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Exposition S'éclairer sans fin - Edi Dubien
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(2) Parcours de l’exposition
L
'artiste et son œuvre
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Une grande monographie consacrée à l’artiste français Edi Dubien. À travers plus de 200 œuvres inédites - dessins, peintures, sculptures, installations -, l’artiste explore les thèmes de l’identité, de l’enfance et des liens sensibles entre l’humain et la nature. Ses portraits poignants, ses figures androgynes - autoportraits de l'artiste - et ses animaux poétiques célèbrent la liberté d’être soi-même. Une rétrospective émouvante, en dialogue avec les collections permanentes du musée, où l’artiste nous invite à s’éclairer sans fin : un appel à ne jamais renoncer à l’espoir,
à l’entraide, à la beauté du monde… à la lumière ! Dans ses œuvres, enfants au regard mélancolique, animaux souvent fardés, et végétaux, développent des relations d’échange, de coopération, de métamorphose et, certainement, de consolation.

Parcours de l’exposition

La majorité des œuvres sont des productions inédites réalisées spécialement pour cette exposition. Elles sont réparties dans tout le musée :
salle d’exposition et parcours permanent. Plus de 200 dessins + 12 peintures + 16 installations / sculptures

 

Salle d’exposition temporaire

Un papier peint dessiné par l’artiste orne les murs de la salle d’exposition temporaire. Sur un fond végétal, un motif de crânes surmonté d’un petit point rouge - une coccinelle - se répète à l’infini. On entre ici dans le décor intime d’Edi Dubien, une invitation dans ses rêves et réflexions.
Ex-voto symbolisant à la fois protection et pouvoir, douceur et innocence, ce papier peint entremêle dans sa trame la vie et la mort, le début et la fin.

200 dessins originaux sont exposés sur ce mur. Ils sont autant de memento pour l’artiste qui témoignent de son besoin vital de lien, de réconciliation, entre l’humain et le monde sauvage. Ces dessins, aux traits fluides presque liquides, deviennent rêverie, s’évaporent dans une atmosphère onirique, frôlant le surnaturel. Pourtant c’est vers la science que se tourne cet accrochage dont la densité évoque les cabinets de curiosités des grands naturalistes, qui croquaient ces instants de nature, compilant leurs découvertes en anthologies. Des espèces familières côtoient des animaux extraordinaires, certains exotiques, lointains, ou présentant des allures facétieusement anthropomorphiques. Certains animaux d’Edi Dubien semblent si réels que des visiteurs jurent les avoir vus se promener dans les salles du musée, hors de leur feuille de papier.

Au centre de la pièce flotte une barque, symbole de préservation et de protection des espèces, mais aussi refuge face aux dangers. Si l’œuvre d’Edi Dubien prend source dans son histoire personnelle, cela ne l’empêche nullement d’être profondément ouverte sur le monde, tournée vers l’extérieur. La barque refuge nous interpelle également sur les enjeux écologiques actuels, sur notre avenir commun - interespèces - face au réchauffement climatique et à l’élévation du niveau des mers.

Sculptée par l’artiste, cette barque rassemble une quinzaine d’espèces animales différentes, symbolisant l’union et la coexistence de diverses formes de vie, et rappelant l’harmonie et le respect que doit nous inspirer la diversité du vivant. On est tous dans la même barque s’amuse l’artiste. Un jeune homme est assis à bord de la barque. Il tient dans ses mains un petit diplodocus, jouet sauvé de l’enfance. Une vague de nostalgie fait tanguer la frêle embarcation. Des larmes coulent des yeux du jeune homme et de ces larmes naissent des animaux. Recouverte d‘une résine blanche, translucide par endroits, cette installation est une apparition, celle d’un vaisseau fantôme, une barque qui nous achemine entre deux états, entre deux mondes… C’est ici que le voyage d’Edi Dubien débute pour le visiteur, invité à poursuivre son exploration dans les salles du musée.


Sans titre, 2024, 65×50 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

Salle du sanglier

Le visiteur est accueilli dans le parcours permanent par une drôle de créature : un sanglier naturalisé arborant un tutu de ballet. Perçu comme un redoutable prédateur, le sanglier, lui qui n’a pour seul ennemi naturel que le loup gris, est métamorphosé par le simple ajout d’un frêle jupon rose. Tout se renverse : la bête sauvage et brutale adopte la grâce et la fragilité de la danseuse. À la fois humoristique et absurde, cette scène propose une critique amusée des stéréotypes.

L’enfilade des salons

Le parcours des salons de peinture classique du musée est émaillé de figures de jeunes hommes sculptés. Ces portraits - autoportraits fictionnels de l’artiste - illustrent les transformations qui jalonnent le parcours d’une vie. Ils racontent aussi la rencontre libératrice et fusionnelle avec le monde sauvage.

Sans titre, 2024, 75×110 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

Salon bleu

Un renard émerge du corps de l’un de ces personnages représentant la ruse et l’instinct, il incarne l’éveil d’une partie cachée de la personnalité - notre propre animalité - et marque le passage de l’adolescence à l’âge adulte. C’est à une métamorphose que nous assistons ici.

Salon de compagnie

Au centre de la pièce, un jeune homme agenouillé tient des lapereaux dans ses mains. Figures d’innocence et de douceur, ils soulignent la bienveillance de ce personnage protecteur de la pureté. Edi Dubien capture un moment de sérénité où l’humain se connecte à la nature de façon apaisée et respectueuse. Sur une commode du XVIIIe siècle, le visiteur découvre un ours de céramique hurlant, gueule puissante et grande ouverte. La force de l’œuvre cherche à provoquer une réaction du visiteur, et l’oblige à une réponse : affronter la bête en criant plus fort qu’elle, ou faire silence et fuir en baissant la tête. On se doute que la réponse n’est pas dans cette opposition binaire, car il y a plus de nuance chez Edi Dubien et dans nos vies - comme autant de facettes à nos identités. L’artiste invite simplement à prendre langue, à dialoguer, à construire des liens avec l’animal. Et surtout à l’écouter…

à gauche : Sans titre, 2024, 29,7×21 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole
à droite : Sans titre, 2024, 42×30 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

Antichambre

Edi Dubien peint, dessine et sculpte la tendresse qui enveloppe le vivant lorsqu’il est protégé, compris et aimé. Deux baisers de céramique, l’un liant un homme et un chevreuil, l’autre unissant un homme et un renard, incarnent cette relation fusionnelle. Ces baisers protecteurs symbolisent un flux vital qui fertilise la terre, ouvrant la voie à de nouvelles relations entre les êtres vivants. Le baiser est un souffle de vie entre les deux sujets, rappelant que nous faisons partie de la même communauté vivante, vulnérable, interdépendante et en perpétuel mouvement.

à gauche : Sans titre, 2024, 42×30 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole
à droite : Sans titre, 2024, 29,7×21 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

Salle du cerf et du loup

Un dessin de très grand format réunit les deux animaux totémiques de la forêt, le cerf et le loup, traditionnellement considérés comme ennemis. S’affrontent-ils ? S’embrassent-ils ? Le trait d’Edi Dubien semble avoir apaisé les rivalités. L’harmonie est (re)trouvée. Dans cette même salle, de petites maisons de résine transparente sont disposées au travers des bois du cerf naturalisé appartenant aux collections du musée. Inspirée d’un dessin de 2020, intitulé Dans nos maisons transpercées, cette œuvre explore la tension entre la nature et l’urbanisation. Ces maisons illustrent l’impact destructeur de l’humanité sur le monde naturel. Presque surréaliste - nature et architecture s’entremêlent -, cette scène est une critique écologique de l’impact de l’urbanisation sur les habitats naturels des animaux. Toutefois, jamais de manichéisme ou de leçon de morale chez Edi Dubien, les matériaux légers et transparents des maisons suggèrent la possibilité d’une coexistence.

à gauche : Sans titre, 2024, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole
à droite : Sans titre, 2024, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

Salon des Chiens

Un dessin du chien de l’artiste capte l’intimité et le lien affectif entre l’homme et son fidèle compagnon. Entre les chiens de chasse de Louis XIV de Desportes et la chienne allaitante de Louis XV peinte par Oudry, celui d’Edi Dubien raconte l’évolution culturelle du lien unissant l’humain et le chien, l’histoire de celui qui de simple auxiliaire devient un véritable ami. En contrepoint, un baiser de céramique stylisé suggère la connexion entre homme et chien, et nous invite à dépasser la question du domestique et du sauvage. Une autre œuvre prend place dans le salon : une paire de pattes de chien en céramique glissées dans des chaussures de drag-queen à plateforme en résine. Le contraste avec les pattes animales participe à cette interrogation constante chez l’artiste, de la frontière entre nature et culture, entre sauvagerie et domestication, entre inné et acquis. Cette critique sociale, à travers l’objet de mode, offre une méditation visuelle sur l’identité et la métamorphose.

Salle des oiseaux

Edi Dubien devait apprivoiser l’emblématique ours blanc du musée. En glissant un bouquet de roses entre ses griffes, il transforme la créature sauvage en un monstre de douceur… Mais une menace subtile plane, le cœur de ces roses est fait de crânes d’or. Que cache cette offrande ?

Salle des trophées

Sur la gauche, un très grand format représente un jeune homme de dos. L’œil du visiteur convoque spontanément en référence l’emblématique Voyageur contemplant une mer de nuages (1818) de Caspar David Friedrich. Dans le même mouvement d’introspection que le personnage du tableau, le jeune homme d’Edi Dubien est lui aussi un solitaire faisant face à l’immensité de la nature. Intitulée Le Jardin suspendu, cette œuvre est une méditation sur l’infini, sur les forces qui nous dépassent. Elle répond aux couleurs du plafond peint par Bernard Lorjou, et aux trophées qui ornent la galerie. Comme les cailloux du Petit Poucet, Edi Dubien a semé tout au long du parcours de délicats trésors pour ne jamais se perdre - ou plus justement, toujours se retrouver. Il pare un couple de léopards d’Afrique de couronnes et de colliers en terre cuite. Plus loin, sur le palier du 1er étage, il maquille un chevreuil naturalisé, soulignant ses yeux d’un trait d’eyeliner de fausse fourrure. Littéralement, un regard de biche.

Edi Dubien dans son atelier, au premier plan une œuvre en cours de réalisation
présentée dans l’exposition. © Lara Al-Gubory

 


Salle de la forêt

Le parcours s’achève par la salle des portraits de famille, où un renard, un chevreuil, un écureuil, une marmotte, un blaireau, un lièvre, un sanglier et un raton-laveur se retrouvent pour former un codex de la faune sauvage, représentant les animaux de prédilection de l’artiste, les membres de sa communauté, de son clan. Si la fidélité de la représentation évoque celle des grands naturalistes, l’aspect personnel et intime de chaque animal rappelle les premiers portraits de la Renaissance, où les sujets étaient souvent représentés avec un décor ou un objet personnel illustrant leur caractère ou leur statut social. Les portraits animaliers d’Edi Dubien se nourrissent de la peinture, mais aussi de la photographie du XIXe et du début du XXe siècle. Cet art, grâce aux avancées techniques, a su capturer les traits distinctifs des sujets, et refléter leur personnalité à travers des poses de face. Aujourd’hui encore, cette tradition perdure avec nos animaux de compagnie, que nous tentons de saisir dans des moments où ils semblent prendre la pose comme de véritables membres de la famille, méritant, eux aussi, leur place sur la commode du vestibule, et surtout leur propre compte sur les réseaux sociaux !

Salle de la tique

Cette salle présente un baiser entre un jeune homme et un chevreuil, une œuvre conservée dans les collections du Musée de la Chasse et de la Nature depuis sa réouverture en 2021. Elle marque le point de rencontre entre Edi Dubien et le Musée. Inspirée par Donna Haraway, philosophe et biologiste qui engage une coexistence harmonieuse et interconnectée entre les espèces, cette scène poétique et intime invite à repenser notre relation au vivant.


Sans titre, 2024, 21×29,7 cm, Aquarelle et crayon sur papier
© Edi Dubien, adagp, Paris, 2024 Photo : © Aurélien Mole

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Toutes les œuvres : courtesy de l’artiste, et de la Galerie Alain Gutharc, à l’exception du dessin Dans nos maisons transpercées, prêté par de Philippe Gautier.
Papier peint et tissus de la salle d’exposition temporaire édités par Pierre Frey, en exclusivité pour l’exposition, d’après un dessin d’Edi Dubien..
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Exposition S'éclairer sans fin - Edi Dubien

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Le Musée de la Chasse et de la Nature consacre une grande exposition monographique à Edi Dubien. Réunissant plus de 200 dessins, ainsi que des peintures, des sculptures et des installations, œuvres pour la plupart inédites, l’exposition se déploiera dans tout le musée, dans un dialogue intime avec la collection permanente, les animaux naturalisés et le grand décor de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle qui abrite l’institution parisienne.

 

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La programmation culturelle

Née du souhait de fidéliser et de faire se croiser les publics, la programmation culturelle du Musée est protéiforme : visites, ateliers, conférences, cycle des nocturnes du mercredi soir, colloques… Le Musée mène en outre une active politique de partenariats scientifiques, à travers des commissariats d'exposition, des prêts d'œuvres, des publications et des colloques..

Informations pratiques

Jusqu'au 4 mai 2025, Musée de la Chasse et de la Nature, 62 rue des Archives, Paris (IIIe)
Horaires : Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h - Nocturnes le mercredi jusqu'à 21h30 sauf juillet et août
Fermé le lundi et les jours fériés