L’étude porte sur une identification de sites qu’il
conviendrait de végétaliser au regard de critères
: morphologiques et historiques ; liés
au développement des corridors écologiques, de réduction
de l’effet de l’îlot de chaleur et de réduction
des zones de carence en végétation ; urbains de centralités
et des équipements ; d’opportunité : projets engagés
sur les portes de Paris, le Boulevard périphérique et la
Ceinture verte, les bords de Seine, les axes vélo et les infrastructures
en sous-sol. Ces évolutions vont transformer durablement les pratiques
et
les aménagements de l’espace public parisien, et cette étude
pourra être un socle commun pour nourrir les échanges et
choix à venir.
La Ville de Paris s’est fixée, à travers ses différents
plans, les objectifs d’atteindre 40 % de son territoire
perméables et végétalisés d’ici 2040,
et d’augmenter de 2 % l’indice de canopée d’ici
2030.
Les
enjeux spécifiques des quartiers carencés en végétation |
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Paris
bénéficie d’une couverture végétale
moyenne de 21 % - hors bois - calculée à l’îlot
par traitement de la photographie aérienne de 2015. La
couverture végétale varie beaucoup selon les quartiers
et les types d’espaces. Les quartiers qui présentent
la couverture végétale la plus faible sont les quartiers
centraux de la rive droite. |
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Taux
de végétation à l'îlot et plantations
d'alignement Source
: Apur, DEVE |
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La
zone de carence* en végétation
couvre 60 % de la surface des îlots parisiens, hors bois
*
: la zone de carence est définie comme étant
l’ensemble des îlots dont le taux
de couverture végétale est inférieur à
20 % de la surface totale
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En
raison de leur haute densité bâtie, les Ier, IIe,
IIIe, IVe, IXe et Xe arrondissements offrent une couverture végétale
inférieure à 15 %, et même 3,3 % dans le IIe
arrondissement. En s’éloignant du centre de Paris,
la couverture végétale augmente. Les arrondissements
les mieux dotés en végétation sont à
la périphérie. Ce sont les XIVe, XVIe, IXe et XXe
arrondissements, avec une couverture végétale supérieure
à 25 %.
Par ailleurs, le taux de végétalisation varie en
fonction des types d’espaces. Les bois ont un couvert végétal
moyen de 70 % de leur surface ; les parcs et jardins 68 % ; les
cimetières 50 % ; les terrains de sport de plein air 34
% ; les espaces publics de voirie 20 % ; les autres équipements
publics - écoles hôpitaux… -, 18 % ; les espaces
d’habitation et d’activité économique
15 % en moyenne. À partir de l’ensemble de ces éléments,
nous avons défini le seuil de carence en végétation
à 20 % du taux de végétation. Ce seuil, légèrement
inférieur à la moyenne parisienne (21 %), permet
d’englober la diversité des situations liées
à la forme de la ville et à ses occupations.
Ainsi définie, la zone de carence* en végétation
couvre 60 % de la surface des îlots parisiens, hors bois.
La ville dense et minérale est une part de l’histoire
de l’urbanisme parisien, et notamment du tissu de faubourg
et aussi du tissu Haussmannien constitué de cours assez
petites dans les îlots. Ces quartiers ne bénéficient
pas des multiples bénéfices, liés à
la présence de la nature en ville, comme l’ombrage,
les microbrises thermiques, l’absorption des eaux de pluie,
l’augmentation de l’humidité de l’air,
la fixation des poussières, du CO2 et de certains polluants
atmosphériques, ainsi que l’embellissement de la
ville, la création de zones de repos et, parfois, de production
alimentaire. La présence d’arbres et de petits espaces
végétalisés est aussi un facteur atténuant
de la carence en espaces verts accessibles, comme le souligne
le Plan Vert d’Île-de-France. Pour améliorer
la qualité du cadre de vie de ces quartiers carencés
en végétation, plusieurs actions peuvent être
menées dans les îlots privés comme sur l’espace
public. |
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Quartier
de l’Odéon (VIe)
©
ph.guignard@air-images.net
Quartier
des Buttes-Chaumont - Mouzaïa (XXe)
©
ph.guignard@air-images.net
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Quartier Saint-Lazare (VIIIe)
©
ph.guignard@air-images.net
Ceinture
verte à la Porte Dorée (XIIe)
©
ph.guignard@air-images.net
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Les
voies de plus de 19 m de large, une trame verte essentielle pour
les quartiers carencés |
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Rue
Lafayette (IXe) ©
Apur |
Rue Étienne Marcel (Ier) ©
Apur
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Comme
vu aux chapitres précédents, les 723 km de voies
de plus de 19 m de large sont les plus propices à la double
plantation d’arbres d’alignement de grand développement.
Ces voies sont plantées d’arbres sur 70 % de leur
linéaire. Ces plantations ne sont pas toujours continues,
et pourraient dans certains cas voir leurs alignements doublés.
L’état des plantations des strates arbustives et
herbacées n’est documenté que sur les corridors
de biodiversité, qui indiquent une faible présence
de la végétation base en pied d’arbre, et
une forte discontinuité de ces strates végétales.
Ainsi, les 95 km de voies non plantées de 19 m de large,
situées dans les secteurs carencés, représentent
un potentiel important à mobiliser, en particulier sur
les 42 km situés dans les secteurs de centralités
urbaines. Ces voies devraient être analysées au regard
du potentiel de liaison écologique qu’elles pourraient
offrir. Les 56 % des voies situées hors centralité
(53 km), devraient pouvoir devenir à court terme des corridors
fonctionnels et des lieux de grande qualité paysagère
et urbaine.
D’autre
part, le renforcement de la végétation des 176 km
de voies plantées de plus de 19 m de large dans les secteurs
carencés en végétation, qu’elles soient
corridors de biodiversité ou non, est à entreprendre
avec un soin particulier, afin d’apporter une plus-value
écologique, mais également urbaine et paysagère
à ces quartiers.
Ces voies devraient pouvoir retrouver toutes les qualités
des promenades urbaines historiques, adaptées aux usages
contemporains, tant sur les 93 km de voies situées dans
des secteurs de centralités urbaines, que sur les 83 km
situés hors centralités. Ceci impliquera localement
d’élargir les trottoirs, de renforcer l’ombre
portée des grands arbres, ou encore de compléter
l’offre de mobilier de confort. |
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Boulevard
de l’Hôpital (XIIIe) ©
Apur |
Boulevard
Saint-Germain (VIIe) ©
Apur |
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Renforcer
la végétation des 176 km de voies plantées
de plus de 19 m de large dans les secteurs carencés en
végétation |
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....
Le
maillage des grandes voies plantées à renforcer
en mobilisant les rues de 11 à 19 m de large |
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On
dénombre 340 km de voies de largeur moyenne (entre 11
et 19 m) dans les quartiers carencés en végétation.
Ces voies sont plantées ou partiellement plantées
sur seulement 16 % de ce linéaire.
Parmi les 255 km de voies non plantées, 97 km sont compris
dans ces centralités urbaines, et 188 sont hors centralité.
La plantation unilatérale de ces voies, même ponctuellement,
pourrait représenter une plus-value importante pour ces
quartiers, tant du point de vue paysager, que pour limiter les
îlots de chaleurs et participer au maillage écologique
dans le tissu urbain dense.
Le choix des voies pourrait se porter soit sur les plus grands
linéaires favorisant la création de parcours frais
et de continuités écologiques cohérentes,
en s’appuyant sur les voies de faubourg notamment, soit
sur des secteurs stratégiques à définir
localement.
Une part de ces voies est déjà identifiée
comme porteuse de forts enjeux de végétalisation
du fait de leur proximité avec des espaces verts publics
ou privés. Ces voies sont parfois en limite des secteurs
carencés, et leur végétalisation est essentielle
pour étendre les services rendus par la nature en ville
dans les tissus aujourd’hui privés de ces derniers
par manque de couvert végétal.
On
dénombre également 164 écoles - 27 maternelles,
32 élémentaires, 79 collèges et 26 autres
établissements d’enseignement secondaire - et 94
crèches et jardins d’enfants dans les secteurs
carencés en végétation.
La végétalisation des 66 km de voies les bordant
et leur donnant accès apparaît comme un enjeu majeur
pour améliorer significativement la qualité de
l’air, le microclimat et le confort à proximité
de ces établissements. Actuellement seuls 20 % de ces
voies sont plantées ou partiellement plantées
d’arbres.
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Rue Blanche
(IXe)
©
Apur
Rue du Commerce (XVe)
©
Apur |
Rue Perrée
(IIIe), square du Temple
©
Apur
Rue Duranti
(XIe)
©
Apur |
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Les
places et retraits d’alignement, un potentiel en secteurs
carencés |
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Aménagement
place Fréhel (XXe) : plantations, marelle… ©
Apur - David Boureau |
Afin
de compléter le maillage des voies larges - plus de 19
m -, des voies intermédiaires - de 11 à 19 m de
large - et des voies à proximité des écoles
et espaces verts publics et privés, qui ne permettent
pas d’agir sur l’ensemble des tissus urbains compris
dans la zone de carence en végétation, il est
proposé de s’intéresser aux lieux singuliers
de l’espace public que sont les places, placettes, parvis,
esplanades et retraits d’alignement.
Les catégories retenues ont été définies
à partir des travaux menés en 2017 avec l’étude
Les lieux singuliers de l’espace public à Paris,
une stratégie de la petite échelle (Apur,
mars 2017).
Sur
cette base, on dénombre, en secteur carencé en
végétation :
-
289 places et placettes, représentant une surface cumulée
de près de 29 ha ;
-
42 esplanades et parvis totalisant plus de 18 ha ;
-
376 retraits d’alignement, dont 109 de plus de 4 m de
profondeur, totalisant
plus de 10 ha cumulés.
Chacun
de ces espaces offre un potentiel de petite échelle à
apprécier localement pour conforter la place et le rôle
de la nature dans ces quartiers.
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Place
Adolphe Max (IXe)
©
Apur
Rue Montmartre
(IIe)
©
Apur |
Place
Madeleine Braun, gare de l’Est (Xe)
©
Apur
Rue de
la Mare (XXe)
©
Apur |
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Retrait planté, rue de la Grange aux Belles (Xe)
©
Apur |
Retrait d’alignement végétalisé, rue
Pradier (IXe)
©
Apur |
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.....
.......Étude
Espaces publics à végétaliser
à Paris
.................L’Apur,
Atelier parisien d’urbanisme, est une association
loi 1901 qui réunit, autour de ses membres
.................fondateurs,
la Ville de Paris et l’État, les acteurs
de la Métropole du Grand Paris..
... |
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.....................
.................Directrice
de la publication : Dominique ALBA
.................Étude
réalisée par : Yann-Fanch VAULEON
.................Sous
la direction de : Patricia PELLOUX
....
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.....
Avec le concours de : Luisa COPPOLINO
Cartographie et traitement statistique : Yann-Fanch
VAULEON |
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.....
Cette étude a été réalisée
en collaboration avec :
-
les services de la Direction des Espaces Verts et
de l’Environnement (DEVE), et en particulier
l’agence d’écologie urbaine, le
service du paysage et de l’aménagement,
le service de l’arbre et des bois, le service
d’exploitation
des jardins et le service des sciences et techniques
du végétal et de l’agriculture
urbaine ;
-
les services de la Direction de la Voirie et des Déplacements
(DVD) et en particulier le service de l’aménagement
et des grands projets et l’agence de la mobilité
;
-
les services de la Direction de la Propreté
et de l’Eau (DPE) et en particulier le service
technique de l’eau et de l’assainissement
;
-
et les services de l’État (DRAC, DRIEE).
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