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Livre blanc Nouvelle ceinture verte
et transformations du Boulevard périphérique

Cahier 1
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(1) Zoom sur l'évolution du Boulevard périphérique - L'état actuel

L'architecture de l'ouvrage
Les plantations et la biodiversité
Les flux de circulation et les usages du Périphérique

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Le Livre Blanc est issu des synthèses des 5 Ateliers du Boulevard périphérique qui se sont tenus en 2019-2020-2021. La réflexion menée
dans le cadre des ateliers a permis d’étendre l'approche sur les enjeux des évolutions à un territoire élargi à 500 mètres de part et d’autre du Boulevard périphérique : le territoire de la nouvelle ceinture verte. L’Atelier du Boulevard Périphérique est une instance de dialogue sur les différents projets et un lieu de partage pour l’élaboration d’actions. Une instance de dialogue partagée avec les collectivités et les parties prenantes, accompagnées et informées par l’Apur. L’ensemble des acteurs concernés, communes riveraines, établissements publics
territoriaux, État, Région Île-de-France, Métropole du Grand Paris, Forum Métropolitain du Grand Paris, départements…, ont été
conviés à venir débattre de leur vision du Boulevard périphérique, et, plus largement, des questions de mobilité, de pollution
et de cadre de vie liées aux autoroutes urbaines dans le cœur de l'agglomération parisienne.

L'état actuel  

Les entrées et sorties du Boulevard périphérique sont organisées depuis les 110 bretelles qui relient le BP à la ville et les 6 échangeurs
connectés aux autoroutes.

L'architecture de l'ouvrage

Le 25 avril 1973, soit 13 ans après l’ouverture du premier tronçon, et 17 ans après le début des travaux, le Boulevard périphérique est inauguré par le Premier ministre Pierre Messmer et la Présidente du Conseil de Paris, Nicole de Hautecloque. Le ring de voie rapide autour de Paris est alors complet, bien qu’il s’inscrive et se parcourt différemment le long des 35 kilomètres de l’ancien glacis des fortifications.
Le Boulevard périphérique est un boulevard circulaire relevant du domaine public de la voirie de la Ville de Paris. La physionomie de cet axe est autoroutière. Les entrées et sorties du Boulevard périphérique sont organisées depuis les 110 bretelles qui relient le BP à la ville et les 6 échangeurs connectés aux autoroutes de l’A1 (porte de la Chapelle), l’A3 (porte de Bagnolet), l’A4 (porte de Bercy), l’A6 (A6a Gentilly-porte d’Orléans et A6b Gentilly porte d’Italie) et l’A13 (porte d’Auteuil). 34 portes, réparties en moyenne tous les kilomètres, connectent le BP aux différents systèmes viaires. Au total, on décompte 55 portes de liaisons entre Paris et les communes riveraines.
Le Périphérique est majoritairement organisé en 2x4 voies, avec une partie, au sud, à 2x3 voies, et très ponctuellement à 2x2 voies.
Avec des files généralement dimensionnées à 3,5 mètres, un terre-plein central de 3 mètres et des chasse-roues latéraux, la section ordinaire du Boulevard périphérique avoisine 35 mètres de large. L’assiette du Boulevard périphérique est en réalité plus importante puisque le fonctionnement du Boulevard intègre ses bretelles qui le raccordent à la voirie courante et aux autres autoroutes qui l’intersectent au niveau des échangeurs, ainsi qu’une voie latérale, qui le longe sur presque tout son linéaire.
Ces 30 kilomètres de voies latérales, implantées essentiellement côté Boulevard périphérique extérieur, appartiennent à Paris et desservent directement les communes riveraines.
Ainsi, le Boulevard périphérique s’étend sur un domaine de voirie large de 60 à 80 mètres en moyenne et qui s’élargit considérablement au droit des échangeurs. Cette assiette du Boulevard périphérique recouvre des réalités différentes selon la topographie de l’infrastructure. Le Boulevard périphérique est en effet un ouvrage qui développe sa propre topographie, relativement indépendante de celle de la ville et des autres voies publiques.

 
Les portes d'entrée et de sortie
du Boulevard périphérique



© Source : Apur
Le Boulevard périphérique, c'est :

35 km de longueur
55 portes dont 34 se connectant au BP
110 bretelles - 6 échangeurs
40 % de la voie en élévation
10 % de la voie au niveau du sol
50 % en tranchée ouverte ou couverte
 

La topographie du Boulevard périphérique

Les parties en élévation (en jaune) sont schématiquement réparties en quatre segments : de la porte de Clichy à la porte des Lilas ; de part et d’autre de la Seine, entre la porte de Saint-Cloud et la porte de Sèvres, entre la porte d’Ivry-sur-Seine et la porte de Charenton-le-Pont ; et un segment au sud, de la porte de Gentilly à la porte d’Italie.



Les séquences à niveau (en rouge)
, cumulant un linéaire de 3 km, se répartissent principalement en 4 secteurs : au nord entre la porte de la Chapelle et la porte de la Villette ; à l’est entre la porte de Vincennes et la porte Dorée ; au sud, aux abords de la commune de Gentilly ; à l’ouest, au droit du faisceau ferré de la gare Saint-Lazare. Il s’agit de quatre secteurs où le BP est à niveau aussi bien côté BPI que côté BPE, sur des séquences de plusieurs dizaines de mètres. Ces séquences à niveau ont deux particularités : elles sont souvent l’occasion de plantations sur le terreplein central - on y dénombre 66 arbres -, et d’ouvrages de franchissement : passerelle Claude Bernard, du Cambodge, passage souterrain à proximité de la porte de Saint-Mandé.

Elles se décomposent en deux types d’ouvrages :

les viaducs, cumulant un linéaire de plus de 7 km, représentant une surface de 219 700 m², surplombent la ville à plus de 5 mètres de hauteur. Les sousfaces de ces viaducs sont régulièrement bâties et occupées par des locaux techniques, à usage de gestion du BP ou destinés à d’autres services urbains : locaux des services techniques de la Ville de Paris principalement ;

les talus qui s’étendent sur un linéaire de plus de 8 km, généralement plantés et inaccessibles au public. Ils sont répartis de part et d’autre du Boulevard périphérique et jusqu’en limite des bretelles ou de la voie latérale.

Les parties en tranchées (en bleu) se divisent tout d’abord en séquences à l’air libre ou en tranchée couverte. Les tranchées couvertes représentent presque 9 km du linéaire du Boulevard périphérique, répartis à l’est, au sud et à l’ouest. De nombreuses couvertures s’inscrivent dans le prolongement des rues existantes et assurent la continuité du réseau viaire entre Paris et les communes riveraines.
D’autres, plus importantes et formant les tunnels du BP, permettent en surface des aménagements de programmes bâtis et paysagers : c’est le cas des couvertures le long des bois de Boulogne et de Vincennes, de la promenade Lafay ou de la porte de Champerret, et, plus récemment, de la porte des Lilas et de la porte de Vanves.

Les parties en tranchée à l’air libre se répartissent, elles aussi, en deux catégories : selon que la tranchée est talutée - ce qui est le cas sur un linéaire de plus de 10 km - ou ouvragée par un mur de soutènement, sur un peu plus de 4 km.

Ces deux types d’ouvrages génèrent également un paysage très différent, accordant plus de place à la végétation sur les talus, et davantage minéral le long des sections en soutènement.

Les plantations et la biodiversité

Entre novembre 2020 et mars 2022, 18 167 arbres ont été plantés
sur les talus du Boulevard périphérique.

Les plantations et la végétation aujourd’hui

Les talus, terre-plein et îlots constitués par les bretelles d’accès représentent aujourd’hui un peu plus de 41 ha d’espaces végétalisés inégalement répartis sur l’infrastructure : ils sont, du fait de la topographie de l'ouvrage, moins nombreux sur la partie sud.

Ils présentent un peuplement arboré estimé à environ 6 500 arbres complété de zones enherbées parfois agrémentées d’une strate arbustive ou de plantation de bulbes et de rosiers.

L’ensemble de ce système arboré vient créer des lisières paysagères bordant et rythmant le Boulevard périphérique. La hauteur de frondaison évolue en fonction de la déclivité de l’ouvrage périphérique par rapport au reste du niveau de la ville, permettant d’offrir des vues lointaines sur le grand paysage parisien ou, à d’autres moments, de créer un corridor végétal entre la ville et le Boulevard périphérique.

Quelques rares tronçons disposent d’alignements d’arbres dans l’axe entre les voies extérieures et intérieures : en marge du bois de Vincennes, entre les portes d’Aubervilliers et de la Chapelle, entre les portes de Clichy et d’Asnières, ou encore entre la porte de Saint-Cloud et le franchissement de la Seine. Les plantations se présentent sous forme de bosquets ou d’alignements réguliers selon l’ampleur des parcelles et la topographie des lieux.

Les plantations réalisées sur les talus du Boulevard périphérique
entre novembre 2020 et mars 2022

La diversité des essences plantées est réelle : si les platanes, les érables et les peupliers sont présents à hauteur d’environ 10 % chacun, on y trouve des robiniers, tilleuls, frênes, pins, marronniers, sophoras, chênes et ormes en nombre complétés de nombreuses autres essences.

Ces dernières années, la Ville de Paris a accompagné les initiatives d’associations souhaitant expérimenter des plantations denses et participatives selon la méthode japonaise Miyawaki dans les secteurs de la Porte de Montreuil et de la Porte des Lilas : cette technique repose sur la plantation très dense de plants forestiers d’essences variées - 3 par m² - et d'entretien par les associations pendant les premières années.

Dans ce même esprit, la Ville de Paris s’est engagée dans l’élaboration de modes de plantation dense adaptés au contexte du Boulevard périphérique, et tenant compte des arbres existants : des expérimentations de plantations forestières ont ainsi été réalisées porte de Choisy, tandis que de jeunes baliveaux ont été plantés dans le secteur du bois de Boulogne afin de densifier les bosquets existants.

Entre novembre 2020 et mars 2022, 18 167 arbres ont été plantés sur les talus du Boulevard périphérique, ce qui témoigne du potentiel de transformation du paysage de ce boulevard.

Le rôle de corridor de biodiversité et la nature de la faune repérée

Dans son état actuel et en dépit des quelque 6 500 arbres existants et de ses talus plantés, le Boulevard périphérique représente une césure dans les continuités existantes de la nouvelle ceinture verte.

En dépit de son linéaire et de l'espace libre que représente le boulevard dans un environnement urbain densément peuplé, le Boulevard périphérique, dédié depuis 50 ans à des usages en grande majorité routiers, est un espace dégradé au regard des attentes de continuité écologique. Les échangeurs, les parties en viaducs, ou encore les voiries en passage sous l'ouvrage, constituent autant de points de fragmentation pour la biodiversité. L'imperméabilité des sols, la gestion des eaux de ruissellement, l'intensité de l'éclairage nocturne, en font un élément certes structurant dans le paysage urbain, mais peu propice à la présence et au développement du vivant.

Les plantations forestières non accessibles réalisées porte de Choisy et porte de Montreuil représentent des pistes d'évolution à observer.

Une organisation de traversées piétonnes et un ralentissement de la vitesse permettraient d'envisager un développement éventuel du nombre de ces bosquets en talus associé à une gestion participative dans des conditions de sécurité améliorées.

Plantations sur le terre-plein central, au niveau de la porte Dorée, Paris XIIe © Apur - JC Bonijol

Porte de Pantin © Frédéric Combeau - Ville de Paris
Porte des Lilas © Guillaume Bontemps - Ville de Paris
Porte de Montreuil © Association Boomforest

La plantation d’un talus aux abords de la porte des Lilas, Boomforest © Association Boomforest
Porte des Lilas © Association Boomforest
Porte de la Muette © Frédéric Combeau - Ville de Paris

Répartition des flux hebdomadaires empruntant le BP - Février 2020 © Kisio - DVD
© DVD / Apur

Secteur Cité Internationale - Gentilly


Vitesse de circulation sur le BP à 70 km/h. 7 files circulées entre l’avenue Paul Vaillant-Couturier et la Cité Internationale, et 2 files non circulées (bretelles BP/A6) – Voie latérale avenue Paul Vaillant Couturier sans piste cyclable ni plantation – Mur anti-bruit.

Secteur porte d'Asnières - Clichy

2X4 files circulées sur le BP ainsi que deux bretelles d’entrée et sortie – Voies latérales du boulevard du Fort du Vaux au nord et du boulevard de Douaumont au sud (côté TGI).

Les flux de circulation et les usages du Périphérique

La connaissance des flux

Le boulevard périphérique est une infrastructure majeure en Île-de-France, avec 1,5 million de trajets chaque jour ; elle est souvent décrite comme une coupure urbaine, et constitue pourtant en même temps un connecteur de différents territoires. Afin de mieux comprendre quels sont les usages et les usagers du Boulevard périphérique - d’autant que la crise sanitaire est venue modifier les habitudes de déplacements -, et afin de mieux préparer et orienter une évolution de cette infrastructure, la Ville de Paris s’inscrit dans une démarche d’acquisition des connaissances accrue, utilisant notamment les traces GPS, qui sont une source de données d’une grande richesse.

Une première étude sur la mobilité et les usages du BP a été réalisée à partir des données GPS de téléphones mobiles, durant deux périodes : février 2020 - avant la crise Covid - et septembre-octobre 2020 - pendant la crise Covid, hors période de confinement, mais couvre-feu -, à partir du panel de la base Kisio, traitant 400 000 à 500 000 déplacements par jour en Île-de-France. Les traces GPS reflètent ainsi des comportements observés et non déclarés, recomposés ou modélisés ; elles permettent de connaître les véritables origines et destinations des utilisateurs du périphérique, sur des parcours porte-à-porte.

Ces données ont été complétées par des données issues de comptages de caméras - Alyce - permettant de classifier certains flux routiers spécifiques que les données GPS ne permettent pas d’identifier.

Après traitement des données, des processus de contrôle sont réalisés, pour vérifier que l’échantillon est bien distribué sur tout le territoire, complet sur toutes les périodes étudiées, et représentatif tout le long de la journée. Les traces GPS collectées couvrent une part de la population supérieure à 2,5 % sur toutes les communes de Paris et Petite Couronne, et 4 % en moyenne pour l’Île-de-France. Un redressement est opéré sur la base des données de population de l’INSEE pour obtenir des volumes représentatifs de toute la population.

Les traces GPS et les comptages vidéo fournis par les caméras Alyce sont également comparés avec les boucles de comptages pour vérifier leur cohérence.

Fréquentation globale

Les résultats montrent que le Boulevard périphérique est très fréquenté toute la semaine : environ 1,5 million de trajets sont réalisés sur le boulevard périphérique parisien durant un jour type en semaine. En semaine, plus d’un tiers des déplacements sur le périphérique est réalisé durant les quatre heures de pointe du matin et du soir. 29 % des trajets en semaine ont pour motif le travail ou les études, cette part augmentant jusqu’à 44 % en heures de pointe. Le week-end, le nombre de trajets réalisés diminue de 3 % le samedi, et de 9 % le dimanche, avec des trajets pour autres motifs - loisirs, divers… - qui prennent le pas sur le motif travail-étude.
La mobilité sur le Boulevard périphérique a baissé de 31 % en jour de semaine entre février 2020 et octobre 2020 (période Covid) ; cette baisse était encore plus marquée le samedi (-37 %) et le dimanche (-43 %), et encore plus marquée la nuit, avec une baisse de -55 % les nuits de samedi et dimanche, conséquence directe du contexte sanitaire particulier de cette période : sorties et regroupements nocturnes fortement dissuadés.

Origines-destinations


Le Boulevard périphérique est utilisé principalement à l’échelle régionale : 95 % des déplacements sont réalisés au sein de l’Île-de-France. Seuls 5 % environ des trajets ont une origine ou destination en dehors de l’Île-de-France, et moins de 1 % des trajets ont à la fois leur origine et leur destination en dehors de l’Île-de-France ; utilisant le Boulevard périphérique comme une infrastructure de transit.
38 % des flux ont pour origine Paris, 44 % la petite couronne, et 15 % la grande couronne ; 36 % des flux ont pour destination Paris, 45 % la petite couronne, et 16 % la grande couronne. Un trajet sur trois est réalisé de banlieue à banlieue et ne concerne pas du tout Paris.

Usages et usagers du BP

Une seconde étude complémentaire a été menée en septembre-octobre 2020 par l’institut de sondage MV2 et le bureau de recherche 6-t, pour le compte de l’agence de la Mobilité de la direction de la Voirie et des Déplacements de la Ville de Paris. Près de 4 000 usagers du Boulevard périphérique ont été interrogés afin de mieux connaître les usages de cette infrastructure.
L’étude a été réalisée en deux temps, avec une phase d’enquête quantitative au cours de laquelle près de 4 000 usagers du Boulevard périphérique - en voiture, véhicule utilitaire ou deux-roues - ont été interrogés - les numéros de téléphone ont été recueillis en entrée et sortie du Boulevard périphérique -, puis les usagers ont été rappelés pour une interview. Un soin particulier a été pris pour assurer une importante couverture spatiale - 16 portes enquêtées - et temporelle. Une deuxième phase de l’étude a consisté en cinq focus groupes impliquant des groupes d’une dizaine d’usagers spécifiques qui ont été interrogés sur leur perception du Boulevard périphérique, et de potentielles évolutions de celui-ci.
Du fait de la méthodologie d’enquête adoptée, les usagers en transit sur le Boulevard périphérique n’ont pas été interrogés. Cela entraîne une surreprésentation dans les résultats des usages en lien avec Paris.

Secteur porte d'Aubervilliers - Saint-Denis

2X6 files circulées sur le BP en incluant les bretelles – Mur anti-bruit séparant le BP des zones habitées © Apur, Diane Berg

Les multiples usagers du BP, au niveau de la porte de Saint-Mandé, Paris XIIe
© Apur - JC Bonijol

État actuel © Aerodata
Secteur de la Porte d'Ivry, Paris XIIIe et Ivry-sur-Seine © ph.guignard@air-images.net

1. Qui sont les usagers du BP ?

Les usagers se découpent en deux types : des usagers non professionnels pour 82 % - déplacements domicile-travail - autres que livraisons, interventions chez un client - ou domicile-loisirs -, et des chauffeurs livreurs pour 18 % : déplacements pour des livraisons, interventions chez un client.

Les usagers non professionnels : sont majoritairement des hommes : pour 69 %, alors qu’ils sont 48 % dans la population francilienne ; les classes d’âge moyen sont sur-représentées par rapport à la population francilienne : ils ont entre 35 et 49 ans pour 46 %, et entre 25 et 34 ans pour 25 %.

67 % des usagers du BP sont artisans, commerçants, cadres ou employés - pour 59 % dans la population francilienne -, ce sont majoritairement des artisans, commerçants, cadres et employés. Ils résident majoritairement dans Paris (pour 46 %) et la Petite Couronne (pour 43 %) ; seulement 10 % des usagers vivent en grande couronne. Les chauffeurs livreurs - 18 % des personnes interrogées - sont des hommes pour 91 %, plus âgés - entre 35 et 49 ans pour 49 % d’entre eux -, plutôt employés ou ouvriers (pour 64 %).

Les usagers du Boulevard périphérique sont beaucoup plus motorisés que la moyenne des ménages de l’Île-de-France : 85 % d’entre eux possèdent au moins un véhicule particulier, contre 66 % pour la moyenne des Franciliens.

87 % des usagers du Boulevard périphérique utilisent la voiture de façon fréquente, tous les jours ou presque ; seuls 2 % utilisent les transports en commun de façon fréquente, 5 % le vélo de façon fréquente ; 38 % n’utilisent jamais les transports en commun.

Seuls 12 % possèdent un abonnement aux transports collectifs, 2 % un abonnement Vélib’. S’ils utilisent un autre mode que leur voiture particulière, c’est plutôt un autre mode motorisé : 28 % des usagers font du covoiturage en semaine ; 26 % d’entre eux ont utilisé dans l’année écoulée un service partagé, plutôt VTC, taxis, ou covoiturage.

2. Quels usages du Périphérique ?

Les trajets domicile-travail sont prédominants : 49,4 % des déplacements ; ces trajets domicile-travail sont d’ailleurs routiniers : 95 % des enquêtés ayant renseigné un tel déplacement déclarent le faire au moins 2 à 3 fois par semaine, 72 % le font tous les jours ou presque. Le deuxième motif de déplacement est celui des loisirs, achats et services et accompagnement - 30 % des trajets renseignés -, ce motif étant moins routinier, 35 % des enquêtés ayant renseigné un tel déplacement déclarent le faire au moins 2 à 3 fois par semaine, et 14 % tous les jours ou presque. Les déplacements liés à l’activité professionnelle - hors domicile-travail - représentent 19,2 % des trajets.

Les tranches de 6h à 9h regroupent logiquement des proportions très élevées de trajets domicile-travail : 76 % pour la tranche 6h-7h. Les trajets loisirs, achats et accompagnement sont surtout représentés après 10h du matin et représentent même 50 % des déplacements de la tranche 19h-21h.

Les usagers enquêtés sont des utilisateurs très réguliers du Boulevard périphérique : à 80 %, ils le fréquentent de manière générale au moins deux fois par semaine du lundi au vendredi, 77 % de ceux qui l’utilisent en semaine déclarent même le faire 2 fois par jour ou plus. L’usage de cette infrastructure est donc très solidement ancré dans le quotidien de ses usagers ; même dans les cas de déplacements de loisirs, il devient un automatisme pour se déplacer.
Les usagers interrogés occupent une voiture particulière pour 80 % d’entre eux, suivie par les utilitaires (10 %), surtout utilisés par les chauffeurs livreurs.
18,8 % des trajets ont été réalisés avec des véhicules d’entreprise. Le diesel est le premier type de motorisation de ces véhicules (49,6 %), contre quand même 46,5 % pour les véhicules essence.
Seuls 3 % des véhicules disposent de la vignette verte, pour la plupart des véhicules hybrides, les véhicules électriques ne représentant que 0,8 % du parc renseigné.

Le taux d’occupation des véhicules empruntant le Boulevard périphérique est faible, puisque 82 % des véhicules ne transportent que le seul conducteur.

Notons que la très grande majorité des trajets renseignés ne suppose pas de contrainte particulière en termes de transport (80 %) : ces trajets pourraient donc matériellement être réalisés par un autre mode de transport. La simplicité et le parcours direct sont le principal avantage cité pour utiliser le Boulevard périphérique, surtout pour les déplacements domicile-travail : pour 78 % d’entre eux. La grande majorité des usagers (70 %) déclare ne pas pouvoir emprunter un autre itinéraire que le Périphérique pour leur trajet.

Seule une faible proportion des enquêtés (16 %) déclare avoir eu la possibilité d’utiliser un autre moyen de transport pour réaliser son trajet ; 84 % déclarent donc ne pas pouvoir utiliser un autre mode de transport, ce qui confirme leur forte dépendance à la voiture individuelle, et au Boulevard périphérique.
Ce sont les transports en commun qui auraient été majoritairement utilisés comme autre moyen de transport - 77 % de ceux qui ont une alternative -, puis les deux-roues motorisés : 11 % de ceux qui ont une alternative ; jusqu’à 27 % pour les déplacements professionnels hors domicile- travail.

Les usagers du Boulevard périphérique en sont donc des habitués, qui changent peu de modes de transport ; une part non négligeable d’entre eux a cependant développé des stratégies d’évitement du Périphérique, surtout en lien avec la congestion à laquelle ils sont fréquemment exposés : ainsi, 42 % des enquêtés réalisant un trajet domicile-travail indiquent décaler leurs déplacements dans le temps pour emprunter le Périphérique - par exemple pour éviter les bouchons - au moins 2 à 3 fois par semaine.

Les utilisateurs du Périphérique, quel que soit leur vécu ou leur niveau d’adhésion à des valeurs ou pratiques environnementales, raisonnent d’abord à partir de leurs habitudes et de leurs contraintes.

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Livre blanc Nouvelle ceinture verte et transformations du Boulevard périphérique

...........Cahier 1 : Corpus commun stratégique

 


Le Livre blanc d’évolution du Boulevard périphérique et de la nouvelle ceinture verte s’organise autour de 2 cahiers :

  • Le cahier 1 présente le corpus commun structuré autour de 3 grandes orientations à l’échelle de la nouvelle ceinture verte :
    Plus de liens - Plus de nature - Plus de proximités / ville du 1/4h. Ce cahier présente également un zoom sur l’évolution de l’infrastructure du Boulevard périphérique et propose une évolution progressive en 3 temps - 2021-2024, 2024-2030 et au-delà -,
    déclinée par séquences.
  • Le cahier 2 comprend les contributions des acteurs, communes, Établissements Publics Territoriaux riverains
    et Métropole du Grand Paris.

    Directrices de la publication : Dominique Alba, Patricia Pelloux
    Livre Blanc réalisé par : Patricia
    Pelloux, Ludovic Pepion, Jean Huet - Avec la contribution de : Marina Ribeiro, Yann-Fanch Vauléon
    Avec la Direction de la Voirie et des Déplacements, la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement, la Direction de l’Urbanisme
    et la Mission Métropole de la Ville de Paris.

    apur.org