Film Le Chêne
et ses habitants
de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux

(1) Note de production
Note d'intention des réalisateurs
Les personnages : Le chêne



Il était une fois l’histoire d’un chêne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble
un casting hors du commun : écureuils, balanins, geais, fourmis, mulots… Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux
scelle sa destinée autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protège de ses racines jusqu’à sa cime.
Une ode poétique à la vie où la nature est seule à s’exprimer.

Note de production par Barthélémy Fougea

L’observation du vivant ne se fait plus aujourd’hui sans une arrière-pensée environnementale, sans la conscience ambiguë de sa fragilité comme de son incroyable capacité à s’adapter. De fait, sa représentation cinématographique non plus. Parallèlement, notre regard sur la nature s’est élargi ces dernières années à un nouvel univers, celui du monde végétal et plus particulièrement celui des arbres. Comme une nouvelle frontière, un nouveau paradigme du monde non humain. Nous avons pris conscience de l’immense richesse de l’univers de ce grand végétal. Des films documentaires végétaliers sont nés de cette prise de conscience. Cependant, aucun n’avait jusqu’à présent appréhendé l’arbre à travers les trajectoires et enjeux de ses habitants. C’est précisément cela qui rend le projet du film Le Chêne si singulier, et si prompt à un récit de cinéma. Nous pouvons ressentir de l’intérieur les tensions, joies, relations, que Le Chêne permet de développer.
À mes yeux de producteur de nombreux films naturalistes, ce film est une occasion inédite de plonger les spectateurs dans le monde sensoriel et poétique du roi des arbres, de faire découvrir avec poésie la biodiversité qu’il génère, qu’il abrite. Les animaux, petits et grands, insectes, oiseaux et mammifères, sont les héros par le prisme desquels nous allons comprendre combien cet arbre nourricier est essentiel. Un peu comme si nous regardions le chêne comme un immeuble et que nous racontions la vie et les vicissitudes de ses locataires. Peu de films en images réelles ont tenté ce défi d’une immersion complète au cœur d’un arbre, sans commentaire en voix off.

Les choix de production

Ce choix artistique d’une exploration guidée par les seuls sens nécessite un travail extrêmement minutieux. Un important travail de développement a été mis en œuvre depuis 2017 pour allier rigueur scientifique et impératifs narratifs avec les scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle.
Conseillés tout au long du processus par des spécialistes de la faune, de la flore et la biodiversité, Michel Fessler, Michel Seydoux et Laurent Charbonnier ont travaillé à allier un travail de mise en scène et de fabrication fictionnels à une histoire naturaliste. La complexité de cette production nous a poussé à découper chaque séquence et réaliser un storyboard complet du film. Le tournage auprès de l’arbre et toutes les étapes d’affût ont duré un an et demi, afin de pouvoir couvrir tous les cycles des saisons.
L’association des compétences complémentaires de Caméra One, Winds et Gaumont a permis de réunir les savoir-faire de la production cinématographique, du documentaire nature et de la distribution internationale. Enfin, guidés par une volonté de sensibilisation à la sauvegarde de notre patrimoine naturel, nous avons apporté notre contribution à ce défi séculaire en instaurant une charte éthique, afin de produire ce film dans une démarche écoresponsable et de créer un kit pédagogique d’un projet d’impact pour que nos enfants passent à l’action.

Les enjeux économiques et industriels du projet

Les enjeux artistiques et économiques de ce projet sont très importants pour les trois partenaires. L’ambition de produire un long-métrage sur le vivant qui allie intentions esthétiques et technologiques fortes à destination d’un grand public, est le défi que nous tentons de relever avec ce Chêne.

Les 3 photos : © 2022 – Camera One – Winds – Gaumont

 
Note d'intention des réalisateurs  

Une histoire

Considéré comme le roi des arbres, le chêne symbolise la puissance et la pérennité : il est l’arbre le plus grand et le plus majestueux de nos forêts de l’hémisphère nord. Pour beaucoup, il est synonyme d’espoir en la vie pour les générations futures.
Un chêne centenaire et son écosystème sont au centre de l’action de ce film. Plus qu’un être vivant végétal, c’est un habitat. Ici, vivent et coopèrent de nombreuses espèces animales, végétales, minérales et mycéliales.
Le Chêne, c’est le lieu où l’intrigue de plusieurs personnages s’écrit à travers les saisons. Dans cette monade végétale, tout le monde a son rôle à jouer. Chacun a son espace au sein de l’arbre. En hauteur, le geai, véritable concierge, alerte tout le monde des dangers. À l’étage inférieur l’écureuil est le boss avéré de l’arbre. Aux sous-sols, les mulots ont failli voir leur terrier englouti par la pluie grêlée d’un violent orage estival. Ils doivent retrouver tous les membres de leur famille avant de faire les réserves de glands pour l’hiver. Les balanins du chêne, minuscules charançons, ont eu moins de chance face à cet aléa météorologique. À leur échelle, ils viennent de vivre le plus terrible tsunami que l’humanité n’ait jamais connu. D’autres dangers guettent les habitants du chêne, dans un suspens vertigineux digne de récits hitchcockiens. L’arbre attire, par ses ressources de vie, toutes les convoitises. Le spectateur devient le témoin des histoires remarquables qui se jouent dans et autour du chêne. Ainsi, la reproduction doit avoir lieu pour perpétuer les espèces et la biodiversité de cet écosystème. La symphonie des naissances résonnera mais pas sans heurts. Le chêne offre la vie à ses congénères, mais il dépend d’eux pour que sa glandée soit prospère. La naissance d’un nouvel arbre résulte d’un équilibre fragile. La vie d’un gland singulier avec une tâche rouge est proposé comme une mise en abîme du cycle du chêne. Ce gland tacheté, une fois tombé de l’arbre, se mettra-t-il à pourrir, sera-t-il mangé par le sanglier ou dispersé par le geai ? A moins que ce ne soit l’écureuil qui s’occupe de son sort…
Les histoires du Chêne illustrent un spectacle d’une beauté sauvage, comme une lecture inédite des secrets de notre biodiversité, à faire découvrir, connaître et sensibiliser vu sa proximité et sa fragilité.

Une histoire liée aux rencontres

Que font un auteur-réalisateur naturaliste passionné et un producteur de cinéma chevronné lorsqu’ils se croisent ? Eh bien, ils se racontent des histoires ! C’est effectivement la rencontre de destins parallèles, ayant le goût de faire partager leur passion au plus grand nombre, qui permet la réalisation de ce film aujourd’hui. Tous les deux, nous avons une sensibilité particulière pour la Nature. Outre la volonté esthétique qui guide ce projet, c’est essentiellement la volonté éthique de sensibiliser à la sauvegarde de notre patrimoine naturel qui nous unit. Le monde sensoriel et poétique du roi des arbres, est un vecteur idéal et si proche de nous pour raconter des histoires, touchantes, vives et intelligibles, comme le sont toutes les grandes histoires de cinéma. Les arbres, et tout particulièrement le chêne, ont une capacité à désigner, à signifier, voire à exercer une influence en tant que symbole. Et il a fallu une dizaine d’années pour que nous puissions développer cette idée pour aboutir à un projet d’envergure. Ainsi la participation de Michel Fessler à l’écriture du scénario et de Vincent Copéret à l’élaboration du storyboard, nous ont permis de mettre en place un film ambitieux parlant de la Nature.

Les aspects narratifs

Il s’agit ici de prendre un propos documentaire et de le raconter avec le savoir-faire narratif et technique des longs métrages de fictions. Il pourrait s’agir d’un récit naturaliste de cinéma. Mais peu importe la dénomination ou le genre dans lequel classer ce film, l’intention première est de montrer aux spectateurs quelque chose qu’il n’a jamais vu. L’immense richesse de l’univers de ce grand végétal nous permet de raconter des histoires qui touchent le spectateur, du plus petit au plus grand. Quelles que soient son origine ou sa conscience écologique, le but est d’être surpris par l’action, l’image et l’histoire de ce chêne. Les peurs, les joies, les relations inter et intraspécifiques qui se trament dans le monde végétal de ce chêne, sont transmises aux spectateurs avec l’envie de s’immerger dans le regard de nos héros. On voit à la place du mulot qui risque de se faire écraser par les pattes du sanglier. On fait de la voltige comme le geai. On serait presque mouillé par la pluie de la tempête… Appréhender le chêne à travers les trajectoires et les enjeux de ses habitants, comme une fenêtre sur cour naturaliste nécessite d’emprunter les codes modernes des tournages du cinéma de fiction. Au-delà des trouvailles des prises de vues naturalistes à la base du propos du scénario, nous avons fait appel aux dernières technologies audiovisuelles : caméras virtuelles en 360 degrés, machinerie, effets spéciaux… Nous avons aussi innové avec la création de studios macrovidéographiques novateurs, et modifié des équipements techniques standardisés, pour aller à la rencontre du monde microscopique et au cœur du vivant.

Pour beaucoup, le chêne est synonyme d'espoir en la vie
pour les générations futures.

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Les 3 photos : © 2022 – Camera One – Winds – Gaumont

 

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Un parti pris sensoriel

Vous l’aurez compris, en alliant les techniques naturalistes, le savoir-faire du cinéma de fiction et les nouvelles technologies, nous avons choisi le parti-pris
de l’innovation et de l’esthétique contemporaine. Ainsi, le son n’a rien à envier aux innovations visuelles, car nous souhaitons que le spectateur soit pris
dans une symphonie musicale du début à la fin du film. En effet, il n’y a aucun commentaire vocal. Nous faisons entendre seulement les bruits, cris,
signes distinctifs sonores de nos héros, orchestrés dans une composition musicale originale de Cyrille Aufort. Celle-ci participe pleinement
à l’immersion complète et sensorielle du spectateur au cœur du chêne et de ses habitants.


Laurent Charbonnier et Michel Seydoux
voir leurs interviews - & celle de Tim Dup

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Les personnages

© 2022 – Camera One – Winds – Gaumont

Le chêne

Le chêne que la science de la systématique range, comme le hêtre ou le châtaignier, dans la famille des Fagaceae, est largement répandu dans l’hémisphère Nord. Plusieurs centaines d’espèces - entre 200 et 600 selon les auteurs - du genre Quercus y sont recensées.
Le chêne se rencontre dans des milieux naturels extrêmement différents. En Afrique du Nord et en Californie, il s’accommode de l’aridité alors qu’en Colombie et en Amérique centrale, il croît dans un décor tropical humide. Mais c’est dans les régions tempérées d’Asie centrale, d’Amérique du Nord et d'Europe qu’il prospère le mieux.
Le territoire européen héberge une vingtaine d’espèces, dont la plupart se rencontrent dans les régions méditerranéennes. En France, poussent à l’état naturel huit espèces de chêne.
Quatre appartiennent au groupe Lepidobalanus, dit des chênes blancs, comme le chêne pédonculé (Quercus robur), le chêne sessile (Quercus petraea), le chêne pubescent (Quercus pubescens) et le chêne tauzin (Quercus pyrenaica). Tous ont un feuillage caducifolié ou marcescent. C’est-à-dire qu’ils se délestent de leurs feuilles chaque année, soit à l’arrivée de la mauvaise saison, soit, comme le chêne pubescent, au moment de l’éclatement des bourgeons.
Quatre autres se rangent dans le groupe des Cerris, dit des chênes rouges, comme le chêne liège (Quercus suber), le chêne vert (Quercus ilex), le chêne kermès (Quercus coccifera) et le chêne chevelu (Quercus cerris), dont le feuillage est soit persistant soit caducifolié.

Pédoncule y'es-tu ?

Comme son nom l’indique, le chêne pédonculé possède un pédoncule. Certes, mais de quel pédoncule s’agit-il ? De celui qui relie le gland au rameau ou de celui qui relie la feuille au rameau ?
Il s’agit bien du long pédoncule qui relie le gland au rameau. À l’inverse, le gland du chêne sessile ne possède qu’un très court pédoncule. La longueur de ce pédoncule est l’un des critères de différenciation entre le chêne pédonculé et le chêne sessile.
De plus, chez le pédonculé, le gland est ovoïde allongé, avec des bandes noirâtres longitudinales. Chez le sessile, il est plus arrondi et dépourvu de bandes noirâtres. Les glands du pédonculé sont souvent bien individualisés contrairement à ceux du sessile regroupés en un ensemble de 2 à 6 glands.
Par contre, le pétiole de la feuille est court chez le chêne pédonculé et plus long chez le sessile.

Les deux arbres se distinguent également par :

  • un port différent : irrégulier et tourmenté avec des charpentières horizontales chez le pédonculé, et régulier en éventail chez le sessile
  • une écorce grossière et rugueuse chez le pédonculé, et plus lisse chez le sessile
  • un feuillage en amas et un houppier troué chez le pédonculé, et un houppier plus massif laissant peu passer la lumière chez le sessile.

Le chêne colonisateur

Une équipe de chercheurs de l’Unité forestière de l’INRA a conduit une étude sur l’histoire de la colonisation du territoire européen par les chênes, notamment le chêne pédonculé, depuis leur présence sur Terre dont voici les principales conclusions. Les premières traces de chênes, identifiées par des restes fossiles en Amérique du Nord, remontent à l’Oligocène : il y a 35 millions d’années. Le genre Quercus explose littéralement vers la fin du Tertiaire, et on considère que la plupart des espèces actuelles s’étaient différenciées dès le Pliocène, il y a 10 millions d’années. La zone de diversification du genre se situe sans doute en Asie du Sud-Est ou en Amérique du Nord. À la fin de l’ère glaciaire, les peuplements de chênes sessiles et pédonculés sont éclatés en trois zones refuges, isolées : totalement entre Péninsule Ibérique et les deux autres refuges, plus partiellement entre l’Italie et les Balkans. À mesure que le climat se radoucit, les chênes migrent à partir des trois refuges, d’abord vers le nord puis dans des directions différentes selon leur origine. Cette progression s’est faite de manière extrêmement rapide : à la vitesse moyenne de 380 m par an. Une telle vitesse ne peut être le résultat, ni du colportage des glands par les hommes, qui migraient eux-aussi, ni par le déplacement des glands par le geai des chênes pourtant fort efficace. Des analyses de pollens fossiles nous apprennent que la colonisation du territoire européen est le fait de quelques rares épisodes de dispersion massive de pollens à très longue distance.
En 6 000 ans, l’affaire était entendue et le chêne occupait toute l’Europe.

Le génome du chêne séquencé

Des équipes de recherche de l’INRA et du CEA viennent de séquencer le génome du chêne pédonculé. Il s’agit du premier séquençage pour une espèce du genre Quercus très largement répandu dans l’hémisphère nord. Trois années de travaux ont permis de décrypter l’ensemble de l’information génétique portée par ses 12 paires de chromosomes. Les chercheurs ont caractérisé 50 000 gènes et estimé que la moitié des 1,5 milliard de paires de base du génome était constituée d’éléments répétés. Ces travaux permettront notamment de mieux comprendre les mécanismes d’adaptation des arbres aux variations environnementales et fourniront des éléments pour anticiper leurs réponses au changement climatique. Les génomes des arbres seraient, en moyenne, plus lourd et plus volumineux que ceux des animaux. Cette exceptionnelle diversité génétique est-elle la garante de leur capacité à surmonter des modifications ?

Ça chauffe aussi pour les chênes

Il est désormais avéré que l’intensité et la rapidité des changements climatiques sont telles qu’il faut s’attendre à une disparition des espèces végétales les moins adaptées. Il en va de même pour les chênes. Plus une espèce de chêne aura été confrontée, au cours de son évolution, à des situations de stress climatique, plus elle aura été obligée de s’adapter par le biais de mutations pour parvenir jusqu’à notre époque et plus grande seront sa diversité génétique et sa capacité à répondre à de nouvelles conditions climatiques.

Une place au soleil

Dès sa germination, la tige du chêne cherche à s’élever vers le haut. Son élan vital la pousse à rechercher le maximum de lumière et il en sera ainsi durant toute la vie de l’arbre. De par l’existence d’un tronc, structure rigide par excellence, l’arbre a la capacité de se dresser au-dessus de toutes les autres plantes et de les dominer. Il possède donc un avantage certain dans cette course pour une place au soleil.

Destinée, Destinée !

Toutefois, selon l’environnement dans lequel il a vu le jour, le chêne ne se développera pas de la même manière. Même s’il existe un déterminisme génétique propre à chaque espèce, lequel conditionne sa croissance, le chêne doit faire avec son environnement. Pour un chêne, germer et grandir en forêt, dans le bocage ou ailleurs n’implique pas le même devenir. En forêt publique ou privée, sa destinée est, le plus souvent, celle d’un arbre de production. Il lui faut s’élever longuement vers le ciel, le plus droit possible de surcroit, et ne pas disperser son énergie à la fabrication de branches inutiles. La technique de la sylviculture se charge de donner à ce fleuron de la foresterie française, l’allure qui sied. Tout au long de la croissance de l’arbre, les forestiers veillent à favoriser le développement des petits chênes en pratiquant des éclaircies tous les 8-10 ans. Le sous-étage - charmes, hêtres - est conservé car il apporte l’ombre nécessaire au tronc du chêne. À l’âge de 50 ans environ, les chênes d’avenir sont repérés et leur développement favorisé. Au fil du temps, le chêne va adopter le port caractéristique que nous connaissons dans les futaies destinées à la production de bois d’œuvre : tronc démesuré et houppier étriqué. En milieu ouvert, la concurrence pour la lumière n’étant pas à l’ordre du jour, le chêne se développe à son aise. Nul besoin de fabriquer un tronc gigantesque, une solide assise suffit. Par contre, la ramure peut prendre toute son ampleur, se ramifier à 360° et s’étoffer avec des branches charpentières et des branches secondaires.

La silhouette signe l'âge du chêne

Outre l’apparence de l’arbre, l’âge est un autre critère déterminant. Un chêne jeune ne portera pas son houppier comme un chêne adulte ou un chêne mature. Dans sa jeunesse, il arbore des branches fines et un houppier de forme conique. À l’âge adulte, le houppier s’arrondit. Les branches constituées de fourches successives se terminent par des axes caractéristiques, rectilignes pouvant mesurer un mètre de long. La ramification s’amplifie et le houppier se densifie. Au fil des décennies, la ramure poursuit son développement. Lorsque le chêne arrive à maturité, le houppier n’augmente plus. Les grosses branches ploient sous leur poids et se courbent. Cette tendance s’observe surtout sur les charpentières les plus basses. Petit à petit, la cime s’affaisse aussi et l’arbre présente un houppier irrégulier à l’image d’un chou-fleur.

Quelle trogne !

Les chênes de cette nature sont le plus souvent des arbres exploités en têtard par l’homme depuis des siècles. En coupant le tronc et les branches maîtresses à un niveau plus ou moins élevé, on provoque le développement de rejets qui sont récoltés à intervalles réguliers. Ce traitement provoque un gonflement du tronc formé par les cicatrisations successives au même niveau. D’où le nom de trogne.

Le chêne hors forêt

Pour le tout à chacun et surtout pour le forestier, la valorisation économique du chêne consiste à la commercialisation de son bois. Toute l’organisation de la production tend vers cette finalité. Au cours des dernières décennies, des considérations liées à la préservation de la biodiversité et à la question du changement climatique amènent à reconsidérer le rôle de l’arbre, notamment l’arbre non forestier.

 
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Chêne pédonculé versus chêne sessile

Parmi les espèces du groupe des chênes blancs, celles du chêne pédonculé et sessile sont les plus importantes, tant du point de vue économique qu’écologique.
Ces deux chênes ont une aire de répartition très vaste allant du nord de l'Espagne au sud de la Scandinavie, et de l’Irlande à l’Europe orientale. Celle du chêne sessile est incluse dans celle du chêne pédonculé, mais se limite à la partie occidentale de l'Ukraine, alors que celle du pédonculé s'étend jusqu'à l'Oural. Ils sont présents dans les plaines, sur la plupart des types de sol, à partir du niveau de la mer jusqu'à 1800 m d'altitude.
L'hybridation naturelle des chênes a été rapportée dans de nombreuses études. Le chêne sessile pollinise plus souvent le chêne pédonculé que l’inverse. Cette situation favorise la succession des espèces : le chêne pédonculé, espèce pionnière, est remplacé par le chêne sessile, espèce post-pionnière.
Bien qu’il préfère les sols fertiles et bien alimentés en eau, le chêne pédonculé est très tolérant aux conditions de sol et de climat continental. Il supporte même une inondation. Le chêne sessile a, quant à lui, une niche écologique plus large que son cousin poussant sur des sols au pH allant de 3,5 à 9. Il tolère mieux la sécheresse et les sols pauvres que le chêne pédonculé, mais n’apprécie guère les sols gorgés d’eau.
Dans les plaines, les plateaux et les collines, le chêne pédonculé est une espèce pionnière et le sessile une espèce plus tardive dans la succession. Si les étés sont secs, le chêne sessile est le stade ultime de la dynamique de la végétation. Dans les vallées et les zones inondables, le chêne pédonculé est une espèce de fin de succession avec les frênes, les grands érables et les ormes.
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Les 2 photos : © 2022 – Camera One – Winds – Gaumont
Le chêne : Nom : Chêne pédonculé - Nom latin : Quercus robur - Né en 1810 à Bracieux
Poids : 9 tonnes - Hauteur : 17.5 m - Diamètre : 112 cm - Volume : 11 m
 
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Une vie de chêne

Qu’est le temps d’une vie humaine au regard de celui d’un arbre comme le chêne ?

Si l’on considère que 80 ans est la moyenne de l’espérance de vie à la naissance d’un habitant de l’Europe occidentale, un chêne de cet âge a encore un très long avenir devant lui.
Dans l’univers des arbres en général et du chêne en particulier, le temps s’écoule sur une autre échelle. Certes, il ne peut rivaliser avec la longévité des pins Bristlecone, implantés dans les White Moutains de Californie, dont l’âge de l’un d’entre eux a été évalué à 5065 ans, mais la perspective de vivre un siècle, plusieurs siècles, voire un millénaire, ne lui fait pas peur.
Il est fait pour durer, du moins si l’homme, par une intervention irréversible, ne vient pas interrompre brutalement le cours de sa vie ou si une tornade ne le déracine pas.
Le chêne a une vision au long cours de son existence.
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Les 2 photos : © 2022 – Camera One – Winds – Gaumont
 
Pour un chêne, germer et grandir en forêt, dans le bocage ou ailleurs, n’implique pas le même devenir.
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Film Le Chêne
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de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux

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......L’édition du storyboard

.......... Toutes les images du film ont été dessinées avant d’être filmées, c’est pourquoi sera proposé un bel objet montrant notre travail et permettant de
.......... comprendre comment le film a été construit.
.......... Les secrets du chêne, mais aussi les secrets de la fabrication d’un film...
.......... Édité par Humensis et distribué dans les écoles de cinéma
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Liste technique
 

Réalisateurs : Laurent Charbonnier et Michel Seydoux
Scénaristes : Michel Fessler et Michel Seydoux
D’après une idée originale de Laurent Charbonnier
Storyboard : Vincent Coperet
Image : Mathieu Giombini
Prises de vues sauvages : Laurent Charbonnier
Prises de vues macro : Samuel Guiton
Son : Martine Todisco - Samy Bardet - Philippe Penot - Marc Doisne
Montage : Sylvie Lager ; Décors : David Faivre
Assistant de réalisation : Julien Le Roux
Conseiller technique : Guillaume Poyet

gaumont.fr

Directeur de production : Philippe Baisadouli
Compositeur musique originale : Cyrille Aufort
Chanson originale Et tu restes : Tim Dup

Producteurs : Barthélémy Fougea - Michel Seydoux
Coproduction : Camera One - Winds - Gaumont
En partenariat avec : Fondation Didier et Martine Primat - JMC Family Office
- Fondation famille Lemarchand, avec le soutien de Mercator
Avec la participation : du Muséum national d'Histoire naturelle
- de l’Office National des Forêts - et de l’UNESCO
Avec le soutien : du Département de Loir et Cher - du Crédit Mutuel
- du Groupe Christian Mahout - et de la MAÏF
Distribution France et internationale : Gaumont