État
des lieux
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espèces de chauves-souris peuvent être observées
en Île-de-France, selon la dernière liste rouge régionale.
À Paris, les chauves-souris constituent un groupe d’espèces
cibles, lié à la trame noire. Depuis 1990, 12 espèces
ont été observées qui, en se nourrissant
d’insectes - notamment moustiques, mouches et guêpes
-, participent à leur régulation. Les premiers inventaires
dans la capitale sont récents. Ils datent de 1997, et même
2002-2006 pour les bois de Boulogne et de Vincennes. L’une
des dernières espèces à être découverte
a été le Petit Rhinolophe, contacté en 2016
et 2017 dans le Bois de Vincennes.
Les parcs et sites visités en été servent
de territoire de chasse aux chiroptères, mais certaines
structures peuvent accueillir des gites, avec parfois des effectifs
importants. Ainsi, la plus grande colonie d’hibernation
de Pipistrelles communes de France se situe sous le tunnel de
la Petite Ceinture ferroviaire du XIVe arrondissement, avec une
moyenne de 500 individus. Cette colonie est suivie depuis 1991.
Certaines
chauves-souris préfèrent néanmoins le secteur
de la cathédrale Notre-Dame. Les chercheurs du Muséum
les ont localisées grâce à un détecteur
de sons disposé entre juillet 2009 et septembre 2010 dans
le square Jean XXIII. 4 espèces ont ainsi pu être
identifiées avec certitude autour de la cathédrale
:
-
La Pipistrelles Commune,
-
La Pipistrelle de Kuhl,
-
La Pipistrelle de Nathusius,
-
La Pipistrelle pygmée.
Ce
suivi a aussi montré que la Pipistrelle de Kuhl, autrefois
inconnue de la capitale, y est désormais régulière.
Préconisations
Pour
les aider, il est possible de préserver leurs gîtes
- d’hiver ou d’été - en conservant les
interstices dans les pierres de la cathédrale, ainsi que
les branches possédant des cavités dans le square
Jean XXIII. À défaut, des gîtes artificiels
peuvent être posés, sur la cathédrale comme
sur les arbres du square. On pourrait aussi mettre en place des
prairies fleuries de plantes indigènes dans le square ou
à proximité, afin d’augmenter l’entomofaune
et, partant, la ressource en nourriture des chauves-souris. Certaines
espèces étant lucifuge, il serait aussi souhaitable
de revoir la période d’éclairage nocturne
et/ou (au moins) de remplacer les lumières blanche (au
mercure) par des lumières orange (au sodium). Ces dernières
attirent moins les insectes et donc les insectivores, obligeant
ainsi les chauves-souris à revenir à un comportement
de chasse plus naturel. Anecdote amusante : en haut de la tour
de gauche de la cathédrale - lorsqu’on la regarde
depuis le square Jean XXIII -, une chauve-souris a été
peinte au pochoir, preuve de leur présence sur la cathédrale
Où
sont les chauves-souris ?
Les
chauves-souris pourraient bénéficier de la forêt
de la charpente de la cathédrale. Les espèces détectées
sur le secteur de la cathédrale pourraient investir la
charpente de Notre-Dame si de très petites fentes sont
prévues.
La
pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus)
La plus petite espèce européenne. La pipistrelle
commune est une espèce qui habite les fentes étroites.
On la trouve rarement au repos en dehors de ce milieu. Elle est
fréquente dans les toitures, entre les ardoises ou tuiles
et le lambrissage, les chevrons ou l’isolation, entre les
murs porteurs et les toitures... Elle accède souvent à
la toiture par les planches, les ardoises ou tuiles de rives.
Elle peut se glisser dans toute les fentes d’un à
deux centimètres. Les colonies peuvent compter plusieurs
centaines d’individus. Le soir, elles quittent le gîte
lorsque le soleil passe sous l’horizon, il fait alors encore
clair, ce qui permet de les compter assez facilement.
La
pipistrelle pygmée (Pipistrellus pygmaeus)
Elle est indiscernable de la pipistrelle commune par sa morphologie
externe. Seule l’étude des émissions ultrasonores
ou des gênes peut les distinguer.
La
pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii)
On peut l‘observer en France surtout en automne et en hiver,
mais son statut est encore très mal connu. Surtout sylvestre,
elle est quelquefois observée dans des bâtiments,
éventuellement en compagnie de la pipistrelle commune.
Pipistrelle
de Kuhl (Pipistrellus kuhlii)
Elle entre en rampant par un petit trou, elle est fissuricole.
Elle se gîte sous les toitures, entre les éléments
de la couverture, linteaux et fissures des murs.
Les
chauves-souris et l’architecture
Les
accès aux gîtes
Accès directs aux combles permettant l’entrée
en vol : par des fenêtres, œils-de-bœuf, lucarnes,
abat-sons et ouvertures diverses d’au moins 30 cm de largeur
sur une hauteur optimale de 7 cm ; 6 cm en cas de présence
de pigeons.
Accès indirects aux combles nécessitant l’interruption
du vol :
-
par les espaces sous planches, ardoises ou tuiles de rives
; par les tuiles, ardoises ou zingages de faîte ;
-
par les espaces sous toiture au niveau des murs portants ;
-
par les espaces entre tuiles ou ardoises ;
-
par les chatières de ventilation ;
-
par les trous de boulin.
Accès
aux zones interstitielles des structures
maçonnées :
-
par les joints de maçonnerie restés ouverts,
ouvertures de ventilation, joints de dilatation, fentes diverses…
Préconisations
- Façade
Intégrer
des gîtes en extérieur
Placer à une hauteur de 4 m minimum. Comme les chauves-souris
aiment la chaleur, il faut orienter le gîte vers le sud,
et parce qu’elles changent souvent de gîtes, il est
judicieux d’en installer plusieurs pour augmenter le succès
d’occupation. Le nichoir en béton de bois ne nécessite
ni entretien ni nettoyage.
Caractéristiques techniques du gîte en béton
de bois :
- Matériau
: Béton de bois
- Dimensions
(H x l x P) cm : 20 x 47 x 11
- Dimensions
de la chambre : (H x l x P) cm : 17 x 30 x 8
- Poids
: 10 kg
Préconisations
- Charpente et couverture
Les
chauves-souris pourraient bénéficier de la forêt
de la charpente de la cathédrale. Les espèces détectées
sur le secteur de la cathédrale pourraient investir la
charpente de Notre-Dame si de petites chiroptières
sont aménagées. Pour les pipistrelles localisées
au abords de la cathédrale, des fentes de 2 cm suffisent
pour qu’elles se glissent sous la toiture.
-
Aménagement de fentes, chiroptières,
dans la toiture.
La
cloison de séparation sera étanche et bien isolée.
Une porte permettra d’y accéder pour un entretien
annuel ; en hiver, en l’absence des animaux. Sa hauteur
de 2 cm permettra d’éviter la présence de
pigeons.
-
Orientation sud-est, dans un endroit non éclairé
la nuit.
Un
résultat n’est probablement pas à espérer
la première année. La colonisation de nouveaux gîtes
est assez lente.

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Préconisations
- Charpente
- Placer
des abris préfabriqués assez haut dans la poutraison.
Ils peuvent être changés de support.
Utiliser
des planches aussi épaisses que possible - en bois rugueux
non traité -, rainurées ou languettées intérieurement
pour en faciliter l'accès pour les chauves-souris.
Références
Gîte
à chauves-souris
Cathédrale de Bourges, classé par l’UNESCO
C’est le premier site d’hibernation pour les Pipistrelles
communes du Cher, avec 200 individus.
Situation des chauves-souris dans le bâtiment : derrière
les grandes portes de la cathédrale.
Description des accès avant aménagement : accès
potentiel par la porte toujours ouverte au rez-de-chaussée.
Action
Début du suivi : hiver 2019-2020
Gîte sécurisé sur le très long terme
pour une colonie de pipistrelles communes.
Projet suivi par Laurent Arthur, Muséum d’Histoire
Naturelle de Bourges
Aménagement
réalisé
Pose
d’un demi-cercle en chêne massif au-dessus des ventaux
des portes, pour que s’y logent les pipistrelles.
Dimensions : 6 m de long, jusqu’à 1,20 m de haut
- point le plus haut de la voûte -, avec un espace 20 mm
entre les planches de bois et le mur. Le nichoir n’est pas
accolé à la voûte sur sa partie supérieure,un
espace de 3 cm est conservé pour que les chauves-souris
puissent continuer à accéder à l’intérieur
de la cathédrale.
Date de réalisation : novembre 2019
Durée des travaux : une semaine
Matériaux utilisés : chêne
Coût de l’aménagement : 3 800€
Intervenants dans la réalisation de cet aménagement
: artisan menuisier
Synthèse
des préconisations
-
Conserver
les interstices dans les pierres de la cathédrale
-
Aménager
des minis chiroptières dans la couverture pour l’accès
des chauves-souris à la charpente
-
Préserver les branches possédant des cavités
dans le square Jean XXIII.
-
Implanter des gîtes artificiels dans la cathédrale
comme sur les arbres du square.
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