....
.
Le Parc zoologique de Paris
fête les 10 ans de sa réouverture

(1) Le Parc zoologique de Paris : Un cadre abouti, une identité affirmée
Une collection dynamique

.....


Mieux structuré, le zoo a progressivement repris ses marques, au point de se réinstaller comme un lieu d’émerveillement, à la découverte de la faune et de la flore du monde entier, mais surtout comme un lieu de conservation. Une originalité fondée sur une approche différente dans la présentation des espèces, davantage centrée sur l’animal et son intégration dans son milieu naturel d’origine. Il sonnait comme une évidence
de dédier ce 10e anniversaire à notre activité centrale de conservation. Face au déclin de la biodiversité, il est urgent d’agir pour réduire les menaces qui pèsent sur la nature et ses occupants. Dans ce contexte de crise du vivant, nous avons la conviction que les zoos ont un rôle à jouer. D’une part, ils contribuent à sensibiliser les publics, et notamment les nouvelles générations, à cet enjeu crucial de préservation ;
d’autre part, ils sont devenus des acteurs de la conservation des espèces animales, dans le cadre d’échanges de données
et d’animaux au niveau international.
Gilles Bloch, Président du Muséum national d’Histoire naturelle

Le Parc zoologique de Paris : Un cadre abouti, une identité affirmée

L’aspect actuel du Parc zoologique de Paris (PZP) s’apprécie d’autant mieux que l’on connaît son histoire. Le Parc est l’un des rares zoos au monde à avoir connu une totale rénovation. Dix ans après son ouverture, tout est en place. La parole aux intervenants.

 

Mikaël Mugnier Paysagiste, agence Osty et Associés*

C’était un vrai défi de concevoir un parc zoologique avec le souci de mettre en valeur, dans les biozones, le lien entre les animaux et leur milieu naturel.
Au bout de 10 ans, le paysage est bien en place, la scénographie du parcours est telle qu’imaginée, et la végétation a amorcé une nouvelle vie. Les plantes grimpantes de l’entrée ont été lentes à pousser, mais aujourd’hui le dôme de verdure est tel que nous l’avions pensé, avec au printemps, des grappes de glycine blanche. La saisonnalité offre des paysages vraiment marqués. Ainsi, la savane de la biozone Afrique prend de belles teintes dorées à l’automne, particulièrement lors des périodes de chaleurs tardives. Le Parc, avec ses 870 espèces, offre ainsi un véritable intérêt botanique.
Désormais, pour les équipes de jardiniers et paysagistes, il s’agit d’entretenir et de gérer un paysage vivant, de l’adapter aux besoins des visiteurs avec le souci de préserver les ambiances, ménager les points de vue, et veiller aux besoins des animaux. Les arbres de la serre, à croissance rapide, nécessitent une taille régulière, le paysage y est en constante évolution.
Indépendamment des végétaux, les parties minérales, les allées et les structures en bois, fortement sollicitées par les visiteurs et les animaux, font l’objet d’un entretien et renouvellement régulier. Les rochers artificiels se sont si bien patinés que l’on ne saurait dire s’ils sont vrais ou faux.
Le chantier du PZP a été un moment important pour l’agence, et nous sommes très attachés à ce projet, à ses équipes, et toujours concernés par son l’évolution ; nous avons notamment réaménagé l’enclos des rhinocéros et des zèbres, afin d’offrir plus de place aux futurs arrivants : deux femelles rhinocéros blancs.

Biozone Afrique à l’automne
© MNHN - F.-G. Grandin

* Osty et Associés - vainqueurs de l’Équerre d’argent 2023 dans la catégorie Espaces publics
- paysages pour la réalisation des promenades à Reims, en charge de la conception de l’horizon Afrique du Parc zoologique et botanique de Mulhouse, et de la rénovation et
extension du zoo d’Amiens Métropole.

Bassin des otaries
© MNHN - E. Blanc

Véronique Descharrières* Architecte, Bernard Tschumi urbanistes
Architectes

Je suis très attachée au Parc zoologique de Paris, car ce fut une expérience unique, d’autant plus marquante qu’elle s’est inscrite dans la durée : 3 ans de réflexion en amont pour élaborer le projet, et 5 années de travaux, impliquant une présence quotidienne sur le chantier. C’était un véritable challenge, la première fois que nous avons eu à concevoir un zoo à partir d’une page blanche, avec de nouvelles normes. Tout était à inventer, à imaginer, c’était expérimental.
Aujourd’hui la cohérence est là. La réussite tient au travail collégial qui a présidé au projet. Les échanges entre les paysagistes, les équipes en charge des animaux, les vétérinaires et les constructeurs ont permis de concrétiser le concept : un zoo immersif privilégiant le bien-être animal dans des paysages évocateurs. Le geste architectural devait s’assimiler aux écosystèmes. Les bâtiments sont constitutifs du paysage, avec des reliefs en béton et en bois ; les façades, en grumes de mélèzes des Vosges, ont pris une belle patine grise.
Les structures ont été conçues avec flexibilité pour pouvoir accueillir de nouvelles espèces, quelques aménagements ont été réalisés : réorganisation d’enclos existants, création d’un nouvel enclos dans la biozone Afrique pour les suricates et les otocyons ; construction d’un aquarium marin à la sortie de la Grande serre.

* La conception architecturale a été réalisée par l’agence Bernard Tschumi urbanistes Architectes, avec Véronique Descharrières.

 

Le challenge était de taille,
il a fallu faire table rase pour tout reconstruire :

transformer 14,5 hectares au bois de Vincennes en tour du monde de la biodiversité pour immerger le visiteur, tout en lui masquant les circulations et les équipements techniques,
évoquer des milieux naturels, imaginer des décors,
concevoir des habitats spécifiques, sur mesure, pour des espèces différentes, en prenant en compte de multiples critères liés à la sécurité et au bien-être animal.
 

* Le Pôle zoos regroupe les trois parcs zoologiques du Mnhn :
le Parc zoologique de Paris, la Ménagerie du Jardin des Plantes,
la Réserve de la Haute-Touche et le Marinarium de Concarneau.

Bernard Chef soigneur, au PZP depuis 1998

Quand le zoo est sorti de terre en 2014, nous avions bien pensé le concept, mais tout était nouveau : les espèces, les installations et une grande partie du personnel. Aujourd’hui, après un temps de rodage, le fonctionnement est optimum. En 10 ans, les animaux se sont totalement adaptés, nous avons des naissances et de nouvelles espèces. Le zoo est bien végétalisé, et l’effet d’immersion est total ; l’objectif était de faire disparaître les bâtiments, le résultat est là.
L’équipe a pris possession des lieux, procédé aux ajustements nécessaires, et a parfois revu certains enclos. Nous avons amélioré la technicité, optimisé la serrurerie, le système de filtration des bassins, changé certains agrès dans les enclos. Tout a été fait en fonction de nos deux priorités : la sécurité du personnel et le bien-être des animaux. Toute l’équipe œuvre dans ce sens et se réjouit de voir arriver deux femelles rhinocéros et une femelle lamantin : ce sont des événements, avec l’espoir à terme d’assister à des naissances.

Pierre-Yves Bureau, Directeur du PZP, coresponsable du Pôle zoos*

Nous sommes sur une bonne dynamique : après les années de crise sanitaire liées à la Covid, l’envie de sortie en extérieur était forte. L’année 2022 a été exceptionnelle, avec plus de 706 000 visiteurs, ce qui a fait de nous le 2ème zoo le plus visité de France. En 2023 nous restons sur cette dynamique. Le public familial est notre cœur de cible, mais notre objectif est toujours de développer et élargir les publics en enrichissant l’expérience de visite : proposer de nouvelles espèces d’animaux, valoriser notre collection animalière et botanique, et diversifier la programmation culturelle.
Durant la saison 2024 - structurée autour de
10 projets de recherche et conservation - nous associerons le public à notre rôle en termes de protection des espèces. Ces actions sont au cœur de nos missions, en raison de notre positionnement singulier en tant que zoo du Muséum, et de notre implication dans les programmes de conservation des espèces menacées de l’EAZA, Association européenne des zoos et aquariums. À ce titre, nous serons très fiers d’accueillir, en 2026, la conférence annuelle de l’EAZA : environ 400 membres de 47 pays.
Chaque année, la publication de la liste rouge des espèces menacées, établie par l’UICN, vient conforter notre rôle. Les zoos, tout en demeurant des espaces récréatifs, sont des acteurs engagés dans des programmes de reproduction en captivité, mais aussi dans des actions de protection sur le terrain, initiées par des membres de notre équipe. L’exigence d’excellence est au cœur de nos réflexions pour l’avenir. Dans le cadre d’un
masterplan, nous nous projetons à court, moyen et long terme, formulons un projet pluriannuel qui s’inscrit dans le projet scientifique et culturel du Muséum, définissons nos objectifs de fréquentation, de planification de la collection, avec le souci de renforcer le positionnement exemplaire du PZP en termes de bien-être animal, de diffusion des connaissances et d’éthique.

 

Renforcer l’exemplarité du zoo comme acteur de la conservation
Pierre-Yves Bureau

.....
Une collection dynamique

1 200 animaux appartenant à 180 espèces à l’ouverture en 2014, 3 246 animaux de 254 espèces fin 2023. La collection, dans le respect du bien-être animal, s’est enrichie : plus d’animaux, de nouvelles espèces, des naissances et des arrivées attendues en 2024.

La vie de la collection animalière

En 2019, pour marquer ses 5 ans, le PZP accueillait de nouvelles espèces : les otaries à fourrure australe, les coatis roux, les suricates et les otocyons, le blob, et installait un aquarium récifal. Certaines espèces ne sont plus représentées, d’autres se sont ajoutées, comme les gazelles de Mohrr ou les hippotragues rouans ; les groupes ont évolué, les jeunes sont devenus adultes, des couples se sont formés, et les naissances ont été saluées comme autant d’événements.
L’évolution de la collection est le reflet des rythmes biologiques des animaux et des choix des gestionnaires pour proposer de nouvelles espèces, construire ou équilibrer un groupe, rendre explicite la mixité des animaux, satisfaire aux objectifs de reproduction dans le cadre des programmes d’élevage, et gérer les échanges avec d’autres zoos.
Ainsi, chaque année, naissances, arrivées et départs rythment le quotidien du Parc. Toutes ces informations sont centralisées dans une base de données rigoureusement tenue par Aurore Carrier, registraire.
En 2023 on a dénombré 231 naissances, 18 espèces ont quitté la collection, 12 sont nouvelles ; 236 animaux sont arrivés d’autres établissements, 53 sont partis, et 2 animaux saisis par les douanes ont été confiés au zoo.

Le bien-être des animaux, une priorité

Le bien-être animal est crucial dans le choix des espèces et prend en compte l’espace, la nourriture, l’absence de stress, la capacité de l’animal à pouvoir reproduire des comportements naturels.
Sylvie Laidebeure, vétérinaire au PZP, a été désignée comme référente du bien-être animal, un rôle en cours de définition : Nous travaillons à une ligne commune au sein du Pôle zoos du Muséum. En 20 ans, la notion de bien-être a évolué, mais si tout le monde s’accorde sur les critères de bientraitance, il est difficile de définir des indicateurs objectifs de bien-être : il n’y a pas de modèle commun à toutes les espèces.
Le ressenti de l’animal est un champ de recherche en pleine construction, une perpétuelle remise en question, nourrie de l’observation de l’animal le jour, la nuit, et dans toutes les phases de sa vie, d’échanges permanents avec nos collègues des autres zoos, avec les soigneurs, dont la perception subjective est très souvent corrélée avec les nombreuses études disponibles.
L’entraînement aux soins est l’une des composantes du bien-être. Il s’agit de limiter le stress de l’impact humain, d’éviter les anesthésies pour faire une prise de sang, une échographie ou un vaccin. C’est un long travail d’apprentissage mené régulièrement avec les soigneurs. Les entraînements médicaux ne sont pas réservés aux mammifères, nous les développons aussi avec les caïmans, les marabouts.
C’est parfois plus facile avec les espèces qui ont une grande appétence pour le contact, comme les otaries, mais possible pour presque toutes, avec de la patience.

10 ans, un zoo encore jeune et déjà mature, Alexis Lécu,
Directeur scientifique et directeur adjoint du PZP, vétérinaire

Malgré sa jeunesse, et grâce à la force et à l’engagement de ses équipes, le PZP rénové a connu un développement interne rapide, en termes de naissances et de diversité de la collection. Cette maturité se traduit également par des impacts importants au niveau externe, en qualité d’expertise, de recherche et de conservation.
Au niveau biologique et physiologique, à l’échelle d’espèces très différentes, dix ans est une durée qui permet de faire un constat qui a du sens. Il fallait laisser aux animaux le temps de s’adapter aux lieux et à la mixité, d’arriver à maturation sexuelle.
Par ailleurs, pour certaines espèces, 10 ans ne représentent pas même la moitié de leur espérance de vie. Sans cesser pour autant de nous questionner sur nos choix, le constat est positif : notre collection est aujourd’hui vraiment dynamique. Dans les enclos mixtes, la reproduction concerne toutes les espèces, y compris lorsque nous en avons introduit de nouvelles, afin d’être plus exhaustifs dans la présentation des biozones.
C’est la raison pour laquelle des gazelles de Mohrr, ongulés de petite taille, importants dans l’écosystème de la savane, ont rejoint la biozone Afrique ; de même, dans la biozone Madagascar, aux côtés des lémuriens, nous avons souhaité faire connaître la diversité des espèces de l’île, en relâchant des roussettes dans la Serre, en ajoutant des fossas, des ibis huppés, et enfin montrer toute la richesse de la biodiversité marine avec un aquarium récifal.
Il a été créé pour les 5 ans du zoo, on y présente notamment plus de 30 espèces de coraux vivants, mous et durs.


A. Lécu, au centre, en opération © MNHN - F.-G. Grandin

D’importantes arrivées en 2024

Deux femelles rhinocéros blancs seront transférées au zoo le même jour : Shani, née le 18 décembre 2020, vient du zoo de La Boissière du Doré, près de Nantes ; D’Ora, née le 21 juillet 2020, du Cotswold Wildlife Park près de Londres. Ce transfert s’organise au sein du programme d’élevage du rhinocéros blanc dans les parcs zoologiques européens. Shani et D’Ora rencontreront Angus, un des deux mâles présents au zoo depuis 2014, dans un objectif à terme de reproduction, pour une espèce dont il reste moins de 20 000 individus à l’état sauvage.
Une femelle lamantin rejoindra, au printemps 2024, le grand bassin de la serre tropicale.
Deux femelles otaries à fourrure australe arriveront du zoo d’Emmen aux Pays-Bas. Le Parc zoologique de Paris sera ainsi le seul établissement au monde présentant une aussi grande colonie où coexistent ces deux espèces de mammifères marins - otarie à crinière et otarie à fourrure australe -, comme c’est le cas en milieu naturel.

La collection en chiffres
2023

3 246 animaux* de 254 espèces
54 espèces d’oiseaux
52 de mammifères
35 de reptiles / 24 d'amphibiens
32 de poissons osseux
1 élasmobranche
56 invertébrés
2014

1 200 animaux de 180 espèces
74 espèces d’oiseaux
42 de mammifères
21 de reptiles / 17 d’amphibiens
15 de poissons
*Le différentiel du nombre d’animaux correspond essentiellement à la reproduction des amphibiens et des poissons.

Hippotragues rouans © MNHN - E. Blanc

Rhinocéros et zèbres de Grévy © MNHN - E. Blanc
.....
......
.
Le Parc zoologique de Paris fête les 10 ans de sa réouverture

................10 projets de recherche et conservation
..............

.................Le Parc zoologique de Paris fête en 2024 le 10ème anniversaire de sa réouverture ! Au cours de cette période de renaissance, et au prix d’une .................mobilisation de tous les instants, nos équipes se sont efforcées de redonner vie à ce site longtemps fermé au public.

.................Gilles Bloch, Président du MnHn
.............
................

   
   
 

.....
....
Au programme 2024

La thématique de saison 10 projets de recherche et conservation se décline dans toute l’offre : événements, médiation et informations sur le parcours. Parcours de visite : Depuis le 31 mars, et pour toute la saison, les actions de conservation sont valorisées le long du parcours : par des panneaux dédiés aux 10 projets, par une exposition dans le petit Chalet et le kiosque pédagogique dédié. Les cartes blanches : Des rencontres avec des chercheurs ou des soigneurs, pour en savoir plus
sur les projets de conservation. Et aussi :
des dimanches au zoo : pour les bébés, les enfants, les familles ;
des visites guidées pendant les vacances scolaires de la zone C.

Des événements :

  • Fête de la nature, les 25 et 26 mai : activités gratuites sur la Route de la ceinture du lac.
  • Nocturnes, du 27 juin au 25 juillet : les jeudis à partir de 19h, et deux soirées spéciales Silent Zoo, pour danser et écouter de la musique de manière silencieuse dans un casque, les 27 juin et 18 juillet.
  • Paris Zoo Run, le 22 septembre, le jour du Rhino Day, une course unique qui associe exercice physique et défense des espèces : 5 km en marchant ou en courant, et 10 km en courant pour les plus de 13 ans.
  • Journée Frissons, le 31 octobre, à l’occasion d’Halloween.
  • Et le traditionnel Noël au zoo, aux vacances de Noël.

Infos pratiques

Tarifs

Adulte : 22 € - Tarif réduit : 17 € - Enfants : 17 €
Forfait tribu : 68 € (2 adultes et 2 enfants)
Pass annuel Museum en illimité : 65 € / 35 € et de nombreux avantages.

parczoologiquedeparis.fr

 

Se rendre au Parc Zoologique de Paris :

Parc Zoologique de Paris
Angle Avenue Daumesnil et Route de la ceinture du Lac, Paris (XIIe)
Métro ligne 8 et tramway T3 : station Porte Dorée
Bus : 46, 86, 325 et 201 : arrêt Parc Zoologique