Biennale Photoclimat

Un parcours d'expositions en plein air

(4) Parcours central :
Place de la Bastille - Pôle Femmes



La première Biennale environnementale et sociale gratuite et en plein air se tient pendant un mois au cœur de Paris et de son agglomération. Elle est produite par l'association
Letourdunmonde, et a pour but de donner de la visibilité à des ONG et Fondations à travers l’art photographique, afin de rendre compte de leurs actions au quotidien, de valoriser leur travail, mais aussi celui des personnes qui s'engagent auprès d'elles. À travers un parcours d’expositions artistiques, événements et rencontres, la biennale a pour objectif de sensibiliser tous les publics aux enjeux sociaux et environnementaux - jeune public, grand public, acteurs et leaders de l'écologie, entreprises, pouvoirs publics -, de les réunir autour d'une manifestation artistique et culturelle, de nourrir les consciences, d'éveiller leur responsabilité sociétale, et de les inciter à s’engager.

Parcours central : Place de la Bastille - Pôle Femmes

 

Floriane de Lassée x La Fédération Nationale Solidarité Femmes

3919

Floriane de Lassée, photographe et artiste plasticienne française de 45 ans, est diplômée de l’école parisienne d’arts graphiques Penninghen (2000) et de l’International Center of Photography de New York (2003). Son travail photographique repose essentiellement sur la mise en scène, pour traiter de la place de la femme dans les grandes thématiques de société : solitude urbaine, procréation, inégalitésprofessionnelles, violences conjugales, personnalités inspirantes…

Pour dénoncer les violences qui s’exercent à l’encontre des femmes et en particulier les violences conjugales, une coordination d’associations issues du mouvement des femmes a vu le jour à la fin des années 70, pour devenir la Fédération Nationale Solidarité Femmes.

© Floriance de Lassée

À la fin des années 80, la FNSF lance une campagne de communication avec le soutien des pouvoirs publics, et crée en 1992 le numéro d’écoute national pour les femmes victimes de violences conjugales qui deviendra le 3919. Les violences conjugales ont plusieurs visages. Elles peuvent être psychologiques, physiques, sexuelles, économiques ou administratives. Une femme subit rarement un seul type de violences. En France, il y a eu 146 féminicides conjugaux en 2022. Tous les trois jours, les violences conjugales tuent. En 2021, plus d’une femme sur dix a déclaré, lors de l’appel au 3919, avoir été menacée de mort.
Source : Analyse Globale des données issues des appels au 3919-Violences Femmes Info - 2021

Pour sa résidence au sein de Solidarité Femmes, Floriane s’est nourrie des nombreux témoignages rapportés par les écoutantes de leur numéro d’appel d’urgence 3919. Pour des raisons évidentes, Floriane n’a pas pu être en relation directe avec ces victimes, dont la vie est encore en danger. Comme pour un film de fiction basé sur des faits réels, elle a imaginé des scènes probables, d’après les témoignages et les documents vidéos, qu’elle a fait jouer par des acteurs et actrices. Les légendes jointes aux textes sont issues de statistiques sourcées.

Camille Gharbi x GRDR - Les Mamas de Grigny

Camille Gharbi (1984) est une photographe plasticienne basée à Pantin (93). Sa pratique artistique porte sur des sujets de société suivis au long cours, dont les violences de genre et la problématique des migrations. Basé sur une immersion physique et psychologique dans le sujet, son travail se construit sur un équilibre entre deux échelles : les histoires singulières et spécifiques sont articulées à l’histoire globale et collective, afin de faire émerger la construction du fait social. Entre photographie documentaire et plasticienne, sa démarche cherche à interroger l’état du monde en jouant sur la distance et l’esthétique afin de convoquer l’empathie et le sensible.

Les Mamas de Grigny. À Grigny, un groupe de femmes économiquement et socialement défavorisées exercent des activités de vente informelle autour de la gare RER. En s’appuyant sur leurs savoirs faires et leurs expériences dans le domaine de la restauration, elles se sont organisées autour d’une association, Les Mamas de Grigny, pour créer un service de traiteur solidaire. L’enjeu est de contribuer à l'améliorationde leurs conditions de vie et de celles de leur communauté par le biais de l'alimentation, générant ainsi de meilleures compétences et un revenu décent.

Cette série de portraits, réalisée après plusieurs semaines d’immersion avec les Mamas, leur rend hommage. En détournant les codes de la peinture classique Européenne, dont le développement est parallèle à celui du commerce triangulaire sur lequel l’Occident a construit sa prospérité, elle pose la question du vivre-ensemble au regard de l’histoire coloniale française.

© Camille Gharbi


 

Sandra Reinflet x Ikambere Les Reines

Elene Usdin x Re-Belle Re-Belle  


© Sandra Reinflet

Sandra Reinflet, 41 ans, se définit comme Inventeuse d’histoires vraies, proposant une photographie à la lisière du documentaire et de la fiction. En 2020, sa série VoiE.X sur les artistes empêchés a reçu le Prix Roger Pic de la SCAM. Qui a tué Jacques Prévert ? a quant à elle été distinguée par la Bourse du talent reportage. Elle vient de réaliser un reportage sur le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure pour la Grande Commande Photographique de la BNF et a par ailleurs publié quatre livres (éd. de la Martinière, Michalon et JC Lattès).

L’association Ikambere, créée en 1997, soutient aujourd’hui 1552 femmes de tout âge face à la précarité, notamment pour des problèmes d’hébergement, sociaux, matériels et administratifs.

© Elene Usdin

Elene Usdin, 52 ans, est une artiste protéiforme jonglant entre photographie, dessin, illustration et peinture. Elle sort de l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 1998. Elle commence sa carrière comme peintre pour le cinéma, puis illustratrice pour la presse et l’édition : Elle, Télérama, Éditions du Seuil, Actes Sud. De 2004 à 2009, elle crée des affiches pour l'Opéra National du Rhin. En 2017, Elene Usdin voyage au Canada où elle découvre la rafle organisée en 1960 et 1980 des enfants natifs, enlevés par les autorités fédérales pour être placés dans des institutions et familles blanches. Elle s'inspire de cette part de l'Histoire pour son premier roman graphique en 2021, René·e aux bois dormants. Elle gagne en 2022 le Grand Prix de la critique ACBD.

Re-Belle est une association qui a pour mission de créer des emplois valorisants pour tous, en luttant contre le gaspillage alimentaire. Implantée en Seine-Saint-Denis, Re-Belle porte un atelier chantier d'insertion qui produit des confitures à partir de fruits et légumes invendus. Collectés chaque semaine localement dans des supermarchés parisiens, ces fruits arrivent en cuisine à Aubervilliers afin d’être triés, lavés, découpés et mis en pot à la main par les salariés en parcours d’insertion professionnelle. Aujourd'hui, Re-Belle c'est 21 salariés, plus de 2 000 pots de confitures produits chaque semaine et plus de 100 tonnes de fruits sauvées ! Pour les photographier, j’ai suivi le fil bleu outremer de leurs blouses, des tresses de Bernadette et je m’en suis servie pour recoudre et réparer mes fruits pourris. Elene Usdin

 

Ikirambi, la Maison Reposante, créée en 2021, est un dispositif de l’association, mis en place pour les femmes en situation d’isolement, vivant avec une maladie chronique.

Trente-deux reines de France sont enterrées à la Basilique Saint-Denis. Les vitraux rappellent la place qu’elles ont prises dans l’histoire de France. Elles reposent au cœur de cette ville de Seine-Saint-Denis où il est pour les femmes plus difficile qu’ailleurs de s’épanouir. Parce qu’elles portent la charge mentale de leurs familles et vivent souvent dans un contexte de grande précarité, il y a dans cette présence royale un anachronisme, presque une provocation de l’histoire. On visite, regarde, admire les reines de France, mais des souveraines d’aujourd’hui, celles qui portent l’avenir d’un royaume ébranlé sur leurs épaules en travaillant, montant des projets locaux, élevant des enfants et soutenant leur communauté, on fait peu de cas. Des photos des vitraux de la Basilique sont projetés sur les corps de ces femmes, comme pour les couronner, bâtir des ponts entre ces destinées que tout sépare.

 

Newsha Tavakolian Listen

Newsha Tavakolian est une photojournaliste née en 1981 qui a commencé à travailler pour la presse iranienne à l’âge de 16 ans, couvrant les guerres en Irak et une série de questions sociales dans son pays natal, l'Iran. Elle s’est peu à peu éloignée de la photographie journalistique pour se consacrer à la photographie d’art. À travers son objectif, Newsha Tavakolian travaille sur les expériences sociales et les conflits humains proches. Elle a photographié les guérillas féminines au Kurdistan irakien, en Syrie et en Colombie. Elle s’est également intéressée aux chanteuses interdites en Iran, mais aussi au quotidien des personnes vivant sous sanctions de manière générale. La photographe est également membre de l’agence Magnum Photo depuis 2019.

La série Listen dépeint des portraits de chanteuses professionnelles, qui apparaissent dans une rêverie artistique, jouant pour un public imaginaire. Newsha Tavakolian crée des pochettes d'albums fictives pour six musiciennes iraniennes qui ne peuvent pas signer en solo. Ironiquement, les boîtiers de CD que ces pochettes ornent sont vides. Cette absence reflète la réalité dans laquelle vivent ces femmes. Elles ne sont légalement pas autorisées à enregistrer ou à jouer de la musique en public.

Pour moi, la voix d'une femme représente un pouvoir qui, s'il est réduit au silence, déséquilibre la société et déforme tout. Le projet Listen fait écho aux voix de ces femmes réduites au silence. Je laisse les chanteuses iraniennes se produire à travers mon appareil photo alors que le monde ne les a jamais entendues. Newsha Tavakolian

© Newsha Tavakolian

 

© Laetitia Ky

Laetitia Ky Love and Justice

Laetitia Ky est une artiste et activiste ivoirienne née en 1996 à Abidjan. Après avoir obtenu son baccalauréat à l'âge de 16 ans, elle a commencé des études de commerce et d'administration des entreprises à l'institut national polytechnique Felix Houphouët Boigny. Cependant, elle a rapidement réalisé que le monde de l'entreprise ne lui convenait pas. Attirée par l'esthétique africaine, elle s'est passionnée pour les coupes de cheveux des femmes africaines précoloniales, qui représentent une forme d'expression et d'identité forte. La coiffure est ainsi devenue son moyen de communication et de revendication, transmettant des messages d'amour-propre, d'égalité des sexes, et d'acceptation des différences. Sa popularité a explosé lorsqu'une de ses séries de photos, mettant en scène ses cheveux sculptés en forme de mains, est devenue virale.

En plus de son travail artistique avec les cheveux, Laetitia s'intéresse également au cinéma, à la mode, à la peinture et à la création de contenu. Elle est également l'auteure du livre Love and Justice : a journey of empowerment, activism and embracing black beauty, dans lequel elle partage son expérience personnelle et ses photographies artistiques capillaires.

La démarche artistique de Laetitia Ky se concentre sur la création de sculptures capillaires expressives, qui ont chacune un message significatif individuel, mais qui, globalement, abordent des questions sociales et politiques importantes, principalement celle de l'égalité des sexes, et la célébration du cheveux noir.

 
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Biennale Photoclimat : Un parcours d'expositions en plein air

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Du 14 septembre au 15 octobre 2023, selon 3 axes :

  • Un parcours central : Palais-Royal, église Saint-Merri, Tour Saint-Jacques, Académie du climat, quais de Seine, place de la Bastille, galerie La Hune Saint-Germain, place Saint-Sulpice
  • Un parcours Île-de-France : en Val-de-Marne : au château d'Ormesson, au centre horticole de Mandres-les-Roses, à la piscine Marcel Dumesnil, à Bonneuil-sur-Marne, à la piscine de Sucy-en-Brie, Maisons des Arts et de la Culture et au parc Dupeyroux, à Créteil ; au Domaine national de Saint-Cloud (92) ; à la Villa Hector Berlioz, la Villa Mozart et Place du Marché, à Épinay-sous-Sénart (91).
  • Événements et activités : 3 tables-rondes ; une conférence, une remise de prix-débat.
   
 

La Biennale Photoclimat s’inscrit également dans une économie circulaire forte. Les scénographies uniques et éco-conçues sont fabriquées de manière modulable et mobile, permettant ainsi la circulation des projets artistiques dans la France entière, une fois la Biennale terminée.

photoclimat.com