La géothermie, un enjeu énergétique crucial

(2) Géothermie de surface : une énergie performante
et durable adaptée à la Métropole du Grand Paris

Introduction - 7 bonnes raisons de la choisir :
1. Une facture énergétique maîtrisée - 2. L’exemplarité environnementale
3. La promotion des ressources locales (…)



La Métropole du Grand Paris travaille depuis début 2020 à une déclinaison très opérationnelle de la trajectoire de transition énergétique
du Plan Climat national, à travers l’élaboration du Schéma Directeur Energétique Métropolitain. Le développement d’une filière telle que la géothermie de surface s’inscrit pleinement dans les objectifs de transition énergétique ainsi poursuivis : il s’agit d’une énergie décarbonée, locale, pertinente économiquement et parfaitement adaptée aux spécificités de notre territoire. En partenariat avec l’ADEME et le BRGM,
la Métropole du Grand Paris a souhaité développer des outils visant à mettre en valeur cette solution parfois mal appréhendée.
Patrick Ollier, Président de la Métropole du Grand Paris

Introduction  

Sur le plan énergétique, les territoires sont confrontés à un défi majeur : maîtriser et planifier les besoins en énergie de leur population, en réduisant les émissions de CO2, à un coût raisonnable. À quelques mètres sous nos pieds, se trouve un élément de solution : la géothermie !
Le sous-sol offre en effet une énergie renouvelable, continue et capable, avec
un même dispositif, de produire du chaud et du froid.
Développé par l’ADEME Île-de-France, le dispositif EnR’choix permet d’accompagner les porteurs de projets dans le développement de stratégies tournées vers les énergies renouvelables, en tenant compte des potentiels du territoire. À ce titre, la géothermie est une priorité à développer juste derrière la chaleur fatale.
Ce livret concerne la géothermie de surface, l’énergie que l’on exploite jusqu’à 200 mètres de profondeur. Au-delà, la géothermie profonde, très présente sur la Métropole du Grand Paris, permet d’alimenter des réseaux de chaleur dans les zones denses.
La géothermie de surface, quant à elle, apporte des solutions thermiques à des bâtiments allant de la maison individuelle à l’éco-quartier, aussi bien pour la rénovation que la construction neuve. Son principe est simple : capter l’énergie du sous-sol, et la restituer au niveau de température désiré par le biais d’une pompe à chaleur géothermique. Elle est disponible presque partout, via l’exploitation de ressources énergétiques situées soit dans une nappe d’eau souterraine, soit dans les roches du sous-sol.
Elle permet également la production d’eau chaude sanitaire, et répond à tous types d’usages : chauffage et refroidissement de logements et de bâtiments tertiaires, applications industrielles et agricoles. C’est une énergie durable, locale, disponible en continu, quelles que soient les conditions climatiques, et qui n’a pas d’impact visuel.
Elle est compatible avec un milieu urbain dense, puisqu’elle prend très peu d’espace, et est particulièrement performante pour les infrastructures du tertiaire et l’habitat collectif.
Ce livret contient des témoignages sélectionnés pour illustrer la diversité des projets existants, sur tout le territoire de la Métropole du Grand Paris, et pour une typologie de bâtiments variée.

1. Une facture énergétique maîtrisée

La géothermie : une énergie compétitive

Ses coûts d’exploitation réduits permettent à la géothermie de surface d’être une énergie compétitive dans le temps. En moyenne, le temps de retour sur investissement de ces installations par rapport à une solution au gaz est de 5 à 18 ans, et de 10 ans dans le tertiaire (1). Une fois l’investissement amorti, il ne reste qu’à s’acquitter des coûts d’exploitation réduits, et ce pendant plusieurs décennies : la durée de vie des forages est estimée à 50 ans (2), celle des pompes à chaleur, moins coûteuses que ces derniers, à 17 ans (3).

Coûts cumulés de trois solutions pour le collectif combinant chauffage et rafraichissement © AFPG

De leurs côtés, les énergies fossiles, polluantes et épuisables, seront toujours caractérisées par un marché volatile et une probable augmentation de leur taxation, par le biais de la contribution climat énergie, par exemple.
Dans certains cas, les installations géothermiques peuvent se révéler encore plus compétitives :

  • lorsque le système procure à la fois du chaud et du froid/frais. Avec la géothermie de surface, ces besoins sont assurés par une seule et même installation, avec de plus des performances améliorées en raison du phénomène de recharge thermique évoqué précédemment ;
  • lorsque le bâtiment que l’on souhaite équiper se situe au droit d’une ressource très favorable : par exemple, un aquifère peu profond et très productif, ou des roches très conductrices de chaleur et faciles à forer… ;
  • en l’absence de servitude par un réseau de gaz.
Installation Celsius sur le campus de Schlumberger Clamart (92)

Schéma 3D du dispositif et de son intégration
dans le bâtiment © Celsius Energy
 

Palais des Sports de la Ville de Puteaux


Vue de la piscine du complexe sportif de Puteaux © Ville de Puteaux


Coûts cumulés : Collectif avec rafraîchissement

(1) Géothermie de surface, étude technico-économique, Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG), 2020, selon les technologies.
(2) Géothermie de surface, étude technico-économique, Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG), 2020.
(3) Hypothèse retenue dans les fiches des certificats d’économie d’énergie.

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La géothermie, c’est aussi du froid !

La stabilité des températures du sous-sol au cours des saisons permet de produire aussi bien du chaud que du froid.

En hiver, la chaleur prélevée dans le sol sert à chauffer le bâtiment. En été, la fraîcheur du sous-sol peut refroidir/rafraîchir les constructions. Ces usages présentent l’avantage de recharger thermiquement le sous-sol, et ainsi d’augmenter la performance des installations pour la saison suivante.
Deux possibilités permettent d’abaisser les températures des bâtiments et d’améliorer ainsi le confort d’été :

  • La production de froid actif : avec des émetteurs adaptés, un système équipé de pompes à chaleur réversibles produit de la climatisation.
  • La production de frais, par géocooling.

La température du sous-sol est suffisamment basse pour rafraîchir directement et naturellement le bâtiment, un simple échangeur de chaleur suffit alors à alimenter le circuit des émetteurs. La pompe à chaleur n’étant pas sollicitée, cela rend cette solution particulièrement économique.
Cette opportunité de produire du froid renouvelable est indispensable pour certains établissements (EHPAD, hôpitaux…) et à propos dans le contexte du réchauffement climatique, en évitant, dans les zones denses, l’augmentation des îlots de chaleur.

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2. L’exemplarité environnementale
 

Immeuble Le Hive à Rueil-Malmaison (92)


Vue générale de l’immeuble du Hive © Schneider Electric

Une énergie verte

On considère que les installations de géothermie de surface rejettent, en moyenne, moins de 45 g de CO2 par kWh de chauffage, des émissions associées à la consommation électrique de la pompe à chaleur (5).
C’est environ 4 fois moins que l’électricité, 5 fois moins que le gaz naturel, et 7 fois moins que le fioul, pour satisfaire un même besoin de chauffage.

Disponible localement, la géothermie de surface n’implique pas de transport. En effet, elle est, par nature, consommée directement là où elle est produite. Ce sont donc autant d’émissions de CO2 et de particules fines qui sont évitées. Cela en fait un véritable atout pour la qualité de l’air des territoires.
Son usage, encadré par la réglementation et mis en œuvre par des professionnels qualifiés, se fait dans le respect de l’environnement et de la biodiversité, dans le sous-sol et en surface.
Cette énergie renouvelable contribue au déploiement des Bâtiments Bas Carbone et de Haute Qualité Environnementale. L’entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE2020, qui prévoit à moyen terme la disparition du chauffage au gaz dans les constructions neuves, d’abord pour l’habitat individuel puis pour le collectif, favorisera l’étude de solutions géothermiques.

Un engagement pour lutter contre le changement climatique

Aux côtés des autres sources d’énergie renouvelable, la géothermie de surface est essentielle à l’atteinte des objectifs de la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte. Le Plan Climat Air Énergie Métropolitain, adopté fin 2018, fixe pour l’horizon 2030 de porter à plus de 50% de la consommation énergétique finale la part des énergies renouvelables et de récupération, dont au moins 20 % produites localement.
Alors que certains pays européens ont su valoriser la géothermie de surface dans leur mix énergétique, il reste en France un très fort potentiel de développement. La mobilisation sans réserve de toutes les énergies renouvelables est nécessaire pour s’adapter au changement climatique. La géothermie de surface présente de réels atouts. Pour les collectivités territoriales, stratèges énergétiques, animateurs des dynamiques locales et maîtres d’ouvrage, c’est une énergie incontournable à considérer. C’est aussi vrai pour les particuliers.

(5) Hypothèse d’un COP à 4. Valeurs pour kgCO2/kWh issues de la base de données carbone de l’ADEME :
électricité usage chauffage 2016 : 0,169 kgCO2/kWh ;
gaz naturel : 0,244 kgCO2/kWh PCI ; fioul : 0,312 kgCO2/kWh PCI.

 
Résidence particulière avec piscine, à Saint-Maur-des-Fossés (94)
 



Émissions de CO2/an - 20,9 t/an

Vue de la résidence particulière chauffée par géothermie

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3. La promotion des ressources locales
 

Une énergie disponible en permanence sur presque tout le territoire

La géothermie de surface est une énergie disponible en continu presque partout.

Les ressources géothermiques proviennent soit des roches du sous-sol - exploitation sur sondes - soit des nappes d’eau souterraines : exploitation sur nappe. L’exploitation de ces deux types de ressource passe ainsi principalement par deux technologies :

  • pour la géothermie sur nappe : l’eau d’un aquifère est prélevée directement par une pompe dans un forage dit de production, et sa température est utilisée, soit pour chauffer soit pour rafraîchir, au moyen d’une pompe à chaleur. L’eau est alors réinjectée dans un second forage ;
  • pour la géothermie sur sonde : la réalisation de forages secs permet, presque en tout lieu, d’avoir accès directement à la chaleur/fraîcheur de la roche du sous-sol.

On crée une circulation d’eau dans un (ou des) tube(s) qui passe(nt) dans ces forages. L’eau se réchauffe - ou se refroidit selon les cas - en descendant sous terre, puis la température est alors valorisée en surface par une pompe à chaleur.

Des projets de plus en plus nombreux sur tout le territoire de la Métropole du Grand Paris

Fin 2020, plus de 620 forages de géothermie sont recensés au sein de la Métropole du Grand Paris, pour environ 250 opérations. 375 de ces forages de géothermie ont été déclarés ces 5 dernières années, ce qui indique une nette augmentation depuis l’existence du régime de déclaration Géothermie de Minime Importance (2015) (6).

La géologie francilienne est favorable à la géothermie de surface

A l’échelle de la Métropole du Grand Paris, l’empilement des couches géologiques permet qu’il y ait au moins une nappe productive à faible profondeur (<100 m) partout.
Une étude locale permet d’identifier la nappe la plus pertinente et les débits d’exploitations envisageables. Pour les plus gros projets, et pour des raisons économiques, cette solution sera en particulier privilégiée par rapport à la géothermie sur sondes.
Cette dernière est encore plus généralement accessible : les propriétés thermiques des terrains étant relativement stables sur les 100 à 150 premiers mètres rencontrés en tout point de la Métropole du Grand Paris. Cette caractéristique est liée à la variation importante des typologies des couches géologiques - marnes, calcaires, sables, argiles, craie, alluvions… - qui confère une certaine homogénéité à l’ensemble. La présence d’une nappe peut notamment augmenter la chaleur ou la fraîcheur disponible, et donc améliorer le rendement des sondes.
La géothermie de surface est ainsi une solution d’approvisionnement en chaleur et en froid mobilisable sur presque tout le territoire de la Métropole du Grand Paris, à quelques rares exceptions près : par exemple, des contraintes sur la géologie du fait de la présence de gypse ou de carrières souterraines.

(6)
geothermies.fr

Alimentation du quartier Pleyel
et du Village des athlètes par
de la géothermie sur nappe

Émissions de CO2/an - 4747 t/an
© Dronepress / SOLIDEO

Cartographie des opérations de géothermie
de surface sur le territoire de la Métropole du Grand Paris recensées au 1er janvier 2021

Schéma des terrains géologiques rencontrés sur le territoire de la Métropole du Grand Paris en fonction de l’altitude. Les principales nappes sont indiquées en bleu.

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Une énergie de mon territoire pour mon territoire

La géothermie est une énergie locale. Elle n’implique donc pas de transport, pas de gestion de stocks. En s’émancipant des énergies fossiles, elle favorise l’indépendance énergétique des territoires. Elle mobilise les talents locaux : bureaux d’études, foreurs, installateurs… et contribue à l’emploi de proximité.
La géothermie est l’occasion de rappeler que les potentiels d’un territoire ne s’arrêtent pas en surface, et comprennent aussi l’usage de son sous-sol.

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La géothermie, un enjeu énergétique crucial

...........(2) Géothermie de surface : une énergie performante et durable adaptée à la Métropole du Grand Paris
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L’ADEME Île-de-France et la Métropole du Grand Paris sont partenaires sur de nombreux sujets tels que la mobilité au travers de la ZFE, l’économie circulaire ou l’énergie, avec le schéma directeur des énergies. L’ADEME Île-de-France, grâce à ses expertises et son expérience, est en mesure d’agir au plus près du terrain, en accompagnant les acteurs du territoire dans l’atteinte de leurs objectifs de décarbonation de l’énergie, notamment par le biais de financement d’études amont, et d’investissements d’installations de production et distribution de chaleur renouvelable.

Jérémie ALMOSNI, Directeur régional Île-de-France de l’ADEME


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metropolegrandparis.fr
15-19 av. Pierre Mendès-France,
Paris (XIIIe)

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Coédité par la Métropole du Grand Paris, l’ADEME Ile-de-France et le BRGM
Coordinatrice de projet : Margaux Montagnon, Eva Frangiamone
Comité de rédaction :

  • ADEME Ile-de-France : Matthieu Mefflet-Piperel
  • BRGM : Timothée Dupaigne, Fanny Branchu

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Les rédacteurs remercient ceux qui ont témoigné pour leur accueil et les informations fournies, ainsi que l’APUR pour sa contribution à l’identification des exemples présentés.
 
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Pour tout savoir sur la géothermie :
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afpg.asso.fr : le site de l’Association Française des Professionnels de la Géothermie contient des informations sur la filière,
le marché, les acteurs, des fiches exemples, la boîte à outils géothermie très basse énergie.
• rendez-vous sur le site de référence de l’Ademe et du BRGM : geothermies.fr
et ses espaces régionaux : geothermies.fr/espace-regional