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La voie vers une escalade responsable et durable à Fontainebleau

Un sport en plein essor dans un espace fragile - Sensibiliser aux bons réflexes
Grands principes qui régissent la pratique de l’escalade à Fontainebleau - Tous concernés

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Dans le massif forestier de Fontainebleau, nulle montagne ni falaise à grimper, mais 35 000 blocs de grès dépassant rarement les sept mètres
de haut, essaimés sur le sable, à l’abri des pins et des chênes. Ici, l’escalade de
bloc attire des émules toujours plus nombreux en forêt.
À la veille des JO, où l’escalade sera bien mise à l’honneur, l’ONF entend sensibiliser sur les bons réflexes à connaître.
Objectif : promouvoir une pratique responsable et durable dans le but de protéger ce patrimoine naturel fragile.

Un sport en plein essor dans un espace fragile

 

Lorsque les beaux jours arrivent, les grimpeurs prennent d’assaut les lieux les plus accessibles du massif forestier de Fontainebleau. Français, mais aussi Anglais, Allemands ou Néerlandais, viennent pratiquer l’escalade de bloc, sans autre sécurité qu’un matelas, ou crashpad, posé à même le sol. Très en vogue, elle attire un public de plus en plus nombreux, qui se concentre bien souvent sur quelques sites emblématiques : Cuvier, Apremont, Isatis, Roche aux Sabots, Canche aux merciers…

Selon l’étude de la fréquentation du public réalisée par l’ONF en 2023, les grimpeurs représentent environ 4 millions de visites annuelles dans le massif de Fontainebleau, le plus fréquenté de France avec ses 15 millions de visites. Une pratique en nette augmentation, puisqu’en 10 ans, la fréquentation a évolué de plus de 30%.

Des sites pris d’assaut dès que les beaux jours reviennent
Photo Claire Tenu

Loin du temps où la pratique était plus confidentielle, confinée à l’entraînement en vue des ascensions montagneuses. L’engouement s’est intensifié avec le développement des salles spécialisées et gymnases comportant des murs d’escalade. À cela s’ajoute, l’entrée de la pratique dans le giron des disciplines olympiques, qui est venue renforcer sa visibilité. Nul doute que cela sera encore le cas pendant les JO de Paris.

Revers de la médaille, cette hausse entraîne des conséquences néfastes sur l’environnement : érosion du sol, dégradation de rochers - brossage des végétaux, des mousses et lichens, application de magnésie -, déstabilisation de blocs, déchets, surfréquentation, pollution lumineuse le nuit, dérangement de la faune… Loin des belles images de paysages pittoresques de la forêt, des blocs parfois bondés, au printemps et en été, en souffrent malheureusement.

Face à cette demande toujours plus croissante de sports de nature, et aux conséquences qu’elle engendre, une pratique sportive durable et responsable passe par l’adoption de bons comportements.

Sensibiliser aux bons réflexes

Bonnes pratiques

Érosion engendrée par le piétinement et les passages répétés autour des blocs d’escalade Photo Claire Tenu Application de magnésie après avoir brosser les végétaux sur les rochers
Photo Claire Tenu

En forêt, on ne peut pas faire tout ce que l’on veut. Y aller engage notre responsabilité collective, en tant que citoyen soucieux de la préserver. Comme partout, il y a des précautions d’usages et des règles à respecter. Les adopter, c’est l’assurance de réussir sa sortie en forêt mais aussi de respecter l’environnement anisi que les autres usagers.

Bien que les acteurs de l’escalade mènent régulièrement des actions de sensibilisation, certains conseils méritent d’être à la fois mieux connus et diffusés.

Raison pour laquelle l’ONF lance une campagne d’information intitulée En forêt soyez chouette, et pas pas chouette, destinée aux usagers habituels comme aux touristes. Visant toutes les pratiques sportives en forêt, celle-ci vise à faire prendre conscience des risques, et à faire connaître les bons gestes à adopter en vue de limiter nos impacts sur la nature.

De mars à juillet, l’ONF mettra à la disposition des clubs d’escalade d’Île-de-France, des offices du tourisme, des associations d’usagers et représentants sportifs, du grand public mais aussi des collectivités locales, différents outils de communication - affiches, chartes des bonnes pratiques, vidéos pédagogiques, panneaux informatifs -, avec l’objectif de faire connaître les bons réflexes.
En les diffusant, nul doute qu’ils permettront de faire changer les habitudes.

Grands principes qui régissent la pratique de l’escalade à Fontainebleau

  • Comme tous les usages, l’utilisation du domaine répond à une réglementation stricte issue du Code forestier. Toutes les activités sur le domaine privé de l’État s’exercent dans le respect des autres usages, ne portent pas atteintes à l’environnement, et reçoivent l’autorisation du gestionnaire représentant de l’État.
  • Les ouvertures de blocs - brossage, peinture ou non, publication en ligne -, voire les aménagements touristiques qui en découlent - mobilier, signalétique -, sont strictement encadrées par convention entre l’ONF et le comité de défense des sites et rochers d’escalade. Dans les zones d’escalade officielles, cette commission s’attache à coordonner le balisage de nouveaux circuits, à les officialiser puis les entretenir.
  • L’accès aux réserves biologiques intégrales (RBI) est interdit au public. Dans ces zones laissées en libre évolution, et donc non entretenues, les dangers liés aux chutes d’arbres et de branches sont grands. Entrer dans une RBI est passible d’une amende de classe IV, soit 135 € (code forestier, article L212-2). En cas d’incitation à y entrer via une communication - ou une publicité -, la responsabilité pénale est engagée auprès de l’émetteur (code civil article 1240).

Tous concernés

L’avenir des blocs de la forêt de Fontainebleau dépend de nos comportements.

La magnésie : c’est pratique, mais à petite dose et moins visible sur les rochers. On veille à nettoyer en douceur, avec une brosse, les traces blanches laissées sur le bloc après notre session de grimpe.

Le crash-pad : c’est essentiel pour notre sécurité. Mais lorsqu’on le traîne au sol, il accélère l’érosion et détruit la végétation. L’utiliser oui, mais de la bonne façon. Portons-le, c’est encore mieux pour l’environnement.

Les parkings : c’est utile pour stationner la journée. Mais ils ne servent pas de campings pour rester sur place la nuit. Désormais, il est interdit de stationner, entre 22 heures et 6 heures du matin, sur les parkings du massif de Fontainebleau. Les possibilités d’hébergements ne manquent pas autour de la forêt.

Le feu : c’est l’ennemi numéro un de la forêt. Évitons-les en appliquant un simple geste : pas de cigarette, de feu de camp ni de barbecue. La forêt se portera mieux !

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Fontainebleau, berceau de l’escalade depuis 120 ans

En 1908, les premiers grimpeurs, surnommés les Bleausards, investissent les blocs rocheux, diablement coriaces de la forêt de Fontainebleau.
Sa proximité avec Paris, la qualité du rocher, un grès unique par son adhérence, et leur diversité facilitent le développement de la pratique. Rapidement, la naissance du groupe des rochassiers conduit à la création des premiers circuits d’escalade. L’incroyable engouement du lieu s’étend peu à peu. De nombreux grimpeurs de Fontainebleau, à partir des années 1920 ouvrent des voies d’escalade dans le monde entier. Le nom de Fontainebleau est vite connu et devient
un peu le berceau de l’alpinisme. Certains viennent y peaufiner leur gestuelle avant de défier les sommets alpins. Formés sur les rochers de Fontainebleau, Pierre Allain, inventeur du chausson à varappe, Pierre Chevalier, créateur de la corde en nylon, ou encore Robert Paragot, marqueront à jamais l’histoire de l’alpinisme. Aujourd’hui encore, de drôles de silhouettes, matelas sur le dos, parcourent la forêt de Fontainebleau en quête de rocher à gravir.
C’est en 1947 qu’apparaît le premier circuit d’escalade balisé. On compte officiellement 56 sites gréseux balisés, comprenant
180 circuits - autorisés - qui s’étendent sur plus de 300 hectares dans le massif de Fontainebleau.

Faisons connaître les bons réflexes pour une escalade durable et responsable :

Grimper durable et responsable - Sport et forêt, les bons gestes (vidéo, 2:36)
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La voie vers une escalade responsable et durable à Fontainebleau

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................Acteur majeur de la filière forêt-bois, l’Office national des forêts (ONF) rassemble 8 200 professionnels. En Métropole et en Outre-mer, l’ONF
................gère près de 11 millions d’hectares de forêts publiques appartenant à l’État et aux collectivités territoriales.

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Face à une demande croissante de sports de nature et aux conséquences qu’elle engendre - érosion, risque de feu, dégradation de rochers, déstabilisation de blocs, déchets, sur-fréquentation, dérangement de la faune -, une pratique durable et responsable passe par l’adoption et la promotion des bons comportements. À la veille des Jeux Olympiques, l’ONF lance une campagne de sensibilisation destinée aux grimpeurs. Celle-ci vise à faire connaître les bons gestes à adopter dans le but de protéger ce patrimoine naturel fragile.
onf.fr