Dans
un nord-est parisien en mutation accélérée par l’accueil
des Jeux de Paris 2024, le XVIIIe arrondissement est le théâtre
de multiples
projets. En son cœur, l'incorporation au tissu urbain du projet urbain
Chapelle Charbon a commencé par la création d’un grand
parc. Il sera bientôt complété d’un morceau
de ville achevant le quartier Évangile. Ce quartier bas carbone
à haute intensité végétale préfigure
par son ambition le futur PLU bioclimatique de Paris. L’ancien site
logistique et ferroviaire Chapelle Charbon est l’un des rares et
précieux espaces libres du sol parisien, entre le quartier Évangile
et la porte de la Chapelle. L’opération Chapelle Charbon
relie à présent ce parc à la ville,
en créant des logements, des espaces et équipements publics.
Leurs concepteurs ont travaillé collectivement pour atteindre des
objectifs très ambitieux de qualité architecturale et environnementale,
faisant de Chapelle Charbon un projet urbain pilote.
Un quartier à haute intensité paysagère
Du
parc aux toitures en passant par les squares et les jardins au
cœur des îlots, le projet est traversé de part
en part par une puissante armature paysagère. D’abondantes
surfaces de pleine terre lui sont dédiées. L’eau
de pluie qui tombe à Chapelle Charbon, sur un sol largement
perméable, est conservée sur place au profit d’une
végétation choisie pour résister au changement
climatique et favoriser la biodiversité. L’omniprésence
du végétal jouera aussi un rôle majeur dans
l’atténuation de la chaleur estivale. |
Une
lisière fraîche et floue, les généreuses
plantations de la voie nouvelle estompent la
limite ville-parc en étirant la lisière du parc
jusqu’aux bâtiments. © David Durand.
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Omniprésence
du végétal
Parc,
squares et jardins
Le
parc Chapelle Charbon, sobre, résilient et favorable à
la biodiversité, offre un paysage à la fois naturel
et cultivé, où s’insèrent de nombreux
espaces d’activités sportives ou récréatives
pour tous les publics. Les riverains pourront également
profiter à nouveau du square Queneau, fermé depuis
des années en raison de mésusages : il sera réaménagé
et agrandi de moitié grâce à la démolition
de l’immeuble de la BAPSA. Un petit jardin sur la rue du
Pré sera également aménagé pour accroitre
la présence du végétal.
Ombre
positive et fraîcheur
L’orientation
nord des bâtiments génère une ombre positive
portée sur la voie principale est-ouest, qui sera ainsi
un lieu de promenade plutôt frais l’été.
D’autant que l’ambiance végétale du
parc se propage dans l’ensemble du quartier : les espaces
publics partagent une canopée continue avec un couvert
arboré diversifié qui apporte ombrage et fraîcheur
à des surfaces minérales de tonalités claires.
Afin d’apporter de la lumière en hiver, les essences
seront préférentiellement caduques, avec des feuillages
fins et découpés.
Jusqu’au
cœur des bâtiments
La
présence du parc se propage également dans les espaces
privés des lots de logements. La cour de l’école,
végétalisée sur le principe des cours Oasis,
le prolonge visuellement tout en préservant son intimité
par une position en surplomb (3 m). Les cœurs d’îlot,
ainsi que certaines toitures, sont des jardins apportant de la
fraîcheur et de la qualité paysagère aux bâtiments
existants. |
La
futaie jardinée est un type de futaie irrégulière
caractérisé par un mélange pied par pied
d’arbres de toutes dimensions, de feuillus et de résineux
: La lumière est diffusée dans l’ensemble
du peuplement ; |
Les
houppiers plus libres présentent une
surface fonctionnelle plus importante pour la photosynthèse.
© BASE paysagiste
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Le
sol, support du paysage
Pleine
terre et fertilité
Outre
le parc, l’espace aménagé développe
plus d’un tiers de pleine terre - y compris à l’échelle
de chaque parcelle bâtie - pour les plantations sur l’espace
public et les jardins de cœur d’îlot.
Le
sol sera autant que possible fertilisé de manière
naturelle par des techniques fines d’apport de matière
organique afin d’éviter d’importer de la
terre végétale - des régions agricoles
d’Île-de-France - et d’exporter - loin - le
remblai dont est constitué le sol actuel. Les grandes
fosses de plantation offrent de bonnes conditions sanitaires
aux arbres et à leurs écosystèmes.
Diversité
des plantations et des ambiances paysagères
dans l’espace public ©
BASE paysagiste
Garder
l’eau de pluie sur le site
Les
pluies normales s’infiltrent dans la terre,
y compris sous les pavés aux joints enherbés.
Les précipitations abondantes sont conservées
en surface par des jardins de pluie, la présence
de gypse souterrain interdisant l’infiltration de l’eau.
Pour
cette même raison, et pour prévenir la saturation
des stations d’épuration, les pluies d’intensité
exceptionnelle - décennale - seront recueillies et leur
débit régulé par une canalisation placée
sous la chaussée circulée.
Promouvoir
et maintenir la biodiversité
Le
sol ainsi fertilisé et irrigué naturellement accueille
une végétation multistrates - arbres et arbustes
de tailles multiples - aux essences variées, adaptées
à l’évolution du climat et réclamant
peu d’eau et d’entretien. La diversité et
le grand nombre d’essences améliorent conjointement
la résilience de l’ensemble.
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©
Sergio Grazia |
©
P&Ma
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De
vrais jardins dans les cœurs d’îlot
Une
fonction écologique importante
L’absence
de stationnement souterrain permet de réserver à
la pleine terre 30% au moins des emprises foncières des
îlots bâtis. Les cœurs d’îlots
sont des espaces de fraîcheur très végétalisés.
Leur rôle est majeur dans la gestion des eaux pluviales,
la réduction des îlots de chaleur et la restauration
de la biodiversité et des continuités écologiques.
Les
coeurs d’îlots offriront des prolongements
au paysage des espaces publics et privés attenants
Des
usages paisibles
Les
cœurs d’îlot peuvent être traversés
par les habitants des immeubles dans leurs trajets quotidiens
; ils peuvent avoir une fonction pratique - compost, stationnement
vélo… -, conviviale et de détente calme
- mobilier - mais non pas ludique ou sportive, le parc et les
squares alentour y pourvoyant largement.
Des
règles communes
D’autres
règles communes ont été données
aux concepteurs :
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Un espace central libre d’un seul tenant pour éviter
de morceler la pleine terre.
-
Des circulations perméables : lattes de bois, caillebotis
surélevé, pas japonais…
-
La récupération des eaux pluviales, stockées
pour l’arrosage ou intégrées
à un aménagement paysager.
-
Une végétation multistrates et l’expression
de milieux écologiquement riches.
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Des plantes grimpantes sur les pignons existants.
-
Des toitures végétalisées.
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Cœurs
d’îlots B1 et B2
: I3F et Pitch Immo & Giboire : paysagiste. ©
La Talvera Paysage |
Cœur
d’îlot F
: Au sud, des jardins ombragés,
plantés d’arbres de haute-tige, dédiés
à
des usages paisibles. Elogie-Siemp pour la
FDVP : Nicolas Lombardi Architecture + Hub
Architectes, illustrateur : Martin Boullay |
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Chapelle
Charbon : Un projet urbain pilote au
cœur du XVIIIe arrondissement de Paris
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À
propos de Paris & Métropole aménagement
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La
société publique locale Paris & Métropole
Aménagement est l’aménageur de six
opérations sur le territoire parisien : Clichy-Batignolles,
Saint-Vincent-de-Paul, Paul Meurice, Porte Pouchet, Chapelle
Charbon, et Gare-des-Mines-Fillettes. Elle est également
en charge des études préalables sur la Porte
de la Villette, et s’est vue confier en février
2021, par la Métropole du Grand Paris, une mission
d’assistance à maîtrise d’ouvrage,
pour accompagner les études pré-opérationnelles
d’une opération de 56 ha à Livry-Gargan
(93). P&Ma contribue au renouvellement des modèles
et des pratiques de l’aménagement, notamment
en vue de réduire l’empreinte carbone de
la ville et d’accompagner l’évolution
des modes de vie.
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La ZAC Chapelle Charbon en chiffres
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- 9
hectares
- Un
parc de 4,5 ha : 3 ha déjà ouverts
au public, et 6,5 ha à terme
-
13 500 m² d’espaces publics : rues, places…
-
1 800 m² d’activités et de commerces
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