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Introduction
Le
plateau d’Avron est une butte témoin du plateau
de Brie qui s’étend entre Rosny-sous-Bois et Neuilly-Plaisance.
Le site fait environ 76,6 hectares. Le gypse y a été
exploité dans d’anciennes carrières souterraines
jusqu’à la moitié du XXe siècle.
Certaines galeries furent utilisées quelques temps en
champignonnières. Laissé à l’abandon
pendant plusieurs années en raison de son caractère
dangereux, le site a été épargné
par l’urbanisation. Il présente plusieurs intérêts,
comme espace ouvert accessible au public - espaces verts -,
mais aussi pour la présence d’une riche biodiversité.
À ce jour, deux parcs sont accessibles au public avec
l’ambition de les relier : le parc des Côteaux d’Avron
à l’Est, et le parc nature du plateau d’Avron
à l’Ouest.
Parc
des Côteaux d’Avron ©
Mairie de Neuilly-Plaisance
Il
s’agit d’anciennes carrières de gypse exploitées
jusqu’à la moitié du XXe siècle.
Laissées à l’état de friche, la nature
s’y est progressivement réinstallée, offrant
un espace d’une grande biodiversité. Dans les années
1990, la commune de Neuilly-Plaisance remblaie progressivement
le site avec des terres inertes, et le parc des Côteaux
d’Avron de 31 hectares ouvre en décembre 1999.
Il présente différents dispositifs d’aménagement,
comme des aires de jeux pour enfants, des pistes cyclables,
un parcours sportif… Le plateau d’Avron est classé
en zone Natura 2000 et en ZNIEFF de type 1 pour la richesse
de sa biodiversité. Entre 1988 et 1989, deux arrêtés
de protection de biotope sont pris, à la demande de l’association
des Amis naturalistes des côteaux d’Avron (ANCA),
par la préfecture de la Seine-Saint-Denis : le premier
pour protéger le biotope des Mares sur une zone humide
pour des espèces d’amphibiens au nord du parc,
le second sur la zone Est, qui concerne des espèces végétales
: biotope des Alisiers. Ces deux secteurs sont fermés
au public.
En
2005, les villes de Rosny-sous-Bois et Neuilly-Plaisance ont
créé un syndicat intercommunal pour développer
et gérer l’Espace Naturel Sensible du plateau d’Avron.
À terme, l’objectif est de relier le parc des Côteaux
d’Avron au parc Nature du Plateau d’Avron.
Laissé
à l’état de friche pendant plusieurs années,
accueillant une riche biodiversité - avifaune avec présence
de Piegrièche écorcheur, Bondrée apivore
-, le site est classé Natura 2000 : prairies calcicoles,
zones humides…
En
2013, la ville de Rosny-sous-Bois envisage l’aménagement
d’un parc intercommunal en lien avec le Parc des Côteaux
d’Avron sur ce terrain en friche, propriété
de la Société Siniat (Lafarge). Après son
rachat, la ville mandate une équipe de maîtrise
d’œuvre pour la conception du projet de parc en 2017.
En 2018, une procédure de déclaration d’utilité
publique est réalisée afin d’assurer la
maîtrise foncière du site. Les travaux débutent
en 2019 et la phase 1 est inaugurée en mai 2022.
Le
projet de parc de 11 hectares se situe dans un site naturel
plus vaste de 76 hectares environ, à cheval entre Rosny-sous-Bois
et Neuilly-Plaisance. Le parc se situe dans l’OAP trame
verte du PLU de la ville de Rosny-sous-Bois. Il fait partie
du maillon de la trame écologique des côteaux et
vallées de l’Est parisien. Les usages du parc ont
été définis en fonction de la présence
des zones sous-minées. Ainsi, une grande zone centrale
a été sanctuarisée et délimitée
par des ganivelles, pour préserver la biodiversité,
mais aussi parce qu’il s’agissait de la partie la
plus fragile, et ainsi éviter l’utilisation abusive
de géogrilles. Pour les zones accessibles au public,
des géogrilles ont été mises en place pour
limiter le risque. Il s’agit d'un géotextile très
résistant, placé sous terre, capable de retenir
la masse du sol en cas d’effondrement. Le parc dispose
d'une tour d’observation d’une hauteur de 7 mètres.
Plusieurs dispositifs d’aménagements ont été
installés, comme des pontons surélevés
pour limiter l’impact sur les sols, des aires de jeux
pour enfants, un parcours sportif et de l’écopaturage
- moutons - dans l’espace sanctuarisé.
À
terme, l’objectif est de relier le parc au parc des Côteaux
d’Avron à l’Est. La phase 2 était
prévue pour 2024.
Ce
site est inscrit au SDRIF-E comme espace de loisirs d’intérêt
régional à créer.
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La
commune de Gagny s’inscrit sur une butte témoin qui
s’étend de Belleville à l’ouest, vers
Gagny, et de Gagny vers Vaujours, à l’est. Trois
anciennes carrières de gypse s’étendent sur
environ 45 hectares du territoire communal. Les vides présents
d’origine naturelle - dus à la dissolution du gypse
par l’eau - ou anthropique - liés à l’exploitation
du gypse en carrières souterraines - engendrent des désordres
en surface.
L’exploitation
du gypse à Gagny remonte au Moyen Âge. C’est
à partir du milieu du XIXe siècle que l’activité
s’étend, en carrière souterraine sur le versant
sud des buttes, par la méthode des piliers tournés.
L’exploitation cesse dans les années 1960. Les carrières
ont souvent été abandonnées sans remblayage,
ou ont subi des foudroyages afin de faire disparaître les
vides. Cependant, certains subsistent et représentent un
risque pour la stabilité des sols avec la formation de
fontis, de zones d’effondrement généralisé,
de chutes de blocs et de glissements de terrain.
La
carrière de l’Ouest a été exploitée
sur environ 10 hectares pour son gypse, avant d’être
utilisée comme champignonnière. À l’arrêt
des activités, la nature y a repris ses droits. Le site
est devenu un réservoir de biodiversité avec, selon
l’ANCA, plus de 200 espèces végétales,
des arbres remarquables, 19 espèces d'oiseaux, 2 espèces
de reptiles protégés, et 11 espèces de chiroptères.
Propriété privée (entreprise Marto), le site
a ensuite été utilisé comme lieu de stockage
de matériaux/gravats issus de la construction. Un projet
immobilier de 1 750 logements est finalement abandonné
en 2020 par arrêté du préfet de Seine-Saint-Denis.
La ville de Gagny acquiert alors le site après l’abandon
définitif du projet.
La
municipalité porte alors un projet de parc nature avec
des zones inaccessibles au public. Le projet propose de conserver
la partie arborée, et de tracer des sentiers pour permettre
au public de s'y promener. L'autre partie sera aménagée
en un parc paysager en lien avec la nature, et ouvert sur le quartier.
La promenade de la Dhuys, qui borde cette zone, classée
Natura 2000, constituera avec les carrières, un ensemble
cohérent. Le site présente également un intérêt
patrimonial pour ses fronts de taille et entrées de galeries
encore visibles. Des travaux sont actuellement engagés
pour la réalisation du comblement sur-mesure,
notamment des travaux de mise en sécurité, avec
du comblement par injection (durée 1 an). Cette intervention
questionne les associations de préservation de la biodiversité
qui mentionnent la présence de 11 espèces de chiroptères
(source : ANCA). L’IGC Paris a réalisé
des préconisations sur le choix des usages dans le parc.
Une partie est en cours de comblement avec les remblais du Grand
Paris Express (300 000 m³), issu de la future ligne 16. La
commune a bénéficié de 4,3 millions d'euros
provenant du plan du relance national, permettant de débuter
les travaux de sécurisation. Le coût prévisionnel
des travaux s'élève à plus de 16 millions
d'euros. Le projet est également subventionné par
le Fonds de prévention des risques naturel majeurs (Fonds
Barnier) à hauteur de 3,6 millions d'euros - financement
des travaux de mise en sécurité d’une zone
de 20 188 m² pour la mise en sécurité des habitations
voisines - et par la Région Île-de-France à
hauteur de 2,2 millions d'euros.
La
carrière du centre a été exploitée
sur environ 25 hectares. À partir du XIXe siècle,
elle accueille une briqueterie et une fabrique de ciment. Le site
est alors entièrement consacré à cette vocation,
et ne présente quasiment plus aucune trace de végétation.
A la fin de l’exploitation, le site est abandonné,
et se dégrade lentement. Une partie est remblayée
par son propriétaire, par des matériaux issus de
la construction et des sablons. Devenue une friche dangereuse
largement recolonisée par la végétation naturelle,
et formant une véritable coupure pour les habitants des
quartiers de l’Est de l’Ouest de la commune, un projet
d’espace nature dédié à la biodiversité
sur 12 ha émerge, porté par la municipalité
et les habitants. La ville acquiert le site en 2004.
De lourds travaux de sécurisation sont ensuite menés
: 2 450 forages, 171 000 m² de coulis injecté pour
combler les vides, travaux de terrassement, apport de 200 000
m² de terres plus 34 000 m² de terre végétale.
Le modelé du site est réalisé de façon
à être aussi proche que possible du terrain originel,
tout en assurant l’accessibilité des lieux au public.
L’arboretum, inauguré en 2008, est agrandi en 2023.
Le Parc forestier du Bois de l’Étoile, véritable
lieu de promenade et de nature pour les riverains, est ouvert
en 2010.
La
carrière de l’Est, à Gagny, dénommée
carrière Saint-Pierre, d’une superficie de 52 hectares,
est exploitée pour le gypse servant à la fabrication
de plâtre. Les traces des premières exploitations
remontent à l’époque gallo-romaine : l’usage
du plâtre était connu depuis le IIe siècle.
Mise en pause, l’exploitation reprend autour du XVIIe siècle,
avec l’arrivée des moines cisterciens, et les constructions
d’édifices religieux et militaires. La carrière
doit son nom à son propriétaire, à la sortie
de la révolution. L’arrivée du chemin de fer
à Gagny permet d’accroitre l’exploitation du
gypse, et d’acheminer le plâtre sur de plus longues
distances. Une nouvelle fois mise en pause avec la guerre de 1870,
l’exploitation stagne jusqu’à la première
guerre mondiale. Pendant l’entre-deux-guerres, la production
est très intense, et exclusivement souterraine, en raison
de techniques d’exploitation plus efficaces, comme les haveuses
électriques. Dans les années 1950-1960, la culture
des champignons prend le dessus sur l’extraction du gypse.
Laissé
à l’abandon, le site va devenir le lieu de dépôts
sauvages pendant plusieurs années, entraînant une
forte pollution, notamment de l’amiante.
La carrière de l’Est se site dans le secteur du Montguichet.
Le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme
de la région de Paris de 1965, inscrit ce site dans le
projet d'autoroute A87 pour l’aménagement d’une
rocade de banlieue. Le projet est abandonné au
début des années 1980. Durant cette période,
le site va servir de décharge pour déchets inertes
et dépôts sauvages. Pour des raisons de coût,
ces dépôts se font uniquement en surface, et ne servent
pas à consolider les vides.
La carrière de l’Est se situe en partie dans le Périmètre
régional d’intervention foncière du Mont Guichet.
En 2012, AEV (ex-Île-de-France Nature) lance un projet d’aménagement
- parc nature, agricole et paysager - pour le Mont Guichet. Endema93
- association qui lutte pour la préservation du Mont Guichet
-, est intégrée au comité de pilotage. 74
hectares sont investis par des exploitants - un apiculteur, une
maraîchère, un viticulteur et un éleveur -
et 21 hectares sont des espaces boisés préservés.
Dans le cadre du SDRIF-E, le Monguichet est classé en espace
naturel et de loisirs. Il constitue, aujourd’hui un élément
important de la ceinture verte régionale de l’Île-de-France.
Par
ailleurs, la carrière Saint-Pierre est classée en
ZNIEFF de type 1 (n° 110020168 Côte de
Beauzet et Carrière Saint-Pierre). Elle présente
également un intérêt géologique référencé
dans INPG pour le gypse et les marnes ludiens.
Située
à la lisière sud–est de l'ancienne forêt
de Bondy, le site de la Fosse Maussoin fut d’abord exploité
pour les ressources de sa forêt, jusqu’au Moyen Âge,
avant de laisser la place à des carrières de gypse
pendant près d’un siècle.
L'extraction du gypse cesse en 1939, et laisse place à
la fabrication de briques, par l’extraction de la glaise,
jusqu’en 1965. Les galeries furent utilisées durant
la seconde guerre mondiale comme dépôt de munition,
et le site fut plusieurs fois bombardé. Remblayé
seulement en partie, il est ensuite laissé à l’abandon,
retrouvant sa couverture boisée. Les risques dus à
la dégradation des anciennes carrières souterraines
ont empêché pendant plusieurs décennies tout
projet d’urbanisation et d’aménagement. Dans
les années 1970, il est même prévu d’y
accueillir des déchets ménagers et des déchets
inertes. En 1982, le département acquiert 26 hectares,
dont 7,8 hectares qui n’avaient pas fait l’objet d’exploitation,
et furent aménagés en parc en 1984. Dans les années
1990, des comblements partiels sont réalisés au
niveau des rues adjacentes, à la suite de l’apparition
de fontis. D’autres seront signalés dans les années
2010.
Longtemps
épargné de l’urbanisation, une riche biodiversité
s’y est installée : chiroptères, chênes
centenaires… Le site est d’ailleurs classé
en ZNIEFF et Natura 2000. Au
début des années 2010, le département de
Seine-Saint-Denis lance un vaste programme d’investissement
pour améliorer l'attractivité des espaces verts
du département, et décide de sécuriser les
15 hectares de zones sous-minées encore fermées
au public, et de tripler la surface du parc de la Fosse Maussoin,
dans un secteur encore carencé en espaces verts. Soutenu
par les associations locales, le projet d’extension est
aussi un projet de restauration du milieu naturel. Le triplement
de la surface du parc - passage de 7,8 à 22 hectares- permet
de renforcer son rôle écologique pour de nombreuses
espèces. Parallèlement aux zones boisées
et en lien avec les usages souhaités par les habitants,
des zones de prairies - grande pelouse, clairières -y sont
aménagées, ainsi que des zones humides, pour gérer
une partie des eaux pluviales.
Sur la partie en travaux, la restauration des milieux est d’autant
plus délicate que la technique utilisée pour combler
les carrières fait table rase du milieu naturel existant.
Pour des raisons de sécurité et de coûts,
le comblement des vides s’effectue en effet depuis la surface.
Les terres de surface d’origine sont conservées et
servent à la restauration du milieu.
En
2011, au titre de l’écologie urbaine, de la trame
verte et de la promotion de la biodiversité en milieu urbain,
et dans le cadre du Contrat Particulier Région-Département
de la Seine-Saint Denis, la Région décide de participer
au financement du réaménagement, et de l’extension
du Parc Départemental de la Fosse Maussoin. De 2011 à
2019, les travaux de sécurisation permettent de combler
les carrières. En 2019, les travaux d'aménagement
permettent d'ouvrir au public 7 hectares supplémentaires.
En 2022, le parc permet au public de se rendre dans un poumon
vert de 22 hectares. Au total, les travaux, menés
sur un peu plus de 10 ans, ont coûté 11,4 millions
d'euros, financés par le Département, avec le soutien
du Fond de Solidarité et d'Investissement Interdépartemental
d'Île-de-France (1,2 millions d'euros) et de la Région
(791 000 euros).
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©
Ville
de Gagny
©
Ville
de Gagny
Entrée
des carrières souterraines - Gagny ©
Paul
Lecroart / L'Institut Paris Region
Le
parc départemental de la Fosse Maussoin
©
Ville
de GagnyEndema93
- Sources
:
- PPRN
liés aux anciennes carrières, commune de Gagny,
2002 :
-
Endema93 : endema93.fr
- CAUE93
: caue93.fr
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