L’espace Masolo à Kinshasa :
Refuge et espoir de l'enfance abandonnée

(3) Une parcelle pour l’Espace Masolo
Une volonté farouche - Enfin une adresse fixe
Reste encore à construire les toilettes séparées et des douches…
Une maison en tôle


À Kinshasa, au Congo, près de 20 000 enfants, rejetés par leurs familles ou orphelins sans soutien, sont abandonnés. On les appelle les shégués : parias des rues. Sans aucune instruction, ils survivent de rapines et sont victimes de violences : maltraitances, viols, prostitution… Souvent considérés comme sorciers et jeteurs de sorts, ils sont pourchassés et mis au ban de la société. Des Centres d'Accueil leur sont ouverts, mais ceux-ci sont des structures caritatives sommaires qui ne leur accordent qu’un maigre repas par jour, et la possibilité de dormir. Dans la journée, livrés à eux-mêmes, les enfants survivent dans la rue. Sans espoir ni perspectives, leur existence est en sursis.

Une volonté farouche

Sortir les enfants de la rue est une aventure de longue haleine…
Le plus gros problème réside dans le fait d’avoir un lieu adapté aux différentes activités.

Depuis sa création en 2003, l’Espace Masolo a été régulièrement contraint de déménager. La cause en est la cupidité des propriétaires, qui augmentent fortement les loyers initialement consentis dès lors qu’ils voient que des occidentaux s’intéressent à ces enfants démunis. Au fil des années, ces déménagements vers des sites moins onéreux ont entraîné l’abandon des investissements réalisés, certains enfants, se trouvant trop éloignés de leur base, n'étant plus venus. En outre, il a fallu, chaque fois, créer de nouveaux liens de confiance avec la population du nouveau quartier, naturellement méfiante envers les enfants des rues…

Après le 2ème déménagement, Les Amis de l’Espace Masolo ont commencé à créer, petit à petit, une épargne afin de permettre à l’Espace Masolo d’acquérir un terrain bien à eux. À Kinshasa, les parcelles à vendre sont chères. Souvent le fruit d’un héritage, elles représentent un bien précieux dans un pays où les retraites sont rares, où les soins médicaux ne sont pas pris en charge. On ne se sépare pas d’un tel bien facilement. La recherche a été longue car il fallait garantir la fiabilité des papiers de propriété du vendeur. En effet, la législation immobilière à Kinshasa n’est pas aussi protectrice que chez nous. Pas de promesse de vente, pas de recherche de légitimité du vendeur… L’Espace Masolo a dû faire appel aux services d’un avocat pour être certain que les terrains proposés pouvaient être vendus et qu’ils étaient constructibles. Plusieurs propositions attrayantes ont été abandonnées car non fiables. Mais l’obstination paie, et depuis avril 2022, L’espace Masolo est enfin propriétaire.


La fanfare


La lecture

Une animation de quartier

Le terrain
Enfin une adresse fixe 

Nos amis kinois ont trouvé le terrain idéal, correspondant à l’apport financier que nous pouvions débloquer, en association avec Freundeskreis Masolo en Allemagne. La parcelle se situe sur la commune de Nsele, à Kinshasa. La commune prend son nom de la rivière N’sele, à l’est de la ville de Kinshasa.

La parcelle acquise

Située sur cette rivière éponyme et le long du boulevard Lumumba, la commune est restée longtemps essentiellement rurale tout comme sa voisine Maluku sur l'autre rive de la rivière N'sele. L'urbanisation gagne cependant du terrain, en particulier en sa partie occidentale proche de l'aéroport international de N'djili, et c’est dans cette partie que se situe la parcelle de l’Espace Masolo, dans le quartier Ngampama, secteur  terre jaune, près de l’avenue Kazumba. La commune de Nsele compte 31 quartiers. Elle abrite le Parc Présidentiel, le port de Kinkole, situé sur la rive sud du Pool Malebo, et plusieurs villages qui s’y sont développés.

Le terrain acheté par l’Espace Masolo est vaste : 730 . Le gros avantage est qu’il est pourvu d’un poste d’eau accessible - avec une interruption de 11h à 15h - et que l’accès à l’électricité est en cours. Cela dit, tout était à faire car le terrain, dépourvu de toute construction, et trop partiellement clôturé, était utilisé comme  raccourci  par les gens du quartier pour atteindre leurs demeures. Le premier travail aura donc été de le clôturer. Pour cela, les jeunes qui le souhaitaient ont appris à confectionner des briques. Avec l’aide d’encadrants professionnels, ils ont monté une clôture de 2m80 de haut. Enfin, un portail imposant a été commandé et posé. Voilà la parcelle enfin sécurisé.


Fabrication des briques


Emplacement du portail

Un portail imposant

Construction du mur de clôture…

… et image du crépissage

Reste encore à construire les toilettes séparées et des douches…


Réalisation des cuve…

… et du puits sanitaire

Parallèlement à cela, il fallait créer des sanitaires. À Kinshasa, il n’y a pratiquement pas de tout-à-l’égout. La plupart des parcelles sont donc équipées d’une fosse septique. Les jeunes ont participé à son élaboration en effectuant le creusage de la fosse et du puits sanitaire. L’ouvrage, ensuite, a été réalisé par une équipe de professionnels.

Le travail a commencé, mais les fonds manquent pour finaliser l’ouvrage :
Si vous souhaitez aider l’Espace Masolo à finaliser
la construction des sanitaires, cliquez ici.

 
Une maison en tôle  

La location précédente devant s’arrêter au 31 mai 2022, il était urgent de prévoir des espaces pour permettre aux différentes activités de reprendre. L’idée initiale était de construire une petite maison susceptible d’être agrandie au fur et à mesure des besoins, mais nous avions trop peu de temps - un mois - pour réunir la somme nécessaire à l’ensemble des constructions premières. Aussi a-il été décidé d’élever une maison en tôles, comme il en existe de nombreuses à Kinshasa.

Sanitaires en construction + début de la construction de la maison en tôle

Cette maison étant assez grande, sécurisée et confortable pour que la vie quotidienne s’y déroule sereinement. Elle comporte deux chambres d’accueil, une cuisine, un magasin de stockage, un bureau, un atelier de couture et une salle de classe.

La maison et la cour intérieure

 

Un hangar de stockage a également été réalisé en face de la maison. Les deux constructions délimitent une cour intérieure dans laquelle peuvent se dérouler des activités de plein air.

 
 
 
Mais qui sont Les Amis de l’Espace Masolo ?
Quelques personnes…

Quelques résultats…

 

… qui, depuis 2003 se sont constituées en association pour soutenir la réinsertion sociale des enfants abandonnés de Kinshasa. Grâce à des ateliers de formation encadrés par des artistes et des artisans locaux, ces enfants retrouvent une image positive d’eux-mêmes, et acceptent, petit à petit, de se prendre en charge pour réaliser un projet de vie personnel. Les Amis de l’Espace Masolo interviennent dans ce projet initié par trois artistes kinois, les habitants de Kinshasa. Nous rémunérons un professeur, qui vient trois fois par semaine, offrir à ces jeunes démunis des séances ludiques de remise à niveau scolaire.
Nous soutenons la scolarité, en école ouverte, des jeunes qui ont découvert ou retrouvé le désir de s’instruire. Nous offrons un internat à ceux d’entre eux qui souhaitent poursuivre une scolarité longue, et ce, aussi longtemps que dureront leurs études.
Nous soutenons des projets de théâtre en français afin de rendre cette langue - si difficile à apprendre -, plus attractive.
Dans ce pays où le français est la langue administrative officielle, un jeune qui ne le maîtrise pas n’a aucune chance en terme de promotion sociale.

Depuis 2003, une trentaine d’enfants sont ainsi sortis de la rue :

  • L’un d’eux s’est installé comme couturier à son compte.
  • Un autre enseigne la musique.
  • Un autre est réparateur en instruments de musique.
  • Trois autres ont monté une troupe de théâtre en français et lingala : Baobab Théâtre.
  • Cinq d’entre eux ont intégré, avec un statut de fonctionnaire, un organisme gouvernemental lié à la musique.
  • Une dizaine de ces anciens enfants se sont constitués en Fanfare - les jeunes Talents -, et se produisent lors d’événements sociaux.
  • Après leur remise à niveau scolaire, treize enfants ont suivi une scolarité classique, et ont atteint des niveaux d’instruction qui vont de notre sixième au baccalauréat.
    Le plus brillant et le plus pugnace d’entre eux a validé un diplôme d’enseignement supérieur.
  • Quatre de ces anciens enfants consacrent à leur tour, la plus grande partie de leur temps à la réinsertion sociale des enfants de Masolo. 
 

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L’Espace Masolo* à Kinshasa : Refuge et espoir de l'enfance abandonnée

 

Des ateliers artistiques
animent le quotidien
du centre

* En lingala, masolo
veut dire dialogue,
entente, conte.

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Deux objectifs : rassurer et instruire

  • Rassurer les enfants, leur donner les moyens de survivre, en leur apprenant d'une part un métier, d'autre part le français. À cet effet, plusieurs ateliers ont été développés, divisés en deux groupes :
    • ceux qui font partie intégrante du processus de réadaptation sociale : plutôt les activités artistiques,
    • d'autres qui correspondent à un travail utile et rémunérateur dans leur environnement culturel.
  • Leur fournir l'instruction scolaire, indispensable pour s'intégrer de façon pérenne dans la société.

Depuis avril 2022, L’Espace Masolo est enfin propriétaire d’un grand terrain de 736 m². Cet achat le protège de l’emprise des loyers qui augmentent soudainement, et garantit le bon déroulement des activités au bénéfice des enfants des rues de Kinshasa.
Trouver cette perle rare à un prix abordable n’a pas été simple. Mais voilà, l’obstination paie. Le terrain se situe dans un quartier calme et propre, il est desservi par une route goudronnée, il est donc facile d’accès. De plus, dans ce quartier, l’eau et l’électricité se paient en début de mois, aucune coupure n’est donc à craindre. Pour Kinshasa, c’est inespéré. Par contre ce terrain est nu. Aucune construction n’existe encore et une clôture est à bâtir… Nous lançons donc une opération  briques à vendre pour construire l’Espace Masolo.

espacemasolo.org
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