Saint-Vincent-de-Paul (1)

Le futur quartier Saint-Vincent-de-Paul prend place dans un site multiséculaire, ancien noviciat transformé en hôpital infantile et maternité,
dont l’activité a cessé en 2012. Entre les pôles de transport Denfert-Rochereau et Port-Royal, il bénéficie d’un environnement exceptionnel, au cœur du XIVe arrondissement de Paris, encadré des jardins de congrégations religieuses, de l’Observatoire de Paris et de la Fondation Cartier.
Dix ans après la première occupation temporaire par l’association Aurore pour y développer de l’hébergement d’urgence, l’enceinte hospitalière est entrée dans la phase opérationnelle de sa mutation en ÉcoQuartier®. Celui-ci emprunte aux expériences menées par les Grands Voisins jusqu’en 2020, et prolonge l’esprit de solidarité et d’ouverture qui a prévalu dans les lieux.

Les espaces publics : usages, paysage et gestion de l’eau

Les espaces publics s’appuient sur la trame de l’ancien hôpital dont les sols bitumés dédiés à la circulation hospitalière, sont renaturés. Ils s’organisent autour d’une croisée centrale paysagère, jardin de détente et de promenade, et d’une voie de desserte partagée en zone 20, à sens unique, le long de l’enceinte historique. La croisée centrale, ouverte et sans clôture, permet l’accès aux bâtiments dont les entrées sont réparties sur toutes les façades.
Deux placettes offrent des espaces de convivialité ; l’une dans la cour patrimoniale du bâtiment Robin, sur laquelle donnent les commerces de proximité, l’autre dans le prolongement de la Lingerie, en entrée de site.
Le parti pris paysager de l’agence Empreinte, composé d’essences locales, recherche les continuités écologiques avec les jardins privés de la Fondation Cartier et des congrégations religieuses, de part et d’autre de l’enclos. Des pavages minéraux constituent le matériau unique du plateau partagé et des cheminements piétons. Leurs emprises limitées laissent une large place au végétal, et dégagent des pelouses d’agrément dans la croisée centrale.
Les objectifs ambitieux de gestion des eaux pluviales, établis avec l’agence Thierry Maytraud, visent l’abattement des pluies courantes et d’une partie des pluies décennales, et contribuent à structurer le paysage. Un travail topographique fin a été réalisé par le BET Artelia, pour organiser le fonctionnement hydraulique à ciel ouvert, afin de reconnecter les passants au cycle de l’eau.

La croisée paysagère centrale

Des socles dédiés aux activités de l’économie sociale et solidaire

Les socles d’activités sont constitués des rez-de-chaussée et cours anglaises des différents bâtiments ainsi que de trois lieux emblématiques de l’ancien hôpital : Lingerie, Maison des Médecins, amphithéâtre Lelong. Tous concourent à l’activité et l’animation du quartier.
Les cours anglaises, omniprésentes sur le site hospitalier, présentaient un potentiel intéressant pour l’accueil d’activités, confirmé par l’occupation transitoire des Grands Voisins, qui a accueilli jusqu’à 250 structures associatives et entrepreneuriales. Ainsi le projet les valorise dans les immeubles conservés, et en étend le principe aux îlots neufs.
Ces socles auront vocation à offrir un tremplin immobilier aux entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire, de l’artisanat et de la création, par des baux adaptés dans leur durée, aux loyers abordables et progressifs.

Les cours anglaises valorisées dans le projet

Le rôle de la Régie Immobilière de la Ville de Paris

Afin de garantir la destination des locaux dans la durée, la Ville de Paris a fait le choix de la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP) dont elle est actionnaire, qui possède et gère plus de 180 000 m2 de locaux d’activité dans la capitale.
La RIVP acquerra la quasi-totalité des socles d’activités ainsi que la Lingerie et la Maison des Médecins, avec un double objectif : maintenir les équilibres programmatiques souhaités et maîtriser et adapter les loyers afin de proposer un tremplin immobilier à de jeunes entreprises et acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire.
La RIVP aura ensuite à constituer, animer et soutenir la communauté des occupants des socles, au bénéfice de l’écosystème économique et de l’ensemble du quartier. Elle s’adjoindra pour cela les services d’un gestionnaire de quartier.

Le rôle du gestionnaire de quartier

Prestataire de la RIVP dans le cadre d’une concession de service, le gestionnaire de quartier tiendra un rôle central dans l’écosystème économique tout en dynamisant, plus largement, la vie du quartier dans une logique de mutualisation de moyens.
Concrètement, il se chargera de l’identification des locataires potentiels, participera à la commercialisation des locaux et s’impliquera dans la promotion et l’animation des activités accueillies. Il s’attachera parallèlement à favoriser les relations entre activités du site et communauté habitante de Saint-Vincent-de-Paul, leur facilitant l’appropriation du quartier et des nouveaux usages, tels que la collecte séparative des urines, le réemploi ou la gestion des eaux pluviales…
En contrepartie, la RIVP mettra à sa disposition trois lieux : La Lingerie, l’Amphithéâtre du bâtiment Lelong, et la Maison des Médecins.

La lingerie, espace de convivialité des Grands Voisins, conservé dans le futur quartier

Le gestionnaire de quartier les exploitera à travers une programmation d’activités ouvertes au public, lui permettant de dégager les recettes nécessaires à la rémunération de son implication sur le quartier. Un comité représentant la RIVP, la Ville de Paris et P&Ma assurera le suivi de ses missions.

Un quartier animé et partagé

Le partage s’est affirmé dès l’occupation temporaire du site comme lors de l’élaboration du projet. Il s’est traduit dans des dynamiques de co-conception, l’émergence de pratiques solidaires et la mutualisation de certains espaces. Il marquera durablement la vie du quartier.

Les communs de Saint-Vincent-de-Paul

Une singularité du quartier tient à la généralisation des communs, espaces ou services partagés à l’échelle d’un immeuble, d’un îlot ou du quartier.
Dans la sphère résidentielle, des toits terrasses, locaux collectifs et jardins partagés, seront à disposition des habitants et pensés avec eux.
Les équipements du quartier sont conçus dans un même esprit. L’équipement public Pinard - crèche, école et gymnase - mutualise de nombreux espaces, qui s’ouvrent à des usages externes en dehors de ses périodes de fonctionnement primaire. De manière analogue, la centrale de mobilité offre aux résidents des services mutualisés, l’amphithéâtre de l’école de médecine, conservé dans le bâtiment Lelong, la Maison des Médecins et la Lingerie seront quant à eux exploités par le gestionnaire au profit de la vie du quartier.

La fabrique participative des projets

Au-delà d’une concertation préalable portant sur la programmation du quartier, plusieurs démarches successives de dialogue citoyen et de maîtrise d’usage ont été menées : choix des projets architecturaux, co-conception des logements sociaux ou en BRS, contribution au cahier des charges de l’équipement Pinard… Elles ont mobilisé des panels d’habitants sélectionnés en amont dans l’élaboration et la gestion ultérieure des programmes.

L’action solidaire

Avec deux centres d’hébergement d’urgence et une pension de famille créés au sein du quartier, le projet apporte une réponse directe au besoin actuel d’accueil de populations vulnérables.
Il prévoit en outre 50% de logements sociaux, dont la moitié en Prêt Locatif Aidé d’Intégration.
La vocation solidaire du site, établie avec l’occupation temporaire, est confirmée : plus de 600 personnes avaient trouvé refuge dans l’ancien hôpital grâce à l’association Aurore.
Cette dernière poursuivra son œuvre dans le futur quartier, rejointe par Emmaüs Solidarité, autre acteur majeur de l’accueil des plus démunis. Ce même engagement prévaut dans la programmation ESS des socles d’activités.

L’occupation temporaire avant le projet urbain

Dès 2011, l’APHP confie les premiers bâtiments vacants à l’association Aurore, pour y développer de l’hébergement d’urgence. Elle est rejointe en 2015 par Yes We Camp et Plateau Urbain, réunies au sein des Grands Voisins. Ceux-ci ont fait du site une fabrique de biens communs explorant une façon plus solidaire, responsable et conviviale de vivre la ville. Avec eux, l’enclos est ainsi devenu, jusqu’en 2020, à la fois lieu de destination et d’accueil de populations précaires.

Le succès de l’expérience a révélé l’intérêt d’une combinaison de programmes - hébergement d’urgence, artisanat, création, restauration, culture, débats… - réunis dans un modèle économique adapté, à loyers modérés, inspirant pour le futur quartier.

Un quartier sobre et résilient

Le projet vise une limitation drastique de l’empreinte environnementale du quartier, qui se traduit par un urbanisme de la sobriété, associant réinvestissement du bâti, réemploi des matériaux, et préservation des ressources.

Production et consommation énergétiques

Le chauffage et l’eau chaude sanitaire proviennent à 60 % du réseau d’eau non potable de la Ville de Paris dont la température moyenne est de 14°C. Les 40 % restants sont fournis par la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain, dont le mix énergétique sera à 100 % d’origine renouvelable en 2050.

Mobilités durables

Le quartier piéton est desservi par une boucle de circulation périphérique, zone de rencontre limitée à 20 km/h et partagée entre piétons, cyclistes et véhicules. Le stationnement automobile est mutualisé - pas de stationnement privatif hors PMR -, au sein d’une centrale de mobilité qui proposera également des offres alternatives à la voiture individuelle. Chaque logement bénéficie en outre de deux places de stationnement vélo en pied d’immeuble.

Aménagement sobre et réemploi

Afin de limiter les émissions carbone de la construction, le projet privilégie la préservation et le réinvestissement de bâtiments existants : 60 % du bâti conservé. Paris & Métropole Aménagement déploie parallèlement une stratégie de réemploi, in situ ou ex situ, de l’ensemble des éléments et matériaux issus de la déconstruction.

Gestion durable des eaux et biodiversité

La gestion de l’eau pluviale dans le périmètre de l’opération va au-delà des exigences du Plan Pluie de Paris, via une stratégie environnementale qui favorise l’évapotranspiration par la forte présence végétale dans l’espace public, les cœurs d’îlots, les terrasses et toitures, et multiplie les surfaces perméables. La réintroduction d’espèces végétales et d’invertébrés, dans un but de biodiversité, contribue indirectement à la régénération du terrain, et accroît sa capacité d’absorption.

Construction biosourcée et adaptable…

Les bâtiments du projet intègrent une forte part de matériaux biosourcés ou géosourcés. Les structures sont conçues pour favoriser l’adaptation des bâtiments aux évolutions programmatiques et spatiales ultérieures.

Collecte et recyclage des urines

Le traitement de l’azote et du phosphore contenu dans les urines et responsables de pollutions des eaux, représente un enjeu majeur pour les usines d’épuration. D’où le choix de développer pour la première fois, à l’échelle d’un quartier, la récupération des urines, et leur valorisation en engrais 100% naturel, dans un local de traitement situé au sous-sol du bâtiment Chaufferie. L’engrais produit sera employé par les services des parcs et jardins de la Ville de Paris.

Quand l’urine devient une ressource pour la collectivité (vidéo, 2:50)

Reconnaissance des engagements écologiques

Labellisation Écoquartier étape 2

Lancé en décembre 2012, le label ÉcoQuartier répond aux objectifs de la loi dite Grenelle 1, qui encourage la réalisation, par les collectivités territoriales, d’opérations exemplaires d’aménagement durable. La démarche accompagne le développement des écoquartiers, jusqu’à trois ans après leur livraison, à travers quatre niveaux de labellisation successifs - projet, chantier, livraison, vie - s’assurant de la continuité des engagements écologiques. Le projet Saint-Vincent-de-Paul a obtenu en décembre 2022 le label ÉcoQuartier en chantier, avec une réponse exhaustive aux exigences du référentiel.

Territoires bas carbone actif BBCA

P&Ma est lauréat du prix Territoires bas carbone actif BBCA2021, décerné par l’association BBCA. Lors de son rendez-vous annuel, sont récompensés entreprises, collectivités et aménageurs contribuant à réduire l’empreinte carbone du secteur du bâtiment. La distinction salue les ambitions fortes du projet Saint-Vincent-de-Paul en matière de transition écologique, et plus particulièrement le développement de bâtiments bas carbone dans l’opération : structures bois et solutions énergétiques pour la production d’eau chaude.

..... .......Saint-Vincent-de-Paul : démonstrateur de la ville durable .................Faire Paris autrement .............. .................Labels et distinctions : .................•Territoires bas carbone actif BBCA 2021 - • Label ÉcoQuartier en chantier - étape 2 en décembre 2022 .................• Trophée 4 étoiles de la Participation & de la Concertation décerné par le Think Tank Décider ensemble en décembre 2022 .................• Opération Pilote Label BBCA Quartier en 2023 .................
.... .... ...	. .Les acteurs du projet.: : Concédant : Ville de Paris ...
	Aménageur : Paris & Métropole Aménagement . La société publique locale Paris & Métropole Aménagement (P&Ma), dont le capital est détenu par la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris, est l’aménageur de la ZAC Saint-Vincent-de-Paul pour le compte de la Ville de Paris. P&Ma réalise actuellement cinq opérations sur le territoire parisien : Clichy–Batignolles, Saint-Vincent-de-Paul, Porte Pouchet, Chapelle Charbon et Gare des Mines-Fillettes. Elle contribue au renouvellement des modèles et des pratiques de l’aménagement, notamment en vue de réduire l’empreinte carbone de la ville, et d’accompagner l’évolution des modes de vie. Équipe de maîtrise d’oeuvre urbaine et des espaces publics : • Agence Anyoji Beltrando : architectes urbanistes, mandataire ... Équipe de maîtrise d’oeuvre d’espace publics : • Empreinte : paysagiste, mandataire • Artelia : BET VRD • 8’18’’ : concepteur lumière ... Occupation temporaire et préfiguration :• Yes We Camp : réalisation d’espaces et équipements temporaires, innovants et inclusifs • Aurore : accompagnement de personnes en situation de précarité • Plateau Urbain : revitalisation d’immeubles vacants au profit de projets associatifs, culturels ou solidaires parisetmetropole-amenagement.fr