Exposition Félins


(1) Préambule
Fascinants félins
Une diversité mondiale - Exceptionnels prédateurs
Des félins et des hommes - Quelle domestication possible ?
Iconique chat domestique



En 2023, le Muséum national d’Histoire naturelle met à l’honneur une exceptionnelle famille d’animaux présents sur toute la planète : les félins.
Qu’il s’agisse de leur diversité, de leurs impressionnantes capacités de prédateurs, de leurs relations avec les hommes à travers les époques
et les cultures ou de leur domestication, les 38 espèces de félins vivant sur Terre vont être présentées au public de manière tout à fait inédite. Conceptrices d’exposition, scénographe, commissaire et conseillers scientifiques travaillent de concert avec les taxidermistes et préparateur ostéologique de l’Institution, permettant aux futurs visiteurs d’observer de magnifiques spécimens naturalisés pour l’occasion aux côtés
de spécimens des collections patrimoniales restaurés. Le rendez-vous est donné au sein de la Grande Galerie de l’Évolution
pour découvrir cette incroyable fresque féline.

Préambule  

Une diversité mondiale, des caractéristiques uniques

C’est l’une des familles de mammifères les plus représentées dans les livres et les films, l’une des plus appréciées et redoutées ; c’est aussi l’une des familles d’animaux que le public pense connaître le mieux. Cependant, ce sont en réalité souvent les mêmes images et les mêmes informations qui circulent. C’est pourquoi cette exposition associe les connaissances scientifiques récentes sur ces animaux, des naturalisations inédites de spécimens ainsi qu’une scénographie originale liant collections, films et jeux. Elle offre ainsi l'une des présentations les plus exhaustives de l’univers des félins avec, entre autres, plus de 100 spécimens et pièces anatomiques.

Parler des 38 espèces actuelles, c’est évoquer leur passé, leur évolution mais aussi leur diversité en exposant les espèces connues telles que le lion, le tigre, la panthère ou le chat domestique et les espèces plus confidentielles comme le chat pêcheur, le chat à tête plate ou le guigna. Il s’agit aussi de présenter les nombreux dangers qui pèsent sur l’ensemble des félins de la planète, avec le cas particulièrement évocateur du lynx en France.

Félins, exceptionnels prédateurs

Qui pense félins, pense chasse et proie. Et les félins sont effectivement d’impressionnants prédateurs. Scènes d’animaux naturalisés et montages ostéologiques permettent de prendre la mesure des qualités d’athlètes de ces prédateurs - course, capture, saut -, mais aussi de leurs sens ultra développés - ouïe, vue, toucher en particulier - ou encore de leurs attributs spécifiques : griffes, mâchoires, vibrisses…

C’est aussi l’occasion de rappeler que le Parc zoologique de Paris, autre site phare du Muséum, accueille toute l’année de nombreuses espèces de prédateurs. Elles seront mises à l’honneur dès le printemps 2023 grâce à une programmation exceptionnelle qui permettra de comprendre que le prédateur n’est pas forcément celui que l’on croit. Au-delà des félins, il y a aussi les autres prédateurs : insectes, oiseaux, petits mammifères, lézards, serpents… Chacun possède des atouts, des techniques ou des caractéristiques uniques qui font de lui un chasseur performant.

Des félins et des hommes

Les relations entre les humains et ces animaux sont visibles dans de nombreuses cultures et à toutes les époques. Pour en prendre la mesure, l’exposition présente de nombreux objets issus de collections ethnographiques et archéologiques du Muséum et de nombreux autres musées en France : musée du Louvre, musée du quai Branly - Jacques Chirac, musée de l’Armée, musée Guimet. De l’Égypte ancienne à la Grèce antique en passant par le Moyen-Âge, de l’Europe à l’Afrique subsaharienne, de l’Asie aux Amériques, le visiteur découvre des objets culturels et symboliques, emblèmes de puissance, de bravoure ou de protection : statues de Sphinx et de Sekhmet, figure d’Hercule coiffé du lion de Némée, casque de Louis XIII à tête léonine, masques et statuettes africaines à l’effigie du léopard, armure de samouraï, poteries pré-incas au motif du puma…

Puma (Puma concolor)
© MNHN

Quelle domestication possible ?

La possession et la domestication de félins sauvages sont également abordées dans l’exposition. Jadis capturés par les puissants pour signifier leur supériorité, les félins captifs restent aujourd’hui en vogue, notamment via les réseaux sociaux. Trafics et commerces illégaux sont les conséquences de ces pratiques. L’humain cherche en effet depuis longtemps à domestiquer les félins. Dans cette partie, le visiteur remonte ainsi jusqu’à la plus ancienne preuve de domestication du chat : une sépulture d’homme et de son compagnon félin, à Chypre datant de 9500 ans, bien avant les représentations les plus connues d’Égypte. Les visiteurs s’aventurent alors au cœur d’une enquête passionnante, dans le passé d’un félin incontournable : le chat domestique.

Iconique chat domestique

Cette exposition ne pouvait faire l’impasse sur cet animal si emblématique de nos cultures contemporaines. Bien qu’il n’ait pas toujours été l’animal tant apprécié, dessiné, photographié, présent dans les foyers, il a toujours provoqué une forme de fascination, aimé ou mal-aimé. Après un focus sur sa réhabilitation en France à partir du XIXe siècle, grâce aux intellectuels et aux artistes, l’exposition aborde la question de leurs territoires, de leurs humeurs et des menaces réelles ou fantasmées que le chat domestique ferait peser sur d’autres espèces.

Cette exposition est donc un véritable hommage scientifique et culturel aux félins, observés sous différents prismes : présentation d’animaux - naturalisations, montages ostéologiques -, propos scientifique actualisé, jeux, vidéos, dispositifs interactifs et ludiques, objets de collection… L’exposition a été conçue pour favoriser l’accessibilité aux personnes en situation de handicap visuel, auditif ou moteur. Elle s’adresse à tous les publics et s’accompagne d’une programmation culturelle dédiée : animations, ateliers, visites guidées, projections, rencontres, week-end festif…

Bestiaire, 1226-1250 © Bodleian Libraries,
University of Oxford / CC BY-SA 4.0

 
Fascinants félins  

Lynx d’Eurasie (Lynx lynx)© MNHN Agnès Iatzoura

Trente-huit espèces de félins sauvages vivent actuellement sur la planète. Ils sont présents sur tous les continents, à l’exception de l’Australie, de Madagascar et des pôles.

La première partie de l’exposition présente, en un coup d’œil, l’ensemble de ces espèces, grâce à un podium où sont rassemblés des animaux naturalisés, présentés par zones géographiques et accompagnés d’un cartel numérique avec leurs caractéristiques. Une fresque féline aussi complète est une véritable première !
Cette partie introductive permet au visiteur de prendre toute la mesure de cette famille de mammifères qui, même si elle est très bien identifiée du public, reste méconnue sur de nombreux aspects. En effet, aux côtés des célèbres tigres, lions et jaguars, demeurent de plus petits félins, plus discrets tels que le margay, le guigna ou encore le chat de Temminck. On ne sait pas toujours non plus que deux sous-familles de félins existent : les Panthérinés avec le lion, le tigre, le jaguar, le léopard, la panthère des neiges et deux panthères nébuleuses ; les Félinés avec une trentaine d’espèces dont le puma, le guépard, le chat pêcheur ou l’ocelot. C’est une incroyable diversité, souvent insoupçonnée qui est présentée ici. Le public peut compléter sa visite avec des projections et des jeux, comme un Qui est-ce ? spécial félins.
Le visiteur remonte aussi aux origines pour mieux comprendre la diversité des félins aujourd’hui. Leur histoire est difficile à retranscrire, car peu de fossiles subsistent. Les ancêtres des félins actuels vivaient en effet dans des milieux tropicaux, peu favorables à la conservation des ossements. Le plus ancien félin connu est Proailurus, apparu il y a environ 22 millions d’années en Europe. Ce félin fossile à été découvert pour la première fois en France. Son crâne, conservé au Muséum, sera présenté dans l’exposition. Ce précieux fossile côtoie un moulage de squelette du célèbre tigre à dents de sabre, qui n’est pas un ancêtre de nos félins actuels mais un cousin dont il n’y a eu aucun descendant après sa disparition il y a environ 10 000 ans.

 

Les félins sur la planète*
* Certaines de ces espèces sont présentent dans plusieurs régions du monde.
Illustrations © MNHN Jeane Montano

 


Dangers et menaces

Les félins actuels sont menacés de toutes parts et pour diverses raisons. L’exposition s’attache à expliciter les dangers qui pèsent sur eux, en particulier sur les espèces les moins connues, qui n’ont pas encore été entièrement étudiées, et qui risquent de disparaitre avant même de l’avoir été. Bien que la plupart des espèces soient protégées par des conventions internationales, la destruction de leurs habitats naturels, la chasse et le braconnage ou encore les conflits avec les éleveurs demeurent de réelles menaces pour eux. Les jaguars, par exemple, occupent actuellement 51 % de leur répartition historique tandis que les tigres ont perdu plus de 93 % de leur territoire. Les populations de guépards sont, elles, passées en moins d’un siècle de 100 000 individus à tout juste 7 000.
Les menaces et dangers sont notamment symbolisés par un amoncellement de peaux de félins saisies en douane. En France c’est le lynx d’Eurasie qui représente l’espèce la plus menacée. Il a entièrement disparu du territoire au début du XXe siècle, après le déboisement et une chasse intensive. Il est de retour depuis les années 1970, grâce à des réintroductions en Suisse et en France. Mais les collisions routières, la fragmentation de leur habitat et la chasse illégale fragilisent toujours cette population de seulement 150 individus environ.

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Exposition Félins

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Une exposition conçue et réalisée par le Muséum national d'Histoire naturelle (MnHn)
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Jardin des Plantes Paris (Ve) - Grande Galerie de l’Évolution - Jusqu'au 24 avril 2024
 

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L'exposition Félins en chiffres

1000 d'exposition.
150 objets :
100 spécimens
et pièces anatomiques

© MNHN J-C Domenech

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dont 80 naturalisations
et 10 squelettes dynamiques
50 pièces d'anthropologie et d'archéologie,
prêts de grands musées parisiens

Crâne de félin fossile - Proailurus Lemanensis

 
   


Commissariat scientifique
Commissaire : Géraldine Veron, Professeur à l'Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité, MnHn

Équipe muséographique, MnHn
Cheffe de projet : Sophie Grisolia
Conception muséographique : Manon Toulemont, Zoé Lecamus
Scénographie : Sacha Mitrofanoff

jardindesplantesdeparis.fr


Graphisme : Balam
Conception audiovisuelle et multimédia
:
Estelle Herbin et Isabelle Legens
Iconographie : Ingrid Verleye
Coordination : Mathilde Chikitou
Régie des collections : Sophie Dabis
Préparation ostéologique : Éric Pellé
Taxidermie : Vincent Cuisset, Christophe Voisi
Justine De Jong, Isabelle Huynh Chan Hang