À travers le regard d’artistes, la Fondation Tara Océan
et le Centquatre-Paris explorent les enjeux environnementaux, sociétaux
et poétiques
liés à l’Océan, au coeur d’une exposition
où les oeuvres présentées dévoilent la richesse
et la fragilité du plus vaste écosystème sur Terre.
Cette exposition rétrospective des artistes embarqués à
bord de la goélette Tara depuis 20 ans est une occasion unique
de mettre en lumière l’Océan, sa biodiversité
encore méconnue, son rôle dans la machine climatique et les
pollutions qui l’impactent aujourd’hui, par le prisme de l’art.
Déclinée autour de quatre grandes thématiques : le
vivant, les pollutions, les paysages et le sensible, cette exposition
accorde également
une place particulière à la découverte des carnets
de voyage dans toutes leurs formes, précieux témoignages
des expéditions Tara.
Les
paysages |
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Yann
Bagot
Flots, mer Baltique #15, #16, #18
Horizon, mer Baltique #30
Encre de Chine, eau de la mer Baltique et sel
sur papier, 2023 |
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En
résidence sur la goélette au cours de l’expédition
Tara Europa, Yann Bagot réalise des séries de dessins
inspirés des paysages traversés et des recherches
scientifiques à bord. Il utilise l’encre de Chine
avec l’eau de mer, prélevée chaque jour, pour
relier chaque dessin à son lieu de création. La
série Flots et horizon, mer Baltique a été
réalisée au cours des navigations le long des côtes
suédoises, sur le pont de la goélette, face aux
flots en mouvement, au gré des lumières, des pluies
ou des variations de température. Jeux d’observation
et d’immersion, ces dessins sont des tentatives de se … |
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Sur le pont de Tara ©
Yann Bagot |
… relier aux espaces océaniques traversés,
de mieux connaître ce qui a été aperçu.
Ils explorent les réactions de l’encre de Chine,
qui au contact de l’eau de mer se multiplie en divisions
infimes, semblant révéler une vie invisible et microscopique,
contenue dans l’encre, en écho aux protocoles scientifiques
d’analyse de la composition de l’eau de mer, indices
de l’équilibre entre le microbiome et les molécules
polluantes.
Biographie
Diplômé de l’École Nationale Supérieure
des Arts Décoratifs de Paris en 2008, Yann Bagot développe
un travail de dessin autour du paysage et du rythme d’existence
des éléments naturels, en utilisant principalement
l’encre de Chine et le sel. Régulièrement
invité en résidence artistique, il travaille à
l’exterieur, où l’instabilité des éléments
l’oblige à faire corps avec le paysage. Il est sélectionné
à plusieurs reprises pour le Prix de dessin Pierre David
Weill de l’Académie des Beaux-Arts, dont il reçoit
une mention en 2023. |
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Nicolas
Floc’h
La Couleur de l’eau, La Seine : 144 tirages
pigmentaires, collage aluminium, 2024
Structures productives, récif artificiel,
Kikaijima, Japon : Photographie, 2017
Structures productives, récifs artificiels
: Sculptures en béton fibré,
2013-2014
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Vue d’exposition,
FRAC Sud, Couleur de l’Océan, de l’Île
de Riou à la Calanque de Cortiou (5 km) -5 à -30 m,
2019 ©
Laurent Lecat |
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En
2008, Nicolas Floc’h embarque sur la goélette Tara
entre Tokyo et Keelung (Tara Pacific). À bord, il accompagne
les scientifiques lors des plongées et travaille à
son inventaire sur les récifs artificiels. Il poursuit
également sa série photographique Paysages productifs,
commencée en 2015, qui regroupe un ensemble de projets
sur la représentation des paysages sous-marins, et leur
rôle en tant qu’écosystèmes productifs.
Cette résidence lui permet de traiter des concepts globaux
comme l’acidification des océans et le réchauffement
climatique. Depuis 2016, l'artiste poursuit notamment un travail
exploratoire de ... |
… La Couleur de l’Eau, des fleuves à l’Océan.
Suivre l’eau, son parcours, son cycle, sa participation
à la formation et transformation des territoires. La
couleur, les couleurs, nous raconte ces temps passés,
présents et futurs.
Biographie
Nicolas
Floc’h vit et travaille entre Paris et la Bretagne. Marin,
plongeur, il expose son travail dans des lieux comme le SMAK
à Gand, le Centre Georges Pompidou ou le Palais de Tokyo,
la triennale de Setouchi au Japon… Les installations,
photographies, films, sculptures ou encore performances de Nicolas
Floc’h questionnent une époque de transition où
les flux, la disparition et la régénération
tiennent une place essentielle. Depuis une dizaine d’années,
son travail centré sur la représentation des habitats
et du milieu sous-marin donne lieu à une production photographique
documentaire liée aux changements globaux et à
la définition de la notion de paysage sous-marin. À
partir de projets au long cours, nourris d’expériences,
de recherches scientifiques et de rencontres, naissent des œuvres
ouvertes, ancrées dans le réel, où les
processus évolutifs tiennent la première place.
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Pierre
Huyghe
A Journey That Wasn’t
Vidéo (21 min 43), 2005
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Pierre
Huyghe entreprend une expédition à bord de la
goélette Tara en Antarctique, où la fonte de la
banquise a laissé apparaître de nouvelles îles,
et fait accélérer la mutation de la faune. Une
fois débarqué, il convertit la forme de l’île
en amplitudes sonores et lumineuses, qui donneront ensuite naissance
à une partition. Les pulsations analogues à sa
topographie créent un langage émis aux abords
d’une colonie de pingouins, parmi laquelle vit un albinos.
À ce fascinant voyage … dans l’immensité
du cercle polaire succède un événement
qui……
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©
A Journey That Wasn’t (2005), a film by Pierre Huyghe |
… se déroule sur la patinoire de Central Park (New
York) : un orchestre symphonique y interprète la composition
musicale. Film documentaire de science-fiction, A Journey That
Wasn’t plonge le spectateur dans une odyssée aussi
bien visuelle que sonore.
Biographie
Né à Paris en 1962, Pierre Huyghe étudie
à l’École Nationale Supérieure des
Arts Décoratifs de 1982 à 1985. Son travail a été
exposé dans de nombreux musées, et à l’occasion
d’événements internationaux comme la Biennale
de Venise et la Documenta de Kassel. Depuis le début des
années 1990, l’artiste réinvente les moyens
de création et interroge les liens multiples entre œuvre,
spectateur et réalité. Par-delà leur grand
éclectisme formel - vidéos, performances, objets
ou photographies -, les œuvres de Pierre Huyghe partagent
de mêmes questionnements. La relation au temps et à
la mémoire collective sont parfois explorées au
travers d’expositions, véritables modes d’expression,
qui dévoilent les dessous de la création. Les œuvres
de l’artiste sont conçues comme des initiateurs
d’événements : il s’agit d’exposer
quelqu’un à quelque chose, plutôt que quelque
chose à quelqu’un. |
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Maki Ohkojima
Titre en cours
Fresque, création in situ, 2024
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L’oeil
de la baleine ©
Maki Ohkojima, 2018-2019
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Selon
Maki Ohkojima, dessiner l’océan, c’est dessiner
la vie. Elle embarque à bord de la goélette scientifique
Tara lors de son passage dans les eaux nippones durant l’expédition
Tara Pacific 2014-2016. L’oeuvre de Maki Ohkojima est centrée
sur le cycle de vie et l’interconnexion entre les humains,
l’environnement, les animaux et l’énergie spirituelle
– tout ce qui nous relie d’un point de vue physique
et énergétique. Cette artiste engage son public
à travers la peinture, des fresques murales et des vidéos,
illustrant sa vision de la nature … |
… et du monde au travers de son propre monde intérieur.
Pour La Grande expédition, elle crée in situ une
œuvre
sous la halle du CENTQUATRE-PARIS. n jouant sur un contraste entre
la beauté artificielle et la réalité repoussante,
Manon Lanjouère cherche à éveiller la conscience
du spectateur face à la menace écologique.
Biographie
Née en 1987, Maki Ohkojima a grandi à Higashikurume
(Tokyo) au Japon. Elle a obtenu une maîtrise au Département
de peinture de l’université des arts et du design
de Joshibi en 2011, et a exposé au Japon, en Chine, en
Pologne, au Mexique et en Inde. Elle débute sa carrière
comme décoratrice murale pour les particuliers. Mais avec
le temps, son art s’est transformé en ce qu’elle
nomme la peinture murale au-delà du cadre. En
étendant sa toile sur le mur, elle crée une histoire
qui imprègne l’espace d’une habitation ou d’un
lieu. Ses fresques comportent souvent des images relatives à
la terre et aux animaux. |
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Emmanuel Régent
Îles (Tara Grèce) #1, #2, #3
Pendant qu’il fait encore jour (Tara Beirut, le carrefour
des hôtels) - Pendant qu’il fait encore jour (Tara
Beirut 1, Tara Beirut 2)
Encre de Chine au feutre sur papier, 76x56cm, 2014
Tara : Encre de Chine au feutre sur
papier, 110x130cm, 2015
Les zones de l’oubli (mer) : Encre
de Chine au feutre sur papier, 110x130cm, 2018
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Emmanuel Régent réalise ses dessins au feutre
à l’encre noire. À la fois figuratifs, minimalistes
et volontairement lacunaires, ils évoquent l’éloge
de la lenteur, tout en questionnant l’influence des nouvelles
technologies dans la pratique classique du dessin contemporain.
Pour son séjour sur Tara, Emmanuel Régent s’est
concentré sur la représentation d’îles
en Grèce, ainsi que de certains sites d’architecture
historique et contemporaine en ruine à Beyrouth. Explorer
un lieu par voie maritime est pour lui une approche très
différente de ce que l’on peut découvrir
par les voies terriennes et aériennes. En évoluant
en mer, à la surface de l’Océan, Emmanuel
Régent
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Îles 3 (Tara, Grèce), 2024, 76x56cm encre de Chine
au feutre sur papier ©
Emmanuel Régent
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a eu la sensation d’être un peu au bord du monde,
pas vraiment dedans et pas vraiment dehors. Après son
temps de résidence, il a poursuivi les dessins et le
voyage à l’atelier, là où les souvenirs
se transforment entre l’imaginaire et la nostalgie.
Biographie
Artiste pluridisciplinaire, Emmanuel Régent pratique
le dessin, la peinture et la sculpture. Son œuvre développe
une réflexion sur le temps et la chronophagie contemporaine,
en faisant de la lenteur un instrument de résistance
au flux d’images instantanées qui caractérise
notre époque. Diplômé des Beaux-Arts de
Paris en 2001, il est lauréat 2009 du Prix Découverte
des Amis du Palais de Tokyo, où sera présentée
son exposition personnelle en 2010. En 2012, le musée
d’art contemporain de Nice lui consacre une exposition
individuelle. En 2015, il est lauréat de la commande
publique pour le Mémorial du camp de Rivesaltes, puis
en 2018 il bénéficie d’une résidence
de la Fondation Hermès à la cristallerie Saint-Louis.
La même année, le consulat de France à New-York
expose son dessin Palmyre durant un an. Son travail est régulièrement
présenté au sein de galeries et institutions.
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Carly
Steinbrunn
Liquid Nitrogen - Jellyfish : Épreuves gélatino-argentique
sur papier baryté Ilford, 2014
Mica specimens : Tirage argentique
N&B sur papier baryté Ilford, 2017
Pendants - Great Barrier Reef : Tirages
argentiques N&B sur papier baryté Ilford, 2018
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Great Barrier Reef 2018 ©
Carly Steinbrunn |
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À
bord de Tara, Carly Steinbrunn navigue de Cala Gonone, en Italie,
à Athènes, et découvre le monde de la navigation
et des expéditions. Son projet, composé de plusieurs
parties, prend la forme d’un livre et d’une installation
de tirages photographiques. Chaque partie présente une
typologie ou une étude de phénomènes physiques
et de paysages, ainsi que diverses espèces marines. Son
travail reconstitue de façon imaginaire le voyage de l’astronome
français Jules Janssen, |
parti en 1874 au Japon, pour obtenir le meilleur point de visée
afin de photographier le passage de la planète Vénus
devant le Soleil.
Biographie
Carly Steinbrunn est une artiste française, qui vit et
travaille à Londres. Après des études à
l’École nationale supérieure de la photographie
d’Arles, elle assiste l’artiste Éric Baudelaire.
En 2010, elle crée Le Garage, une structure qui réunit
des artistes et commissaires d’exposition s’impliquant
dans les champs du livre d’artiste et de la photographie
contemporaine. En puisant dans l’histoire de la photographie
moderne et contemporaine ainsi que dans les domaines des sciences
humaines et naturelles, en mélangeant des images archétypales
de natures et de provenances différentes, son œuvre
interroge la cohérence du réel et la validité
de ses représentations.
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Le
sensible |
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Antoine Bertin
Conversation Métabolite : Installation pour
haut parleur ultra-directionnel, flaque de verre et métabolites
sonifiés, 2022
Phytoplanktonic Conversations : Écoute
méditative de composition musicale
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À bord de Tara, Antoine Bertin utilise les données
collectées pendant la Mission Microbiomes comme matière
première pour la composition de méditations sonores
sur les micro-organismes marins. Ce processus de traduction
d’informations numériques en son s’appelle
la sonification. Elle lui permet de révéler à
nos oreilles les variations, les rythmes et les conversations
du phytoplancton. En croisant ainsi recherche scientifique,
coding créatif et composition musicale, l’objectif
d’Antoine Bertin est de créer une série
d’œuvres
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Conservation
Métabolite ©
Antoine Bertin |
explorant l’intelligence du bloom de phytoplancton.
Biographie
Antoine Bertin est diplômé de l’ENS Louis
Lumière et du London College of Communication. Son travail
recoupe science et immersion sensorielle, field recording -
prise de son en extérieur - et narration sonore, données
et composition musicale. Il écoute les frottements, les
hiatus et les curiosités du monde : ses créations
prennent la forme d’expériences d’écoutes,
de sculptures sonores et de méditations audio sur le
sujet du monde vivant. Son travail a notamment été
présenté à la Tate Britain, au Palais de
Tokyo, à la Serpentine Gallery, ou encore dans des festivals.
Depuis 2015, il produit une émission trimestrielle intitulée
The edge of the forest pour la radio web NTS, où il donne
à écouter le son d’un monde invisible. Il
fonde en 2018, à Paris, Sound Anything, un studio de
création d’expériences d’écoute.
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Elsa Guillaume
Fins & Slices, installation : Céramique,
néoprène, rivets, 2016-2022
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Amphibie, Duo show Elsa Guillaume x Hortense Le Calvez, Galerie
©
Catherine Bastide, Marseille, 2018 |
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Elsa Guillaume aime aller au contact du réel : elle utilise
régulièrement l’objet du carnet de voyage
pour capter paysages, rencontres et anecdotes. Cette pratique
quotidienne, adaptable à tout terrain lui permet de s’imprégner
de son environnement, de se faire éponge. Ces
récoltes dessinées sont fondamentales dans sa
pratique d’atelier. L’installation Fins & Slices
se compose de palmesnageoires, de sacs à dos-branchies,
ou encore de lunettes yeux de poissons, invitant le visiteur
à la métamorphose pour enfin accéder librement
à l’espace marin… Mais ces accessoires poétiques
sont aussi abats, le restant d’une pêche peu miraculeuse
: on y voit ailerons et chair morcelée, la découpe
est précise.
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C’est
le glissement de l’émerveillement vers la réalité.
Biographie
Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2013 et plongeuse
depuis 2010, Elsa Guillaume mêle sa passion pour la mer,
le dessin et la céramique dans ses créations.
Avec un regard scientifique et une attention particulière
portée aux questions environnementales, elle explore
les univers maritimes par le biais de diverses formes artistiques,
allant du dessin à la sculpture, en passant par l’installation
et la vidéo. Elle établit sa pratique artistique
en alliant voyages de recherche, au cours desquels elle ausculte,
par le dessin et la photographie, les fonds marins et activités
humaines en mer, et travail dans son atelier, où elle
modèle la terre. Elle a ainsi participé à
différentes expéditions scientifiques en mer,
à bord de la goélette Tara, dans la station biologique
de Roscoff, le long de la côte norvégienne, ou
dernièrement à bord de la goélette Persévérance,
navire ravitailleur du Polar Pod, le navire océanographique
de Jean-Louis Étienne. Depuis 2019, Elsa Guillaume a
établi son atelier à Bruxelles, où elle
réalise ses œuvres dessinées, sculptées
et installatives. Régulièrement exposées
en France et à l’international lors d’expositions
collectives et personnelles, certaines ont été
récompensées, notamment par le prix COAL pour
l’art et l’environnement.
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Malik
Nejmi
Une Odyssée : Vidéo (17 min 12), 2015 |
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À
bord de la goélette Tara pour une traversée du Détroit
de Gibraltar (Tara Méditerranée), Malik Nejmi filme
tout simplement la mer. Mais ensuite, dans l’intimité
à bord, l’artiste cherche à se faire raconter
les rêves et l’aspect merveilleux du voyage en mer.
Dans sa cabine, il installe un petit studio avec un fond noir,
et demande aux Taranautes de fermer les yeux pendant une minute
pour laisser émerger des images mentales. Il tourne des
vidéos muettes qu’il associera à des images
de la mer, en fonction des ressentis de chacun. Il intègre
également des sons capturés à bord. L’installation
vidéo … |
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Une Odyssée (17 ’ – 2015) ©
Malik Nejmi |
… triptyque Une Odyssée fonctionne au rythme de
la musique de Laurent Durupt - piano, percussions -, le poème
écrit et lu par Touda Bouanani, et la performance des
artistes invités.
Biographie
Né d’un père marocain et d’une mère
française, Malik Nejmi est autodidacte. Après
un premier reportage photographique au Bénin en 1999,
il découvre et forge ce qui deviendra, au sein d’une
extrême variété de formes et de techniques,
l’axe de son travail. Celui-ci se compose de deux parties
: l’une engagée, prend la forme de petits récits
photographiques où l’investigation documentaire
et les questions anthropologiques - en Afrique principalement
- lui permettent d’élargir le creuset artistique
et la reconquête d’un territoire lié à
l’enfance et au rituel. L’autre, plus vaste, s’attache
à renouer avec le Maroc, pays que son père a quitté
pour rejoindre la France. Exposées dans le monde entier,
des Rencontres d’Arles au Phnom Penh Photo Festival, ses
œuvres ont intégré les collections de la
BnF, de la fondation HSBC, du CNAP, ou encore de l’Agence
Française de Développement.
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Renata
Padovan
Série Orbital (la mémoire des vagues) : Tirage
d’art sur papier coton, 2024
Série Deriva (chroniques spatio-temporelles)
: Tirage d’art sur papier coton, 2024 - Gravure sur verre |
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Orbital series, #004 ©
Renata Padovan |
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À
bord de Tara, Renata Padovan a développé plusieurs
séries d’œuvres motivées par un sentiment
de suspension. En pleine mer, elle s’est sentie comme au
milieu d’une forêt, ressentant une forte connexion
avec l’imprévisible. Les aléas du vent, de
la houle, pouvaient déclencher des altérations inattendues
sur son corps et son environnement. Cette sensation, ce mouvement
perpétuel l’a convaincue qu’elle faisait elle-même
partie de cet environnement, de la nature. Anticipant le tangage
du bateau, elle a amené à bord un pendule, fixé
à un trépied, avec à l’intérieur
un stylo à encre. Au fil des vagues, les mouvements … |
… s’inscrivaient sur le papier calque. Parfois des
répétitions rythmiques qui finissaient par déchirer
les fibres, parfois des changements de direction abrupts. Cette
énergie des vagues traduite en dessins est à l’origine
de la série Orbital. Une autre série, Deriva, est
née de l’observation des tracés GPS alors
que Tara dérivait pour collecter l’eau. Dans cette
série, la surface de la mer et les tracés GPS sont
reconnectés, à travers la photographie et les verres
gravés.
Biographie
Renata Padovan est une artiste brésilienne qui vit
et travaille à São Paulo. Elle se forme au Chelsea
College of Art de Londres. Ses travaux s’inspirent des recherches
sur la dégradation de l’environnement et de ses effets
socioculturels. Depuis 2012, elle voyage régulièrement
en Amazonie pour apprendre des populations locales et mener des
recherches sur l’occupation des terres, la déforestation
et l’épuisement des rivières locales. Elle
utilise une variété de techniques et choisit ses
supports en fonction du concept de chaque projet. Son travail
a été exposé au Brésil et dans diverses
institutions, galeries et festivals à travers le monde.
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Noémie
Sauve |
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Dans
le cadre de l’expédition Tara Pacific dédiée
à l’étude des récifs coralliens, Noémie
Sauve s’est trouvée confrontée aux hypothèses
sur le déclin des coraux, et aux tentatives d’ingénierie
écologique pour les sauver. Au cours des huit semaines
en mer, ses échanges avec les scientifiques l’ont
amenée à formuler des énigmes sur la vie,
la fragilité, mais aussi la résilience des récifs
coralliens, qui ont guidé sa recherche plastique en atelier.
Inspirée par la manière dont les coraux fabriquent
leurs exosquelettes, l’artiste a réalisé une
série de dessins - qu’elle nomme dessins en exosquelettes
- en adaptant la technique de la galvanoplastie pour réaliser
des précipités de cuivre par … |
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Eau paralysée par le venin des cnidocytes, 2018 ©
Noémie Sauve |
… électrolyse, traçant strictement des formes
organiques sur le papier. Ce langage plastique puise dans le fantasme
de voir l’invisible pour restituer l’émerveillement
d’une rencontre avec l’altérité radicale
des coraux. Les œuvres issues de cette enquête reposent
sur une expérience fondatrice vécue en plongée
sur le récif corallien de Heron Island (Australie) : celle
de faire partie d’un milieu vivant, foisonnant et autonome.
Biographie
Noémie Sauve vit et travaille à Paris. Elle est
artiste et professeure à l’école supérieure
d’art et de design TALM Le Mans et aux Ateliers Paul Flury
à Montreuil. Sa pratique artistique explore diverses formes
plastiques - sculpture, dessins, peinture -, et son travail figuratif,
où territoires et formes animales sont des motifs récurrents,
est centré sur les enjeux de liberté, de pouvoir
et de domination. Toujours située sur des terrains d’enquête,
elle mène des collaborations fréquentes avec des
scientifiques. Dans ses œuvres - qui jouent sur des effets
hypnotiques et de fascination liés aux fantasmes que nous
projetons sur le monde naturel - elle explore des manières
renouvelées de restituer et traduire les enjeux politiques
de nos relations aux autres vivants. |
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Lara
Tabet
Série Regnum Marine : atlas des espèces marines
invisibles : Tirages sur papier salé |
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Regnum
Marine est un répertoire d’images collectées
sur de nombreux sites à travers l’Atlantique au
cours de la Mission Microbiomes, de Pointe-à-Pitre jusqu’au
Sénégal. Basés sur les nombreuses données
accumulées par le FlowCam, les visuels sont imprimés
au papier salé pour créer des cartographies d’espèces
planctoniques qui explorent l’eau en tant que matériau,
métaphore et archive qui modifie continuellement ce qu’elle
contient à travers les forces physico-chimiques qui l’habitent.
Regnum
Marine, Sample 79 - épreuve sur papier salé ©
Lara Tabet
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Biographie
Lara Tabet est médecin biologiste et artiste plasticienne.
Son travail, à la croisée de la photographie, de
la biologie et de l’environnement, est fondé sur
la recherche et l’expérimentation. Ses travaux récents
mêlent la recherche scientifique avec la fiction et l’autobiographie
en relation avec l’eau, la toxicité et les intrications
multiscalaires entre les échanges microscopiques et les
flux globaux. Elle s’intéresse particulièrement
à l’interaction entre la matière photographique
et l’élément biologique, tout en questionnant
les frontières poreuses entre la grammaire numérique
et son contrepoint argentique. En mettant en œuvre des techniques
photographiques anciennes ainsi que les nouvelles technologies
de l’image et de la biologie synthétique, Lara Tabet
aborde la question de la classification du vivant et la tension
entre le bio-politique et le bio-poétique. |
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La
Fondation Tara Océan
La
Fondation Tara Océan est la première fondation reconnue
d’utilité publique consacrée à l’Océan
en France. Depuis 21 ans, elle mène une révolution
pour préserver le vivant, convaincue que l’Océan
est essentiel à l’équilibre de notre planète.
Explorer l’Océan et partager les découvertes
scientifiques pour susciter une prise de conscience collective
est au cœur de la mission de la fondation.
La fondation mène des expéditions scientifiques,
en partenariat avec des laboratoires de recherche d’excellence,
pour étudier la biodiversité marine ainsi qu’observer
et anticiper les impacts du changement climatique et des pollutions.
Elle sensibilise les citoyens, des jeunes générations
aux décideurs politiques. Grâce à son statut
d’Observateur Spécial à l’ONU, la fondation
participe activement à la gouvernance internationale de
l’Océan.
La Fondation Tara Océan c’est aussi un lieu de résidence
artistique et d’aventures en mer. À bord de la goélette
Tara, des artistes observent et réécrivent, selon
leur sensibilité et leur imagination, la richesse de l’Océan,
source inépuisable d’inspiration. Ce sont 700 scientifiques
du monde entier, 100 marins, 50 artistes et 30 correspondants
de bord qui ont parcouru l’Océan à bord du
laboratoire flottant. |
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©
Quentin Chevrier
|
©
Quentin Chevrier
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.....
.Exposition
La Grande expédition
Tara, l’art et la science pour révéler
l’Océan
..............
La
Grande expédition invite au voyage et
à la prise de conscience, en mettant en avant
les créations - peintures, sculptures, photographies,
installations audiovisuelles et sonores… - réalisées
dans le cadre de ces résidences. En contrepoint
de ces propositions artistiques, des éléments
d’éclairage scientifique viennent prolonger
la perception des œuvres, faisant dialoguer la
rigueur scientifique de ces expéditions marines
à l’imaginaire des artistes.
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Informations
pratiques
Exposition ouverte jusqu'au dimanche 2 mars 2025, du
mercredi au dimanche de 14h à 19h
Ouvertures exceptionnelles : les mardis des vacances
scolaires - Fermetures exceptionnelles : le 25-12-24
et le 01-01-25
Tarifs : de 3€ à 8€ - Centquatre-Paris
5 rue Curial - Paris (XIXe)
104.fr
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