L’étude porte sur une identification de sites qu’il
conviendrait de végétaliser au regard de critères
: morphologiques et historiques ; liés
au développement des corridors écologiques, de réduction
de l’effet de l’îlot de chaleur et de réduction
des zones de carence en végétation ; urbains de centralités
et des équipements ; d’opportunité : projets engagés
sur les portes de Paris, le Boulevard périphérique et la
Ceinture verte, les bords de Seine, les axes vélo et les infrastructures
en sous-sol. Ces évolutions vont transformer durablement les pratiques
et
les aménagements de l’espace public parisien, et cette étude
pourra être un socle commun pour nourrir les échanges et
choix à venir.
La Ville de Paris s’est fixée, à travers ses différents
plans, les objectifs d’atteindre 40 % de son territoire
perméables et végétalisés d’ici 2040,
et d’augmenter de 2 % l’indice de canopée d’ici
2030.
La
ceinture verte de Paris et les bois, maillons essentiels des continuités
écologiques |
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La
ceinture verte est un territoire singulier dans l’histoire
et la géographie de Paris. Après la démolition
de l’enceinte de Thiers, la ceinture verte a été
aménagée pour recevoir des parcs, des équipements
sportifs et un ensemble de logements HBM. Le projet d’une
grande ceinture hygiéniste restera inachevé quand
au milieu des années 60, le Boulevard périphérique
est créé.
Compris entre les boulevards des Maréchaux et la limite
communale, ce territoire concentre aujourd’hui 85 parcs
et jardins publics, 30 stades et 18 centres sportifs, 5 cimetières,
ainsi que 17 crèches et haltes garderies, 24 écoles
maternelles et élémentaires et 22 collèges
et lycées. La voirie y occupe 1/3 de la surface (552,5
ha).
Ces 301 km de voies ne sont plantés que sur 50 % de leur
linéaire. Or, ces voies, avec les talus du périphérique,
présentent un potentiel majeur pour développer un
vaste corridor écologique ceinturant Paris, renouant ainsi
avec le projet originel et en mettant en oeuvre l’orientation
du SRCE, et pour préserver les continuités écologiques
autour de Paris afin d’éviter les coupures urbaines
le long des vallées et l’enclavement des forêts
périurbaines.
Cette réflexion doit s’articuler avec l’ensemble
des projets sur le territoire, dont :
-
les réflexions sur le parcours sportif de la ceinture
verte, portée par la DGJOPGE, dans le cadre de l’héritage
des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 ;
-
les réflexions sur l’avenir du Boulevard périphérique,
les plantations de ses talus et de ses abords, la requalification
de ses portes…
-
les évolutions des bois de Vincennes et de Boulogne,
notamment de leurs lisières et voies limitrophes.
Zoom
sur… Le parcours sportif de la ceinture verte, un héritage
des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
Le
parcours sportif de la ceinture verte est une promenade urbaine
de 40 km, dont l’aménagement est à l’étude
dans le cadre des JOP Paris 2024. Il sera aménagé
sur l’espace public, entre les boulevards des Maréchaux
et la limite communale. Dans la tradition des promenades plantées
parisiennes, la promenade sportive est un espace linéaire,
richement planté, support de biodiversité, de promenade
et de loisirs.
La promenade se connecte aux bois de Boulogne et de Vincennes
et aux 85 espaces verts de la ceinture verte dont le parc de la
Villette, la forêt linéaire, le parc Martin Luther
King, le parc Kellermann et le parc Montsouris, aujourd’hui
supports de multiples usages sportifs et de loisirs. Au total,
6,5 km de la promenade se situent en lisière des bois,
parcs et jardins existants.
La promenade a pour ambition de constituer un corridor écologique
fonctionnel autour de Paris, et de mettre en réseau les
bois, réservoirs de biodiversité inscrits au SRCE
; les réservoirs fonctionnels du parc Montsouris et du
parc Kellermann ; 19 réservoirs à potentiel écologique
; 4 espaces relais ; 5 cimetières ; ainsi que les 44 ha
de talus plantés du Boulevard périphérique.
Elle contribue aux parcours de fraîcheurs en offrant un
itinéraire accessible à tous, à toute heure
du jour et de la nuit et en permettant l’accès et
la mise en réseau des différents îlots de
fraîcheur de la ceinture verte.
Le plan programme du parcours sportif de la ceinture verte étudié
par l’Apur avec les différentes directions (DEVE,
DVD, DJS, DU…) prévoit :
- la
plantation de 600 nouveaux arbres d’alignement ;
-
la création d’une bande végétalisée
et désimperméabilisée en pied d’arbre,
soit un potentiel de 42 000 m² ;
-
la végétalisation partielle des 6,6 km de murs
et façades recensés le long du parcours, lorsque
le contexte le permet.
-
et, en complément de ces aménagements, des milieux
humides qui pourraient être créés.
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301
km de voies à mobiliser
pour renforcer
la fonctionnalité écologique
de la ceinture verte
Source
: Apur, DEVE
Avenue
de Général Humbert (XIVe)
©
Apur |

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Illustration
de l’aménagement du parcours sur un trottoir planté
de plus de 6 m de large
Exemple de la rue Charles Hermite (XVIIIe) ©
2018 - Atelier des Mille - Apur |
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Zoom
sur… La transformation du Boulevard périphérique,
un support pour une forêt linéaire
Dans
ce cadre de l’Atelier du Périphérique, un
travail est en cours par les directions de la Ville de Paris et
l’Apur portant sur les questions de mobilités, d’environnement
(qualité de l’air et sonore notamment) et de paysage.
Plusieurs scénarios sont étudiés, intégrant
tous une progressivité dans les aménagements, et
notamment le renforcement de la végétalisation du
Périphérique, qui pourraient se déployer
sur les talus, les surlargeurs, le terre-plein central, les murs
antibruit, les parois d’ouvrage, mais aussi sur les voies
latérales bordant le Périphérique et desservant
les communes riveraines. Ainsi, le Périphérique
et ses abords permettraient d’ouvrir une large trame urbaine
privilégiant des espaces verts réunissant Paris
et les communes limitrophes, un espace de respiration où
pourraient venir se développer de nouveaux usages.
À ce titre, la forêt linéaire, amorcée
dans le 19e arrondissement dans le cadre du grand projet de renouvellement
urbain (GPRU) Paris Nord Est, par l’agence Ter, puis mise
en oeuvre par l’agence Capterre, abrite le long du Boulevard
périphérique des milieux variés où
pousse la flore régionale. |
Holos,
porte d’Aubervilliers, vers un Périphérique
multimodal Paris-banlieue en 2050 ?
© Richez Associés // collectif Holos
Le
projet d’aménagement de la gare des Mines porté
par la Ville de Paris et Paris Métropole Aménagement,
dont l’étude urbaine a été confiée
en 2019 au groupement Michel Desvignes — La Fabrique de
la Ville, intègre dans son plan programme l’installation
d’une forêt urbaine de part et d’autre du Boulevard
périphérique de la porte d’Aubervilliers à
la porte de la Chapelle.
Lors
de la consultation des routes du futur, les 4 équipes ont
aussi proposé des transformations urbaine et paysagère
du Boulevard périphérique, à horizon 2030
et 2050.
L’équipe Holos a proposé par exemple une transformation
en boulevard urbain avec des plantations le long du boulevard,
l’équipe Seura a de son côté suggéré
en 2050 une reconquête du Périphérique intérieur
au profit d’espaces plantés en extension de la ceinture
verte des parcs et équipements sportifs. |
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La
forêt linéaire rue Émile Bollaert (XIXe) |
Elle
présente une mosaïque de milieux où sont représentés
le sous-bois, la prairie arborée, le taillis dense et un
mur de pierres sèches. Cette forêt linéaire
est ainsi amenée à être largement amplifiée.

Demain,
sous quelle forme enrichir ensemble l’identité urbaine
et paysagère
du Boulevard périphérique
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Zoom
sur… Les enjeux spécifiques des lisières
des bois de Boulogne et de Vincennes |
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L’urgence
climatique, les nouvelles attentes des citadins et l’exigence
patrimoniale invitent à engager une nouvelle étape
de réflexion et de développement pour les bois
de Boulogne et de Vincennes, 150 après les grands travaux
d’Haussmann. Ce travail, la Ville de Paris l’a engagé
à travers la révision des plans de gestion de
ses bois. Pour accompagner la Ville dans ce travail, l’Apur
a réalisé un diagnostic prospectif mettant en
avant les actions récentes et les pistes d’évolutions
pour atteindre un juste équilibre entre les différents
usages, les activités économiques, la préservation
et la valorisation du patrimoine paysager et bâti, et
le développement de la biodiversité.
Il
ressort notamment que les lisières des bois sont des
sites à enjeux spécifiques. Et que leur requalification
permettra de mieux connecter les bois aux tissus urbains et
transports en commun environnant, facilitant l’accès
à tous. Ces lisières s’étendent à
la fois dans le bois (les voies longitudinales et les espaces
attenants) et dans la ville, avec l’ensemble des voies
donnant accès et donnant vue sur les bois. Le traitement
de ces voies, leur plantation, et l’aménagement
d’espaces mieux partagés par l’ensemble des
usages et des usagers est un enjeu majeur. Les
lisières sont étroitement liées aux promenades
et aux continuités écologiques, en lien la ceinture
verte de Paris. Localement, ces promenades offrent de grandes
perspectives vers le bois et la ville qu’il est essentiel
d’amplifier. Dans le bois de Vincennes, la séquence
de la porte Dorée à la pointe du lac Daumesnil,
pourrait faire l’objet d’aménagements invitant
à la promenade et à la découverte ; recevoir
des programmations liées à la nature, l’agriculture,
le sport, la culture… ; et accueillir la création
de nouvelles zones d’intérêt écologique.
Dans
le bois de Boulogne, trois portes principales invitent à
enrichir les accès au bois, les portes Maillot, Dauphine
et de la Muette.
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La pelouse
de Reuilly (XIIe), Charenton-le-Pont, Saint-Mandé et Vincennes
(94)
© Christophe Jacquet - Ville de Paris
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...... .Étude
Espaces publics à végétaliser
à Paris
.................L’Apur,
Atelier parisien d’urbanisme, est une association
loi 1901 qui réunit, autour de ses membres
.................fondateurs,
la Ville de Paris et l’État, les acteurs
de la Métropole du Grand Paris..
... |
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.....................
.................Directrice
de la publication : Dominique ALBA
.................Étude
réalisée par : Yann-Fanch VAULEON
.................Sous
la direction de : Patricia PELLOUX
....
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Avec le concours de : Luisa COPPOLINO
Cartographie et traitement statistique : Yann-Fanch
VAULEON |
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Cette étude a été réalisée
en collaboration avec :
-
les services de la Direction des Espaces Verts et
de l’Environnement (DEVE), et en particulier
l’agence d’écologie urbaine, le
service du paysage et de l’aménagement,
le service de l’arbre et des bois, le service
d’exploitation
des jardins et le service des sciences et techniques
du végétal et de l’agriculture
urbaine ;
-
les services de la Direction de la Voirie et des Déplacements
(DVD) et en particulier le service de l’aménagement
et des grands projets et l’agence de la mobilité
;
-
les services de la Direction de la Propreté
et de l’Eau (DPE) et en particulier le service
technique de l’eau et de l’assainissement
;
-
et les services de l’État (DRAC, DRIEE).
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