Après une année 2022 à sillonner l’Asie du
Sud Est, de l’Indonésie jusqu’à l’Inde
en passant par Singapour, Energy Observer traverse
l’Océan Indien en 2023, puis l'océan Atlantique jusqu'en
Amérique du Sud. Parsemé d’états insulaires
isolés, l’Indien est un témoin exposé
au réchauffement climatique et particulièrement sensible
aux enjeux énergétiques. Au terme de cette traversée,
le navire fera escale
en Afrique du Sud, pays dont l'économie est une des locomotives
économiques du continent à la dépendance historique
au charbon,
puis au Brésil où de nombreux projets d’énergie
alternatives sont développés. 2023 sera donc plus que jamais
axée sur
l’observation et le décryptage des enjeux énergétiques
de notre époque, dans un hémisphère sud en pleine
mutation.
Energy
Observer en Namibie, nouvel eldorado de l'hydrogène vert
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Pour
sa septième et dernière escale africaine, Energy
Observer s’est arrêté en
Namibie, l’un des pays au potentiel photovoltaïque
les plus élevés au monde. Le navire laboratoire
fait escale dans un État qui ambitionne de devenir l’un
des leaders de l’exportation d’hydrogène
vert à horizon 2030, alors qu’il importe aujourd’hui
près de 60 % de sa consommation électrique tout
en s’engageant résolument dans la transition énergétique.
Avec en moyenne 300 jours de soleil par an et de longues journées,
dont la durée oscille entre 11 h et 14 h en fonction
des saisons, la Namibie se situe juste derrière le Chili
qui détient le record mondial d’ensoleillement.
Soit plus de 3 000 heures de soleil annuel à la disposition
de l’un des pays les plus stables politiquement du continent.
La fraîcheur de la Namibie est également un facteur
important qui améliore le rendement des panneaux photovoltaïques,
phénomène que l’équipage d’Energy
Observer constate quotidiennement sur le pont du navire. Elle
est en grande partie attribuable au courant marin froid de Benguela
qui longe la côte ouest de l’Afrique australe.
Remarquables
ressources énergétiques renouvelables et minières,
investissements massifs dans le dessalement de l’eau de
mer, projets massifs de production d’hydrogène
vert, Energy Observer se devait d’aller découvrir
et documenter les enjeux de ce pays hors normes. Pour cette
81 escale, le navire laboratoire est amarré au Yacht
Club de Walvis Bay, seul port de commerce en eau profonde du
pays et futur terminal de carburants bas carbone, idéalement
placé sur les routes maritimes de l’Atlantique
Sud.
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Centrale
Solar Arandis
© Energy Observer Productions - Agathe Roullin
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La
Namibie amorce sa transition énergétique
Agathe
Roullin, reporter embarquée, et Victorien Erussard sont
allés visiter et filmer une impressionnante usine de dessalement
de l’eau de mer, installée par la société
française Orano.
L’un
des problèmes majeurs de la Namibie est le manque d’eau,
avec des précipitations qui dépassent à peine
la vingtaine de millimètres à l’année
dans l’ouest du pays - soixante fois moins qu’à
Brest - et des ressources en eau douce énormément
sollicitées par l’industrie minière.
Pour
rappel, le sous-sol est d’une richesse hors du commun avec
notamment de l’uranium - la Namibie en est le 3e producteur
mondial - dans la région d’Erongo (Walvis Bay). Une
ressource minière qui représente environ 10% du
PIB du pays et plus de 60% des recettes d’exportation sur
la période 2017-2019.
Pour
remédier à ce manque d’eau douce et répondre
à ses besoins, la société française
Orano (ex Areva) a installé le plus grand complexe de dessalement
d’eau de mer à osmose inverse d’Afrique australe.
L’usine
produit actuellement 12 à 13 millions de mètres
cube d’eau douce par an - 1800 m3 par heure -, destinés
à 90% aux industries minières, 10% à la population
locale, relate Agathe Roullin, reporter embarquée qui a
visité le site avec Victorien Erussard. Lorsque l’économie
hydrogène sera mature, il est évident que la demande
augmentera encore considérablement, au point de nécessiter
la création de nouvelles usines comme celle d'Erongo. Avec
le défi d’en faire profiter les populations locales
et de limiter l’impact sur les écosystèmes
marins.
Orano
se réserve la possibilité de quasi doubler sa production
annuelle en passant à 25 millions de mètres cube
d’eau douce, soit l’équivalent de 10 000
piscines olympiques, voire d’engager de nouveaux investissements
faisant passer la production du site à 45 millions de mètres
cube.
C’est
aussi ici que le paradoxe namibien vient au grand jour. Les pompes
à eau de mer qui alimentent le site d’Erongo sont
électriques et elles-mêmes alimentées par
de l’électricité achetée à son
voisin sud-africain.
La
Namibie dépend pour 60 % de sa consommation électrique
d’importation via des contrats passés entre autres
avec l’Afrique du Sud, dont l’essentiel de la production
est produit par des centrales à charbon…
À
court terme, Orano souhaite décarboner une partie de son
activité et vient de se lancer dans la construction d’une
centrale solaire.
Victorien
Erussard à l'usine de dessalement d'Erongo
© Energy Observer Productions - Agathe Roullin |
Victorien
Erussard à l'usine de dessalement d'Erongo
© Energy Observer Productions - Agathe Roullin
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Victorien
Erussard à l'usine de dessalement d'Erongo
© Energy Observer Productions - Agathe Roullin

Tournage avec Victorien Erussard sur le site du futur projet de
centrale solaire HDF Energy avec stockage d'hydrogène ©
Energy Observer Productions - Agathe Roullin |
Des
projets et des ambitions... à horizon 2030
La
transition énergétique est en marche même
si elle reste à amplifier. Des défricheurs sont
déjà en place avec HDF Energy, futur projet de centrale
solaire Renewstable utilisant de l’hydrogène
vert pour remédier à l’intermittence propre
au photovoltaïque. L’idée est de faire du
power to power, en produisant de l’hydrogène
comme moyen de stockage - centrale solaire 85 MW - et utiliser
localement cette électricité, explique Tashiya Walenga,
responsable du projet. Pour l’instant nous avons mis en
place une petite station pour suivre et mesurer les conditions
et le rendement des panneaux solaires test, avant de démarrer
la construction dans le courant de l’année 2024.
À
une autre échelle, la co-entreprise Cleanergy Solutions
Namibia a lancé la construction d’un démonstrateur
en présence d’Energy Observer, qui sera suivi d’un
parc solaire de 10 hectares, accompagné d'une installation
de production d'hydrogène équipée d'un électrolyseur
de 5 MW. Cette usine doit constituer la première installation
de production d'hydrogène de ce type en Afrique australe,
exploitant directement l'énergie solaire du parc pour produire
de l'hydrogène vert, qui sera ensuite distribué
dans une station de ravitaillement ouverte au public.
Des
projets ont reçu des agréments, poursuit l’équipe
d’Energy Observer. Des études environnementales ont
été réalisées, des financements ont
été validés par le gouvernement. La transition
énergétique du pays est lancée, mais va mettre
encore quelques années à se concrétiser.
Par
exemple, la société Hyphen Energy projette de produire
à terme 350 000 tonnes d’hydrogène vert chaque
année, pour une capacité de 5 à 6 GW de production
renouvelable et environ 3 GW de capacité d’électrolyse.
Ou
encore, le Daures Green Hydrogen Village, qui vise à produire
31 tonnes d’hydrogène et 109 tonnes d’ammoniac
par an pour commencer. Tous les ingrédients pour réaliser
de l’hydrogène vert sont en place sur un territoire
au potentiel exceptionnel, constate l’équipe d’Energy
Observer.
La
Namibie présente une stabilité politique exemplaire
sur le continent, complète Victorien Erussard.
Un atout pour les investisseurs. Le pays affiche aussi clairement
ses ambitions de transition énergétique. Avec seulement
2,6 millions d’habitants, il devrait rapidement pouvoir
mettre en place son autonomie énergétique. L’énorme
potentiel de la Namibie lui ouvre sans aucun doute des perspectives
d’exportation à une échéance pas si
lointaine que cela, si son engagement est à la hauteur
de ses ambitions.
Deux
axes principaux ont fait l’objet de tournages en Namibie,
venant compléter les autres sujets produits en Afrique
: Comme pour chaque pays visité, une introduction aux équilibres
énergétiques locaux baptisée How green
is…, puis un sujet spécifique sur les productions
d’hydrogène décarboné et leurs enjeux
environnementaux et sociétaux. |
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La
suite de l’Odyssée, encore de grandes traversées
Après
le continent africain, qui a permis à l’équipage
de documenter et de filmer de nombreux projets et enjeux vraiment
spécifiques à ce continent, Energy Observer remet
le cap à l’ouest vers l’Amérique du
Sud, autre continent lancé dans la transition. Le catamaran
expérimental a navigué vers Fortaleza (Brésil)
le 3 octobre, avec, pour cette nouvelle transat, une escale prévue
sur l’île de Sainte-Hélène. Fortaleza
est au cœur des ambitions brésiliennes en matière
d’énergies renouvelables, bénéficiant
d’un fort régime d’alizés, et donc d’une
source de vents stable et puissante.
Avant
son départ pour le Brésil, l’équipage
a justement reçu les ambassadeurs du Brésil, mais
aussi d’Espagne, invités par M. Sébastien
Minot, Ambassadeur de France. Véritable vitrine opérationnelle
de l’ensemble des technologies qui sont déployées
dans le pays, Energy Observer a également invité
à bord de très nombreux officiels, ingénieurs
et responsables namibiens, dont les ministres des Finances, de
l’Environnement et du Tourisme.
Soleil,
vent, eau de mer, Energy Observer est dans ses éléments
pour poursuivre son tour du monde de la transition énergétique
en Atlantique sud, à la rencontre des projets les plus
ambitieux et innovants. |
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...
.Le
navire Energy Observer
...........Un
laboratoire de la transition écologique conçu
pour repousser les limites des technologies zéro
émission
...........
..........
.Les
missions d’Energy Observer :
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Des innovations pour accélérer
la transition énergétique
Energy Observer est un laboratoire où ingénieurs,
chercheurs et scientifiques développent les innovations
qui feront des énergies renouvelables une réalité
pour tous. À travers ce navire, ce sont des technologies
de pointe en matière d'hydrogène, de batteries,
de solaire, d'éolien ou de production d’hydroélectricité
qui sont mises à l'épreuve du milieu le
plus exigeant qui soit : l'océan. Des technologies
qui ont déjà été éprouvées
et optimisées sur plus de 50 000 milles nautiques
de navigation. La mixité et la diversité
des énergies renouvelables sont la clé de
systèmes énergétiques résilients
zéro carbone développés par les ingénieurs,
avec le soutien de partenaires industriels. Ce développement
de solutions énergétiques fiables, durables,
sans émissions nocives, et accessibles économiquement,
sont au cœur des enjeux de cette Odyssée.
Une
exploration des initiatives qui changent le monde
L’aventure
Energy Observer, c’est aussi une Odyssée
historique de 7 ans à la rencontre des pionniers
qui innovent pour la sauvegarde de la planète,
en réinventant l’agriculture, l’énergie,
l’économie, la mobilité et en trouvant
des solutions pour protéger la biodiversité.
Des innovations positives et concrètes qui fonctionnent
déjà, et montrent qu'un autre monde et futur
sont possibles. Premier ambassadeur français des
17 Objectifs de développement durable fixés
par l’ONU en 2015, Energy Observer porte le message
de la France sur la nécessaire préservation
de notre environnement partout dans le monde.
Sensibiliser
tous les publics
À
chaque escale, l'équipe part à la rencontre
de femmes et d’hommes qui portent des projets innovants,
locaux et réplicables. Energy Observer Solutions
est la vitrine de cet écosystème d’acteurs
engagés à travers le monde, grâce
des films courts diffusés librement sur une plateforme
dédiée. Le Ministère de la Transition
écologique, l’Ademe, l’Association
Internationale des Universités, l’Unesco,
ou encore la SDSN, soutiennent le projet pour identifier
les pionniers et les solutions autour du monde.
Par
ailleurs, à chaque grande escale de l'Odyssée,
un village d'exposition y est déployé. Libre
d'accès, il est destiné à sensibiliser
tous les publics aux enjeux de la transition énergétique
et écologique. Familles, étudiants, élus
et décideurs industriels locaux sont invités
à plonger dans l’aventure Energy Observer
de manière ludique et immersive. Cette exposition
itinérante accueille près de 100 000 personnes
chaque année.
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D'expéditions en innovations, Energy Observer
explore des solutions concrètes et développe
des technologies pour accélérer la transition
écologique.
energy-observer.org |
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