Lépidoptères

Rhopalocères (Papillons de jour) observés par les Lépidoptéristes de France

Dans le cadre d’un contrat d’objectif avec le Département de l’Essonne, l’association Les Lépidoptéristes de France a assuré des suivis des Rhopalocères sur les ENS du sud et de l’est de l’Essonne - Pelouse des Buys, Domaine de la Justice et Pelouse de Mocque-Bouteille - au cours de l’année 2021. L’intégralité de cette étude est consultable sur le site du Département : essonne.fr. Ces études sont conduites dans le cadre du protocole - comptage le long de transects - du Suivi temporel des rhopalocères de France (STERF) et subventionnées partiellement par le Département de l’Essonne.

à gauche : Azuré des cytises © Z. Cebeci
à droite : Argus bleu-nacré © C. J. Sharp

Pour la Pelouse des Buys à Puiselet-le-Marais, 35 espèces ont été observées sur les 55 recensées sur site depuis le début des prospections. Ce chiffre est en légère baisse par rapport à l’année dernière (37).
Une nouvelle espèce a été détectée sur ce site en 2021 : l’Azuré des cytises (Glaucopsyche alexis). Comme l’année dernière, l’Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon) est toujours en régression. À l’inverse La Petite violette (Clossiana dia) et le Citron (Gonepteryx rhamni) voient leurs effectifs augmenter. Le Point de Hongrie (Erynnis tages), qui avait vu sa population croître autour des années 2010, continue sa drastique régression, puisqu’aucun individu n’a été noté cette année.

à gauche : Point de Hongrie © C. J. Sharp
à droite : Azuré bleu-céleste © G. San Martin

Pour la Pelouse des Buys (sud), 27 espèces ont été mentionnées cette année - contre 36 en 2020 - sur les 50 recensées depuis le début du suivi.
En 2021, la richesse de ce site a été bien inférieure à celle constatée en 2020, mais elle reste dans la moyenne (basse), comme l’abondance. Pas de nouvelle espèce recensée, mais la progression est confirmée pour la Petite violette (Clossiana dia), le Tabac d‘Espagne (Argynnis paphia) et l’Azuré bleu-céleste (Polyommatus bellargus). À noter enfin la poursuite de la régression de l’Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon).

Pour le Domaine de la Justice à la Ferté-Alais, 29 espèces ont été notées - 33 en 2020 - sur les 54 espèces du site.
L’Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon) et le Point de Hongrie (Erynnis tages) poursuivent leur régression. De manière globale pour ce site, 2021 est une année moyenne, sans nouveauté ni tendance marquée.

Pour la Pelouse de Mocque-Bouteille à Valpuiseaux, 31 espèces sont observées, et en légère baisse par rapport à l’année dernière (33).
Une nouvelle espèce a été découverte : l’Azuré porte-queue (Lampides boeticus), portant à 58 le nombre total d’espèces contactées sur ce site. Ce papillon est migrateur et sa présence n’a pas de signification majeure. Il affectionne surtout les Lathyrus (pois de senteur) dans nos régions. L’Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon) et le Némusien (Lasiommata maera) poursuivent leur régression sur ce site. À l’inverse, et comme l’année dernière, la Mégère (Lasiommata megera) est en expansion.

• Azuré des cytises Glaucopsyche alexis (AR)
Pelouse des Buys et Domaine de la Justice.

• Cuivré fuligineux Lycaena tityrus (R)
Platière de Bellevue

Cuivré fuligineux © R. Flogaus

• Grand nacré Speyeria aglaja (AR)
Pelouse des Buys.

• Mélitée du Plantain Melitaea cinxia (AR)
Pelouse des Buys et Domaine de la Justice.

Mélitée du Plantain © Gllawm

• Moyen nacré Argynnis adippe (R)
Pelouse des Buys et marais de Fontenay-le-Vicomte.

• Thécla du bouleau Thecla betulae (AR)
Marais du Grand Montauger.

• Thécla de l’Yeuse Satyrium ilicis (AR)
Pelouses des Buys et forêt des Grands-Avaux.

Dans le cadre d’un contrat d’objectif avec le Département de l’Essonne, l’association Arcania, a réalisé en 2021 des inventaires d’Hétérocères sur les marais d’Itteville, de Misery et de Fontenay-le-Vicomte. L’intégralité de cette étude est consultable sur le site du Département : essonne.fr

Pour le marais d’Itteville, 116 espèces ont été observées
26 nouvelles espèces ont été contactées, contre 68 l’année dernière. Parmi celles-ci 3 sont considérées comme vulnérables et 2 comme menacées.

à gauche : Epicallia villica © Zenera
à droite : Ennomos erosaria © Fvlamoen

Espèces vulnérables

• Epicallia villica : espèce thermophile.
• Charanyca trigrammica : espèce de forêts sèches et milieux humides, déjà observée sur les marais de Misery et de Fontenay-le-Vicomte.
• Polyphaenis sericata : espèce thermophile, déjà observée sur les marais de Misery et de Fontenay-le-Vicomte.

à gauche : Aletia straminea © P. Clement
à droite : Scopula immutata © T. Erik

Espèces vulnérables
• Scopula immutata : espèce de prairies humides.
• Thumatha senex : espèce de milieux humides, marécageux.
• Pelosia muscerda : espèce de milieux humides, marécageux.
• Callimorpha dominula : espèce de milieux humides, protégée en Île-de-France.
• Parastichtis ypsillon : espèce de marais.
• Aletia straminea : espèce de phragmitaies.

Espèces menacées
• Ennomos erosaria : espèce forestière considérée comme menacée, car n’étant plus observée depuis 1982, et réapparue en Île-de-France depuis quelques années, notée à Fontenay-le-Vicomte pour la première fois en 2016.
• Simyra albovenosa : espèce inféodée aux milieux marécageux.
D’autre part, certaines espèces vulnérables et menacées notées les années précédentes sont de nouveau présentes : 262 espèces ont ainsi été observées sur ce site depuis 2015.

Pour le marais de Fontenay-le-Vicomte, 73 espèces ont été aperçues en 2021 (120 en 2020), dont 10 nouvelles.

Le nombre total d’espèces s’élève donc depuis 2015 à 250 pour ce site.
Parmi ces espèces nouvelles, 3 sont classées comme vulnérables :
• Idaea ochrata : espèce de prairies sèches et de coteaux, pas incompatible avec le marais de Fontenay-le-Vicomte puisqu‘il y a une grande prairie sèche longeant la voie ferrée.
• Aethalura punctulata : espèce forestière.
• Egira conspicillaris : espèce de milieux herbacés.

à gauche : Xanthia citrago © I. Ustyantsev
à droite : Polyphaenis sericata © D. Hobern

Des espèces vulnérables et menacées qui avaient déjà été notées les années précédentes :

Espèces vulnérables
• Cossus cossus : vit surtout en milieux forestiers.
• Xanthia citrago : espèce de milieux forestiers, assez rare.
• Setina buettneri : espèce régulière dans les marais, a une période de vol tardive et courte.
• Polyphaenis sericata : espèce thermophile.
• Egira conspicillaris : espèce de milieux herbacés.

Espèces menacées
• Phragmataecia castaneae : espèce paludicole.

Pour le marais de Misery, 101 espèces ont été identifiées en 2021
(83 en 2020).

14 nouvelles données portent le nombre total à 381 espèces observées depuis 2002. Parmi ces 14 nouvelles espèces, deux sont considérées comme vulnérables et une comme menacée :

Espèces vulnérables
• Leucoma salicis : espèce de forêts humides, peu commune.
• Epicallia villica : espèce thermophile venant vraisemblablement des coteaux chauds surplombant les étangs.

Espèces menacées
• Schoenobius gigantella : espèce de zones humides, rare en France, connue en Essonne (Janville-sur-Juine).

à gauche : Hydriomena impluviata © P. Clement
à droite : Schoenobius gigantella © I. Ustyantsev

Durant cette saison, plusieurs espèces vulnérables et menacées ont été retrouvées :

Espèces vulnérables
• Hydriomena impluviata : espèce de milieux humides.
• Rheumaptera undulata : espèce de forêts humides et de bords de cours d‘eau.
• Epicallia villica : espèce thermophile.
• Callimorpha dominula : espèce protégée en Île-de-France, régulière dans les milieux humides.
• Macrochilo cribumalis : espèce inféodée aux milieux marécageux.
• Charanyca trigrammica : espèce de forêts sèches et milieux humides.
• Apamea sordens : espèce de milieux chauds, surtout calcaires, venant probablement des coteaux surplombant les marais.
• Mythimna pudorina : espèce de milieux marécageux, forêts humides.

à gauche : Charanyca trigrammica © D. Hobern
à droite : Phragmataecia castaneae © Katya

Espèces menacées
• Hepialus humuli : espèce de prairies humides, observée en nombre il y a une dizaine d‘années et qui s‘est raréfiée peu à peu sans disparaître.
• Phragmataecia castaneae : espèce paludicole très localisée mais observée régulièrement à Misery.
• Saturnia pyri : espèce emblématique de Misery, observée depuis 2017, et revue chaque année en nombre restreint. Une femelle a pu être observée cette année pour la première fois.
• Lacanobia splendens : observée pour la première fois en Île-de-France en 2002 à Misery, et toujours régulière depuis.
• Luperina dumerilii : espèce de localités chaudes.
• Mythimna pudorina : espèce de milieux marécageux.

• Abromiade des steppes Apamea syriaca (RRR)
Pelouse des Buys

• Aciladie ocreuse Idaea ochrata (AR)
Pelouse des Buys et coteaux de Pierrefitte

• Aciladie maritime des steppes Idaea deversaria (AR) Pelouse des Buys

• Aciladie roussie Idaea humiliata (AR)
Pelouse des Buys

• Aciladie sobre Idaea straminata (AR)
Butte Hébert

• Bande rouge Rhodostrophia vibicaria (AR)
Pelouse des Buys

• Double zéro Dicycla oo (R)
Pelouse des Buys

• Écaille fermière Arctia villica (AR)
Forêt des Grands-Avaux

• Ennomos rongée Ennomos erosaria (RRR)
Pelouse des Buys

• Herminie dérivée Paracolax tristalis (AR)
Pelouse des Buys

• Herminie plumeuse Zanclognatha lunalis (AR)
Pelouse des Buys

• Procris des centaurées Jordanita globulariae (RRR)
Pelouse des Buys

• Promise Catocala promissa (AR)
Pelouse des Buys

• Servante Dysauxes ancilla (R)
Pelouse des Buys

• Sésie du Néflier Synanthedon stomoxiformis (R)
Pelouse des Buys

Bande rouge © I. Ustyantsev