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Exposition La Grande expédition..
Tara, l’art et la science pour révéler l’Océan
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(1) Présentation
Le vivant - Les pollutions

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À travers le regard d’artistes, la Fondation Tara Océan et le Centquatre-Paris explorent les enjeux environnementaux, sociétaux et poétiques
liés à l’Océan, au coeur d’une exposition où les oeuvres présentées dévoilent la richesse et la fragilité du plus vaste écosystème sur Terre.
Cette exposition rétrospective des artistes embarqués à bord de la goélette Tara depuis 20 ans est une occasion unique de mettre en lumière l’Océan, sa biodiversité encore méconnue, son rôle dans la machine climatique et les pollutions qui l’impactent aujourd’hui, par le prisme de l’art. Déclinée autour de quatre grandes thématiques : le vivant, les pollutions, les paysages et le sensible, cette exposition accorde également
une place particulière à la découverte des
carnets de voyage dans toutes leurs formes, précieux témoignages des expéditions Tara.

Présentation  

La Grande expédition invite au voyage et à la prise de conscience en mettant en avant les créations – peintures, sculptures, photographies, installations audiovisuelles et sonores... – réalisées dans le cadre de ces résidences.
En contrepoint de ces propositions artistiques, des éléments d’éclairage scientifique viennent prolonger la perception des oeuvres, faisant dialoguer la rigueur scientifique de ces expéditions marines à l’imaginaire des artistes.
Après Énergies Désespoirs en 2021, Graines en 2022 ou encore Tracé Bleu en 2024, le CENTQUATRE poursuit avec La Grande expédition sa réflexion autour du défi climatique et son exploration de notre rapport au vivant.

Artistes invités

Manon Lanjouère - Les particules - Paysages sensibles #2 @ ADAGP

 
François Aurat
Yann Bagot
Antoine Bertin
Samuel Bollendorff
Christian Cailleaux
Lorraine Féline
Benjamin Flao
Nicolas Floc’h
Cécile Fouillade - Siqou
Ellie Ga
Giulia Grossmann
Elsa Guillaume
Mara G. Haseltine
Rémi Hamoir
Pierre Huyghe
Katia Kameli
Irene Kopelman
Manon Lanjouère
Francis Latreille
Yoann Lelong
Ariane Michel
Leslie Moquin
Aurore de la Morinerie
Wilfried N’Sondé
Malik Nejmi
Claire Nicolet
Maki Ohkojima
François Olislæger
Arianna Pace
Renata Padovan
Lola Reboud
Emmanuel Régent
Christian Revest
Sebastião Salgado
Christian Sardet
et les Macronautes
Noémie Sauve
Robertina Šebjanic
Carly Steinbrunn
Lara Tabet
Xavier Veilhan
Laure Winants
 

Le vivant

 
Cécile Fouillade - Siqou
Un monde sculptural et translucide
Sculptures en porcelaine, 2024
Manon Lanjouère
Les Particules

Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt, 2022-2023,
Installation immersive, photos et sculptures
 

Après avoir observé la faune et la flore des terres polaires, à la surface des eaux libres et gelées, Cécile Fouillade s’est intéressée à la vie de dessous, notamment à la biodiversité et au microbiome marin. Ses sculptures en porcelaine, inspirées des espèces observées lors de sa résidence sur la goélette Tara, mettent en lumière les formes, textures, couleurs et translucidité de ces êtres marins qui ne sont alors plus seulement visibles par l’image, mais aussi par le volume et le toucher.

Biographie

Manon Lanjouère révèle, avec Les Particules, le drame de l’impureté des océans dont les eaux, autrefois pures, se transforment progressivement en réceptacles des pollutions humaines. La vie sous-marine, étouffée par le plastique, et le microbiome océanique, désormais menacé, actent la fin d’un monde aujourd’hui disparu. L’océan, berceau de la vie et essentiel pour la captation du carbone et la production d’oxygène, devient peu à peu le tombeau de l’humanité. Les Particules révèlent la destruction causée par l’homme, en faisant des matériaux plastiques une nouvelle forme représentative des microbiomes.

Les Particules, Emiliania huxleyi, 20 x 20 cm, cyanotype sur verre et émulsion vinylique fluorescente © Manon Lanjouère, ADAGP Paris 2023

Passionnée par les territoires du Grand Nord, Cécile Fouillade, de son nom d’artiste Siqou, tente de recréer un univers de porcelaine froid, délicat et puissant. Elle cherche à retrouver toutes les aspérités de cette matière dans les différentes textures qu’offrent les paysages qu’elle observe lors de ses résidences artistiques, comme ceux du Groenland, de la Norvège et de l’Islande, toujours à bord de bateaux. Céramiste travaillant à Paris, elle a récemment gagné le prix de la Jeune Création Métiers d’Art.

En jouant sur un contraste entre la beauté artificielle et la réalité repoussante, Manon Lanjouère cherche à éveiller la conscience du spectateur face à la menace écologique.

Biographie
Manon Lanjouère vit et travaille à Paris. Après des études en Histoire de l’Art, elle se consacre pleinement à la photographie et intègre l’école des Gobelins dont elle sort diplômée en 2017.
Son approche de la photographie tend à évoluer vers une œuvre multiple, mélangeant sons, photographies, installations, sculptures, et s’attache à dépeindre des mondes fictifs. Le scientifique et le poétique sont les deux moteurs de sa recherche artistique. Dans les différents sujets qu’elle aborde, la tentative de comprendre l’interaction entre le paysage et l’humain reste central. Son travail a fait l’objet d’expositions en France et à l’étranger, notamment à la Maison Européenne de la Photographie, au Benaki Museum (Athènes), à la galerie Hosoo pour Kyotographie (Kyoto), au festival de La Gacilly, à la Fondazione Palazzo da Mosto pour Fotografia Europea (Italie)… Ses œuvres ont intégré des collections privées ou des institutions telles que le Musée de l’Élysée à Lausanne, le Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône, ou encore le Centre National des Arts Plastiques.

Chistian Sardet et les Macronautes
Le ballet du plancton
- Vidéo (5 min), 2020
Portraits plancton - Photographies, 2009-2015

Biologiste, Christian Sardet est passionné par l’imagerie scientifique et artistique des cellules et des organismes. Cofondateur et coordinateur scientifique de l’expédition Tara Oceans consacrée à l’étude globale du plancton, Christian Sardet a initié le projet Chroniques du Plancton qui dévoile la beauté et la diversité du plancton.

Diatomée, Chroniques du Plancton
© Christian Sardet et les Macronautes
- Fondation Tara Océan

Aurore de la Morinerie
Méduse - Salpe - Plancton - Cellules
Héliogravures au grain sur cuivre, 2023
Biographie
Directeur de recherche émérite au CNRS, Christian Sardet s’est principalement intéressé à la fécondation et au développement des embryons. Auteur de plusieurs livres et films primés sur les cellules et le plancton, il a reçu plusieurs prix de l’Académie des Sciences et de l’EMBO - European Organization of Molecular Biology - pour la communication dans les sciences de la vie. Christian Sardet expose ses œuvres depuis une dizaine d’années en collaboration avec les Macronautes, un collectif d’artistes multimédia.

À bord de Tara en 2011 entre les Galápagos et l’Équateur (Tara Oceans), Aurore de la Morinerie oriente sa recherche artistique vers l’abstraction que permettent les formes infinies des profondeurs. Durant sa traversée, elle ne verra qu’une infime partie de la surface des abysses qui, pour autant, offre une opportunité formelle et créative, d’autant plus incroyable qu’elle était insoupçonnée. La découverte de ces existences jusqu’alors inconnues ne put s’effectuer sans les scientifiques et l’équipage présents sur le navire, qui livrèrent à son regard d’artiste une fraction de l’infinité de formes que la vie peut revêtir.


Cellules, 2023 - Héliogravure au grain sur cuivre - 72 x 53 cm © Aurore de la Morinerie
Wilfried N’Sondé
Héliosphéra, fille des abysses

Citations issues du roman, 2022
 

En vue de réaliser son projet d’écriture, Wilfried N’Sondé a passé cinq semaines de résidence sur la goélette Tara (Mission Microbiomes). Cette immersion intense, puisque contrainte par le confinement imposé par la pandémie de Covid 19, fut un vrai défi humain. Sa proximité avec les scientifiques lui a notamment permis de collecter grand nombre de connaissances sur le plancton et l’Océan.

Biographie
Né en 1968 à Brazzaville en République du Congo, Wilfried N’Sondé a grandi en Île-de-France. Il a ensuite passé 25 années à Berlin, durant lesquelles il a été travailleur social puis musicien. Il publie son premier roman Le Cœur des enfants léopards en 2007, récompensé du prix des cinq continents de la francophonie, et du prix Senghor de la création littéraire. Sa transition vers la littérature s’est confirmée avec la publication de cinq autres romans chez Actes Sud avec, notamment, Un océan, deux mers, trois continents (2018), qui a reçu une dizaine de prix littéraires. Wilfried N’Sondé a aussi écrit Orage sur le Tanganyika, aux éditions Didier, ainsi que d’autres ouvrages destinés à la jeunesse.

 
Biographie
Aurore de la Morinerie est une artiste française qui vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré, sa formation originellement tournée vers la mode la conduit à dessiner pour les maisons de luxe, la presse, l’édition et la communication. Dans un foisonnement d’expérimentations avec les techniques - dessin au pinceau, monotype, photographie - elle utilise les matières, outils, supports, superpositions et couleurs, à l’image de la richesse et la diversité de la faune et la flore.
 
Les pollutions  
Samuel Bollendorff
Série Les Larmes de Sirènes

Installation photographique
, 2024
Robertina Šebjanic
Echoes of the Abyss - Toxic Legacies Of Oceanic Ecologies

Installation multimédia, 2024
 
Traversant à bord de Tara le continent de plastique situé dans l’océan Pacifique Nord entre Hawaï et l’Oregon, Samuel Bollendorff a en 2018 l’idée d’une nouvelle série photographique qu’il intitule Les Larmes de Sirènes. En 2019, il rejoint la mission Tara Microplastique en charge de récolter 2 700 échantillons sur près de 45 sites de prélèvement situés entre terre et mer. Il propose ici un dialogue entre la beauté des paysages maritimes et la triste réalité des échantillons prélevés sur les lieux. Chaque année, on estime que 11 millions de tonnes de plastique sont rejetées dans l’Océan, l’Europe étant le deuxième pollueur de la planète.

Les Larmes de Sirènes, Mer Méditerranée
© Samuel Bollendorff

Robertina Šebjanic profite de sa résidence à bord de Tara (Tara Europa) pour explorer la problématique des armes jetées et abandonnées au fond de l’Océan. Un sujet souvent négligé mais crucial, en raison de la pollution toxique générée par la présence de ces objets de guerre dans les eaux océaniques. Elle examine notamment comment les particules des munitions en décomposition affectent la structure chimique de l’eau et impactent la vie marine.

Echoes of the Abyss l. © Robertina Šebjanic

 
Biographie
Robertina Šebjanic est une artiste-chercheuse dont le travail explore les réalités biologiques, chimiques, (géo)politiques et culturelles des environnements aquatiques et les impacts de l’humain sur les autres organismes qui y vivent. Ses projets sont un appel au développement de nouvelles stratégies collectives basées sur l’empathie pour une meilleure reconnaissance des entités non-humaines. Dans son analyse de l’anthropocène et de son champ théorique, l’artiste emploie les termes aquatocène et aquaformage pour décrire les impacts humains sur l’environnement marin. Ses travaux ont reçu plusieurs distinctions : le prix Ars Electronica, le Starts Prize, Falling Walls, RE: Humanism.
 
Biographie
Samuel Bollendorff est photographe et réalisateur. Il explore toutes les formes d’écritures audiovisuelles. Son travail photographique, ses films et ses installations alimentent son questionnement sur l’image comme outil de réflexion politique et environnementale.
Parmi ses réalisations, Voyage au bout du charbon (Prix SCAM 2009), À l’abri de rien (Prix Europa 2011), Le Grand Incendie (Visa d’or du documentaire interactif), La Parade (Étoile de la SCAM 2018) ou encore La nuit tombe sur l’Europe.
 
Laure Winants
Synesthésie Océanique

Empreinte du temps et du continuum par le prisme de la lumière, 2024

Laure Winants imprime le temps et capte l’impact du continuum par le prisme de la lumière. Elle capture l’impact des polluants sur le littoral, les phénomènes lumineux sous-marins, grâce à des techniques expérimentales développées à bord de la goélette. À travers son concept de synesthésie abyssale, elle crée des empreintes des fonds marins et des compositions sonores qui résultent de la sonification des données récoltées par l’expédition Tara Europa (2024). Ces œuvres, qu’elle qualifie de fossiles du futur, sont réalisées à l’aide d’instruments scientifiques étudiant la lumière, l’optique et la bioacoustique.
Sa pratique artistique met en lumière les interactions entre les polluants - comme les pesticides et les antibiotiques - et les écosystèmes marins, en révélant l’invisible. En combinant les éléments fondamentaux de la chimie, de la physique et de la photographie, elle expose l’altération des propriétés du papier photosensible en contact avec les échantillons marins, offrant ainsi une réflexion visuelle et sonore sur les enjeux de la pollution marine et l’équilibre fragile de l’Océan.

Biographie
Laure Winants est une artiste-chercheuse basée entre Paris et Bruxelles. Elle collabore avec des groupes de recherches transdisciplinaires, notamment avec le CNRS/CNES, sur la pollution atmosphérique dans les Pyrénées via le projet Albedo 2021, le laboratoire de volcanologie en Islande sur le monitoring des phénomènes naturels avec Phenomena 2022, ou encore l’Institut Polaire en Arctique et l’ESA avec le projet Time Capsule 2023-2024. Ses recherches portent sur l’interaction des écosystèmes depuis une perspective plus qu’humaine. Elle travaille sur des matières sensibles et crée des œuvres actives qui réagissent à leur environnement. Son travail est exposé à l’international et est entré dans la collection de plusieurs fondations européennes.

Expérimentation abyssale, collaboration en cours avec les fonds marins
et l’interaction des écosystèmes, 2024 © Laure Winants

 

La Fondation Tara Océan

La Fondation Tara Océan est la première fondation reconnue d’utilité publique consacrée à l’Océan en France. Depuis 21 ans, elle mène une révolution pour préserver le vivant, convaincue que l’Océan est essentiel à l’équilibre de notre planète. Explorer l’Océan et partager les découvertes scientifiques pour susciter une prise de conscience collective est au cœur de la mission de la fondation.
La fondation mène des expéditions scientifiques, en partenariat avec des laboratoires de recherche d’excellence, pour étudier la biodiversité marine ainsi qu’observer et anticiper les impacts du changement climatique et des pollutions. Elle sensibilise les citoyens, des jeunes générations aux décideurs politiques. Grâce à son statut d’Observateur Spécial à l’ONU, la fondation participe activement à la gouvernance internationale de l’Océan.
La Fondation Tara Océan c’est aussi un lieu de résidence artistique et d’aventures en mer. À bord de la goélette Tara, des artistes observent et réécrivent, selon leur sensibilité et leur imagination, la richesse de l’Océan, source inépuisable d’inspiration. Ce sont 700 scientifiques du monde entier, 100 marins, 50 artistes et 30 correspondants de bord qui ont parcouru l’Océan à bord du laboratoire flottant.

 

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Exposition La Grande expédition Tara, l’art et la science pour révéler l’Océan

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La Grande expédition invite au voyage et à la prise de conscience, en mettant en avant les créations - peintures, sculptures, photographies, installations audiovisuelles et sonores… - réalisées dans le cadre de ces résidences. En contrepoint de ces propositions artistiques, des éléments d’éclairage scientifique viennent prolonger la perception des œuvres, faisant dialoguer la rigueur scientifique de ces expéditions marines à l’imaginaire des artistes.

 

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Informations pratiques
Exposition ouverte jusqu'au dimanche 2 mars 2025, du mercredi au dimanche de 14h à 19h
Ouvertures exceptionnelles : les mardis des vacances scolaires - Fermetures exceptionnelles : le 25-12-24 et le 01-01-25
Tarifs : de 3€ à 8€ - Centquatre-Paris 5 rue Curial - Paris (XIXe)
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