Étude Espaces publics à végétaliser à Paris

(1) Un patrimoine végétal de 106 000 arbres sur la voirie parisienne
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Les enjeux patrimoniaux liés à l’héritage des promenades de Paris



La Ville de Paris s’est depuis 20 ans engagée pour offrir plus de nature à ses habitants, avec une offre de parcs et de jardins, mais aussi
en encourageant une large végétalisation du bâti et des espaces publics. L’étude porte sur une identification de sites qu’il conviendrait de végétaliser au regard : de critères morphologiques et historiques ; de critères liés au développement des corridors écologiques ; de réduction
de l’effet de l’îlot de chaleur et de réduction des zones de carence en végétation ; de critères urbains de centralités et des équipements ;
et de critères d’opportunité : projets engagés sur les portes de Paris, le Boulevard périphérique et la Ceinture verte, les bords de Seine,
les axes vélo et les infrastructures en sous-sol. Ces évolutions vont transformer durablement les pratiques et les aménagements
de l’espace public parisien, et cette étude pourra être un socle commun pour nourrir les échanges et choix à venir.

La Ville de Paris s’est fixée d’atteindre 40 % de son territoire perméables et végétalisés d’ici 2040

Le Plan Climat, puis le Plan biodiversité et le plan Paris pluie, ont renforcé cet engagement au service d’une ville plus résiliente et confortable pour ses habitants. Les objectifs d’atteindre 40 % de son territoire perméables et végétalisés d’ici 2040 et d’augmenter de 2 % l’indice de canopée d’ici 2030 ont ainsi été fixés.
La période de confinement et de déconfinement progressif, liée à la crise sanitaire due au Covid19, a permis d’apprécier la présence à proximité de végétation sur l’espace public et de révéler l’importance du paysage perçu depuis son logement. La mise en place de distanciations physiques, rendues nécessaires en phase de déconfinement progressif, a réinterrogé la marchabilité des espaces publics et leurs dimensionnements. Si la réglementation sur l’accessibilité prévoit une largeur minimale de cheminements sans obstacle de 1,40 m, les contraintes de distanciation physique sont cependant difficilement applicables lorsque l’espace dédié aux piétons est d’une largeur inférieure à 2,80 m. Ainsi de nombreux aménagements temporaires se sont mis en place à Paris, regagnant de l’espace sur la partie actuellement dédiée à la circulation automobile ou au stationnement. Des zones de rencontres sont créées pour permettre un plus grand flux piéton et vélo ou l’installation de terrasses en accord avec les contraintes de distanciation physique.
La végétalisation en ville est source d’embellissement et de qualité de cadre de vie. Elle est également essentielle au développement de la biodiversité et participe localement au rafraîchissement - ombrage, évapotranspiration… -, à la gestion des eaux de pluie - infiltration - et à l’amélioration de la qualité de l’air : fixation des poussières, du CO² et de certains polluants.


© Apur

 
Un patrimoine végétal de 106 000 arbres sur la voirie parisienne

Paris dispose d’un patrimoine arboré d’environ 500 000 arbres, se répartissant de la manière suivante :

  • plus de 106 000 plantés sur la voirie parisienne,
  • 300 000 dans les bois de Boulogne et de Vincennes,
  • 47 000 arbres dans les parcs, jardins et squares municipaux,
  • 30 000 arbres dans les cimetières extra-muros et intra-muros,
  • 9 000 arbres dans les établissements municipaux, scolaires et de petite enfance,
  • 6 400 sur les talus du Boulevard périphérique,
  • 4 700 dans les établissements sportifs.

70 % des voies de plus de 19 m de large sont plantées

En 2019, 89 % des arbres plantés sur voirie, soit plus de 91 000 sujets, sont plantés sur des voies dont la largeur est supérieure à 19 m.
Dans Paris, ces voies larges couvrent un linéaire de 723 km, soit 43 % de l’ensemble des 1 696 km de voirie parisienne, hors bois et Boulevard périphérique.

L’analyse des données de la Ville et de l’Apur fait ressortir que le linéaire des voies de plus de 19 m de large est planté d’arbres sur 508 km, soit près de 70 % du linéaire total des voies de plus de 19 m. Ces plantations peuvent être constituées de doubles alignements, de part et d’autre de la voie, comme l’avenue d’Ivry (XIIIe), ou d’alignements simples de part et d’autre, à l’image du boulevard Voltaire (XIe).

Mais ces plantations ne sont pas toutes continues et 13 % du linéaire des voies de plus de 19 m de large ne sont pas plantés, ce qui représente 458 km de voies larges sans arbre à Paris, à l’image de la rue Lafayette (IXe), la rue de Rome (XVIIe) ou encore la rue Monge.

Les plantations, sur ces voies de plus de 19 m de large, sont majoritairement constituées d’arbres de grand développement. On répertorie aujourd’hui plus de 80 essences différentes d’arbres, dominées par les essences classiques telles que :

  • Les platanes (39 %), boulevard Saint-Germain (VIe), boulevard de Sébastopol (IVe), boulevard Voltaire (XIIe), avenue du Maine (XIVe), avenue Victor Hugo (XVIe), boulevard Haussmann, boulevard Ornano (XVIIIe), avenue Jean Jaurès (XIXe) ;
  • Les marronniers (15 %), rue Manin (XIXe), rue Crozatier (XIIe), avenue d’Ivry (XIIIe), boulevard Arago (XIVe), avenue Charles Floquet (VIIIe), avenue Georges Mandel (XVIe), avenue Hoche (XVIe) ;
  • Les tilleuls (11 %), avenue de la République (XIe), avenue Gambetta (XXe), boulevard de la Bastille (XIIe), avenue de Choisy (XIIIe), rue de la Convention (XVe), avenue Mozart (XVIe), avenue Malakoff (XVIe) ;
  • Les sophoras (9 %), rue Caulaincourt (XVIIIe), boulevard de Ménilmontant (XXe), rue des Pyrénées (XXe), rue de Tolbiac (XIIIe), avenue Émile Zola (XVe), avenue Raymond Poincaré (XVIe) ;
  • Les érables (4 %), rue Vercingétorix (XVe), rue Ordener (XVIIIe) ;
  • Les micocouliers (3 %), boulevard de l’hôpital (XIIIe), partiellement sur le boulevard de Clichy (XVIIIe), rue de Bretagne (IIIe), avenue de Saint-Mandé (XIIe) ;
  • Les frênes (2 %), avenue Parmentier (XIe), villa Charles Bénard (XIIe), avenue Félix Faure (XVe).

À cela s’ajoutent quelques arbres de plus petites dimensions comme :

  • Les noisetiers de Byzance (2 %), boulevard de Picpus (XIIe), avenue de Boutroux (XIIIe), boulevard de Garibaldi (XVe) ;
  • Les poiriers à fleurs (2 %), avenue Claude Vellefaux (Xe), rue Vernigaud (XIIIe), rue de Cronstadt (XVe)

Près de 20 % des voies comprises entre 11 et 19 m sont plantées

9,5 % des arbres sur voirie, soit environ 12 000 sujets, sont plantés sur des voies de largeur comprise entre 11 à 19 m.
Ces voies représentent un linéaire de 589 km, soit 35 % des voies de Paris. Seulement 130 km sont plantés sur ces voies (soit 22 %).
Les 12 000 arbres sont majoritairement des arbres de moyen développement (45 %) et petit développement (36 %). On y dénombre près de 80 espèces différentes, sans dominante particulière. On y retrouve le poirier à fleurs rue des Quatre Frères Peignot (XVe), le cerisier à fleurs rue Philibert Lucot (XIIIe), le pommier à fleurs rue de la Butte-aux-Cailles (XIIIe), le troène luisant rue Boutebrie (Ve), ou des lauriers du Portugal rue Mongalet (XIIe). Plus localement on rencontre des arbres de grand développement (19 %), dominés par le platane, le marronnier ; le sophora, avenue Reille (XIVe), rue Curial (XIXe), rue des Quatre Frères Peignot (XVe) ; et le tilleul, boulevard Bugeaud (XVIe), rue Cambronne (XVe).
Ces plantations recouvrent plusieurs typologies, des alignements unilatéraux d’arbres de grand ou moyen développement, des plantations ponctuelles sur la bande de stationnement, sur un trottoir large ou au gré d’un retrait d’alignement.

Près de 2 000 arbres ornent ponctuellement les voies de moins
de 11 m de large

1,5 % des arbres d’alignement parisiens sont plantés sur des voies de moins de 11 m de large.
Ces voies représentent 23 % des voies parisiennes (384 km) et sont plantées sur environ 2 % de leur linéaire (9 km).
Parmi ces voies, il est important de distinguer les voies dont la largeur est comprise entre 9 et 11 m qui reçoivent ponctuellement de la végétation, à l’image de la rue des Rosiers (IIIe) ; des voies de moins de 9 m de large qui sont totalement dépourvues de végétation, mis à part certaines situations de retraits de façade, parvis, placettes ou carrefours qui peuvent parfois présenter des plantations.
On dénombre plus d’une soixantaine d’essences d’arbres différentes, dominées par les érables, les poiriers à fleurs, les charmes, les marronniers et les cerisiers à fleurs, qui ensemble représentent plus de 50 % des sujets.
Lorsque les voies étroites jouxtent un espace ouvert, elles peuvent être plantées d’arbres de grande dimension tels que :

  • le charme, passage Thionville (Xe), villa Bel Air (XIIe) (retrait d’alignement) ;
  • le tilleul, passage du Chemin Vert (XIe) (retrait d’alignement) ;
  • le liquidambar, place Adolphe Cherioux (XVe) (place) ;
  • le marronnier, place du Commerce (XVe) (place) ;
  • le magnolia, rue Henri Noguères (XIXe).

Plus ponctuellement, au gré d’un retrait de façade ou un type de voie particulier, on peut retrouver quelques arbres de moyenne ou petite dimension tels que :

  • le noisetier de Byzance, rue André Danjon (XIXe) ;
  • le prunier à fleurs, passage Thionville (XIXe) ;
  • le poirier à fleurs, rue Robert Houdin (XIe), rue Yeo Thomas (XIIIe).

Les chapitres suivants documentent sur les critères de priorisation des voies à végétaliser à Paris. Les critères étudiés sont le patrimoine historique des promenades plantées, le renforcement du maillage écologique, la contribution aux parcours frais, la réduction de la zone de carence en végétation et l’apaisement à proximité des équipements scolaires.

Plus de 1,5 % des arbres d’alignements parisiens sont plantés
sur des voies de moins de 11 m de large.

© Apur

106 000 arbres sont plantés sur 647 km de voies.

Les 4 photos : © Apur

Hauteurs de végétation et arbres d'alignement

Source : DEVE, Apur, Image proche-infrarouge,MNE-MNT - 2015 © AérodataMoins

Plus de 89 % des arbres d’alignements parisiens sont plantés
sur des voies de largeur supérieure à 19 m.

 

Arbres sur une voie
de plus de 19 m de large

Source : Apur, DEVE

Les 4 photos : © Apur

Arbres sur une voie
de moins de 19 m de large

Source : Apur, DEVE


© Apur © Apur

Paris compte 1 696 km de voie, hors bois et Boulevard périphérique. Ces voies peuvent se distinguer en 6 grandes classes, en fonction de leur largeur calculée de façade à façade, comme suit :

  • 360 km de voies de plus de 40 m de large, soit 21 % de la voirie parisienne. Ces voies sont plantées d’arbres sur 68 % de leur linéaire.
  • 27 km de voies de 36 à 40 m de large, soit 2 % de la voirie parisienne.
    Ces voies sont plantées d’arbres sur 85 % de leur linéaire.
  • 136 km de voies de 26 à 36 m de large, soit 8 % de la voirie parisienne.
    Ces voies sont plantées d’arbres sur 82 % de leur linéaire.
  • 200 km de voies de 19 à 26 m de large, soit 12 % de la voirie parisienne.
    Ces voies sont plantées d’arbres sur 65 % de leur linéaire.
  • 589 km de voies de 11 à 19 m de large, soit 35 % de la voirie parisienne.
    Ces voies sont plantées d’arbres sur 22 % de leur linéaire.
  • 384 km de voies de voies de moins de 11 m de large, soit 23 % de la voirie
    parisienne. Ces voies sont plantées d’arbres sur 2 % de leur linéaire.

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Les enjeux patrimoniaux liés à l’héritage des promenades de Paris

 

Les plantations sont indispensables pour renouveler l’air vicié d’une grande cité, en absorbant l’acide carbonique, qu’elles décomposent et transforment en oxygène. Adolphe Alphand

Les promenades plantées, un héritage ancien

On peut faire remonter l’origine des promenades plantées au XVIe siècle, avec la plantation des grandes routes structurant le territoire français, sous Henri II (1519-1559). Ces premiers tracés seront complétés sous Henri IV (1553-1610) par l’installation des premiers mails et cours, dont le cours de la Reine, créé en balcon sur la Seine à la demande de Marie de Médicis (1575-1642), ouvert en 1618.
Ce maillage s’est enrichi au XVIIIe siècle par la création de promenades plantées sur les anciennes enceintes de Louis XIII et l’ouverture des avenues des Champs-Élysées, de Vincennes et de Saint-Mandé ; et au XIXe siècle par les travaux de Rambuteau (1781-1869) et les promenades d’Alphand (1817-1891) et de ses successeurs.
Le travail confié par Napoléon III à Adolphe Alphand, alors directeur du service des promenades et jardins de Paris, est de concevoir la nouvelle voirie parisienne et d’en organiser les plantations et les trottoirs, qui ont fait leur apparition vers 1850.
Les principes directeurs retenus par Alphand pour organiser les plantations des voies ont été les suivants :

  • toute voie de plus de 26 mètres est bordée d’une rangée d’arbres de part et d’autre ;
  • à partir de 36 mètres, deux rangées sont plantées de part et d’autre ;
  • au-delà de 40 mètres, un plateau planté est construit au milieu de la chaussée ;
  • les lignes d’arbres sont plantées à 5 mètres des maisons et à 1,50 mètre de la bordure des trottoirs, dans des fosses de plantations continues, munies d’un système de drainage pour en faciliter l’arrosage.

Les essences retenues en priorité par Alphand pour les voies larges sont le platane, le marronnier, l’orme et le tilleul. Les rues de moins de 26 m sont plantées d’acacia, de vernis du Japon, d’érable, de catalpa ou de paulownia. Les lignes d’arbres sont plantées à 5 mètres des maisons et à 1,50 mètre de la bordure des trottoirs, dans des fosses de plantations continues, munies d’un système de drainage pour en faciliter l’arrosage.
Alphand indique ainsi à propos des plantations : Elles sont indispensables pour renouveler l’air vicié d’une grande cité, en absorbant l’acide carbonique, qu’elles décomposent et transforment en oxygène. Elles procurent l’ombre, si nécessaire au nombreux public qui circule sur les voies magistrales de Paris. Enfin, elles contribuent grandement à la décoration de la cité (extrait des Promenades de Paris).
Ses travaux amèneront à la plantation de plus de 82 000 arbres le long des voies, portant le patrimoine arboré parisien à 100 000 arbres à la fin du XIXe siècle.
À la fin des années 50 et jusqu’à la fin des années 70, l’adaptation de la ville à la voiture devient systématique, amenant à la réduction des trottoirs, à la suppression de nombreuses rangées d’arbres et la transformation des contre-allées en voie de desserte ou de stationnement automobile. À tel point que Paris comptait, à la fin des années 70, 13 % d’arbres en moins qu’en 1900.
Le réseau des promenades est de nouveau enrichi après les années 80, avec notamment la création de la promenade plantée du XIIe arrondissement, de la promenade Vercingétorix (XIVe), de la rénovation de l’avenue des Champs-Élysées (VIIIe), du boulevard Richard Lenoir (XIe) et de l’avenue de Flandre (XIXe) dans les années 90 puis dans les années 2000, la transformation en espaces civilisés de quelques axes devenus trop routiers comme le boulevard Magenta, avec l’ajout d’un alignement de chaque côté pris sur la chaussée, la promenade Barbès Rochechouart et la rue Jean Jaurès. Ces dernières années, des plantations d’un seul côté ont été réalisées dans des rues plus étroites, comme la rue du Chemin Vert (XIe).
Ainsi, c’est seulement en 2017 que Paris retrouve un patrimoine arboré équivalent, en nombre, aux legs d’Alphand, soit 100 000 arbres. En 2019, on en dénombrait 106 000, plantés sur les 1 696 km de voies publiques parisiennes.

Un patrimoine à restaurer, valoriser et renforcer

L’analyse des données disponibles permet d’identifier que la grande majorité des types de voies planifiés par Alphand pour être plantés le sont aujourd’hui.

Les voies de plus de 40 m de large

Ces voies, de plus de 40 m représentent 360 km soit 21 % de la voirie parisienne. Elles sont plantées à 68 %.

Parmi ces voies les boulevards des fermiers généraux, les avenues de Breteuil et de Saxe (VIIe), l’avenue du Président Wilson (XVIe) disposent d’un terre-plein central planté d’arbres conformément aux prescriptions d’Alphand.
Parmi les voies aménagées au XXe siècle, l’avenue de Flandre (XIXe) a la particularité de disposer en plus d’un terre-plein planté, d’un double alignement sur l’un de ses trottoirs, l’avenue de France (XIIIe) dispose elle aussi d’un terre-plein planté.
Les boulevards des Maréchaux ont également un terre-plein central, majoritairement dédié au tramway. Ils ont cependant perdu dans leur quasi-totalité les doubles alignements qui les bordaient.
Les avenues Georges V, Marceau et Montaigne (VIIIe) disposent de contre-allées stationnées.
Les autres voies, l’avenue d’Italie (XIIIe), le cours de Vincennes (XIIe), l’avenue Jean Jaurès (XIXe), le boulevard du Montparnasse (VIe), le boulevard de Port-Royal (Ve), l’avenue des Champs-Élysées (VIIIe)… disposent de trottoirs larges et majoritairement plantés.
Les doubles alignements historiques de l’avenue Carnot, de l’avenue Daumesnil et d’une partie de l’avenue d’Italie ont laissé place à des élargissements de chaussées ou de trottoirs, ne conservant qu’un alignement d’arbre et transformant ainsi radicalement le paysage de ces voies.
Un cas particulier est fait des berges de Seine et des canaux qui apparaissent dans cette catégorie.
Les 24 % du linéaire non plantés sont des discontinuités dans les linéaires de plantation, certaines voies aux portes de Paris, les ponts sur la Seine et les canaux, ainsi que certaines portions des berges.

Les voies entre 36 et 40 de large

Les voies de 36 à 40 m couvrent 27 km, soit 2 % de la voirie parisienne.
Ces voies, plantées à 85 %, soit sur 23 km, ne sont que très rarement à l’image du projet d’Alphand qui prévoyait un double alignement de part et d’autre.
En effet, seuls le boulevard Arago (XIIIe), l’avenue de Suffren (VIIe), le boulevard Raspail (XIVe) et une portion de l’avenue de Flandre (XIXe), sont plantés d’un double alignement de part et d’autre.
Le boulevard de Courcelles (VIIIe) planté d’alignements simples de part et d’autre dispose d’un double alignement sur le trottoir longeant le parc Monceau, et l’avenue de la porte de Ménilmontant (XXe) est plantée de façon asymétrique d’un alignement simple sur son trottoir nord et d’un alignement double sur son trottoir sud.
Les autres voies sont plantées d’alignements bilatéraux simples, comme c’est le cas de l’avenue de Wagram (VIIIe), de l’avenue Hoche (VIIIe), de la rue Villot (XIIe), de l’avenue de la porte de la Plaine (XVe), de l’avenue de Versailles (XVIe) et du boulevard Sérurier (XIXe).
Le boulevard Beaumarchais (IIIe), l’avenue d’Iéna (VIIIe) et l’avenue de Saint-Mandé (XIIe) sont aménagées de contre-allées stationnées et plantées d’alignements bilatéraux.
On relève également un cas particulier avec l’avenue Pierre Mendès-France (XIIIe) plantée d’alignements bilatéraux et d’un alignement simple sur terre-plein central.
Les doubles alignements originaux de l’avenue d’Iéna, de l’avenue de Wagram et de l’avenue Hoche ont laissé place à des élargissements de chaussées ou de trottoirs, ne conservant qu’un alignement d’arbre, transformant le paysage de la voie.
Les 4 km non plantés sont des portions de voies comme le boulevard Diderot au niveau du parvis de la gare de Lyon (XIIe), ou la partie basse de l’avenue Pierre Mendès-France (XIIIe).

 

© Archives de Paris......................................................© Archives de Paris

© Apur.....................................................................© Apur
Voies plantées et non plantées de plus de 40 m de large Source : Apur, DEVE

 


Les 4 photos : © Apur

..........................Avenue de Wagram................................................... Avenue Hoch...........
Les 4 schémas : © Apur.....................................................
© Doc Apur, les Promenades de Paris, A. Alphand


© Apur.....................................................................© Apur

Les 6 photos : © Apur

 
Voies plantées et non plantées
entre 36 et 40 m de large
Source : Apur, DEVE
Voies plantées et non plantées
entre 26 et 36 m de large
Source : Apur, DEVE
 

Les voies entre 26 et 36 m de large

Les voies de 26 à 36 m couvrent 136 km, soit 8 % de la voirie parisienne. Elles sont plantées à 82 %.
Ce sont de grands axes structurants et plantés, comme l’enchaînement des boulevards Haussmann (IXe), Bonne-Nouvelle (Xe) et Saint-Martin (IIIe), l’axe des boulevards Saint-Michel (Ve, VIe) et Sébastopol (IIe, IVe), le boulevard Saint-Germain (Ve, VIe, VIIe), le boulevard Raspail (VIe, VIIe), l’avenue René Coty (XIVe), l’avenue de Maine (XIVe), l’avenue du Général Leclerc (XIVe), le boulevard Malesherbes (XVIIe), l’avenue de Villiers (XVIIe), l’axe formé par l’avenue Niel (XVIIe), l’avenue Mac Mahon (XVIIe), et l’avenue Kleber (XVIe), l’avenue des Ternes (XVIIe), le boulevard Diderot (XIIe), l’avenue Philippe Auguste (XIIe), et l’ensemble formé par le boulevard Ornano (XVIIIe), le boulevard Barbès (XVIIIe), le boulevard Magenta (Xe) et le boulevard Voltaire (XIe).
Les doubles alignements originaux de l’avenue Mac Mahon, du boulevard Diderot, ont laissé place avec le temps à des contre-allées stationnées ou des trottoirs larges. Les 24 km non plantés sont essentiellement de petites discontinuités dans les alignements, à l’exception de l’avenue de l’Opéra, dont le projet originel prévoyait de préserver une perspective dégagée sur la façade de l’Opéra de Paris.
Le maillage des promenades historiques plantées pourrait être valorisé et complété, pour favoriser leur mise en réseau et pour restituer le patrimoine du projet d’Alphand pour Paris, y compris dans sa qualité paysagère et sa composante arborée, que la seconde moitié du XXe siècle a détérioré.

82 % des voies de 26 à 36 m de large sont plantés

 

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Étude Espaces publics à végétaliser à Paris

L’Apur est une association qui réunit autour de ses membres fondateurs la Ville de Paris, l’État, et les acteurs de la Métropole du Grand Paris. ...
 


Cette étude a été réalisée en collaboration avec :

  • les services de la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement, en particulier l’agence d’écologie urbaine, les services du paysage et de l’aménagement, de l’arbre et des bois, d’exploitation des jardins, des sciences et techniques du végétal et de l’agriculture urbaine ;
  • les services de la Direction de la Voirie et des Déplacements, en particulier le service de l’aménagement et des grands projets, l’agence de la mobilité ;
  • les services de la Direction de la Propreté et de l’Eau, en particulier le service technique de l’eau et de l’assainissement ;
  • les services de l’État : DRAC, DRIEE.

 

Directrice de la publication : Dominique Alba
Étude réalisée par : Yann-Fanch Vauléon
Sous la direction de : Patricia Pelloux
Avec le concours de : Luisa Coppolino
Cartographie et traitement statistique : Yann-Fanch Vauléon
Photos et illustrations : Apur sauf mention contraire

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