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Les Olivettes

Les Olivettes, un site naturel d’intérêt européen
Coup de pouce pour la nature des Olivettes

Portraits de familles
- Autres espèces remarquables

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Le site naturel les Olivettes s’inscrit dans une des boucles de la Marne, en aval de Meaux, sur les communes de Trilbardou et Charmentray.
Il est délimité au nord et à l’ouest par la Marne, et au sud par l’imposante ferme des Olivettes, propriété privée. Le nom du lieu-dit provient sans doute des vignes autrefois cultivées sur les coteaux proches, l’olivette étant une variété de raisin ressemblant à l’olive. Le site est entouré de monuments remarquables : l’
usine élévatoire* - classée monument historique - et le château de Trilbardou, qui dominait, par le passé, une propriété très étendue incluant toute la boucle. Cette portion de la vallée de la Marne a très tôt été marquée par la présence de l’Homme.
Des vestiges - sépultures, haches polies, grattoirs… - attestent de son occupation depuis la Préhistoire.
Celtes, Romains, Mérovingiens s’y succédèrent ensuite.

Pendant longtemps, la zone est occupée par des prairies pâturées et quelques boisements. Ce paysage a radicalement changé avec l’exploitation du sous-sol. Celui-ci est composé de dépôts alluvionnaires : une accumulation de galets, sables et argiles arrachés aux reliefs, érodés, puis déposés au fil des millénaires par le cours d’eau. Cette ressource est exploitée par l’Homme dès le XIXe siècle. À partir du premier arrêté d’exploitation en 1959, les granulats y sont extraits de manière industrielle. La construction en Île-de-France est alors en pleine croissance et les besoins en matériaux sont importants. À chaque fois qu’une zone est creusée, la nappe alluviale* de la Marne affleure, créant ainsi de vastes plans d’eau. Différentes phases d’extraction, se succèdent ensuite - jusqu’en 2006 pour la partie sud-ouest du site, donnant au paysage son aspect actuel. (*) Voir glossaire en bas de page

Les Olivettes, un site naturel d’intérêt européen

La mise en œuvre de la politique européenne de préservation de la nature a permis une meilleure compréhension et une prise en compte des enjeux à l’échelle du continent.

Certaines espèces ou milieux naturels communs sur notre territoire, sont en fait très peu représentés au niveau européen. A contrario, des espèces rares en France peuvent être communes dans d’autres pays. Cette vision élargie permet de définir des orientations plus cohérentes pour la préservation de la biodiversité et met en évidence les responsabilités de chaque État membre.
De plus, la nature n’a pas de frontière et de nombreuses espèces possèdent un cycle de vie dépendant de plusieurs pays. Certains oiseaux, par exemple, passent l’hiver en France et l’été dans les pays scandinaves. C’est sur la base de ce constat que le réseau Natura 2000 a été créé.
Ce programme européen de conservation de la nature a un double objectif : préserver la diversité biologique et valoriser le patrimoine naturel des territoires. Chaque État membre propose d’intégrer au réseau Natura 2000 des espaces hébergeant des habitats naturels et des espèces en forte régression, ou en voie de disparition.
Un site Natura 2000 n’est ni un parc, ni une réserve naturelle. C’est un périmètre à l’intérieur duquel l’État propose des mesures de gestion en concertation avec les propriétaires pour permettre la conservation voire la restauration des richesses naturelles.

Le site Natura 2000 des boucles de la Marne a été créé car il constitue un réseau de zones favorables aux oiseaux. Composé de huit entités, dont l’ENS des Olivettes, il répond à des besoins essentiels de la gent ailée : reproduction, alimentation, repos. L’Agence des espaces verts de la Région Île-de-France est l’organisme délégataire qui assure l’atteinte des objectifs de gestion du site Natura 2000, en mobilisant de nombreux partenaires techniques et financiers, dont le Département de Seine-et-Marne.

252 espèces d’oiseaux ont été recensées sur le site Natura 2000 des Boucles de la Marne

Coup de pouce pour la nature des Olivettes

À la fin de son exploitation, au début des années 2000, le site présente un très grand potentiel pour accueillir de nombreuses espèces animales et végétales. Le Département de Seine-et-Marne, dont l’ambition est d’ouvrir le site au public tout en préservant ses richesses naturelles, a donc mis en place des aménagements et une gestion équilibrés, conciliant ces deux objectifs.

En 2008, le Département saisit l’opportunité d’acquérir cette ancienne zone d’extraction de granulats, dont la richesse en oiseaux est connue depuis longtemps par les naturalistes franciliens. Le site naturel des Olivettes fait ensuite l’objet d’aménagements visant essentiellement à favoriser la présence des oiseaux d’eau : adoucissement des pentes de berges, préservation de la roselière, création d’îlots au milieu des plans d’eau et creusement de mares. À la suite de ces aménagements, il est nécessaire d’entretenir cet espace, selon des objectifs définis sur le long terme, pour assurer la pérennité des milieux naturels et des espèces animales et végétales. Paradoxalement, il peut être nécessaire de freiner le développement d’une végétation trop dense au profit d’espaces dégagés convenant mieux aux espèces patrimoniales présentes.

Un site aménagé pour découvrir la nature avec respect

Le site a fait l’objet de travaux d’aménagement pour améliorer l’accueil du public en 2017 et en 2021. Les visiteurs sont désormais conviés à s’y promener et admirer les nombreuses espèces présentes, même si le site n’est que partiellement accessible au public afin de maintenir la quiétude nécessaire à la faune. Deux confortables observatoires, dont un sur pilotis, offrent une vue sur les principaux points d’eau, et permettent au public de découvrir l’abondance et la variété des espèces d’oiseaux à chaque saison. Depuis le parking, le chemin, accessible aux personnes à mobilité réduite, longe une digue qui a été aménagée à l’époque de l’exploitation du site pour protéger la carrière des crues de la Marne. Celui-ci relie les deux observatoires et est agrémenté de points de découvertes, où vous pourrez en apprendre un peu plus sur la migration des oiseaux et leurs modes de vie, ou vous laisser surprendre par d’étonnantes anecdotes naturalistes.

Pour s’offrir de plus grandes chances d’observer des oiseaux, une approche silencieuse est indispensable. Des panneaux installés le long du sentier et dans les observatoires, permettent de comprendre l’histoire de cette boucle de la Marne, le rôle écologique du site et les principales espèces d’oiseaux observables.


Vue aérienne du site en juillet 1987. La zone claire en bas à gauche est en cours d’exploitation, tandis que les autres secteurs, anciennement exploités, forment déjà des plans d’eau. © Photo : IGN

Busard des roseaux © Photo : Maxime Briola

Site Natura 2000 des Boucles de la Marne


Le réseau Natura 2000 en chiffres :

  • France métropolitaine : 1 776 sites, 13 % du territoire
  • Île-de-France : 33 sites, 8 % du territoire
  • Seine-et-Marne : 16 sites, 11 % du territoire
    • 67 % de la surface des sites Natura 2000 en Île-de-France
 

© Photos : CD77

Quels sont les facteurs de perturbation de la faune ?

S’il est communément admis que la chasse ou les sports motorisés - quad, motocross… - dérangent la faune sauvage, il est moins connu qu’une simple balade peut également avoir un impact. C’est essentiellement le cas sur les sites de reproduction, où les oiseaux dérangés peuvent abandonner leur nichée. Pendant les périodes froides, chaque effort imposé à un animal pour s’enfuir peut, s’il se répète, l’épuiser jusqu’à compromettre sa survie ou sa capacité à se reproduire au printemps suivant.



C’est pour cette raison que certains secteurs des Olivettes ne sont pas accessibles, afin de laisser une zone de quiétude pour la faune.


Panoramique du site © Photo : CD77


Le Butor étoilé, une fine lame très discrète… © Photo : Maxime Briola

Portraits de familles


Buse variable
© Photo : Maxime Briola

Les chasseurs aériens
sont les grands prédateurs : Milan noir, Buse variable,
Balbuzard pêcheur, Faucon hobereau… Ils sont au sommet de la chaîne alimentaire et, en privilégiant les proies les plus faibles ou malades, ils participent à l’équilibre des populations.


Martin pêcheur d’Europe
© Photo : Thomas Roger

Les fines lames - Héron
cendré, Blongios nain, Aigrette garzette, Butor étoilé, Martin pêcheur… - possèdent un bec puissant. Ils s’en servent comme d’un harpon soit, comme le martin pêcheur, en plongeant d’un reposoir surélevé, soit, comme les hérons, en dépliant leur long cou en un éclair.


Canard souchet
© Photo : Thomas Roger

Les fesses en l’air
sont dotés d’un large bec et de pattes palmées. Dans les étangs de faible profondeur, ils plongent la tête sous l’eau pour manger les végétaux. Ce sont certains canards, les cygnes et oies.

 

Sterne pierregarin

Les voltigeurs - sternes, goélands, guifettes… - vivent en colonies qui animent de leurs cris puissants les étangs et rivières. Ils ne sont pas très discrets et volent souvent au-dessus de l’eau à la recherche d’une proie. Si les sternes n’hésitent pas à faire des plongeons spectaculaires, les goélands et guifettes se limitent à picorer leur nourriture à la surface ou à l’attraper en vol.

© Photo : Olivier Larrey


Grand cormoran
© Photo : Thomas Roger

Les chasseurs sous-marins possèdent également des pattes palmées, mais leur bec est spécialement conçu pour attraper les poissons, les grenouilles ou les écrevisses. Ce sont les cormorans, les grèbes et les harles, nageurs rapides, qui plongent à intervalles réguliers pour traquer leurs proies.


Chevalier gambette

© Photo : Frédéric Larrey

Les picoreurs avancent
pas à pas, tête baissée, dans les eaux peu profondes. Munis de grandes pattes et d’un bec plus ou moins long, ils glanent patiemment leur repas constitué
d’invertébrés : vers, petits
crustacés… Il en existe de toutes les tailles, du petit gravelot au courlis cendré, en passant par les pluviers, vanneaux, bécasseaux, chevaliers.


Rousserolle turdoïde

© Photo : Thomas Roger

Les planqués sont
nombreux. Ils se cachent au milieu des fourrés, dans la roselière ou dans le feuillage des arbres. Insectivores, granivores, ce n’est pas leur régime alimentaire qui les unit, mais leur capacité à chanter à tue-tête sans jamais être vus. Les stars parmi ces ténors, d’une grande timidité naturelle, sont les rousserolles, les râles, le rossignol, le loriot, la Bouscarle de Cetti ou encore les fauvettes.

 

Corneille noire

La bande des futés regroupe en grande partie les oiseaux de la famille des corvidés - pie bavarde, corneille, geai… - ou encore l’étourneau sansonnet. Ils ne possèdent pas de serres, de longs becs ou de grandes pattes… mais un gros cerveau. Ils sont avisés, et ont su s’adapter à la présence de l’Homme. Les scientifiques découvrent régulièrement de nouvelles preuves de leur intelligence.

© Photo : Olivier Larrey

 

Autres espèces remarquables

Les études réalisées sur le site ont permis le recensement de 233 espèces végétales, dont 207 terrestres et 26 aquatiques. Parmi celles-ci, 6 sont considérées comme rares, et 7 autres sont définies comme étant exotiques et envahissantes. Si les oiseaux forment le principal intérêt de la visite, le site des Olivettes présente également un intérêt notable pour les amateurs de coléoptères* avec 125 espèces inventoriées.

 
 


© Photo : Maxime Briola

Le Sainfoin d’Espagne peut atteindre plus d’un mètre de hauteur. Introduite au XIXe siècle, cette plante est désormais considérée comme une espèce envahissante. Sa prolifération, au détriment des plantes locales, réduit la présence de nombreuses espèces de criquets, de reptiles ou d’oiseaux. Elle colonise l’ensemble du site, à l’exception des milieux boisés et des zones humides. Attention à ne pas se laisser duper par ses jolies fleurs mauves ! Le sainfoin est une plante toxique pouvant empoisonner le bétail. Ce dernier la repère facilement et évite de l’ingérer lorsqu’elle est fraîche, mais ne peut la distinguer lorsqu’elle est sèche et mélangée dans le foin.

 

(*) Glossaire


© Photo : Maxime Briola

Espèce protégée en Île-de-France, l’Agrion nain est une petite libellule très discrète. Elle peut être observée de mai à septembre aux abords des mares peu colonisées par la végétation et des plans
d’eau de faible profondeur. Elle fait partie des espèces pionnières ; c’est-à-dire qu’elle possède une forte capacité de dispersion, favorisant la colonisation de lieux non investis par d’autres espèces. Mais ses populations régressent, voire disparaissent avec le développement de la végétation et l’arrivée d’espèces oncurrentes. Afin de favoriser sa présence aux Olivettes, des mares ont été créées dans la roselière.


© Photo : Maxime Briola

La Couleuvre à collier est un serpent lié aux milieux aquatiques - mares, étangs, rivières -, où elle trouve ses proies favorites : les poissons et les grenouilles. Bien qu’il inspire de nombreuses craintes, ce reptile est totalement inoffensif. Son unique moyen de défense est de libérer un liquide nauséabond pour écœurer son assaillant. Parfois, la couleuvre à collier ajoute un peu de comédie en feignant la mort : elle se retourne sur le dos, ouvre la bouche et tire la langue, une véritable actrice ! Même si elle est encore assez commune en Seine-et-Marne, les témoignages des anciens laissent supposer une nette décroissance de ses effectifs.

Usine élévatoire de Trilbardou : machine hydraulique datant de 1865. Elle permet l’alimentation du Canal de l’Ourcq en eau de la Marne.

Nappe alluviale : volume d’eau souterraine contenu dans les terrains poreux de l’écorce terrestre. Elle peut être captive - englobée dans une roche imperméable - ou libre et en relation avec un cours d’eau, comme celle de la Marne sur les Olivettes.

Coléoptères : groupe d’insectes se caractérisant par leurs élytres - ailes rigides faisant office de carapace et recouvrant une deuxième paire d’ailes vraies -, et par leurs pièces buccales broyeuses. Il comprend par exemple les coccinelles, les scarabées, les hannetons…

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Les Olivettes

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Le département de Seine-et-Marne se développe au rythme de la Métropole francilienne, .tout en conservant une grande . diversité naturelle et .paysagère. Forêts, marais, prairies humides ou pelouses sèches constituent un patrimoine fragile. Le Département protège et valorise ces sites naturels afin que tous les Seine-et-Marnais puissent en profiter. Rivières, vallées, plateaux, plaines, forêts et étangs... La Seine-et-Marne compte quantité d'espaces abritant des niches écologiques remarquables…

 
 


© Photo : Alexandre Lainé

 

Annuaire des Espaces Naturels Sensibles :
seine-et-marne.fr


Accès

  • Depuis la RD 89 à Trilbardou, prendre la direction de Lesches, parking sur la droite à 300 m après le pont.
  • Depuis la RD 89 à Lesches, prendre sur 4 km la direction de Trilbardou, parking sur la gauche, avant le pont.

Pour aller plus loin :

  • La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO : 01 53 58 58 38) et l’AVEN du Grand Voyeux (01 64 33 22 13) proposent des sorties nature sur le site.
  • Retrouvez le programme des animations de Seine et Marne Environnement : 01 64 31 11 18
  • Site naturel La butte de Montassis à Chauconin-Neufmontiers
  • Site naturel La frayère du marais à Crécy-la-Chapelle
    et Couilly-Pont-aux-Dames

Département de Seine-et-Marne : Hôtel du Département
CS 50377 - 77010 Melun cedex 01 64 14 77 77.