Les
bois de Boulogne et de Vincennes sont deux espaces de respiration uniques,
situés au cœur du Grand Paris. Représentant à
eux deux près du quart de la surface du Paris urbanisé,
les deux bois occupent un espace équivalent aux huit premiers arrondissements.
Ils sont fréquentés
par des habitués mais sont encore méconnus par beaucoup
d’habitants. Une grande diversité d’usages existe :
pour certains, ils représentent des axes de circulation rapide,
pour d’autres le plaisir du footing dans les allées, de la
promenade et pique-nique sous les arbres, du canotage sur les plans d’eau…
Les Charte du bois de Vincennes et de Boulogne, signées en 2003,
ont constitué un cadre précieux, en définissant quatre
axes majeurs pour structurer un projet ambitieux d’aménagement
durable des bois : réhabiliter les paysages et restaurer les milieux
naturels ; réduire fortement la circulation automobile pour une
promenade tranquille ; reconquérir l’espace public des bois,
et gérer
les activités dans la cohérence et la transparence ; et
enfin innover dans les modes de gestion et de gouvernance.
La
biodiversité et la fonctionnalité écologique |
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Épipactis
à larges feuilles (Epipactis helleborine) CC
by : BerndH — SA — 3.0 |
Le
bois de Boulogne, l’un des deux poumons verts
de la capitale
80
% de la surface du bois, soit 665,5 ha, sont inscrits en ZNIEFF
de type 2, pour la présence d’habitats déterminants
que sont les eaux courantes, les chênaies thermophiles
et supra-méditerranéennes, les chênaies-charmaies,
et les prairies de fauche ; ainsi que par la présence
d’espèces déterminantes que sont : l’agrion
de Vander Linden, l’aphioglosse commun, le conocéphale
gracieux, la decticelle bariolée, le demi-deuil, la scille
à deux feuilles et le scolyte.
À l’intérieur de ce périmètre,
14 emprises sont identifiées en ZNIEFF de type 1.
Ce sont 9,4 ha de berges de Seine, identifiés pour les
habitats de bois de frênes et d’aulnes, la présence
de la cardamine impatiente et de la cuscute d’Europe ;
et 13 emprises dites de vieux boisements et îlots de vieillissement,
totalisant 127 ha, identifiés pour les habitats de massifs
d’arbres à feuillage caduc, et la présence
du grand capricorne et de la scolyte. La présence de
cette ZNIEFF est un des facteurs déterminants de son
inscription au SRCE en qualité de réservoir de
biodiversité, et d’élément constitutif
d’un corridor boisé diffus, de fonctionnalité
réduite à l’échelle du grand paysage.
Le SRCE identifie également un continuum de la trame
bleue reliant l’ensemble de la trame d’eau du bois
à la Seine.
Les campagnes de relevé de faune et de flore menées
en 2018 et 2019 par l’Agence d’Écologie Urbaine
de la Ville de Paris (AEU) ont permis d’identifier les
espèces végétales et animales protégées
et/ou rares, ainsi que les secteurs les plus sensibles en termes
de biodiversité.
La flore identifiée comporte 19 espèces
: l’armoise champêtre, la cardamine impatiens -
protégée en Île-de-France et présente
sur les berges de Seine -, la centaurée chausse-trape
- sur la plaine de Bagatelle -, l’épipactis à
larges feuilles - une espèce d’orchidée
rare, présente sur les berges et le long de la rivière
anglaise -, l’euphorbe à feuille large, la grande
cuscute - protégée en Île-de-France et présente
sur les berges de Seine -, la montie des fontaines, le mouron
délicat, la noix de terre, l’ophioglosse commun,
le passerage des décombres, le potamot, la renoncule
à petite fleur, le réséda jaune, la sagitaire
à feuille de flèche, la sauge verveine, le torilis
noueux, la vallisnérie spiralée et la vigne rouge.
Ces relevés complètent les inventaires réalisés
par le Museum Nationale d’Histoire Naturelle en 2006,
dans le cadre de l’Atlas de la Nature à Paris.
Ils faisaient état de plus de 500 espèces végétales,
dont 80 espèces arborescentes, parmi lesquelles 64 introduites
plus ou moins naturalisées. Le chêne représentait
50 % des espèces, avec le chêne sessile, le chêne
pubescent, et le chêne pédonculé ; l’érable
16 % avec l’érable plane, l’érable
à feuille de platane, et l’érable champêtre
; les pins 10 %, avec le pin noir et le pin laricio ; le hêtre,
issu d’anciennes plantations, 9 %, le tilleul 5,5 % et
le marronnier 5 %.
L’AEU souligne, dans son diagnostic de la biodiversité
du bois, l’important rôle écologique joué
par les parcelles arborées âgées, comportant
des arbres à cavités et des arbres morts en grand
nombre.
Ces derniers sont essentiels aux populations d’oiseaux
et de chauve-souris, qui y trouvent où se loger et se
nourrir. A contrario, les parcelles monospécifiques
de cèdres et pins, qui représentent un effet paysager
pittoresque et une ombre agréable aux promeneurs, présentent
une faible valeur écologique, et sont très sensibles
aux aléas et pathologies. Il est recommandé de
diversifier ses parcelles pour en assurer la résilience,
et de favoriser la présence de mésanges - installation
de nichoirs - pour lutter efficacement contre le développement
de la chenille processionnaire du pin.
L’AEU indique également que l’équilibre
et la qualité écologique des différents
milieux du bois sont soumis à de fortes pressions liées
à l’activité humaine, au piétinement
intense de certains espaces, et à la pollution lumineuse
et sonore, due en partie aux voies circulées, et à
la tenue d’évènements nocturnes de plus
en plus nombreux.
La faune identifiée par l’AEU est représentée
principalement par le groupe des oiseaux, avec 39 espèces,
dont la buse variable, la chouette hulotte et le faucon crécerelle
; l’accenteur mouchet, les bergeronnettes des ruisseaux
et grise, le chardonneret élégant, le coucou gris,
les fauvettes à tête noire, des jardins et grisette,
le grimpereau des jardins, le martinet noir, les mésanges
à longue queue, bleue et charbonnière, le moineau
domestique, le pinson des arbres, les pouillot fitis et véloce,
le roitelet huppé, le rouge-gorge familier, le rouge-queue
noir, la sittelle torchepot, le troglodyte mignon ; les pics
épeiche, épeichette et vert, l’hirondelle
de fenêtre et l’hirondelle rustique ; ainsi que
les oiseaux des bords d’eau, tels que le chevalier guignette,
le cygne tuberculé, le goéland argenté,
le grand cormoran, le grèbe huppé, le héron
cendré, le martin-pêcheur d’Europe, la mouette
rieuse, le sterne pierregarin. 4 espèces d’amphibiens
: l’alyte accoucheur, le crapaud commun, la grenouille
rieuse et la grenouille rousse ; 3 espèces de reptiles
: la coronelle lisse, l’émyde lépreuse et
l’orvet fragile ; 2 mammifères : l’écureuil
roux et le hérisson d’Europe ; et 1 poisson
: le brochet. Ces relevés complètent les inventaires
réalisés par le MNHN en 2006, qui identifiait
9 espèces de mammifères d’intérêt
patrimonial, dont le campagnol roussâtre et 8 chauves-souris
telles que le vespertilion de Daubenton, la noctule commune,
qui s’abritent dans les cavités des arbres. Les
mammifères sont également représentés
par le lapin de Garenne et l’écureuil roux. 2
espèces de reptiles étaient présentes
: le lézard des murailles et la tortue de Floride, importée
dans les lacs. Une entomofaune très riche était
relevée avec un cortège d’espèces
liées aux pelouses sèches sur sols calcaires ou
pseudo-calcaires très présents, de même
que les espèces liées aux landes sablonneuses
et aux landes à genêt. Le bois abrite également
le cortège des espèces propres aux lisières
et aux layons ensoleillés, aux clairières et aux
trouées forestières fraîches et ombragées.
Parmi les espèces de coléoptères inféodés
aux vieux chênes, se trouvent le grand capricorne, le
petit capricorne, le prione tanneur, la cétoine érugineuse,
ainsi que le lucarne cerf-volant et la petite biche. Le
groupe des amphibiens était limité du fait
de la forte artificialisation des cours d’eau. La majorité
des espèces présentes en 2006 se situe surtout
en bordure et dans les pièces d’eau à berges
naturelles, côté Seine. Ce sont notamment le triton
palmé, le triton ponctué, le crapaud commun, la
grenouille verte, la grenouille rousse et la grenouille rieuse.
L’avifaune est riche et comporte certaines espèces
observables uniquement dans le massif boisé, telles que
l’épervier d’Europe, l’hypolaïs
polyglotte, le canard siffleur, la sarcelle d’hiver, le
vanneau huppé, le rouge-queue à front blanc, le
pic noir, le pipit farlouse, le rossignol philomèle et
le loriot d’Europe. On trouve également des espèces
caractéristiques des peuplements forestiers âgés,
des milieux ouverts de prairie, de lisière ou de près-bois,
tels que la chouette hulotte, le pic-vert ou le pouillot siffleur,
et le pic Mar, inféodé au milieu forestier de
la chênaie et de la chênaie mixte. À proximité
des lacs, on dénombre de nombreux cormorans sédentaires,
auxquels s’ajoutent des populations de migrateurs d’octobre
à avril. Sur le lac Inférieur, ce ne sont pas
moins de 20 cormorans sédentaires qui consomment en moyenne
10 kg de poisson par jour. Les populations piscicoles
sont en bonne santé et sont constituées de gardons,
rotengles, brèmes, sandres, perches, grémilles
et tanches de différentes classes d’âges,
ce qui confirme que le plan d’eau possède de bonnes
qualités pour le maintien et le développement
des populations de poissons, malgré un envasement généralisé
s’accentuant. On dénombre également de nombreux
silures, ainsi que plusieurs spécimens de perches soleil
et d’écrevisses américaines, invasives.
Parmi les espèces problématiques dans les bois,
on note la présence du frelon asiatique, de la chenille
processionnaire du pin, de la perruche à collier, de
la bernache. À titre d’exemple, les perruches à
collier, classées invasives, occupent les cavités
des arbres et les nids des sitelles, pics et autres étourneaux.
Elles représentent également un danger pour des
espèces protégées et/ou menacées
d’extinction comme la mésange, l’écureuil
roux ou encore certaines chauves-souris.
Depuis
2006, plusieurs actions ont été menées
en faveur de la biodiversité dans le bois
Aux
abords du bois, coté parisien, plusieurs actions
réalisées et engagées permettent une hausse
de la qualité écologique de cette frange urbaine
du bois, en lien avec un tissu très végétalisé.
Ce sont notamment :
-
La renaturation de la pelouse de Colombie et du talus T9 du
périphérique.
La pelouse de Colombie et le talus T9 du Boulevard périphérique
ont été aménagés avec des enclos
boisés dans le but de limiter les rassemblements sur
ces grandes pelouses rases et maigres, réduisant ainsi
le piétinement et les déchets. Les strates herbacées
et arbustives ont pu se redévelopper correctement accompagnées
de plantations d’arbres complétant les strates
pour reconstituer un couvert végétal riche et
diversifié. Cette pression humaine, liée à
la présence de la fête à Neuneu et aux
attentes de la population pour de grands espaces ouverts et
festifs est un fait constant qui se reporte sur d’autres
espaces. Une conséquence de ces aménagements
est que la forte fréquentation de ces sites, liée
aux rassemblements communautaires - barbecue, kermesse…
- , se déplace aujourd’hui vers le sud du bois.
À terme, la question se pose de pouvoir associer, en
bordure de bois, la présence de vastes espaces de pelouse
en capacité à recevoir des usages intenses et
les enjeux de gestion et de fonctionnalité écologiques
des bois.
Le
long des berges de Seine :
-
La reconquête des surfaces minérales des berges
de Seine.
Ce projet de reconquête des berges de Seine représente
un gain de 1 800 m²
de surface végétale, sur l’emprise du
parking C non utilisé (600 m²), de l’aire
de stockage des barrières de Police berges de Seine
(1 200 m²),
et la réduction de la voie. Ce sont notamment 120 ml
plantés de haies champêtres favorables aux insectes
et oiseaux.
Dans
le cœur du bois, des actions de nature très
diverses favorisent le développement et le maintien de
la biodiversité, comme :
-
La
création d’espaces canins
permet de mieux faire respecter l’obligation de tenir
les chiens en laisse dans l’ensemble du bois.
-
L’extension
de la zone Paris Respire permet d’augmenter la
zone de calme temporairement dans cette partie du bois, ce
qui participe à une augmentation de la qualité
des habitats dans le cœur de massif forestier. Comme
le confirment les relevés faits par l’Agence
d’Écologie Urbaine, les espaces les moins fréquentés
par les humains, les moins soumis à la pollution lumineuse
et sonore sont, dans le bois, les plus riches en biodiversité,
tant pour la faune que pour la flore.
-
La
mise en œuvre du plan de gestion arboricole
a permis la reconquête de plus de 12 ha d’espaces
plantés, d’enrichir les strates végétales,
d’accompagner l’évolution de la strate
herbacée et la plantation d’arbres et d’arbustes,
et de créer 2 890 ml de haies champêtres.
-
L’évolution
des cahiers des charges des concessions
invite les concessionnaires à s’impliquer pour
améliorer l’aspect paysager et la biodiversité
dans le respect des règlements. La sensibilisation
de l’ensemble des concessionnaires à passer au
zéro phyto pour la gestion de leurs espaces extérieurs,
avec un engagement de chacun vers la certification iso 14001
dans les 3 ans de la convention, favorise le développement
de la biodiversité faunistique et floristique. Au cours
de la période 2006-2019, les principaux concessionnaires
concernés sont le pavillon Dauphine, la fondation GoodPlanet,
le pavillon d’Armenonville, et le camping.
-
La
mise en place d’une politique de retour de l’animal
en remplacement de certains outils motorisés
permet de renouer avec des pratiques plus respectueuses de
l’environnement et une présence de l’animal
en ville disparue après-guerre. Ce sont notamment les
chevaux de trait employés dans les travaux d’abattage
et d’entretien, ou les expérimentations locales
d’éco-pâturage.
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Molène
noire (Verbascum nigrum)
CC by : Andrew Duun — SA — 2.0
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Grande
cuscute (Cuscuta europaea)
CC
by : CPIE Bocage de l’Avesnois — SA — 3.0
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Prione
tanneur (Prionus coriarius) CC by : J.claude
— SA -3.0
Brochet
(Esox lucius) CC by : 0x010C — SA
— 3.0
Chevalier
guignette (Actitis hypoleucos) CC by : Christoph
Müller — Sa — 4.0
Coronelle
lisse (Coronella austriaca) CC by : Père
Igor — SA- 3.0 |
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L’équilibre
et la qualité écologique des différents milieux
du bois sont soumis à de fortes pressions liées
à l’activité humaine. |
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Principaux
enjeux pour renforcer la qualité écologique du bois
L’action
6 du plan Biodiversité de Paris 2018 - 2024 exige
que les enjeux de biodiversité soient pris en considération
en priorité et clairement affirmés dans le nouveau
règlement général des jardins et bois appartenant
à la Ville de Paris, en y limitant la pollution lumineuse
et sonore ; en fixant des engagements clairs de protection et
de développement de la biodiversité dans les deux
bois ; en diminuant la circulation qui provoque la fragmentation
des espaces ; en intégrant des mesures favorisant la biodiversité
dans la Charte aménagement durable des bois ;
en demandant à chacun des concessionnaires des engagements
pour une meilleure prise en compte de la biodiversité sur
le territoire de leur concession, en limitant les déplacements
motorisés à l’intérieur de la concession,
en s’engageant à adopter le label Eco Jardin d’ici
2020 ; en interdisant tout nouvel aménagement bâti
dans le bois.
La
fonctionnalité de la trame bleue pourrait être renforcée
par :
- La
valorisation des plans d’eau du bois par
la remise en fonctionnement des grandes eaux, le curage décennal
des rivières, la rénovation des berges pour la
création de milieux favorables à la biodiversité
et le faucardage du lac Inférieur.
-
Le prolongement et la mise en eau de la rivière sèche,
au sud du bois, et sa connexion avec le fossé du Saut-du-Loup.
-
Le renforcement de la fonctionnalité écologique
des berges de Seine
par :
- leur
déminéralisation et le renforcement de leur
végétalisation, pour assurer un accès
facile à l’eau pour la petite faune, permettre
le développement d’une flore rivulaire diversifiée
et offrir un ensemble diversifié d’habitats
propices aux poissons, insectes et oiseaux.
- une
meilleure maîtrise des usages sur les bords de Seine,
notamment par la création d’une piste cyclable
allée du Bord de l’Eau (voie apaisée)
afin de réserver la berge naturelle aux piétons,
une fois ces aménagements réalisés.
La
fonctionnalité et la qualité écologique du
bois pourrait être renforcée par :
-
La création de ZIEP. Afin de renforcer la fonctionnalité
écologique du réservoir de biodiversité
qu’est le bois, il est proposé de créer
des zones d’intérêt écologique particulier
(ZIEP), à l’image des ZIEP existantes dans le bois
de Vincennes. Ces ZIEP seront à établir sur la
base de présences avérées d’espèces
- faune et/ou flore - et sur des espaces dont les enjeux écologiques
sont reconnus, tels que les deux îles du lac Inférieur,
l’île aux Cèdres, la pelouse de Madrid, et
les enclos de régénération du bois. Le
mode de gestion de ces espaces devra être adapté
pour en assurer la qualité écologique et, selon
les secteurs, stabiliser le milieu actuel pour assurer la pérennité
des espèces inféodées à ce milieu,
ou accompagner l’évolution naturelle du secteur.
De même, il conviendra d’établir selon les
secteurs, si la présence humaine doit être interdite
- secteur clos - ou réglementée : réduction
des nuisances liées aux activités humaines.
-
La réduction des coupures physiques induites par
les voies circulées dans le bois, en introduisant
des passages à faune localisés et adaptés
en accord avec les populations constatées ou supposées.
-
La réduction des sources de pollution lumineuse et
sonore dans les bois. La lumière dans les bois est
présente sur les voies circulées et dans les concessions.
Le maintien de l’éclairage ne devrait se faire
que sur les voies circulées, et son extinction entre
1h et 5h du matin - en dehors des passages des bus - permettrait
de renforcer durablement la trame noire, notamment au cœur
du bois, tout comme un contrôle de l’éclairage
des concessions. La circulation automobile est aujourd’hui
une des plus importantes sources de pollution sonore qu’il
convient de maîtriser par la réduction de la vitesse
dans les bois, l’évolution des matériaux
de surface, et la fermeture ponctuelle des voies. Autre source
importante de bruit, l’impact sonore des évènements
et des concerts qui se tiennent dans et hors des concessions
est tel qu’il ne se rencontre plus d’oiseaux sur
les étangs autour du château de Longchamp d’avril
à octobre. Les concessionnaires doivent être sensibilisés
à l’impact de la pollution sonore sur la faune
et la flore du bois. La tenue de ces évènements
doit être contrainte en dehors des périodes les
plus sensibles - période d’accouplement, de nidification…
- et à distance des ZIEP et autres secteurs sensibles.
-
La diversification des parcelles boisées monospécifiques,
notamment les groupes de conifères, pour en augmenter
la valeur écologique et la résilience face aux
aléas : climat, ravageurs, pathologies.
-
La conservation des arbres sénescents ou morts sur
pieds et au sol, dans un maillage sans discontinuité
le plus large possible, pour renforcer les mouvements de diversité
biologique associés au corridor de la sous-trame arborée.
-
Le renforcement de la strate arbustive et
des ronciers, notamment en lisières,
pour le bon fonctionnement écologique du bois et la protection
naturelle qu’elle offre aux espèces animales et
végétales.
-
Le développement des espaces ouverts de prairies
et pelouses.
- Le
renforcement de la pédagogie et de l’enseignement
en lien avec l’écologique et la biodiversité
du bois.
Démultiplier
le message fondamental de protection de l’environnement.
La
connectivité écologique du bois avec ses environs
pourrait être renforcée par :
-
Des aménagements plus écologiques sur et à
proximité des couvertures du Périphérique,
par le développement de passages à faune, l’installation
de milieux diversifiés, la canalisation des flux piétons
et vélo
-
Le réaménagement des lisières du bois,
pour une plus grande biodiversité, une meilleure connectivité
et une réduction de la place de la voiture, et de la
pollution lumineuse, dont :
- des
pelouses de la Muette et de Saint-Cloud, leurs abords, pour
concilier les usages intenses et la qualité écologique
de ces milieux ouverts, tout en limitant les impacts sur
la faune - flore environnantes. Entre la porte de la Muette
et la porte de Passy, elle permettra d’enrichir la
qualité écologique des abords du bois sur
sa frange parisienne, dans le prolongement des travaux réalisés
sur la pelouse de Colombie et le talus T9 du Bd périphérique.
Le réaménagement de la placette porte de Passy
devra permettre d’assurer la connectivité du
bois avec le jardin du Ranelagh.
- des
squares Parodi et de la porte Maillot, déjà
programmés, qui assureront la connectivité
écologique du bois avec Paris et Neuilly-sur-Seine
en offrant une plus grande diversité de milieux.
- de
l’allée des Fortifications.
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Diversification
des strates végétales sur la pelouse de la Colombie
CC by : FélixReimann — SA —
3.0
Enclos
de biodiversité sur le T9 © Apur
|
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Composantes
écologiques du bois Sources : SDRIF, SRCE,
PLU communaux, DEVE |
Afin
de renforcer la fonctionnalité écologique du réservoir
de biodiversité, il est proposé de créer des
zones d’intérêt écologique particulier. |
|
...
.....
.......Ouvrage
Les bois de Boulogne et de Vincennes : 1840 hectares
de nature à revisiter
.................Atelier
parisien d’urbanisme
......... |
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Les deux bois restent encore des espaces fragmentés,
à la fois par les infrastructures routières
et par les concessions qui les morcellent. L’enjeu
est d’atteindre un juste équilibre entre
les différents usages, les activités
économiques, la préservation et la valorisation
du patrimoine paysager et bâti et le développement
de la biodiversité.
L'ouvrage présente, 17 ans après les
Chartes des bois, un diagnostic mettant en avant,
dans une vision holistique, les actions réalisées,
et esquisse des pistes d’évolutions.
Aujourd’hui, à la fois l’urgence
climatique, les nouvelles attentes des citadins, et
l’exigence patrimoniale nous invitent à
engager une nouvelle étape de développement
des deux bois. Ce diagnostic prospectif peut constituer
un socle commun pour nourrir les échanges et
choix à venir par la Ville de Paris et les
collectivités riveraines.
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Bois
de Vincennes © Apur |
.....
©
Atelier parisien d’urbanisme, Paris 2020
Directrice
de la publication : Dominique ALBA, directrice générale
de l’Apur
Directrice de la rédaction : Patricia PELLOUX,
directrice adjointe - Rédacteurs en chef
: Patricia PELLOUX et Frédéric BERTRAND
Étude réalisée par : Frédéric
BERTRAND, Florence HANAPPE, Vincent NOUAILHAT, Yann-Fanch
VAULÉON
Avec le concours de : Anne-Marie VILLOT
Cartographie et traitement statistique : Marie-Thérèse
BESSE, Christine DELAHAYE, Tristan LAITHIER, Nathan PAULOT
Photographies et illustrations : Apur sauf mention
contraire
Dépôt
légal : mai 2020 - ISBN : 978-2-36089-017-0 - ISSN
: 1773-7974
apur.org |
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