Propithèque
couronné © MNHN - F.-G. Grandin
Protéger
les propithèques couronnés en collaboration avec
Impact Madagascar
Le
propithèque couronné, espèce endémique
de Madagascar, est en danger critique selon l’UICN, en raison
de la destruction du couvert forestier. Le PZP fut le premier
zoo à en élever, Sylvie Laidebeure, vétérinaire
au parc, est coordinatrice de l’EEP de cette espèce,
qui n’est représentée que par une vingtaine
d’individus dans 6 parcs zoologiques, dont un couple dans
la biozone Madagascar. Le zoo participe également à
la sauvegarde de l’espèce en supportant* depuis 2014
l’association Impact Madagascar, ex Sifaka* Conservation.
Elle agit essentiellement auprès des populations locales,
les aident par du microcrédit, le développement
de méthodes de cultures alternatives afin de ne pas détruire
la forêt et préserver ainsi l’habitat naturel
des propithèques.
*
Soutien financier à hauteur de 20 000 €, en partie
financé par le parrainage.
* Le terme Sifakas fait référence au sifflet
retentissant que le propithèque émet pour signaler
la présence d’un prédateur aux autres membres
d’un groupe.
Lamantin
© MNHN - E. Blanc
Favoriser
la réintroduction du lamantin en Guadeloupe
Lors
de la réouverture en 2014, le PZP accueillait, pour la
première fois, un lamantin, le plus gros des mammifères
d’eau douce. Tinus est aujourd’hui le plus vieux des
lamantins en captivité, il a été rejoint
par Husar en 2016, et Kaï en 2018, ce dernier ayant été
retransféré à la suite de l’échec
d’une tentative de réintroduction en Guadeloupe.
Le Parc a ainsi acquis une expertise, et peut jouer un rôle
facilitateur. L’objectif étant de favoriser le dialogue
avec les autorités et les populations locales, qui voient
à tort dans le lamantin - pourtant végétarien
- une menace pour la pêche. L’arrivée, au printemps
2024, d’une femelle lamantin permettra d’envisager
de futures naissances et de reprendre, à long terme, le
projet de réintroduction dans le cadre d’un programme
d’élevage. La femelle ne donne naissance qu’à
un seul petit après une gestation de plus d’un an,
tous les 4 ou 5 ans.
Grand
hapalémur ©
MNHN - F.-G. Grandin
Protéger
le grand hapalémur avec l’association Helpsimus
Le
grand hapalémur, lémurien de l’île de
Madagascar, est en danger critique d’extinction, la population
sauvage est estimée à 1 000 individus. L’espèce
est bien connue du zoo, qui abrite un groupe 6 individus, dont
plusieurs femelles nées au parc. Le zoo participe à
un programme d’élevage et contribue à la conservation
in situ, en soutenant financièrement les actions de l’association
Helpsimus*, qui réalise un travail d’inventaire sur
le terrain, de suivi scientifique de l’espèce, de
protection de son habitat, d’aide au développement
des villages riverains des groupes de grands hapalémurs,
et de programmes d’éducation. L’aide contribue
également à la préservation d’autres
espèces, notamment les microcèbes, espèce
non présente au zoo.
*
L’Association Française pour la Sauvegarde du Grand
Hapalémur, ou Helpsimus, a été créée
en octobre 2009. helpsimus.org |
Guanaco ©
MNHN - F.-G. Grandin
Limiter
l’hybridation du Guanaco
et du Lama au Chili
La
biozone Patagonie abrite un groupe de 3 femelles guanacos, des
camélidés sauvages. Au Chili, cette espèce
est menacée de pollution génétique par hybridation
naturelle avec des lamas domestiques. Afin de préserver
les guanacos sauvages en évitant leur disparition, il importe
de limiter la reproduction des hybrides en les stérilisant,
tout en conservant le troupeau existant qui contribue au débroussaillage
autour de Santiago, limitant ainsi le risque de feux de forêts.
La mission de stérilisation consisterait à repérer
les hybrides, les stériliser, réaliser des prélèvements
génétiques et les relâcher.
Fossa
© MNHN - F.-G. Grandin
Mieux
suivre les fossas dans leur milieu naturel, à Madagascar
Les
fossas, animaux nocturnes vivant dans la forêt, sont très
difficiles à observer. De 2014 jusqu’en 2021, le
PZP participait au Fossa Fund qui finançait des recherches
sur le terrain. En 2021 une aide plus directe s’est mise
en place avec une chercheuse du Max Planck Institute* qui travaille
sur le terrain 6 mois de l’année et observe l’interaction
entre les fossas - prédateurs - et les propithèques
de Verreaux : proies. Afin d’analyser les comportements
de chasse des fossas, selon leurs déplacements, certains
étaient équipés de colliers GPS. Le PZP a
contribué à améliorer cet outil technologique
de suivi avec son couple de fossas, équipé pendant
quelques jours, en 2022, de colliers GPS munis d’accéléromètres.
Des étudiants ont suivi leurs mouvements pour mettre en
phase les données collectées par le collier, et
les données filmées en temps réel. Le projet
se poursuit actuellement, le PZP ayant été un des
seuls zoos européens à avoir eu une naissance de
fossas en 2023. Il réalise ainsi les suivis de croissance
des 4 bébés de la femelle Zanahary, arrivée
en 2016. Ces données, recueillies en captivité,
constituent des informations précieuses pour déterminer
l’âge des sujets sur le terrain.
Puma
©
MNHN - F.-G. Grandin
Mesurer
le stress des pumas face à la présence humaine
L’objectif
de cette étude est d’analyser l’impact de la
présence de visiteurs dans la magnifique réserve
de Torres Del Paine en Patagonie, sur le stress des populations
de pumas sauvages. À cette fin, les scientifiques prélèvent
des selles de pumas sauvages, à différentes périodes
de l’année, afin d’effectuer un dosage hormonal
de cortisol permettant de quantifier leur niveau de stress. En
collaboration avec le zoo de Toronto et son laboratoire d’endocrinologie,
le PZP participe au projet en évaluant le niveau de stress
de façon non invasive sur son groupe de 4 pumas. Grâce
à l’entraînement médical, les prises
de sang des pumas du Parc sont effectuées sans sédation
des animaux, donc sans stress. En parallèle, des selles
de ces mêmes pumas sont prélevées à
différents moments, afin d’établir des grilles
de corrélation entre la quantité de cortisol présent
dans les selles et dans le sang. Des données qui serviront
aux études de terrain. |
Une
grande diversité de compétences
Pour
gérer plus de 3 000 animaux, les nourrir et les soigner,
pour veiller sur leur environnement, sur les végétaux
mais aussi pour accueillir et accompagner les visiteurs, assurer
la sécurité du site, le nettoyage, la restauration,
la boutique, les tâches administratives et comptables, une
équipe d’une centaine d’agents est mobilisée
au quotidien.
Les
soigneurs, les sentinelles
Les
soigneurs - une équipe comptant une cinquantaine de membres
- veillent sur les animaux, les observent, les nourrissent et
les entraînent. Vigiles attentifs, ils remarquent les changements
de comportements, signalent les problèmes de santé
et éprouvent la sécurité, la facilité
d’accès des structures. Toutes les informations qu’ils
collectent sont précieuses. Les soigneurs sont organisés
en 4 secteurs : Patagonie, Afrique, secteur ORA - oiseaux, reptiles,
amphibiens - et la Serre : Guyane, Madagascar ; un découpage
qui permet de rationaliser le travail au regard de la cohérence
géographique, de la cohérence des espèces
et de la technicité des tâches.
Noémie
Gillet, Adjointe au chef d’équipe soigneur, en charge
du secteur Afrique
Arrivée
au PZP en 2016, Noémie Gillet a passé une saison
en Patagonie, un an chez les oiseaux, reptiles et amphibiens,
avant de se consacrer aux animaux de la savane africaine : girafes,
autruches, grues, gazelles, et koudous. Être voltigeur
en début de carrière permet de mieux connaître
ses affinités. J’aime le travail avec les girafes,
elles sont douces et calmes, mais d’un naturel anxieux,
facilement stressées par tout changement dans leur environnement.
Il faut être patient et ne jamais les surprendre.
Les journées de travail se partagent entre le nourrissage,
plusieurs fois par jour, le nettoyage des espaces de vie intérieurs
et extérieurs, et les séances d’entraînement.
La désensibilisation à la présence humaine
est la première étape, on habitue l’animal,
notamment les girafes dans leur couloir de contention, aux gestes
de soins, à la vue et au bruit du matériel médical.
Chaque animal réagit à sa façon, et il suffit
d’un rien pour perdre des comportements que l’on croyait
acquis. La patience et la répétition sont essentielles.
Notre satisfaction, c’est de constater que l’animal
a confiance : les koudous se laissent désormais nourrir
à la main.
Bastien
Servières, Chef d’équipe soigneur, en charge
du secteur Patagonie
Bastien
Servières est au PZP depuis 2013, responsable d’une
équipe de 10 personnes, dont 7 sont des soigneurs plongeurs,
car le secteur Patagonie accueille notamment des espèces
qui vivent en milieu aquatique.
Pour plonger dans le bassin des placides lamantins et de leurs
compagnons poissons, ou encore dans celui des otaries, afin de
nettoyer les vitres qui permettent au public d’admirer leur
nage, il faut être un plongeur scaphandrier et avoir une
bonne condition physique. Avant de nettoyer et de nourrir,
notre travail, comme le précise Bastien Servières,
c’est d’abord de vérifier si tout le monde
va bien. La connaissance des animaux dont nous avons la charge
nous permet de décrypter les moindres signaux. Lorsque
des soins sont nécessaires, l’entraînement
médical, réalisé en amont, facilite le travail
des vétérinaires, permet d’établir
plus rapidement le diagnostic. Notre rôle c’est aussi,
lors des animations, de diffuser le savoir, de répondre
aux questions du public, de proposer non pas du spectacle, mais
des exercices de valorisation de l’espèce.
Entraînement médical d’un lamantin
© MNHN - F.-G. Grandin
Olivier
Marquis, Docteur en biologie, gestionnaire de la collection de
reptiles, amphibiens et arthropodes : insectes et arachnides
Arrivé
au PZP en août 2013, en pleine période de préouverture,
Olivier Marquis eut pour tâche de constituer une collection
qui n’était que sporadiquement présente dans
l’ancien zoo. L’objectif était d’évoquer
tous les aspects de la biodiversité dans les biozones Europe,
Amazonie-Guyane et Madagascar. Son travail comprend quatre volets
: le soutien zootechnique, la gestion de collection, l’expertise,
et la recherche, qui nécessitent une approche scientifique
et une ouverture à l’international. Comme le précise
Olivier Marquis : J’assure une veille bibliographique
et participe à un réseau professionnel international
afin de rester à jour en termes de connaissances biologiques
et techniques. Des connaissances que je partage avec l’équipe
des soigneurs. La gestion d’une collection consiste à
dynamiser la liste des espèces présentées
au PZP en trouvant de nouvelles espèces ou de nouveaux
individus ou en en faisant partir d’autres avec la collaboration
de la registraire du zoo. La spécialité d’Olivier
Marquis lui permet d’assurer différentes missions
d’expertise pour le compte du Muséum : identification
d’espèces, formation, intervention dans différentes
commission nationales ou départementales, consultation
pour des projets extérieurs au zoo… Enfin, concernant
la participation aux activités de recherche et de conservation,
il peut être aussi bien concepteur de projets que collaborateur
dans des projets préexistants. Ces projets peuvent se dérouler
en captivité - au sein du PZP ou non - sur des thématiques
de recherche appliquée ou fondamentale, ou sur le terrain
pour l’étude des animaux dans leur environnement
naturel, afin de participer à leur connaissance et à
leur protection.
Marlène
Itan Responsable des espaces verts
Une
équipe de 7 jardiniers est en charge de l’entretien
des végétaux le long du parcours, dans la serre,
les différents enclos et volières. Marlène
Itan travaille au Parc depuis 8 ans : Tous les matins, les
jardiniers font un tour de propreté dans les allées,
chacun est en charge d’une zone et réalise les travaux
d’entretien nécessaires selon les saisons : ramassage
des feuilles, taille, arrosage. Les 3 semaines de fermeture du
parc en janvier sont propices à des interventions plus
complexes, notamment l’élagage, en extérieur
tous les 2 ans, confié à une société
extérieure spécialisée. Les grands végétaux
de la serre ont si bien poussé qu’un élagage
est nécessaire 2 fois par an. Le végétal
participe de l’identité du parc, les jardiniers disposent
d’un plan de gestion, élaboré à la
création en 2014. Ainsi, ils veillent, lors du remplacement
de certains végétaux, à respecter les espèces
évoquant les milieux naturels des différentes biozones. |
|