Le
Livre Blanc est issu des synthèses des 5 Ateliers du Boulevard
périphérique qui se sont tenus en 2019-2020-2021. La réflexion
menée
dans le cadre des ateliers a permis d’étendre l'approche
sur les enjeux des évolutions à un territoire élargi
à 500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique
: le territoire de la nouvelle ceinture verte. L’Atelier du Boulevard
Périphérique est une instance de dialogue sur les différents
projets et un lieu de partage pour l’élaboration d’actions.
Une instance de dialogue partagée avec les collectivités
et les parties prenantes, accompagnées et informées par
l’Apur. L’ensemble des acteurs concernés, communes
riveraines, établissements publics
territoriaux, État, Région Île-de-France, Métropole
du Grand Paris, Forum Métropolitain du Grand Paris, départements…,
ont été
conviés à venir débattre de leur vision du Boulevard
périphérique, et, plus largement, des questions de mobilité,
de pollution
et de cadre de vie liées aux autoroutes urbaines dans le cœur
de l'agglomération parisienne.
L'état
actuel : Le
bruit et la qualité de l'air |
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Sont
présentés ici les principaux résultats
de la campagne de mesure de grande ampleur réalisée
en mars et septembre 2020 par Airparif et Bruitparif (1),
en lien avec la Direction de la Voirie et des Déplacements
de la ville de Paris.
Un nombre important de personnes habitent ou travaillent en
proximité du Boulevard périphérique (2),
ou fréquentent des infrastructures telles que les stades
- plus d’une trentaine - implantées dans son voisinage.
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Plan
d'échantillonnage de la campagne de mesure de la qualité
de l'air ©
Airparif - Apur
Plan
d'échantillonnage de la campagne de mesure du bruit
©
Airparif - Apur
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Elles
sont potentiellement exposées à une qualité
de l’air dégradée, et des nuisances sonores
importantes, en lien avec le trafic routier supporté par
l’infrastructure : 1,3 million de véhicules par jour.
Celui-ci représente plus du tiers des émissions
d’oxydes d’azote (NOx, 34 %) et de particules PM10
(39 %) de la Capitale. |
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Au
droit du boulevard, les concentrations de dioxyde d’azote
(NO₂)
peuvent être jusqu’à deux fois supérieures
à la valeur limite réglementaire.
Une
campagne de mesure sur le Boulevard périphérique
et ses abords
Le
périmètre retenu est le Boulevard périphérique,
sa zone d’influence immédiate à Paris et dans
les communes riveraines, et un périmètre élargi
au-delà de la zone d’influence immédiate,
près d’axes de circulation potentiellement impactés
par l’évolution future du Boulevard périphérique.
Pour
la qualité de l’air, 57 sites ont été
instrumentés : 8 à moins de 10 m du boulevard, 24
entre 10 et 200 m de celui-ci, et 25 dans le périmètre
élargi, à une distance au boulevard supérieure
à 200 m, potentiellement sous l’influence d’axes
à fort trafic : A86, RN13… Le réseau permanent
d’Airparif complète le plan d’échantillonnage,
avec notamment les deux stations fixes sur le Boulevard périphérique.
Les mesures de qualité de l’air ont porté
sur le dioxyde d’azote (NO₂),
excellent traceur du trafic routier. Des moyens de mesure peu
coûteux, simples et fiables existent pour ce polluant, ce
qui permet de disposer d’une grande couverture géographique.
Les particules ont été mesurées sur les deux
stations fixes d’Airparif présentes sur le Boulevard
périphérique.
Le dispositif de mesure du bruit comprenait 46 points : 16 stations
fixes du réseau permanent de Bruitparif, 30 stations temporaires,
dont 26 points de mesures communs air / bruit.
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Les
différentes campagnes ont tenu compte de la situation sanitaire,
afin de réaliser les mesures hors confinement. Les mesures
de bruit ont été réalisées principalement
entre fin février et mi-mars 2020 (3). |
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Pour la qualité de l’air, les mesures ont été
réalisées du 3 au 17 mars 2020, puis du 16 au 30
septembre 2020. Pendant ces semaines, les conditions météorologiques
ont été variées, garantissant une bonne représentativité
des niveaux mesurés. |
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Qualité
de l’air : des niveaux très influencés par
la configuration des lieux
Les
niveaux de pollution de l’air les plus élevés
sont relevés en proximité du Boulevard périphérique,
de plainpied ou en sortie de tunnel, et dans le périmètre
élargi en proximité d’autres axes fortement
circulés : autoroutes, nationales, départementales,
quais parisiens …
À contrario, les niveaux les plus bas sont relevés
sur les sites influencés, plus éloignés
du Boulevard périphérique, en couverture de tunnel,
ou lorsqu’il est en hauteur ou en tranchée par
rapport au point de mesure.
Comme l’attestent les mesures réalisées
à la Porte de Gentilly, les niveaux de NO2
décroissent avec l’éloignement au Boulevard
périphérique, avec une division par 2 des concentrations
sur les points les plus éloignés par rapport aux
plus proches. Les mesures autour de l’échangeur
de la Porte de Bagnolet, entre le Boulevard périphérique
et l’autoroute A3, mettent en évidence l’influence
sur les niveaux de NO2 de la distance
aux axes routiers, du volume de trafic et de la configuration
de l’axe. Compte tenu de l’influence relative de
ces paramètres - volume de trafic, distance et position
du boulevard - plain-pied / hauteur / tranchée, murs
anti-bruit -, des configurations différentes peuvent
conduire à des niveaux de pollution comparables.

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Les
valeurs de référence pour les paramètres
mesurés sont rappelées dans le tableau suivant
:

L’indicateur Lden (Level day-evening-night) est calculé
sur la base des niveaux sonores relevés sur les périodes
jour (6-18h), soirée (18-22h) et nuit (22-6h). L’indicateur
Ln (Level night) correspond au niveau sonore moyen sur la période
nocturne (22-6h).
Parmi les valeurs de référence, on distingue les
valeurs limites réglementaires (VL) et les recommandations
de l’OMS. Les VL sont contraignantes, définies
par les directives européennes pour certains composés
présents dans l’air et pour le bruit, et correspondent
à un niveau fixé dans le but d’éviter,
prévenir ou réduire les effets nocifs sur la santé
humaine ou l’environnement. Elles sont à atteindre
dans un délai donné et à ne pas dépasser
une fois atteintes. En cas de dépassement, des plans
d’actions efficaces doivent être mis en œuvre
afin de conduire à une diminution des niveaux sous le
seuil de la VL.
Les recommandations de l’OMS correspondent à des
niveaux d’exposition - définis par des niveaux
de concentrations de polluants / de bruit et des durées
- au-dessous desquels il n’a pas été observé
d’effets nuisibles pour la santé humaine ou l’environnement.
Elles sont remises à jour régulièrement
en fonction des avancées scientifiques sur ces sujets
(4).
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Niveaux
moyens des concentrations de NO2 par type
de site de mesure
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Résultats
moyens des mesures de qualité de l'air : concentration
en NO2 en MG/M3 ©
Airparif - Apur
...
(1)
Associations en charge de la surveillance de la qualité
de l’air et du bruit en Île-de-France
(2) Plus de 100 000 personnes habitent des logements en bordure
directe du Boulevard périphérique, et près
de 400 000 personnes vivent, 240 000 travaillent dans un périmètre
de 400 mètres autour de cet axe.
(3)
Trois sites ont été instrumentés en septembre
et octobre.
(4) Une campagne de mesure a été réalisée
par Bruitparif en 2009 sur le Boulevard périphérique,
avec 17 sites de mesure de la campagne 2020 déjà
documentés en 2009
(5) Une baisse de 1 dB(A) du niveau sonore correspond à
une baisse de 20 % du nombre de véhicules, sources de bruit
routier ; une baisse de 3 dB(A), à une baisse de 50 % du
nombre de
véhicules ; une baisse de 6 dB(A), à une baisse
de 75 % du nombre de véhicules. |
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Le
bruit : sur 9 sites sur 10, les valeurs limites européennes
sont dépassées
Concernant
le bruit, 9 sites documentés sur 10 connaissent un dépassement
de la valeur limite européenne pour l’indicateur
journalier Lden.
Ceux qui ne sont pas en situation de dépassement correspondent
à des sites protégés par des écrans
acoustiques.
C’est le cas également pour la période nocturne
: 85 % des sites documentés présentent un dépassement
de la valeur limite européenne pour l’indicateur
Ln.
Ceux qui ne sont pas en situation de dépassement correspondent
à des sites protégés par des écrans
acoustiques (9 %) ou à des sites un peu plus éloignés
de la principale infrastructure routière ou localisés
sur des axes routiers moins circulés la nuit (6 %). Tous
les sites dépassent la valeur recommandée par
l’OMS pour le bruit routier pour ces indicateurs.
Comme
les niveaux de pollution, le bruit dépend fortement de
la distance au Boulevard périphérique : les niveaux
sonores les plus forts ont été mesurés
sur des sites localisés directement sur l’infrastructure
elle-même, sur le terre-plein central ou le long d’une
bretelle d’accès. La présence ou non d’écrans
acoustiques ou d’enrobés phoniques a un fort impact
: les niveaux les moins élevés - inférieurs
aux valeurs limites européennes - ont été
relevés sur 4 sites séparés du Boulevard
périphérique par des écrans acoustiques,
au droit desquels le boulevard a été recouvert
d’enrobés phoniques.
Entre ces deux extrêmes, les résultats diffèrent
de plus de 20 dB(A). Aux heures de pointe, la congestion de
trafic et une vitesse réduite des véhicules sont
à l’origine d’une hausse des niveaux de pollution
en lien avec des émissions plus élevées
du trafic dans ce régime de circulation. En revanche,
on observe moins d’émissions sonores des véhicules,
en lien notamment avec une diminution du bruit de roulement.
La nature de l’enrobé phonique présent sur
la chaussée joue sur le bruit, mais pas sur les niveaux
de dioxyde d’azote.
Un mur anti-bruit peut atténuer les niveaux de pollution
sous son vent. Enfin, les conditions météorologiques
ont un impact plus important sur la qualité de l’air
que sur le bruit.
Une
amélioration de la qualité de l’air qui
reste toutefois insuffisante au regard des valeurs limites européennes
Les
travaux de surveillance de la qualité de l’air
menés par Airparif mettent en évidence une baisse
importante des concentrations de polluants sur le Boulevard
périphérique : -30 % pour le NO2
et les particules PM10, -50 % pour les particules PM2.5 entre
2009 et 2019, sur la base des mesures de la station permanente
située Porte d’Auteuil. Ces baisses sont à
relier à la diminution des émissions du trafic
routier, elle-même en lien avec la baisse des volumes
de trafic et le renouvellement du parc de véhicules.
Malgré cette baisse importante, les concentrations moyennes
annuelles en NO2 observées sur
ce site sont bien plus élevées que la valeur limite
réglementaire et le seuil recommandé par l’OMS.
Les concentrations moyennes
annuelles en particules PM10 et en PM25 respectent les valeurs
limites réglementaires annuelles, mais se situent bien
au-dessus des recommandations de l’OMS.
En
dix ans, une diminution significative du niveau de bruit, notamment
sous l’effet des enrobés acoustiques
L’évolution
de l’environnement sonore entre 2009 et 2020 (4)
est contrastée : pour les sites avec enrobés acoustiques,
les diminutions de bruit valent en moyenne -4,1 dB(A) sur la
période diurne et -3,3 dB(A) sur la période nocturne
(5).
Sur un des sites non pourvu d’enrobé acoustique,
les diminutions sont de 0,6 sur la période diurne, et
1,2 dB(A) sur la période nocturne, à relier principalement
à la baisse de la vitesse maximale de 80 à 70
km/h. Le bruit généré par la circulation
sur le Boulevard périphérique a donc diminué
de façon significative depuis 10 ans, notamment sur les
portions dotées de revêtements acoustiques.
Une
campagne de mesure pour évaluer l’évolution
de l’environnement sonore et de la qualité de l’air
en lien avec la transformation du Boulevard périphérique
À
l’issue de cette campagne de mesure de grande ampleur,
la Ville de Paris et ses partenaires disposent d’un état
zéro en 2020 de l’environnement sonore et de la
qualité de l’air, avant de potentielles transformations
du Périphérique.
Cet état zéro est disponible sur le boulevard
lui-même, mais aussi dans sa zone d’influence, et
dans un périmètre élargi.
Il sera possible à l’avenir de suivre les évolutions
du bruit et de la qualité de l’air, en lien avec
de potentielles évolutions du Boulevard périphérique
à l’aide de différents outils : les stations
de mesures permanentes des réseaux de surveillance de
Bruitparif et d’Airparif ; de nouvelles campagnes de mesure
de grande ampleur, en cas d’évolutions importantes
de configuration de l’infrastructure ; les outils de modélisation
de la qualité de l’air. Les outils de modélisation
pourront aussi permettre d’étudier des scénarios
d’évolution du Boulevard périphérique,
et leurs impacts attendus.
Logements
en bordure du Boulevard périphérique, vue vers
la porte de Vincennes et les tours Mercuriales au loin, Paris
XIIe
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Références
Rapport
Airparif : airparif.asso.fr
Rapport Bruitparif : bruitparif
...
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Bilan
Airparif de la qualité de l’air à Paris
en 2021 : airparif.fr
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.....
. .Livre
blanc Nouvelle
ceinture verte et transformations du Boulevard périphérique
...........Cahier
1 : Corpus commun stratégique
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Le
Livre blanc d’évolution du Boulevard périphérique
et de la nouvelle ceinture verte s’organise autour
de 2 cahiers :
- Le
cahier 1 présente le corpus commun structuré
autour de 3 grandes orientations à l’échelle
de la nouvelle ceinture verte :
Plus de liens - Plus de nature - Plus de proximités
/ ville du 1/4h. Ce cahier présente également
un zoom sur l’évolution de l’infrastructure
du Boulevard périphérique et propose une
évolution progressive en 3 temps - 2021-2024,
2024-2030 et au-delà -,
déclinée par séquences.
- Le
cahier 2 comprend les contributions des acteurs,
communes, Établissements Publics Territoriaux
riverains
et Métropole du Grand Paris.
Directrices
de la publication : Dominique Alba, Patricia
Pelloux
Livre Blanc réalisé par : Patricia
Pelloux,
Ludovic Pepion, Jean Huet - Avec la contribution
de : Marina Ribeiro, Yann-Fanch Vauléon
Avec la Direction de la Voirie et des Déplacements,
la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement,
la Direction de l’Urbanisme
et la Mission Métropole de la Ville de Paris.
apur.org
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