...
Livre blanc Nouvelle ceinture verte
et transformations du Boulevard périphérique

Cahier 1
...
(3) Hypothèses d'évolution du Boulevard périphérique

L’héritage de la voie olympique

...


Le Livre Blanc est issu des synthèses des 5 Ateliers du Boulevard périphérique qui se sont tenus en 2019-2020-2021. La réflexion menée
dans le cadre des ateliers a permis d’étendre l'approche sur les enjeux des évolutions à un territoire élargi à 500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique : le territoire de la nouvelle ceinture verte. L’Atelier du Boulevard Périphérique est une instance de dialogue sur les différents projets et un lieu de partage pour l’élaboration d’actions. Une instance de dialogue partagée avec les collectivités et les parties prenantes, accompagnées et informées par l’Apur. L’ensemble des acteurs concernés, communes riveraines, établissements publics
territoriaux, État, Région Île-de-France, Métropole du Grand Paris, Forum Métropolitain du Grand Paris, départements…, ont été
conviés à venir débattre de leur vision du Boulevard périphérique, et, plus largement, des questions de mobilité, de pollution
et de cadre de vie liées aux autoroutes urbaines dans le cœur de l'agglomération parisienne.

L’héritage de la voie olympique  


© DVD

Schéma d'insertion de la voie olympique en héritage, coupe sur le secteur Paris / Saint-Mandé, où le BP est à niveau :
En haut, le Boulevard périphérique dans son état actuel
En bas, le BP aménagé à horizon 2024 : insertion de la voie dédiée et modification des abords de l’infrastructure



Le Boulevard périphérique au niveau de la porte de Charenton, Paris XIIe © Apur, JC Bonijol

L’amplification du corridor boisé

La végétalisation des portes en places

Plusieurs grandes opérations vont venir transformer et renforcer des zones plantées préexistantes. L’ambition est triple :

  • une diversification des espèces plantées permettant en outre une meilleure résilience face aux maladies et réduisant les risques pour la santé : allergie ;
  • la création d’espaces de fraîcheur en ville résiliente face au changement climatique ;
  • l’évolution du paysage en s’appuyant sur le contexte urbain et paysager préexistant particulier à chaque porte.

Prenons l’exemple de la Porte Maillot : les choix de végétalisation accompagnant la transformation de cette porte s’appuient très fortement sur les essences présentes dans le bois de Boulogne. Le parti pris paysager est en effet d’amener le paysage du bois de Boulogne jusqu’en lisière du futur tramway et de l’axe majeur : faire de la Porte Maillot l’entrée du bois de Boulogne.
Toutefois le choix des essences a fait l’objet d’une vigilance accrue pour tenir compte :

  • de leur capacité à se développer en milieu urbain, plus sec qu’un milieu boisé : certaines essences ont ainsi été écartées, tel que le hêtre commun ;
  • de leur sensibilité à des maladies ou parasites en limitant le nombre de sujets pour certaines essences sensibles.

Ainsi, les pins et les chênes, sensibles à la chenille processionnaire, ne seront plantés qu’à hauteur respective de 10 % et 30 % pour limiter le risque sur la santé humaine. Le choix d’espèces différentes au sein de chaque essence est également recherché pour renforcer la résilience de l’aménagement et créer un paysage plus riche : 5 à 6 espèces différentes de chênes seront ainsi plantées, ce qui est également vrai pour les érables… L’ensemble de la canopée qui sera créée à terme par la plantation de 630 nouveaux arbres viendra transformer le paysage, créer un véritable îlot de fraîcheur en continuité du square Alexandre et René Parodi, et sera le vecteur d’un développement de la faune et de la flore directement en lien avec le bois de Boulogne.

Le renforcement des plantations des talus, délaissés et abords

Le Boulevard périphérique est actuellement bordé de 43,8 ha de talus végétalisés. On dénombre sur ces talus 3,6 ha de plantations d’arbustes et 34,8 ha de plantations herbacées et 5,4 ha de surfaces minérales ou en chantier. Entre les 6 500 arbres comptabilisés en 2019 et les 18 167 arbres plantés sur les talus du Boulevard périphérique depuis 2020, on mesure bien la réserve de plantations que constituent ces talus. D'ici 2026, on estime que 50 000 nouveaux arbres auront été plantés sur le Boulevard périphérique.

Planter plus régulièrement le terre-plein central

Aujourd’hui le terre-plein central est planté de 66 arbres, sur 4 portions : porte de la Chapelle, bois de Vincennes, porte de Saint-Cloud et porte de Clichy.

Terre-plein central planté en 2022 entre Paris et Gentilly,
vue depuis la passerelle du Cambodge
© Apur

Ces plantations totalisent une longueur de 700 m, soit 3 % des 22 km durant lesquels le terre-plein central est de plain-pied, c’est-à-dire ni en viaduc ni en souterrain. Ce linéaire représente un potentiel intéressant pour y développer un alignement de près de 2 000 arbres, sous réserve d’une étude de faisabilité établissant le potentiel réel de plantation de cet espace au regard des contraintes d’exploitation et d’implantation.
Cet alignement d’arbres de grand développement, en réduisant la vaste ouverture vers le ciel propre aux infrastructures routières de grande vitesse, permettrait de transformer le paysage de l’infrastructure pour l’inscrire dans un paysage plus urbain. Cette canopée assurerait de plus un ombrage important de la chaussée, participant à la réduction de l’effet d’îlot de chaleur. L’augmentation de la surface foliaire pourrait également avoir un impact positif sur la qualité de l’air en fixant les microparticules dégagées par le trafic routier.

Permettre une végétation des murs le long du Boulevard périphérique

Le Périphérique est bordé de 14 km de murs, qu’il s’agisse de murs de soutènement ou de murs antibruit. Concernant les murs de soutènement, ces ouvrages de factures et d’époques très différentes, peuvent avoir un aspect peu urbain, peu attrayant. S’ils jouent un rôle technique qu’il ne s’agit pas de remettre en question, leur matérialité peut être mieux appréhendée pour améliorer, d’une part, l’expérience des automobilistes qui empruntent le Boulevard périphérique et, d’autre part, celle des riverains et usagers de la voie latérale, qui longent ces ouvrages quotidiennement.

La végétalisation est un des outils qui peut être mobilisé soit, comme l’a fait Paris, en guidant des plantes grimpantes sur ces murs via des câbles tendus, soit en développant des murs végétalisés plus techniques, comme sur le projet à l’étude pour la requalification de l’avenue Paul Vaillant Couturier à Gentilly. De nombreuses autres techniques de végétalisation pourraient être mises en œuvre, au regard notamment des recherches en cours sur les façades végétalisées, pour s’adapter aux conditions propres à chaque mur..
..

Vers une voie covoiturage, bus, taxis, en héritage de la voie olympique

Sur le Boulevard périphérique, la voie covoiturage, bus, taxis, héritage de la voie olympique, concerne les 25 kml de voirie aménagée pour 2024 - représentant 50 kml sur les deux files du Périphérique intérieur et du BP extérieur -, et intègre le tronçon compris entre la porte de Sèvres et l’échangeur de Bercy, et non exploité dans le cadre des jeux olympiques et paralympiques.
Afin de garantir la fonctionnalité et l’efficacité du temps de transport de la voie covoiturage, bus, taxis - notamment sur les trajets de plus 1,8 km -, celle-ci serait aménagée sur la voie de gauche.
Les premières enquêtes menées par la Direction de la voirie et des déplacements de la Ville de Paris en 2020 auprès de 4 000 usagers du Boulevard périphérique permettent de nourrir les réflexions à venir sur les ayant-droit à cette voie, qui doit pouvoir justifier d’un usage intensif tout en évitant la congestion qui la rendrait moins attractive. Aujourd’hui, 82 % des véhicules sont utilisés par leur seul conducteur. Diminuer l’autosolisme, favoriser les transports en commun et le covoiturage, et ainsi réduire le nombre de véhicules, sont les premiers objectifs de la Ville de Paris. Favoriser le covoiturage est notamment un objectif du plan de protection de l’atmosphère 2018-2025 actuellement en vigueur, plan porté par l’État et la Région Île-de-France. Les échanges, conduits lors des 6 ateliers, ont ainsi suggéré que l'héritage de la voie olympique se traduise par une voie réservée :

  • aux véhicules en covoiturage - véhicules occupés par au moins deux personnes - représentant environ 20 % des véhicules circulant sur le Boulevard périphérique ; dans l’enquête des usages, 41 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles feraient plus souvent du covoiturage s’il existait une voie réservée sur le Boulevard périphérique ; dans cette même enquête, seulement 4 % des personnes interrogées déclarent covoiturer au moins une fois par semaine, le potentiel de covoitureurs est donc conséquent.
  • aux bus ;
  • aux taxis : environ 19 000 taxis dans Paris et petite couronne dont taxis parisiens 17 137 en 2013 pour 2,268 millions d'habitants à Paris selon l'Insee ;
  • aux VTC en course - chauffeur + 1 passager minimum - ; 30 000 VTC circuleraient actuellement en France, dont plus de 70 % en région Île-de-France, soit 21 000 VTC.
  • aux transports PMR - PAM et sociétés de transport -, considérés comme des transports collectifs ;
  • aux véhicules des services de secours, notamment les véhicules hospitaliers, des services de police, de gendarmerie, et des services d'incendie ; de l’ordre de 1 500 véhicules référencés par la Préfecture de police.

Le contrôle de la voie covoiturage, bus, taxis sera assuré par un système
composite :

  • de caméras qui permettront de repérer notamment le covoiturage - deux dispositifs sont actuellement en test -,
  • de caméras de reconnaissance de plaques associées à un dispositif d’interrogation de liste blanche,
  • de caméras de reconnaissance de forme de véhicule

Le contrôle/sanction automatique n’est aujourd’hui pas possible compte tenu du contexte législatif et réglementaire, mais la Ville de Paris accompagnera les évolutions en ce sens pour que ce contrôle automatique soit rendu possible dans les meilleurs délais.

La gestion dynamique de cette voie laissera cependant une grande souplesse dans la gestion du dispositif, que l’on pourra activer ou désactiver sur des plages horaires données ou sur demande en cas de congestion, d’incident ou d’accident. Les Jeux seront incontestablement un levier et une opportunité exceptionnels pour la transformation de la ville, l’évolution des transports collectifs et le changement des comportements en termes de mobilité.

La réduction du trafic à 50 km/h

La mise en place de la voie covoiturage, bus, taxis s’accompagne de la limitation de vitesse à 50 km/h pour l’ensemble des usagers. Cet abaissement de la vitesse limite est recommandé par le CEREMA, pour des motifs de sécurité, tenant à l’amélioration de la visibilité, à la réduction des distances de freinage et à la limitation du différentiel de vitesse entre la voie covoiturage, bus, taxis et les files de circulation générale. Cette mesure pourrait permettre un recalibrage des files de circulation - une étude est actuellement en cours avec le CEREMA en ce sens -, et faciliterait ainsi la création de la voie covoiturage, bus, taxis légèrement plus large que les voies actuelles, pour être au gabarit bus. Enfin cet abaissement de la vitesse engendrera une meilleure fluidité du trafic, et une réduction de la pollution sonore.

 

Talus planté en début / fin de la Coulée Verte René Dumont, Paris XIIe
© Apur, JC Bonijol

Talus planté rue Édouard Lartet, Paris XIIe
43,8 ha de talus végétalisés bordent des sections du BP en remblais
© Apur, JC Bonijol
 

Le développement de la forêt linéaire entre la porte de la Villette et la porte de la Chapelle
© G. Picard - Ville de Paris

La plantation d’un talus aux abords de la porte des Lilas, Boomforest
© Boomforest
 
Exemple commun de matérialité des murs du Boulevard périphérique
© Apur

Projet de végétalisation du mur le long de l'avenue Paul-Vaillant Couturier
© EXP Architectes - Ville de Gentilly

 
22 km de terre-plein ont un potentiel de pleine terre à explorer © Apur 66 arbres ornent aujourd’hui 4 séquences du terre-plein central © Apur
.....
.
.
Livre blanc Nouvelle ceinture verte et transformations du Boulevard périphérique

...........Cahier 1 : Corpus commun stratégique

 


Le Livre blanc d’évolution du Boulevard périphérique et de la nouvelle ceinture verte s’organise autour de 2 cahiers :

  • Le cahier 1 présente le corpus commun structuré autour de 3 grandes orientations à l’échelle de la nouvelle ceinture verte :
    Plus de liens - Plus de nature - Plus de proximités / ville du 1/4h. Ce cahier présente également un zoom sur l’évolution de l’infrastructure du Boulevard périphérique et propose une évolution progressive en 3 temps - 2021-2024, 2024-2030 et au-delà -,
    déclinée par séquences.
  • Le cahier 2 comprend les contributions des acteurs, communes, Établissements Publics Territoriaux riverains
    et Métropole du Grand Paris.

    Directrices de la publication : Dominique Alba, Patricia Pelloux
    Livre Blanc réalisé par : Patricia
    Pelloux, Ludovic Pepion, Jean Huet - Avec la contribution de : Marina Ribeiro, Yann-Fanch Vauléon
    Avec la Direction de la Voirie et des Déplacements, la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement, la Direction de l’Urbanisme
    et la Mission Métropole de la Ville de Paris.

    apur.org