Le 13 mai 2019, le rapport émis par la Mission d’Information
et d’Évaluation du Conseil de Paris sur le devenir du
Périphérique a été
présenté et adopté au Conseil de Paris. Ce rapport
avait préconisé un certain nombre d’actions : notamment
de protéger les riverains
contre les pollutions, et amorcer la mutation du BP, en réduisant
le trafic de l’infrastructure et en aménageant ses abords
; de développer
de nouveaux usages, en aménageant les espaces reconquis par la
réduction du trafic. L’Atelier du Boulevard périphérique,
une instance
de dialogue partagée avec les collectivités et les parties
prenantes, a mené une réflexion qui a permis d’étendre
l'approche sur les enjeux
des évolutions à un territoire élargi à 500
mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique
: le territoire de la nouvelle ceinture verte.
État
des lieux
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État
actuel de la ceinture verte métropolitaine
Un
territoire habité
La
nouvelle ceinture verte est un territoire déjà fortement
habité, qui accueille 555 200 habitants dans la bande des
500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique,
soit 8 % des habitants de la Métropole du Grand Paris.
Plus de la moitié d’entre eux habitent à Paris
(307 200 habitants), les autres se répartissent dans les
territoires de Plaine Commune (29 100 habitants), d’Est
Ensemble (46 300 habitants), de Paris Est Marne et Bois (28 100
habitants), de Grand-Orly Seine Bièvre (31 000 habitants),
de Vallée Sud Grand-Paris (24 200 habitants), de Grand
Paris Seine Ouest (31 000 habitants), de Boucle Nord de Seine
(22 900 habitants) et de Paris Ouest La Défense (36 400
habitants).
Un habitant sur cinq des communes du périmètre réside
dans cette épaisseur de 500 mètres (21 %), une proportion
plus élevée pour certaines communes telles que Saint-Mandé
(87 % de la population), Gentilly (80 %), le Pré-Saint-
Gervais (72 %), Levallois-Perret (40 %), Vanves (38 %), Clichy-la-Garenne
(38 %) et Saint-Ouen (36 %).
Le
ruban d’1 km d'épaisseur réunissant 21 communes,
9 arrondissements parisiens, 8 EPT et 4 départements
La
nouvelle ceinture verte recoupe plusieurs quartiers de la politique
de la ville, et plusieurs périmètres de projet de
renouvellement urbain au nord, nord-est et sud-est. Constitués
d’un parc de logement social dominant, ces quartiers accueillent
des populations fragiles plus nombreuses : jeunes, familles monoparentales,
foyers à bas revenus, chômage…
La bande des 500 mètres autour du Boulevard périphérique
compte au total 98 500 ménages qui occupent un logement
social, soit 40 % des ménages qui résident dans
le périmètre, une part plus élevée
qu’en moyenne dans la Métropole du Grand Paris, et
dans les communes du périmètre (27 %). La concentration
des logements sociaux dans cette épaisseur de 500 mètres
est importante pour certaines communes, notamment pour les arrondissements
parisiens.
La nouvelle ceinture verte compte 17 % de ménages pauvres
(42 500 ménages), une proportion plus élevée
qu’en moyenne dans la Métropole du Grand Paris (15
%) et dans les communes du périmètre (16 %).
Les disparités territoriales sont particulièrement
marquées avec des niveaux de pauvreté élevés
dans l’épaisseur de 500 mètres des communes
de Saint-Denis (58 % de ménages pauvres), Aubervilliers
(41 %), Pantin (34 %), Bagnolet (28 %), Saint-Ouen (27 %) et le
XVIIIe arrondissement (26 %), à l’inverse des périmètres
de 500 mètres des communes d'Issy-les-Moulineaux (7 %),
de Montrouge (9 %) et de Charenton-le-Pont (9 %). Au nord-est,
la population jeune est également plus nombreuse, notamment
dans la bande de 500 mètres des communes d’Aubervilliers
- 33 % des habitants âgés de moins de 25 ans contre
29 % dans la Métropole du Grand Paris -, Pantin (33 %)
et Saint-Denis (32 %). À l’inverse, la proportion
d’habitants âgés de 65 ans ou plus est élevée
à l’ouest dans les périmètres de Neuilly-sur-Seine
(21 % contre 14 % en moyenne dans la Métropole du Grand
Paris) et dans le XVIe arrondissement (22 %). |
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Les
quartiers de politique de la ville (en bleu) et les NPNRU (en
rouge) de la nouvelle ceinture verte
Périmètres
de renouvellement urbain |
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Des
populations exposées à une mauvaise qualité
de l'air et du bruit
555
200 habitants exposés à des pollutions de proximité
liées au trafic routier, pouvant être deux fois supérieure
à la pollution de fond parisienne, et six fois supérieure
aux recommandations de l’OMS (10 µg/m³
en moyenne annuelle) dans la bande de 2 X 500 m autour du Boulevard
périphérique, dont :
• 307 220 Parisiens ;
• 247 980 Altoséquanais, Séquano-dionysiens
et Val-de-marnais ;
• 130 000 habitants exposés à des niveaux
de pollution au-dessus des valeurs
limites de la Directive européenne (40 µg/m³
en moyenne annuelle).
À
cela s’ajoutent 378 400 emplois salariés dans la
bande de 2 X 500 m.
144
257 habitants sont exposés, en journée, à
un environnement sonore supérieur à 53 décibels,
soit la valeur limite recommandée par l’OMS.
À
gauche : Concentrations moyennes annuelles de dioxyde d'azote
en 2020 en Île-de-France
À droite : Zoom sur la pollution de l'air sur
les portes de Bagnolet et de Montreuil en 2019
Bruits
cumulés des transports routiers, ferroviaires et aériens
sur une journée complète
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Des
changements de mobilités à venir en lien avec
l'arrivée de nouveaux transports en commun
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Les
lignes de transport en commun réalisées récemment
et en projet à l'échelle de la métropole
Sources
: SGP, Ile-de-France Mobilités, IPR, Apur |
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Horizon
de mise en service |
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L'évolution
des mobilités dans le Grand Paris
- Entre
2020 et 2024 :
- 68
gares et stations RER/métro/ tramway créées.
- Entre
2024 et 2030 :
- 101
gares et stations métro/tramway créées.
-
98 % des habitants de la MGP à moins de 2 km d'une gare.
-
Pour mémoire, 11 axes de lignes de bus express sur autoroutes
étudiés par la DiRIF et Île-de-France Mobilités
en 2015.
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Un
paysage métropolitain
Parcs,
bois, jardins, équipements sportifs…
Le
paysage de la nouvelle ceinture est celui de grandes infrastructures,
mais il est aussi bordé par des habitations, des activités
économiques, des grands équipements, et surtout
intégré dans la ceinture verte historique qui
entoure ce territoire et le jalonne de deux grands bois, de
plus de 100 équipements sportifs de plein air, de 53
parcs et jardins, et d’ores et déjà plus
de 30 hectares de parcs et jardins en projet. À partir
de 1973, le Boulevard périphérique est mis en
œuvre comme une infrastructure autoroutière qui
s’affranchit des réalités topographiques
et introduit d’importantes ruptures. Apparaissent des
tranchées, des talus, des ouvrages en sous-sol et en
sur-sol.
La nouvelle infrastructure crée un rapport spectaculaire
au paysage. Si la ceinture verte offre en plusieurs endroits
des vues sur le grand paysage métropolitain, c’est
à travers la topographie artificielle créée
par la succession et la superposition des ouvrages d’art,
ferroviaires, routiers et fluviaux. Ce sont ces ouvrages qui,
en créant des surplombs et de longs canyons, donnent
à voir la grande dimension du paysage.
Il en est ainsi du grand viaduc du Boulevard périphérique
qui franchit les ouvrages ferroviaires et hydrauliques au nord
et au nord-est de Paris, puis de l’ouvrage routier sur
remblai qui rejoint la colline de Belleville. Ils intègrent
l’ensemble de ce territoire de la couronne dans une succession
de grandes séquences paysagères scindées
par les échappées transversales des plateaux ferroviaires
et des canaux. Le Périphérique offre, depuis les
viaducs, des vues furtives très dégagées
sur les paysages de la Seine : depuis le Périphérique
intérieur, vers le XVe et le XVIe, et depuis le Périphérique
extérieur, vers Boulogne-Billancourt et Issy-les-Moulineaux.
Des vues s'offrent aussi vers le grand paysage ferroviaire,
comme sur le faisceau de la gare du Nord et la Plaine de France,
qui permettent d’apprécier cet horizon lointain,
depuis l’A1 et le Périphérique.
Certaines tours, situées à des portes d’échelle
métropolitaine, sont des repères lointains, comme
les Mercuriales à la porte de Bagnolet, la tour de Paris
Habitat porte des Poissonniers, la tour de Bois-le-Prêtre
porte Pouchet, le TGI porte de Clichy, la tour Hyatt de la porte
Maillot, les tours Duo en chantier, ainsi que les tours en projet
à Charenton-le-Pont et porte de Versailles.
Une
dynamique de projets urbains
Une
démarche engagée : quartiers politique de la ville,
opérations d'aménagement…
Tout
autour du Boulevard périphérique, du côté
de Paris ou de celui des communes riveraines, on observe une
dynamique de projets unique à l’échelle
du Grand Paris. Ces projets sont de différentes natures,
répondant à des problématiques spécifiques
à chaque territoire, et se développant dans des
calendriers divers, à court, moyen et long termes.
Les opérations d’aménagement vont transformer
le paysage de la ceinture.
21 ZAC sont en cours, et 3 autres à l’étude,
développant au total d’ici 2030, 7 millions de
m² de construction neuve.
Ces nouvelles constructions s’articulent avec de grands
programmes de renouvellement urbain. 2 NPNRU sont engagés
sur le nord-est parisien - Portes du XVIIIe et Portes du XXe
- et 1 au sud-est - Bédier-Oudiné -, 2 sur le
territoire de Plaine Commune, à Saint-Ouen - Rosiers-Debain
- et à Aubervilliers - Villette Quatre Chemins -, et
2 sur le territoire d’Est Ensemble, à Pantin -
Quatre Chemins - et au Pré-Saint-Gervais : Sept Arpents
– Stalingrad.
On dénombre également 37 opérations d’aménagement,
diffuses sur plus de neuf communes, aussi bien à Paris
qu’à Saint-Ouen, Malakoff, Ivry-sur-Seine, Saint-Mandé,
Bagnolet, et Aubervilliers. C’est environ un million de
m² qui y seront construits d’ici 2030.
À ces opérations d’aménagements qui
se développent sur le moyen terme, il faut ajouter 24
appels à projets répartis sur l’ensemble
des territoires de la nouvelle ceinture verte.
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Toutes
ces photos : ©
Apur |
Porte Pouchet au nord |
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Porte de Clichy au nord
Porte de Bagnolet au nord-est
Porte de Bercy au sud-est
Square Parodi à l'ouest |
Parc Chapelle Charbon au nord
Porte
de Montreuil à l'est
Paul Bourget au sud
Square Parodi à l'ouest
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Le Boulevard périphérique au niveau de la porte Dorée
(XIIe) © ph.guignard@air-images.net
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Chiffres
clés - Ceinture verte et Boulevard périphérique
©
Apur
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..Livre
blanc Nouvelle ceinture verte et transformations
du Boulevard périphérique
Cahier 1 : Corpus commun stratégique
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L’Apur,
Atelier parisien d’urbanisme, est une association
loi 1901 qui réunit autour de ses membres fondateurs,
la Ville de Paris et l’État, les acteurs
de la Métropole du Grand Paris.
Directrices
de la publication : Dominique ALBA, Patricia PELLOUX
Livre Blanc réalisé par : Patricia PELLOUX,
Ludovic PEPION, Jean HUET - Avec la contribution de
: Marina RIBEIRO, Yann-Fanch VAULÉON
Et la Direction de la Voirie et des Déplacements,
la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement,
la Direction de l’Urbanisme, et la Mission Métropole
de la Ville de Paris......
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Le Livre Blanc
est issu des synthèses des 5 Ateliers du
Boulevard périphérique, qui se sont
tenus en 2019-2020-2021, et qui ont rassemblé
:
-
La
Ville de Paris, les élus parisiens, les
directions de la Ville principalement concernées
(voir ci-dessus) ; l’État :
Préfecture de Région, DRIEA ;
-
Les
communes riveraines
: Malakoff, Vanves, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt,
Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret, Clichy-la-Garenne,
Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, Pantin, Le
Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Bagnolet, Montreuil,
Saint-Mandé, Charenton-le-Pont, Ivry-sur-Seine,
Gentilly,
Le Kremlin-Bicêtre, Montrouge
;
-
Les
établissements publics territoriaux riverains
: Vallée Sud - Grand Paris, Grand Paris Seine
Ouest, Paris Ouest La Défense, Boucle Nord
de Seine, Plaine Commune, Est Ensemble, Paris Est
Marne & Bois, Grand-Orly Seine Bièvre ;
-
Les
Conseils Départementaux de Seine-Saint-Denis,
du Val-de-Marne et des Hauts-de-Seine ;
-
La Métropole du Grand Paris, la Région,
Île-de-France Mobilités, Airparif, Bruitparif
ainsi que l’Apur.
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