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Note Parc promenade Paris Nord-Est
Aménagement d'un grand système paysager

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(1) Un système ouvert et multi-thématiques
Typologies d’un ensemble hétérogène

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Un système d’espaces paysagers de près de 52 hectares, dont un parc promenade de plus de 27 ha, doit permettre de végétaliser le territoire
de Paris Nord-Est, entre la porte de la Chapelle et la porte de la Villette. En vingt ans, le territoire de Paris Nord-Est s’est considérablement transformé. De grands principes d’amélioration du cadre de vie ont guidé ces transformations, en aménageant près de 100 000 m² de parcs,
de squares et de jardins. Malgré l’ouverture du territoire aux autres quartiers de Paris et aux communes riveraines, et l’accueil de
nouvelles populations, il reste encore à
faire quartier. Paris Nord-Est est un territoire encore morcelé, aussi bien spatialement
- avec les coupures du Boulevard périphérique et des faisceaux ferroviaires - que socialement, qu’il revient
de mieux articuler en renforçant les liens entre les quartiers existants et ceux en projet.

Un système ouvert et multi-thématiques  

La formation d’un système d’espaces paysagers de 51,9 ha, réunissant sites existants et en projet, propose une réponse à cette problématique, en concevant un ensemble paysager commun pour ce territoire, qu’il s’agit de décliner dans ses composantes paysagères, écologiques, programmatiques et enfin sociales.

Quatre grands objectifs permettent de guider les aménagements de ce système d’espaces végétalisés.

1. La valorisation des grandes continuités métropolitaines

Le secteur comprend trois grandes portes parisiennes destinées à être transformées en place du Grand Paris. Les aménagements de ces places doivent être accompagnés d’une présence végétale renforçant les continuités paysagères entre les séquences végétalisées et entre Paris et les communes riveraines :
• en 2024, la porte de la Chapelle, se transforme. Les nouveaux programmes métropolitains - Arena de la porte de la Chapelle, Campus Condorcet, Dock des Alcools - nécessitent le redimensionnement des espaces publics, de la rue de la Chapelle à l’avenue du Président Wilson, et une réflexion sur la discontinuité générée par l’échangeur ;
• d’ici 2030, la porte d’Aubervilliers accueillera le passage du Tramway T8 reliant Saint-Denis à la place Rosa Parks, transformant la porte d’Aubervilliers en prolongeant le mail planté de l’actuelle porte, mais aussi l’ensemble des espaces libres des Entrepôts des magasins généraux de Paris. Les espaces plantés de ce futur mail doivent permettre la création d’une grande continuité paysagère reliant Chapelle Charbon et la Gare des Mines au parc des Portes de Paris ;
• la porte de la Villette prévoit la création de 9 ha d’espaces verts qui devront agrémenter les grandes continuités du canal Saint-Denis, et le long du faisceau ferré en direction de la Cité Fertile, futur éco-quartier de Pantin.
Le canal Saint-Denis, axe olympique, est également un lien métropolitain dont l’aménagement des berges doit faciliter les liaisons entre le parc de la Villette et le Stade de France.

La topographie de la plaine de France, qui a facilité l’insertion des infrastructures de transport, s’en est aussi trouvée modifiée, notamment aux abords du Boulevard périphérique (BP). Le futur parc devra prendre en compte la complexité de ce paysage, et en valoriser les différentes continuités :
• paysagères, d’une part en renforçant le corridor boisé du BP sur les séquences en talus, et en valorisant ses sous-faces lorsqu’il est en viaduc, et d’autre part en valorisant les berges des voies ferrées, où se développent de nouvelles continuités paysagères : promenade ferroviaire du faisceau est, continuité entre la porte de la Villette et le futur éco-quartier de Pantin, parc reliant la Gare des Mines aux cathédrales du rail sur Plaine Commune, continuité entre le parc Chapelle Charbon et la partie ouest du XVIIIe arrondissement, avec la création d’une passerelle au-dessus du faisceau ferroviaire nord reliant le square Raymond Queneau à la rue Championnet ;
• visuelles, puisque le territoire de Paris Nord-Est (PNE) est ponctué de vues sur les grands repères métropolitains - tour Pleyel, TGI, basilique du Sacré-Coeur, Orgues de Flandres, tours Michelet et de la Villette - qu’il s’agira de rendre plus perceptibles encore, à l’image des points de vue offerts par les toitures-terrasses accessibles de la Philharmonie et de l’Arena.

2. Le renforcement de la biodiversité

À ce stade, l’Agence de l’écologie urbaine identifie déjà le renforcement nécessaire de certaines continuités identifiées dans l’Atlas de la biodiversité :
• le tronçon de la Petite Ceinture (PC) sous les immeubles récents, entre la porte de la Chapelle et le faisceau ferré de la gare du Nord, par la végétalisation en plusieurs strates du trottoir attenant, et de part et d’autre des voies ferrées ;
• la connexion entre la pointe nord-ouest du parc Chapelle Charbon et la porte de la Chapelle, la voie ferrée du Charles de Gaulle Express introduisant une fragmentation des espaces ;
• l’intersection de la rue de Crimée avec la rue d’Aubervilliers, à l’angle des projets Hébert et Îlot Fertile, dont la végétalisation dense et multistrates doit permettre à la faune de se déplacer dans toutes les directions : vers le jardin d’Éole, vers la rue Riquet le long du jardin des Mécanos, vers le parvis de Rosa Parks, et vers la Porte d’Aubervilliers ;
• la connexion de part et d’autre du Boulevard périphérique par la végétalisation de la passerelle Claude Bernard, à l’image de la passerelle du Cambodge entre la Cité Universitaire et Gentilly ;
• la plantation massive le long du tramway T8, notamment d’arbustes très diversifiés pour la partie sur dalle, pour connecter le square Charles Hermite à la place Skanderberg ;
• le renforcement des berges des canaux de part et d’autre du BP, et jusqu’au parc de la Villette, par des aménagements aquatiques - boudins à hélophytes -, différentes strates végétales sur une épaisseur variable mais continue le long des berges.
La trame bleue est à renforcer, notamment par la création de mares végétalisées de grandes tailles, dans les nouveaux aménagements et partout où cela sera possible.
Concernant les espèces animales observées localement, on recense :
• des passereaux diversifiés qui justifient l’installation de nichoirs à proximité des espaces ouverts et des arbustes régionaux ;
• des chiroptères qui nécessitent une rationalisation maximale de l’éclairage urbain ;
• des lézards de murailles qui auraient besoin de murets de pierres / tas de pierres sur des secteurs ensoleillés.

Les espèces exotiques envahissantes floristiques sont assez répandues sur la PC : renouée du Japon et buddleia à l’ouest des voies de la gare du Nord et du côté Rosa Parks.
D’une façon générale, l’identification de secteurs en défens ou à mettre en défens car un peu loin des usages, pour y créer des espaces de biodiversité – secteur refuges constitués d’habitats prioritaires - tas de bois mort, lierre grimpant, roncier, prairie en fauche annuelle, vieux arbres, arbres à fruits charnus, arbustes régionaux, mares, murets à interstices… - est à prévoir pour permettre l’accueil des espèces dans ce futur parc. La plantation massive de végétaux très diversifiés - en genres, espèces, individus issus de semis, strates - est indispensable pour diminuer de façon suffisante l’îlot de chaleur urbain du secteur et renforcer l’accueil des espèces animales et végétales.

3. La création de parcours sportifs et de rues programmées

La création d’une boucle active et sportive de 11 km permettrait de relier les parcs et équipements sportifs de ce territoire de la ceinture verte.
En partant de la porte de la Chapelle sur l’axe requalifié, ce parcours sportif rejoint la halle Pajol et le jardin d’Éole. Il emprunte alors la promenade du faisceau ferroviaire à l’étude, pour rejoindre le futur jardin Hébert, puis celui de Chapelle Charbon. Du parc de Chapelle Charbon étendu sous le pont d’Aubervilliers, une continuité piétonne est possible jusqu’au canal Saint-Denis, et de là au parc de la Villette. Il emprunte alors la forêt linéaire et son prolongement, dans la ZAC de la Gare des Mines, pour rejoindre l’Arena de la porte de la Chapelle.
Outre l’Arena et le campus Condorcet, nouveaux équipements métropolitains du quartier, cette boucle relierait trois centres sportifs - Ladoumègue, Gare des Mines, Claude Bernard - et une dizaine de parcs, jardins et squares existants et en projet. Elle s’ouvrirait aussi sur la métropole, grâce aux parcours sportifs du canal de l’Ourcq et du canal Saint-Denis, ainsi que celui de l’axe olympique de la Chapelle.
En reprenant les principes des parcours sportifs, l’identité de ces espaces publics pourrait s’appuyer sur :
• une signalétique propre ;
• un ensemble de services et de mobilier cohérent ;
• un traitement de sol sobre et dénué d’obstacles, accompagné de carrefours apaisés ;
• une offre sportive et de loisirs qualitative et cohérente : agrès, aménagements, peinture au sol ;
• des sites ponctuels dédiés à des pratiques spécifiques : danse, street ball, escalade… ;
• l’aménagement de parcours sportifs et de parcours de fraîcheur ;
• une continuité végétale multistrate, arborée, arbustive et herbacée ;
• une offre culturelle : interventions artistiques et embellissement des sous-faces des infrastructures notamment ;
• un éclairage adapté aux fonctions écologiques, d’accessibilité à tous, de convivialité et de pratiques sportives ;
• une présence régulière de lieux de rassemblement.

4. La facilitation des liens sociaux

Le sentiment d’insécurité, lié notamment à la très grande précarité, explique en partie des conflits sur l’espace public. On relève aussi un manque de connaissance des habitants quant aux équipements nouveaux proposés.

La mise en système des espaces végétalisés de PNE offrirait la possibilité de faciliter l’appropriation des espaces publics existants et en projet. Il conviendrait pour cela de mettre en place les outils de co-construction du projet avec les habitants et les acteurs sociaux présents. Trois peuvent déjà être identifiés :
• une enquête anthropologique sur les usages de l’espace public ; cette étude permettrait de comprendre les usages de l’espace public de PNE de jour comme de nuit, selon les différents publics, et de recueillir les attentes des habitants du secteur ;
• l’instauration d’ateliers de co-construction du projet avec les habitants : à l’image du parc de Chapelle Charbon, et des travaux menés sur l’espace public avec les habitants de la cité Charles Hermite, ou encore de l’exposition photographique sur le chantier de l’Arena, des expérimentations sur l’espace public et des travaux participatifs d’embellissement sont à mettre en œuvre afin de faciliter l’appropriation du secteur par ceux qui l’habitent ;
• un processus de concertation et d’animation durant toutes les étapes du projet pour informer les habitants et ajuster les projets et les sites en fonction des situations et des attentes.


 

Figure 1. Renforcer les grandes continuités métropolitaines

 
51,9 ha
d’espaces végétalisés
dont un grand parc de 27,4 ha d’un seul tenant
 
Figure 2. Développer la biodiversité  

 
Figure 3. Programmer les parcours sportifs le long des rues de la ceinture verte



Figure 4. Renforcer la solidarité entre les quartiers neufs et anciens
 

 

Typologies d’un ensemble hétérogène

 

1. Le parc de la forêt linéaire au nord du BP
a été aménagé en 2014.

2. L’espace public à l’extrémité ouest
de la promenade Evora a été aménagé suite
à l’insertion du tramway T3 en 2012.

Le système paysager de Paris Nord-Est pourrait s’étendre sur près de 52 hectares, liant aux quartiers existants de la ceinture verte une douzaine d’opérations d’aménagement engagées ou en projet. Au centre de ce système paysager, un parc d’un seul tenant de plus de 27 hectares permet de relier la porte de la Chapelle à la porte de la Villette à travers des espaces de différentes natures. Le système de Paris Nord-Est assemblerait ainsi 4 typologies spatiales :

1. Les parcs, jardins et squares

Bien que certains soient ouverts en continu, comme le jardin Evora, les parcs, jardins et squares impliquent majoritairement des horaires d’ouverture et une gestion de leurs accès. On en recense 11 existants sur ce secteur de PNE, auxquels s’ajoutent 13 autres en projet et à l’étude, dont 5 déjà engagés.

2. Les espaces publics végétalisés

Les espaces publics végétalisés comprennent tous les espaces publics piétons suffisamment végétalisés pour s’apparenter à une rue-jardin. Sur PNE, on compte ainsi le mail d’Aubervilliers, qui se présente comme une succession de squares qui seront prolongés par l’arrivée du tramway T8, la forêt linéaire, elle aussi destinée à se prolonger le long de la Gare des Mines, ou encore la future promenade du faisceau ferroviaire est. La promenade Evora à l’est du même square, le passage piéton au cœur de l’Îlot Fertile, les berges du canal Saint-Denis, la future rue des sports de la Gare des Mines ou encore les voies entièrement piétonnisées sont ici intégrés.

3. Les espaces végétalisés non accessibles

Disposés sur le domaine public ou intégrés dans les grandes parcelles de la SNCF, ces espaces publics ne sont pas destinés à accueillir du public, de par leur topographie et leur proximité aux infrastructures, ou de par la question de la maîtrise foncière. Il s’agit néanmoins d’espaces fortement végétalisés, de pleine terre, et qui jouent ou peuvent jouer un rôle important de continuité écologique. On compte ici les talus du Boulevard périphérique et son terreplein central, potentiellement certaines bretelles susceptibles d’être désactivées, et les emprises SNCF contiguës au parc Chapelle Charbon.

4. Les cœurs d’îlot

Il s’agit, dans le tissu parcellaire, des emprises faiblement végétalisées, et dont le renforcement de la part végétalisée pourrait être bénéfique au rafraîchissement urbain. Il s’agit d’une part des centres sportifs, et d’autre part des cœurs d’îlots susceptibles d’être ouverts à la population : cour d’école, jardin des universités…

À titre d’exemple, la requalification récente de la cité Michelet au sein de PNE témoigne de l’intérêt d’une ouverture des grandes emprises parcellaires et de leur végétalisation.

La réussite du système des espaces paysagers de Paris Nord-Est passera par l’articulation entre ces typologies, qui suppose un parc urbain ouvert sur la ville, traversé par des rues, sans pour autant perdre ses continuités paysagères et de cheminement.


3. Les talus du BP le long de la forêt linéaire ont été requalifiés lors de l’aménagement de la ZAC Claude Bernard en 2014.

4. Les jardins situés au pied de la cité Michelet dans les cœurs d’îlot de cet ensemble moderne ont été requalifiés en 2013.


Paris Nord-Est
: : un système de 51,9 ha d’espaces paysagers dont 27,4 ha de parc promenade

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