Dans
un nord-est parisien en mutation accélérée par l’accueil
des Jeux de Paris 2024, le XVIIIe arrondissement est le théâtre
de multiples
projets. En son cœur, l'incorporation au tissu urbain du projet urbain
Chapelle Charbon a commencé par la création d’un grand
parc. Il sera bientôt complété d’un morceau
de ville achevant le quartier Évangile. Ce quartier bas carbone
à haute intensité végétale préfigure
par son ambition le futur PLU bioclimatique de Paris. L’ancien site
logistique et ferroviaire Chapelle Charbon est l’un des rares et
précieux espaces libres du sol parisien, entre le quartier Évangile
et la porte de la Chapelle. L’opération Chapelle Charbon
relie à présent ce parc à la ville,
en créant des logements, des espaces et équipements publics.
Leurs concepteurs ont travaillé collectivement pour atteindre des
objectifs très ambitieux de qualité architecturale et environnementale,
faisant de Chapelle Charbon un projet urbain pilote.
Une façade habitée sur le parc
Construire
un quartier face à un parc est un privilège exceptionnel,
qui appelle en retour une qualité urbaine et architecturale
exemplaire. Les nouveaux bâtiments se greffent aux anciens
autour de jardins, en préservant la lumière. Côté
parc, la façade conjugue unité d’ensemble
et variété d’écriture, sur un socle
animé et ouvert sur l’espace public. Leur gabarit
et leur organisation intérieure sont entièrement
au service du confort de vie et des relations de voisinage. |
© Sergio Grazia
Perspective
vue ouest/est du nouveau quartier. Projets en cours de conception
susceptibles d’évoluer jusqu’au dépôt
de leur permis de construire © ArtefactoryLabLot
D : Des rez-de-chaussée traversants offrant des vues sur
les cœurs d’îlots paysagers depuis le parc et
la nouvelle rue © Paris Habitat : Bruther
+ Comte / Meuwly
NB
: Les projets présentés dans ce dossier sont encore
en cours d’études, et évolueront d’ici
au dépôt des permis de construire. |
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la ville sur le parc
Prolonger
la ZAC de l’Évangile
À
l’époque de sa construction, la ZAC de l’Évangile
tournait le dos à ce qui était encore un entrepôt
ferroviaire. Aujourd’hui encore, ses ruelles buttent en
impasse sur le mur qui clôt le site de la ZAC Chapelle Charbon.
Demain, de nouveaux bâtiments adossés aux immeubles
existants formeront une façade urbaine en rive du parc,
les impasses s’ouvriront pour connecter le quartier de l’Évangile
à un nouvel espace urbain et paysager.
S’accrocher
à l’existant pour offrir une façade urbaine
au parc
Sur
la rive sud du parc, les lots B, C et D ont une forme en U pour
ménager des jardins de cœurs d’îlot communs
avec les bâtiments sur lesquels ils viennent se greffer
et s’élèvent légèrement, en
gradins, vers le parc (R+8). Aux deux extrémités
du nouvel ensemble, les lots A et F, s’adossent à
des pignons aveugles et s’élèvent à
R+10/11, fonctionnant comme des immeubles signaux à
l’entrée du quartier. Le lot F assure par ses volumes
découpés une transition douce avec les bâtiments
de la rue du Pré. La cour végétalisée
du groupe scolaire évoque un prolongement du parc. Vu du
parc, cet ensemble résidentiel forme une scène
urbaine habitée et animée, qui l’inscrit
dans la ville.
Une
cohérence d’ensemble
Des
règles communes et un travail collectif
Construire
des logements en vis-à-vis d’un parc est une opportunité
rare à Paris. La conception de cette grande façade
mobilisant six équipes de concepteurs imposait de travailler
une cohérence d’ensemble. Ainsi, les prescriptions
de l’architecte de la ZAC établissent un vocabulaire
commun à l’ensemble des immeubles : règle
des 3 horizons, matériaux et couleur, usage de bow-windows…
Les ateliers de conception partagée ont permis en outre
d’ajuster les propositions de chaque équipe dans
le sens de la cohérence et de la qualité générale.
Marquer
trois horizons
Les
bâtiments B, C et D sont composés d’un socle
d’au moins 4,2 m, d’un cœur de six étages
et d’un attique. Ils reprennent les gabarits des immeubles
existants auxquels s’ajoute la hauteur de l’attique,
soit deux étages supplémentaires (R+8). Ceux-ci
sont en gradin côté sud afin de préserver
les vues depuis l’intérieur de l’îlot.
Les bâtiments A et F ne sont pas concernés par la
distinction de l’attique et montent plus haut (R+10 et R+11),
marquant deux entrées dans le quartier.
Conjuguer
unité et variété
L’écriture
des façades compose des variations autour d’un thème
commun. C’est une référence aux rues parisiennes,
où s’alignent des immeubles similaires dans leur
structure et leur style, mais distincts dans l’écriture
de leur façade. Tous les bâtiments sont conçus
selon une trame régulière, lisible en façade,
où des éléments en saillie contribuent à
donner à chaque bâtiment son identité propre.
Les nombreuses cages d’escalier, pour la plupart éclairées
naturellement, viennent apporter leur rythme, tandis que les attiques
sont autant d’émergences qui découpent une
ligne de ciel singulière.
Donner
à voir l’intérieur des îlots
Depuis
les allées, les porches d’entrée laissent
voir les jardins intérieurs. Toute la conception architecturale
des socles s’attache à les rendre le plus transparents
possible, afin de mettre le parc, l’espace public et les
cœurs d’îlot en relation visuelle. Leur hauteur
d’au moins 4,2 m - là où le PLU n’impose
pas plus de de 3 m -, et le mode constructif poteaux poutres
plutôt que murs porteurs libère les volumes.
Les locaux des commerces et activités sont le plus possible
traversants.
Animer
l’espace public
Le
socle des bâtiments accueille des commerces, services et
activités, dans des cellules dont la diversité de
tailles permettra d’accueillir une grande variété
de commerces. Les angles, aux grands volumes vitrés, accueilleront
les commerces et services les plus fréquentés, tels
qu’un restaurant ou un café. |
Une
conception architecturale guidée par la qualité
d’usage
Des
logements traversants
La
faible épaisseur des bâtiments permet de rendre
les logements traversants, nord-sud ou est-ouest suivant les
lots, ce qui présente un intérêt en matière
de ventilation naturelle et de vues. Dans les bâtiments
à orientation nord-sud, les logements possèdent
dans leur grande majorité des espaces extérieurs
privatifs généreux, tournés au sud vers
le cœur d’îlot. Côté nord, face
au parc, les saillies - bow-windows, loggias… - vont chercher
la lumière et les vues à l’est ou à
l’ouest. Elles créent aussi de la surface en plus,
utilisable comme bureau, jardin d’hiver…
Une
grande souplesse d’agencement
La
trame des bâtiments offre une grande flexibilité
en permettant d’accueillir, sur l’une ou l’autre
des façades, soit un séjour, soit deux chambres
côte à côte avec rangements adaptés.
Ainsi, pour les lots B, C et D, les espaces de vie peuvent être
placés au nord pour bénéficier d’ouvertures
sur le parc, ou au sud pour profiter de la lumière et
de vues sur les cœurs d’îlots largement plantés.
De
petites unités collectives
La
volonté de disposer de logements traversants implique
un plus grand nombre de cages d’escalier et ascenseurs,
un couloir central desservant des appartements de part et d’autre
étant impossible. Cela présente l’avantage
de créer des petits ensembles de 20 logements environ,
autour d’une desserte verticale commune qui favorise les
relations de proximité. L’éclairage naturel
des paliers et circulations verticales, pour la plupart positionnées
en façade, est privilégié. Les vues et
la lumière inciteront à emprunter les escaliers
de préférence aux ascenseurs.
Des
espaces communs
Dans
chaque immeuble, les lieux de rencontre entre voisins sont conçus
pour agrandir l’espace de vie, enrichir les relations
et assurer une coveillance collective. Ce fil rouge
de la conception architecturale se traduit par le traitement
qualitatif des espaces communs - cf. cages d’escalier
-, mais aussi par leur générosité et leur
diversité : paliers extérieurs, jardins, terrasses
en toiture avec pièce commune attenante, pièce
partagée à rez-de-chaussée. Que tous ces
espaces soient en outre en relation avec l’extérieur
favorise l’ancrage au quartier.
Habiter
le ciel
Les
appartements situés dans les étages élevés
offrent des vues dégagées et lointaines, et une
certaine liberté d’ouverture qui permet de cadrer
des vues, de capter plus de lumière, et ainsi de singulariser
des logements atypiques, perçus depuis le sol. La forme
en gradin des deux étages hauts, dans les lots concernés,
se prête particulièrement à des appartements
en duplex avec terrasse.
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L’école
au cœur du quartier
Un
multi-équipement
À
l’entrée ouest du quartier, un bâtiment (E)
abrite plusieurs équipements publics - une école
polyvalente, des locaux municipaux (propreté) et une
cuisine de secteur - à quoi s’ajoute de l’agriculture
urbaine en toiture. La création de ce multi-équipement
permet d’optimiser l’usage du foncier tout en permettant
l’accueil du groupe scolaire dans un bâtiment singulier
plutôt que dans le socle des immeubles résidentiels.
Perspective
de la cour oasis de l’école
© LA Architectures
Un
rôle clé dans le quartier
Ce
choix d’implantation confère à l’école
un rôle éminent.
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Sa
forte présence dans le paysage souligne l’importance
de la communauté habitante, dans laquelle elle contribue
à tisser des liens.
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L'échelle
du bâtiment justifie la création d’un large
parvis qui structure l’espace public et facilite la
rencontre de tous les usagers du site : élèves
et parents, riverains, et promeneurs profitant du parc.
-
La
cour de l’école, ouverte aux habitants hors temps
scolaire, enrichit l’offre d’espaces publics du
quartier.
Une
extension visuelle du parc
Le
bâtiment contribue à l’intensité paysagère
qui caractérise le quartier, par ses toitures végétalisées,
et par la cour de l’école, qui donne sur le parc.
Généreusement plantée sur le modèle
des cours Oasis, elle agrandit visuellement l’étendue
de ce dernier, tandis que sa surélévation préserve
l’intimité des élèves.
à
gauche : Lot B1 : Les bow-windows offrent une vue panoramique
sur le parc
© I3F : Architectures Raphaël Gabrion
à
droite : Image de référence (Édouard
Hopper)
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Chapelle
Charbon : Un projet urbain pilote au
cœur du XVIIIe arrondissement de Paris
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À
propos de Paris & Métropole aménagement
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La
société publique locale Paris & Métropole
Aménagement est l’aménageur de six
opérations sur le territoire parisien : Clichy-Batignolles,
Saint-Vincent-de-Paul, Paul Meurice, Porte Pouchet, Chapelle
Charbon, et Gare-des-Mines-Fillettes. Elle est également
en charge des études préalables sur la Porte
de la Villette, et s’est vue confier en février
2021, par la Métropole du Grand Paris, une mission
d’assistance à maîtrise d’ouvrage,
pour accompagner les études pré-opérationnelles
d’une opération de 56 ha à Livry-Gargan
(93). P&Ma contribue au renouvellement des modèles
et des pratiques de l’aménagement, notamment
en vue de réduire l’empreinte carbone de
la ville et d’accompagner l’évolution
des modes de vie.
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La ZAC Chapelle Charbon en chiffres
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- 9
hectares
- Un
parc de 4,5 ha : 3 ha déjà ouverts
au public, et 6,5 ha à terme
-
13 500 m² d’espaces publics : rues, places…
-
1 800 m² d’activités et de commerces
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