Il
était une fois l’histoire d’un chêne, vieux de
210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire
rassemble
un casting hors du commun : écureuils, balanins, geais, fourmis,
mulots… Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux
scelle sa destinée autour de cet arbre majestueux qui les accueille,
les nourrit, les protège de ses racines jusqu’à sa
cime.
Une ode poétique à la vie où la nature est seule
à s’exprimer.
Note
de production par Barthélémy Fougea
L’observation du vivant ne se fait plus aujourd’hui
sans une arrière-pensée environnementale, sans
la conscience ambiguë de sa fragilité comme de son
incroyable capacité à s’adapter. De fait,
sa représentation cinématographique non plus.
Parallèlement, notre regard sur la nature s’est
élargi ces dernières années à un
nouvel univers, celui du monde végétal et plus
particulièrement celui des arbres. Comme une nouvelle
frontière, un nouveau paradigme du monde non humain.
Nous avons pris conscience de l’immense richesse de l’univers
de ce grand végétal. Des films documentaires végétaliers
sont nés de cette prise de conscience. Cependant, aucun
n’avait jusqu’à présent appréhendé
l’arbre à travers les trajectoires et enjeux de
ses habitants. C’est précisément cela qui
rend le projet du film Le Chêne si singulier,
et si prompt à un récit de cinéma. Nous
pouvons ressentir de l’intérieur les tensions,
joies, relations, que Le Chêne permet de développer.
À mes yeux de producteur de nombreux films naturalistes,
ce film est une occasion inédite de plonger les spectateurs
dans le monde sensoriel et poétique du roi des arbres,
de faire découvrir avec poésie la biodiversité
qu’il génère, qu’il abrite. Les animaux,
petits et grands, insectes, oiseaux et mammifères, sont
les héros par le prisme desquels nous allons comprendre
combien cet arbre nourricier est essentiel. Un peu comme si
nous regardions le chêne comme un immeuble et que nous
racontions la vie et les vicissitudes de ses locataires. Peu
de films en images réelles ont tenté ce défi
d’une immersion complète au cœur d’un
arbre, sans commentaire en voix off.
Les
choix de production
Ce
choix artistique d’une exploration guidée par les
seuls sens nécessite un travail extrêmement minutieux.
Un important travail de développement a été
mis en œuvre depuis 2017 pour allier rigueur scientifique
et impératifs narratifs avec les scientifiques du Muséum
national d’Histoire naturelle.
Conseillés tout au long du processus par des spécialistes
de la faune, de la flore et la biodiversité, Michel Fessler,
Michel Seydoux et Laurent Charbonnier ont travaillé à
allier un travail de mise en scène et de fabrication
fictionnels à une histoire naturaliste. La complexité
de cette production nous a poussé à découper
chaque séquence et réaliser un storyboard complet
du film. Le tournage auprès de l’arbre et toutes
les étapes d’affût ont duré un an
et demi, afin de pouvoir couvrir tous les cycles des saisons.
L’association des compétences complémentaires
de Caméra One, Winds et Gaumont a permis de réunir
les savoir-faire de la production cinématographique,
du documentaire nature et de la distribution internationale.
Enfin, guidés par une volonté de sensibilisation
à la sauvegarde de notre patrimoine naturel, nous avons
apporté notre contribution à ce défi séculaire
en instaurant une charte éthique, afin de produire ce
film dans une démarche écoresponsable et de créer
un kit pédagogique d’un projet d’impact pour
que nos enfants passent à l’action.
Les
enjeux économiques et industriels du projet
Les
enjeux artistiques et économiques de ce projet sont très
importants pour les trois partenaires. L’ambition de produire
un long-métrage sur le vivant qui allie intentions esthétiques
et technologiques fortes à destination d’un grand
public, est le défi que nous tentons de relever avec
ce Chêne.
Les
3 photos : © 2022 – Camera One – Winds –
Gaumont
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Note
d'intention des réalisateurs |
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Une
histoire
Considéré
comme le roi des arbres, le chêne symbolise la puissance
et la pérennité : il est l’arbre le plus grand
et le plus majestueux de nos forêts de l’hémisphère
nord. Pour beaucoup, il est synonyme d’espoir en la vie
pour les générations futures.
Un chêne centenaire et son écosystème sont
au centre de l’action de ce film. Plus qu’un être
vivant végétal, c’est un habitat. Ici, vivent
et coopèrent de nombreuses espèces animales, végétales,
minérales et mycéliales.
Le Chêne, c’est le lieu où l’intrigue
de plusieurs personnages s’écrit à travers
les saisons. Dans cette monade végétale, tout le
monde a son rôle à jouer. Chacun a son espace au
sein de l’arbre. En hauteur, le geai, véritable
concierge, alerte tout le monde des dangers. À l’étage
inférieur l’écureuil est le boss avéré
de l’arbre. Aux sous-sols, les mulots ont failli voir leur
terrier englouti par la pluie grêlée d’un violent
orage estival. Ils doivent retrouver tous les membres de leur
famille avant de faire les réserves de glands pour l’hiver.
Les balanins du chêne, minuscules charançons, ont
eu moins de chance face à cet aléa météorologique.
À leur échelle, ils viennent de vivre le plus terrible
tsunami que l’humanité n’ait jamais connu.
D’autres dangers guettent les habitants du chêne,
dans un suspens vertigineux digne de récits hitchcockiens.
L’arbre attire, par ses ressources de vie, toutes les convoitises.
Le spectateur devient le témoin des histoires remarquables
qui se jouent dans et autour du chêne. Ainsi, la
reproduction doit avoir lieu pour perpétuer les espèces
et la biodiversité de cet écosystème. La
symphonie des naissances résonnera mais pas sans heurts.
Le chêne offre la vie à ses congénères,
mais il dépend d’eux pour que sa glandée soit
prospère. La naissance d’un nouvel arbre résulte
d’un équilibre fragile. La vie d’un gland
singulier avec une tâche rouge est proposé
comme une mise en abîme du cycle du chêne. Ce gland
tacheté, une fois tombé de l’arbre, se mettra-t-il
à pourrir, sera-t-il mangé par le sanglier ou dispersé
par le geai ? A moins que ce ne soit l’écureuil qui
s’occupe de son sort…
Les histoires du Chêne illustrent un spectacle
d’une beauté sauvage, comme une lecture inédite
des secrets de notre biodiversité, à faire découvrir,
connaître et sensibiliser vu sa proximité et sa fragilité.
Une
histoire liée aux rencontres
Que
font un auteur-réalisateur naturaliste passionné
et un producteur de cinéma chevronné lorsqu’ils
se croisent ? Eh bien, ils se racontent des histoires ! C’est
effectivement la rencontre de destins parallèles, ayant
le goût de faire partager leur passion au plus grand nombre,
qui permet la réalisation de ce film aujourd’hui.
Tous les deux, nous avons une sensibilité particulière
pour la Nature. Outre la volonté esthétique qui
guide ce projet, c’est essentiellement la volonté
éthique de sensibiliser à la sauvegarde de notre
patrimoine naturel qui nous unit. Le monde sensoriel et poétique
du roi des arbres, est un vecteur idéal et si proche de
nous pour raconter des histoires, touchantes, vives et intelligibles,
comme le sont toutes les grandes histoires de cinéma. Les
arbres, et tout particulièrement le chêne, ont une
capacité à désigner, à signifier,
voire à exercer une influence en tant que symbole. Et il
a fallu une dizaine d’années pour que nous puissions
développer cette idée pour aboutir à un projet
d’envergure. Ainsi la participation de Michel Fessler à
l’écriture du scénario et de Vincent Copéret
à l’élaboration du storyboard, nous ont permis
de mettre en place un film ambitieux parlant de la Nature.
Les
aspects narratifs
Il
s’agit ici de prendre un propos documentaire et de le raconter
avec le savoir-faire narratif et technique des longs métrages
de fictions. Il pourrait s’agir d’un récit
naturaliste de cinéma. Mais peu importe la dénomination
ou le genre dans lequel classer ce film, l’intention première
est de montrer aux spectateurs quelque chose qu’il n’a
jamais vu. L’immense richesse de l’univers de ce grand
végétal nous permet de raconter des histoires qui
touchent le spectateur, du plus petit au plus grand. Quelles que
soient son origine ou sa conscience écologique, le but
est d’être surpris par l’action, l’image
et l’histoire de ce chêne. Les peurs, les joies, les
relations inter et intraspécifiques qui se trament dans
le monde végétal de ce chêne, sont transmises
aux spectateurs avec l’envie de s’immerger dans le
regard de nos héros. On voit à la place du mulot
qui risque de se faire écraser par les pattes du sanglier.
On fait de la voltige comme le geai. On serait presque
mouillé par la pluie de la tempête… Appréhender
le chêne à travers les trajectoires et les enjeux
de ses habitants, comme une fenêtre sur cour naturaliste
nécessite d’emprunter les codes modernes des tournages
du cinéma de fiction. Au-delà des trouvailles des
prises de vues naturalistes à la base du propos du scénario,
nous avons fait appel aux dernières technologies audiovisuelles
: caméras virtuelles en 360 degrés, machinerie,
effets spéciaux… Nous avons aussi innové avec
la création de studios macrovidéographiques novateurs,
et modifié des équipements techniques standardisés,
pour aller à la rencontre du monde microscopique et au
cœur du vivant.
Pour
beaucoup, le chêne est synonyme d'espoir en la vie
pour les générations futures.
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Les
3 photos : © 2022 – Camera One – Winds –
Gaumont
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Un parti pris sensoriel
Vous
l’aurez compris, en alliant les techniques naturalistes,
le savoir-faire du cinéma de fiction et les nouvelles technologies,
nous avons choisi le parti-pris
de l’innovation et de l’esthétique contemporaine.
Ainsi, le son n’a rien à envier aux innovations visuelles,
car nous souhaitons que le spectateur soit pris
dans une symphonie musicale du début à la fin du
film. En effet, il n’y a aucun commentaire vocal. Nous faisons
entendre seulement les bruits, cris,
signes distinctifs sonores de nos héros, orchestrés
dans une composition musicale originale de Cyrille Aufort. Celle-ci
participe pleinement
à l’immersion complète et sensorielle du spectateur
au cœur du chêne et de ses habitants.
Laurent Charbonnier et Michel Seydoux
voir
leurs interviews
- & celle de Tim Dup
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...
Les personnages |
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©
2022 – Camera One – Winds – Gaumont |
Le
chêne
Le
chêne que la science de la systématique range, comme
le hêtre ou le châtaignier, dans la famille des Fagaceae,
est largement répandu dans l’hémisphère
Nord. Plusieurs centaines d’espèces - entre 200 et
600 selon les auteurs - du genre Quercus y sont recensées.
Le
chêne se rencontre dans des milieux naturels extrêmement
différents. En Afrique du Nord et en Californie, il s’accommode
de l’aridité alors qu’en Colombie et en Amérique
centrale, il croît dans un décor tropical humide.
Mais c’est dans les régions tempérées
d’Asie centrale, d’Amérique du Nord et d'Europe
qu’il prospère le mieux.
Le
territoire européen héberge une vingtaine d’espèces,
dont la plupart se rencontrent dans les régions méditerranéennes.
En France, poussent à l’état naturel huit
espèces de chêne.
Quatre
appartiennent au groupe Lepidobalanus, dit des chênes
blancs, comme le chêne pédonculé (Quercus
robur), le chêne sessile (Quercus petraea),
le chêne pubescent (Quercus pubescens) et le chêne
tauzin (Quercus pyrenaica). Tous ont un feuillage caducifolié
ou marcescent. C’est-à-dire qu’ils se délestent
de leurs feuilles chaque année, soit à l’arrivée
de la mauvaise saison, soit, comme le chêne pubescent, au
moment de l’éclatement des bourgeons.
Quatre autres se rangent dans le groupe des Cerris, dit
des chênes rouges, comme le chêne liège (Quercus
suber), le chêne vert (Quercus ilex), le chêne
kermès (Quercus coccifera) et le chêne chevelu
(Quercus cerris), dont le feuillage est soit persistant
soit caducifolié.
Pédoncule
y'es-tu ?
Comme
son nom l’indique, le chêne pédonculé
possède un pédoncule. Certes, mais de quel pédoncule
s’agit-il ? De celui qui relie le gland au rameau ou de
celui qui relie la feuille au rameau ?
Il s’agit bien du long pédoncule qui relie le gland
au rameau. À l’inverse, le gland du chêne sessile
ne possède qu’un très court pédoncule.
La longueur de ce pédoncule est l’un des critères
de différenciation entre le chêne pédonculé
et le chêne sessile.
De plus, chez le pédonculé, le gland est ovoïde
allongé, avec des bandes noirâtres longitudinales.
Chez le sessile, il est plus arrondi et dépourvu de bandes
noirâtres. Les glands du pédonculé sont souvent
bien individualisés contrairement à ceux du sessile
regroupés en un ensemble de 2 à 6 glands.
Par contre, le pétiole de la feuille est court chez le
chêne pédonculé et plus long chez le sessile.
Les
deux arbres se distinguent également par :
-
un
port différent : irrégulier et tourmenté
avec des charpentières horizontales chez le pédonculé,
et régulier en éventail chez le sessile
-
une
écorce grossière et rugueuse chez le pédonculé,
et plus lisse chez le sessile
-
un
feuillage en amas et un houppier troué chez le pédonculé,
et un houppier plus massif laissant peu passer la lumière
chez le sessile.
Le
chêne colonisateur
Une
équipe de chercheurs de l’Unité forestière
de l’INRA a conduit une étude sur l’histoire
de la colonisation du territoire européen par les chênes,
notamment le chêne pédonculé, depuis leur
présence sur Terre dont voici les principales conclusions.
Les premières traces de chênes, identifiées
par des restes fossiles en Amérique du Nord, remontent
à l’Oligocène : il y a 35 millions d’années.
Le genre Quercus explose littéralement vers la
fin du Tertiaire, et on considère que la plupart des espèces
actuelles s’étaient différenciées dès
le Pliocène, il y a 10 millions d’années.
La zone de diversification du genre se situe sans doute en Asie
du Sud-Est ou en Amérique du Nord. À la fin de l’ère
glaciaire, les peuplements de chênes sessiles et pédonculés
sont éclatés en trois zones refuges, isolées
: totalement entre Péninsule Ibérique et les deux
autres refuges, plus partiellement entre l’Italie et les
Balkans. À mesure que le climat se radoucit, les chênes
migrent à partir des trois refuges, d’abord vers
le nord puis dans des directions différentes selon leur
origine. Cette progression s’est faite de manière
extrêmement rapide : à la vitesse moyenne de 380
m par an. Une telle vitesse ne peut être le résultat,
ni du colportage des glands par les hommes, qui migraient eux-aussi,
ni par le déplacement des glands par le geai des chênes
pourtant fort efficace. Des analyses de pollens fossiles nous
apprennent que la colonisation du territoire européen est
le fait de quelques rares épisodes de dispersion massive
de pollens à très longue distance.
En 6 000 ans, l’affaire était entendue et le chêne
occupait toute l’Europe.
Le
génome du chêne séquencé
Des
équipes de recherche de l’INRA et du CEA viennent
de séquencer le génome du chêne pédonculé.
Il s’agit du premier séquençage pour une espèce
du genre Quercus très largement répandu dans l’hémisphère
nord. Trois années de travaux ont permis de décrypter
l’ensemble de l’information génétique
portée par ses 12 paires de chromosomes. Les chercheurs
ont caractérisé 50 000 gènes et estimé
que la moitié des 1,5 milliard de paires de base du génome
était constituée d’éléments
répétés. Ces travaux permettront notamment
de mieux comprendre les mécanismes d’adaptation des
arbres aux variations environnementales et fourniront des éléments
pour anticiper leurs réponses au changement climatique.
Les génomes des arbres seraient, en moyenne, plus lourd
et plus volumineux que ceux des animaux. Cette exceptionnelle
diversité génétique est-elle la garante de
leur capacité à surmonter des modifications ?
Ça
chauffe aussi pour les chênes
Il
est désormais avéré que l’intensité
et la rapidité des changements climatiques sont telles
qu’il faut s’attendre à une disparition des
espèces végétales les moins adaptées.
Il en va de même pour les chênes. Plus une espèce
de chêne aura été confrontée, au cours
de son évolution, à des situations de stress climatique,
plus elle aura été obligée de s’adapter
par le biais de mutations pour parvenir jusqu’à notre
époque et plus grande seront sa diversité génétique
et sa capacité à répondre à de nouvelles
conditions climatiques.
Une
place au soleil
Dès
sa germination, la tige du chêne cherche à s’élever
vers le haut. Son élan vital la pousse à rechercher
le maximum de lumière et il en sera ainsi durant toute
la vie de l’arbre. De par l’existence d’un tronc,
structure rigide par excellence, l’arbre a la capacité
de se dresser au-dessus de toutes les autres plantes et de les
dominer. Il possède donc un avantage certain dans cette
course pour une place au soleil.
Destinée,
Destinée !
Toutefois,
selon l’environnement dans lequel il a vu le jour, le chêne
ne se développera pas de la même manière.
Même s’il existe un déterminisme génétique
propre à chaque espèce, lequel conditionne sa croissance,
le chêne doit faire avec son environnement. Pour un chêne,
germer et grandir en forêt, dans le bocage ou ailleurs n’implique
pas le même devenir. En forêt publique ou privée,
sa destinée est, le plus souvent, celle d’un arbre
de production. Il lui faut s’élever longuement vers
le ciel, le plus droit possible de surcroit, et ne pas disperser
son énergie à la fabrication de branches inutiles.
La technique de la sylviculture se charge de donner à ce
fleuron de la foresterie française, l’allure qui
sied. Tout au long de la croissance de l’arbre, les forestiers
veillent à favoriser le développement des petits
chênes en pratiquant des éclaircies tous les 8-10
ans. Le sous-étage - charmes, hêtres - est conservé
car il apporte l’ombre nécessaire au tronc du chêne.
À l’âge de 50 ans environ, les chênes
d’avenir sont repérés et leur développement
favorisé. Au fil du temps, le chêne va adopter le
port caractéristique que nous connaissons dans les futaies
destinées à la production de bois d’œuvre
: tronc démesuré et houppier étriqué.
En milieu ouvert, la concurrence pour la lumière n’étant
pas à l’ordre du jour, le chêne se développe
à son aise. Nul besoin de fabriquer un tronc gigantesque,
une solide assise suffit. Par contre, la ramure peut prendre toute
son ampleur, se ramifier à 360° et s’étoffer
avec des branches charpentières et des branches secondaires.
La
silhouette signe l'âge du chêne
Outre
l’apparence de l’arbre, l’âge est un autre
critère déterminant. Un chêne jeune ne portera
pas son houppier comme un chêne adulte ou un chêne
mature. Dans sa jeunesse, il arbore des branches fines et un houppier
de forme conique. À l’âge adulte, le houppier
s’arrondit. Les branches constituées de fourches
successives se terminent par des axes caractéristiques,
rectilignes pouvant mesurer un mètre de long. La ramification
s’amplifie et le houppier se densifie. Au fil des décennies,
la ramure poursuit son développement. Lorsque le chêne
arrive à maturité, le houppier n’augmente
plus. Les grosses branches ploient sous leur poids et se courbent.
Cette tendance s’observe surtout sur les charpentières
les plus basses. Petit à petit, la cime s’affaisse
aussi et l’arbre présente un houppier irrégulier
à l’image d’un chou-fleur.
Quelle
trogne !
Les
chênes de cette nature sont le plus souvent des arbres exploités
en têtard par l’homme depuis des siècles. En
coupant le tronc et les branches maîtresses à un
niveau plus ou moins élevé, on provoque le développement
de rejets qui sont récoltés à intervalles
réguliers. Ce traitement provoque un gonflement du tronc
formé par les cicatrisations successives au même
niveau. D’où le nom de trogne.
Le
chêne hors forêt
Pour
le tout à chacun et surtout pour le forestier, la valorisation
économique du chêne consiste à la commercialisation
de son bois. Toute l’organisation de la production tend
vers cette finalité. Au cours des dernières décennies,
des considérations liées à la préservation
de la biodiversité et à la question du changement
climatique amènent à reconsidérer le rôle
de l’arbre, notamment l’arbre non forestier. |
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Chêne
pédonculé versus chêne sessile
Parmi les espèces du groupe des chênes blancs, celles
du chêne pédonculé et sessile sont les plus
importantes, tant du point de vue économique qu’écologique.
Ces deux chênes ont une aire de répartition très
vaste allant du nord de l'Espagne au sud de la Scandinavie, et
de l’Irlande à l’Europe orientale. Celle du
chêne sessile est incluse dans celle du chêne pédonculé,
mais se limite à la partie occidentale de l'Ukraine, alors
que celle du pédonculé s'étend jusqu'à
l'Oural. Ils sont présents dans les plaines, sur la plupart
des types de sol, à partir du niveau de la mer jusqu'à
1800 m d'altitude.
L'hybridation naturelle des chênes a été rapportée
dans de nombreuses études. Le chêne sessile pollinise
plus souvent le chêne pédonculé que l’inverse.
Cette situation favorise la succession des espèces : le
chêne pédonculé, espèce pionnière,
est remplacé par le chêne sessile, espèce
post-pionnière.
Bien qu’il préfère les sols fertiles et bien
alimentés en eau, le chêne pédonculé
est très tolérant aux conditions de sol et de climat
continental. Il supporte même une inondation. Le chêne
sessile a, quant à lui, une niche écologique plus
large que son cousin poussant sur des sols au pH allant de 3,5
à 9. Il tolère mieux la sécheresse et les
sols pauvres que le chêne pédonculé, mais
n’apprécie guère les sols gorgés d’eau.
Dans les plaines, les plateaux et les collines, le chêne
pédonculé est une espèce pionnière
et le sessile une espèce plus tardive dans la succession.
Si les étés sont secs, le chêne sessile est
le stade ultime de la dynamique de la végétation.
Dans les vallées et les zones inondables, le chêne
pédonculé est une espèce de fin de succession
avec les frênes, les grands érables et les ormes.
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Les
2 photos : © 2022 – Camera One – Winds –
Gaumont
Le
chêne : Nom : Chêne pédonculé
- Nom latin : Quercus robur - Né en 1810 à
Bracieux
Poids : 9 tonnes - Hauteur : 17.5 m - Diamètre : 112 cm -
Volume : 11 m |
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Une
vie de chêne Qu’est
le temps d’une vie humaine au regard de celui d’un
arbre comme le chêne ?
Si
l’on considère que 80 ans est la moyenne de l’espérance
de vie à la naissance d’un habitant de l’Europe
occidentale, un chêne de cet âge a encore un très
long avenir devant lui.
Dans l’univers des arbres en général et du
chêne en particulier, le temps s’écoule sur
une autre échelle. Certes, il ne peut rivaliser avec la
longévité des pins Bristlecone, implantés
dans les White Moutains de Californie, dont l’âge
de l’un d’entre eux a été évalué
à 5065 ans, mais la perspective de vivre un siècle,
plusieurs siècles, voire un millénaire, ne lui fait
pas peur.
Il est fait pour durer, du moins si l’homme, par une intervention
irréversible, ne vient pas interrompre brutalement le cours
de sa vie ou si une tornade ne le déracine pas.
Le chêne a une vision au long cours de son existence.
... |
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Les 2 photos : © 2022 – Camera One – Winds –
Gaumont |
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Pour
un chêne, germer et grandir en forêt, dans le bocage
ou ailleurs, n’implique pas le même devenir.
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. .Film
Le Chêne et
ses habitants
..........
. ........
de Laurent Charbonnier
et Michel Seydoux
.........
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.....
....
......L’édition
du storyboard
..........
Toutes
les images du film ont été dessinées
avant d’être filmées, c’est pourquoi
sera proposé un bel objet montrant notre travail
et permettant de
..........
comprendre
comment le film a été construit.
..........
Les
secrets du chêne, mais aussi les secrets de la fabrication
d’un film...
..........
Édité
par Humensis et distribué dans les écoles
de cinéma
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Liste technique |
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Réalisateurs
: Laurent
Charbonnier et Michel Seydoux
Scénaristes
: Michel Fessler et Michel Seydoux
D’après une idée originale de Laurent
Charbonnier
Storyboard : Vincent Coperet
Image : Mathieu Giombini
Prises de vues sauvages : Laurent Charbonnier
Prises de vues macro
: Samuel Guiton
Son : Martine Todisco - Samy Bardet -
Philippe Penot - Marc Doisne
Montage : Sylvie Lager ; Décors
: David Faivre
Assistant de réalisation : Julien Le Roux
Conseiller technique : Guillaume Poyet
gaumont.fr |
Directeur
de production : Philippe Baisadouli
Compositeur musique originale : Cyrille Aufort
Chanson originale Et tu restes : Tim
Dup
Producteurs : Barthélémy Fougea
- Michel Seydoux
Coproduction : Camera One - Winds - Gaumont
En partenariat avec : Fondation Didier et Martine
Primat - JMC Family Office
- Fondation famille Lemarchand, avec le soutien de Mercator
Avec la participation : du Muséum national
d'Histoire naturelle
- de l’Office National des Forêts - et de
l’UNESCO
Avec le soutien : du Département de Loir
et Cher - du Crédit Mutuel
- du Groupe Christian Mahout - et de la MAÏF
Distribution France et internationale : Gaumont |
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