port-Marly, le lavoir, exposée lors de la 4ème exposition impressionniste en 1879, ainsi que des œuvres issues de la collection saint-quentinoise, illustrent cette métamorphose complexe et continue amorcée à l’ère industrielle. Ce corpus sera ainsi interrogé pour saisir les facteurs de cette évolution du paysage fluvial. Quelles sont les causes, les temporalités, les conséquences écologiques de ces mutations ? À partir de l’exemple de la Seine, les regards croisés de l’histoire de l’art et des sciences du climat et de l’environnement nous conduiront à l’une des causes de la crise climatique, et à ses répercussions sur les sociétés humaines au XXIe siècle.

En complément de l’œuvre de Pissarro, plusieurs huiles sur toile conservées au musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer seront mises en lumière et replacées dans leur contexte artistique et historique : L’île Lacroix et la côte Sainte-Catherine à Rouen et Le Bac à La Bouille, Rouen d’Albert Lebourg, ainsi que Les Bords de la Seine à Paris d’Armand Guillaumin. Un programme varié et interactif est prévu autour de cet accrochage, dont une conférence-débat croisant les perspectives d’historiens de l’art, de scientifiques et d’archéologues sur l’évolution des paysages fluviaux et leur perception par les artistes, des visites guidées explorant le rôle des artistes comme témoins des transformations climatiques, des ateliers éducatifs pour jeunes publics et scolaires sur l’évolution des paysages périurbains et l’impact humain, ainsi qu’une exploration en partenariat avec le Musée des Papillons, combinant observation artistique et sensibilisation à la biodiversité et aux enjeux écologiques. Le musée proposera également des événements tout public, tels que La Nuit des Musées ou les Rendez-vous aux Jardins.

Armand Guillaumin, Les Bords de la Seine à Paris, huile sur toile,
non datée, don Paul Petit, 1935

Vulaines-sur-Seine : Musée Stéphane Mallarmé - Printemps 2025 - Exposition Entre fleuve et fleurs


Berthe Morisot, Femmes au jardin, fin août 1893,
musée départemental Stéphane Mallarmé
© Frédérique Bourdeau

Edouard Manet, Branche de pivoines blanches et sécateur 1864,
huile sur toile, 46,5 x 30,5 cm. Legs comte Isaac de Camondo, 1911
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt


Georges Seurat, Étude pour Une baignade à Asnières, 1883,
huile sur bois, 25 x 15,5 cm. Donation baronne Eva Gebhard-Gourgaud, 1965
© Musée d’Orsay, dist. GrandPalaisRmn / DR

Située sur la rive droite de la Seine, face à la forêt de Fontainebleau, la maison qui abrite aujourd’hui le musée Mallarmé possède, à l’avant, une cour plantée d’un marronnier et, à l’arrière, un vaste jardin fleuri et arboré. Cet environnement enchanteur a immédiatement séduit le poète, qui a décidé de s’y installer pour ses vacances dès 1874, puis d’y résider la moitié de l’année à partir de 1893.

La forêt, le fleuve et le jardin, tous trois chers au poète, sources d’un bien-être salvateur et d’une inspiration vitale, seront placés au centre du propos de l’exposition de réouverture, Entre fleuve et fleurs. Cela est particulièrement bien exprimé par la toile peinte par Berthe Morisot lors d’une visite à la famille Mallarmé, et récemment offerte au musée par les descendants du poète. De même, les photographies et estampes inspirées par le lieu-dit Valvins, d’Anne-Lise Broyer, prix Niepce 2024, enrichiront l’exposition. Poèmes et correspondances côtoieront objets, œuvres et archives des XIXe et XXe siècles, issus des réserves du musée, ou prêtés par diverses institutions, publiques et privées.

Les œuvres exceptionnellement confiées par le musée d’Orsay évoqueront des artistes très proches du poète : Édouard Manet en premier lieu, mais aussi Odilon Redon et Georges Seurat, qui séjournèrent à Samois, de l’autre côté du fleuve. Elles incarneront les éléments naturels de Valvins, qui ont tant plu à Mallarmé au milieu du XIXe siècle, et qui sont aujourd’hui lourdement menacés par le dérèglement climatique et le recul de la biodiversité.
Autour de l’étude de Seurat pour Une Baignade à Asnières, une salle sera consacrée à l’eau, au flux du fleuve, et aux loisirs qu’il autorise : baignade et navigation. La nature morte Branches de pivoines et sécateur de Manet et Vase de fleurs - Pavot rouge - de Redon bénéficieront d’un regard nouveau, présentées à proximité du jardin entretenu par leur ami Mallarmé, passionné par la science horticole naissante.

Un évenement national

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Exposition 100 œuvres qui racontent le climat
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La culture fédère et rassemble, pour mieux réinventer nos regards sur le monde. Avec cette initiative, une grande institution parisienne permet à des musées de région de profiter de l’incroyable richesse de sa collection : ce sont ainsi 49 œuvres majeures qui voyagent à travers la France vers plus de 30 établissements partenaires, pour aller à la rencontre des publics bien au-delà des grands centres urbains.
Rachida Dati, Ministre de la Culture

 

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Au musée d’Orsay et en région, 100 œuvres emblématiques racontent l’histoire du changement climatique depuis le milieu
du XIXème siècle.
Avec cette opération, le musée vous invite à prendre pour guide les peintres, sculpteurs et photographes,
mais aussi les naturalistes, pour redécouvrir ses chefs-d’œuvre avec un nouvel éclairage. Les artistes ont été les témoins des transformations, révélant la modernisation du monde, son urbanisation rapide, tout comme la richesse de ses paysages, de la faune et de la flore, dont on perçoit aujourd’hui toute la fragilité. Au fil des salles, comme dans plus d’une trentaine de musées répartis en France métropolitaine, à vous de déceler les premiers indices d’une bifurcation écologique et climatique, dont les effets sur notre environnement sont désormais perceptibles sans ambiguïté.
Servane Dargnies-de Vitry, commissaire du projet, conservatrice en chef Peinture, souligne le rôle que les musées peuvent jouer dans la sensibilisation aux
enjeux environnementaux, et rappelle l'engagement historique des artistes pour la protection de la nature,
notamment celui des paysagistes du XIXème siècle.
musee-orsay.fr