40 % des habitations dans le monde sont construites en terre crue. Pourtant cette matière brute est aujourd’hui mal connue des professionnels de la construction, français et européens, qui ne l’exploitent que très peu. Cette matière offre pourtant des réponses à certains défis environnementaux majeurs.

Un matériau 100% naturel

À l’heure où certains matériaux de construction se font rares, la terre est disponible et abondante sous nos pieds partout dans le monde, ou presque.
En tant que matériau géosourcé, la terre a un impact très faible sur l’environnement :

• Crue : la terre est transformée par des processus mécaniques uniquement.
• Locale : elle ne nécessite pratiquement pas de transports, la ressource étant sur le lieu des projets ou à proximité.
• Recyclable à l’infini : elle peut être réutilisée comme matière première ou retourner à la terre sans générer de pollution lors de la démolition des bâtiments, à partir du moment où le matériau n’est pas stabilisé au ciment ou à la chaux.

Un matériau sain, aux nombreuses vertus pour le confort intérieur

Les propriétés de la terre garantissent également un confort de vie au sein des bâtiments, et contribuent au bien-être des usagers.

• Qualité d’inertie thermique : les murs de terre, en stockant ou en déstockant l’énergie captée avec un déphasage journalier favorable, agissent sur les températures intérieures et permettent de lisser leurs variations en été comme en hiver.
• Régulateur hygrométrique : la terre réagit rapidement aux variations d’humidité de son environnement et permet, en absorbant ou en relâchant celle-ci sous forme de vapeur d’eau, de réguler le taux d’humidité de l’air ambiant.
• Matériau naturel : la terre ne comporte aucun produit chimique et/ou polluant. Elle garantit donc des constructions sans danger pour la santé des habitants et une bonne qualité de l’air intérieur.
• Bilan carbone : il est proche de zéro du fait d’une transformation de la terre avec des procédés simples, peu énergivores.
• Qualité sensitive : ses variations de couleurs et de textures lui donnent une matérialité sensible pour un nouvel art de vivre.

La terre crue, des bénéfices à la pelle :

• Assurer la disponibilité des matériaux de construction en circuit court local
• Proposer de nouvelles filières de construction à faible impact carbone
• Éviter des stockages de déblais de plusieurs millions de m3 (ISDI)
• Participer à l’amélioration du confort intérieur
• Offrir des matériaux sains qui participent à la qualité de l’air intérieur
• Développer l’économie locale
• Améliorer la réversibilité des constructions

Un matériau facile à utiliser et aux possibilités nombreuses

La terre est un matériau facile à maitriser pour les artisans puisque sa mise en oeuvre se rapproche des matériaux conventionnels. Une fois les particularités de la terre assimilées, les artisans n’ont alors aucune difficulté à l’adopter et à l’intégrer dans les systèmes constructifs.
Avec des systèmes ingénieux, ses propriétés sont assurées voire décuplées. En effet, l’association de la terre avec d’autres matériaux, fibres végétales ou éléments minéraux, permet d’augmenter sa résistance mécanique et renforce ainsi la solidité des constructions. Sa durabilité est excellente, c’est un matériau qui résiste à l’usure du temps, dans la mesure où il est correctement mis en œuvre et notamment bien protégé de la pluie.

© amàco

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© CRAterre

Si la construction en terre était une pratique courante tout au long du millénaire précédent, les 50 dernières années ont vu se développer l’usage prépondérant du béton, en raison de ses propriétés mécaniques et d’un approvisionnement abondant et peu coûteux. Toutefois, la nécessité d’un usage raisonné des ressources incite aujourd’hui à diversifier les matériaux et les techniques de construction, et ainsi à innover.

La fabrication de matériaux en terre crue est aujourd’hui artisanale. La fabrique Cycle Terre, grâce à la mécanisation des processus de production, permettra un usage à plus grande échelle de ce matériau et ainsi de relever certains défis :

• Réduire les coûts et la pénibilité : la mécanisation diminuera les prix de fabrication et réduira les efforts physiques liés à la manutention.
• Créer la confiance dans le matériau : les partenaires Cycle Terre sont engagés dans un processus de certification des matériaux afin de fixer les propriétés, sécuriser les usages et ainsi favoriser initiatives et investissements.
• Diffuser la connaissance sur le matériau : le projet Cycle Terre, piloté par un consortium de 12 partenaires, dispose de l’énergie et des contacts nécessaires pour faire connaître le matériau et convaincre les acteurs de la construction d’introduire la terre crue dans leurs systèmes constructifs.
• Fédérer l’écosystème des acteurs de la terre crue : Cycle Terre a pour vocation de faire émerger la filière terre crue, en fédérant les nombreux projets et acteurs locaux impliqués dans son développement.
• Former les professionnels du bâtiment : le consortium Cycle Terre est en partie composé de spécialistes de la terre crue et de la formation

CRAterre et amàco, références dans le domaine, contribueront au développement du contenu des formations professionnelles. Compétences Emploi apportera sa connaissance du marché du travail sevranais et plus largement séquano-dionysien. Les ambitions de ces formations sont nombreuses :

• Former les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre aux particularités et intérêts de la terre.
• Former les entreprises du bâtiment à la construction en terre crue.
• Démontrer au travers de formations techniques les opportunités de développement de marchés que présente le secteur de la construction en terre.
• Faciliter l’insertion de formations techniques en rapport avec l’architecture en terre dans les universités et les centres de formation.

Pour atteindre ses objectifs, Cycle Terre souhaite rassembler une chaîne d’acteurs - maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, entreprises de construction, terrassiers, gestionnaires des sites de stockage… - capables de travailler collectivement pour créer et structurer un processus duplicable, de l’excavation à l’utilisation finale du matériau.

• Blocs de terre comprimée
• Briques extrudées et panneaux d’argile
• Enduits et mortiers

• Lancer une chaîne de production de matériaux de construction à partir de sols excavés.
• Produire des références techniques pour construire en terre :
  3 certifications techniques produites par un organisme de certification français : briques, panneaux d’argile, mortiers.
• Développer avec les maîtres d’ouvrage et les architectes l’utilisation des matériaux pour tester l’intérêt du processus.

• Associer les habitants locaux au processus. Informer et embaucher, former des entreprises locales de construction.
• Proposer des matériaux de construction à très faible impact carbone.
• Faciliter le transfert de ce nouveau secteur industriel dans d’autres territoires du Grand Paris, et dans d’autres villes européennes.

Grand Paris Aménagement, premier aménageur urbain public d’Île-de-France. GPA est particulièrement impliqué dans le développement de cette nouvelle filière de matériaux qui permet de rendre plus durable son modèle de développement et de prendre en compte le concept d’économie circulaire.

Antea Group, société privée impliquée dans la planification urbaine et l’économie circulaire pour une meilleure utilisation des ressources locales des territoires. Antea agit en qualité d’expert en gestion du sol et en contrôle des systèmes de données des matériaux.

Quartus, promoteur immobilier, tourné vers les nouveaux usages et spécialisé dans l’élaboration et la construction de quartiers mixtes, vivants et partagés. Pionnier en France des techniques de construction en terre.

Joly & Loiret, agence d’architecture française spécialisée dans la construction en matériaux naturels dont la terre crue. Paul-Emmanuel Loiret et Serge Joly, associés de l’agence, ont été initiateurs et commissaires de l’exposition-expérimentation Terres de Paris, de la matière au matériau.

L’IFSTTAR, acteur majeur de la recherche européenne sur la ville et les territoires, les transports et le génie civil. Le département Aménagement, Mobilité et Environnement développe des recherches sur l’analyse et
l’évaluation de la mobilité.

Le CERI-Sciences Po, centre de recherche internationale ayant des
compétences dans le domaine des études de gouvernance urbaine. Le CERI-Sciences Po étudiera les interactions entre acteurs tout au long du projet ainsi que les logiques d’économie circulaire et de métabolisme urbain.

CRAterre, Centre international de la construction en terre, mène de nombreuses actions de terrain dans plus de 100 pays, afin de mettre en place les conditions favorables à la reconnaissance et au développement des filières de construction terre. Il œuvre particulièrement à promouvoir et soutenir l’usage de la terre dans l’architecture contemporaine.

Compétences Emploi, association sevranaise visant à développer l’emploi, la formation et l’insertion de la ville. Elle apporte sa connaissance de l’économie et du marché du travail locaux.

L’ENSAG, unité de recherche AE&CC, Architecture Environnement et Cultures Constructives, apporte son expérience scientifique en termes d’identification et d’usages des ressources des territoires, appliquées à la production d’une architecture et d’un urbanisme durable. Son expertise va de l’excavation des matières premières, à la conception des systèmes constructifs, en passant par les processus de standardisation des techniques.

amàco est un centre de recherche, d’expertise et de formation pour l’architecture contemporaine en terre crue et en fibres végétales. Composé d’une équipe pluridisciplinaire - architectes, ingénieurs, artisans, artistes… -, amàco apporte des solutions de formation et d’accompagnement pour
transformer les matières brutes disponibles localement en matériaux de construction.

Société du Grand Paris, autorité publique chargée de la conception et de la construction du Grand Paris Express. Elle attribuera des travaux de construction à des sociétés privées qui seront chargées d’excaver de la terre et seront donc en mesure de fournir, à la fabrique, des matières premières.