Planète
Art Solidaire :
21 artistes engagés dans l’environnement
lauréat-e-s
(2) Une
action solidaire
D'autres
portraits…
L’association
Art of Change 21, spécialiste du lien entre art contemporain
et environnement, a pris pleinement la mesure de l’impact négatif
de la pandémie sur les projets et les carrières des artistes
travaillant dans cette perspective. Engagée à leurs côtés
depuis 2014, l’association
a tenu à répondre à l’urgence, et à
aider cette jeune génération à passer ce cap. Un
jury a sélectionné 21 lauréat·e·s en
fonction de trois
critères : la qualité de leur démarche artistique,
la place de l’environnement dans leur travail, et leur situation
financière en 2020.
Les 21 artistes ont reçu la somme de 2000 euros. Nous vous présentons
certains d'entre eux,
qui ont particulièrement retenu notre attention dans le cadre de
ce projet éditorial.
Textes : Alice Audouin & Pauline Lisowski
; Images : © Art of Change 21, sauf mention
| Une action solidaire |
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En
2021, plus d’un an après le début de la pandémie,
de très nombreux artistes sont toujours en difficulté,
et en particulier les jeunes artistes. Ce pour quoi Art of Change 21 a lancé en avril dernier l’action de soutien Planète Art Solidaire, avec le mécénat de la Maison Ruinart. 257 jeunes artistes engagé·e·s dans l’environnement confronté·e·s à la crise sanitaire ont répondu à son appel à candidature, sous forme d’un questionnaire simple et rapide à remplir. Il s’adressait aux artistes contemporains (plasticiens) de plus de 18 ans et de moins de 40 ans, non-étudiants et résidant en France, pour qui l’environnement est un thème important, sinon le thème principal de leur travail. Le 9 juin, un jury prestigieux a sélectionné 21 lauréat·e·s en fonction de trois critères : la qualité de leur démarche artistique, la place de l’environnement dans leur travail et leur situation financière en 2020. Le 22 juin 2021, les 21 artistes ont reçu la somme de 2000 euros lors d’une cérémonie organisée à Paris, dans le jardin de l’Institut Suédois. |
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| Pourquoi
soutenir les artistes engagé·e·s dans l’environnement
? Pour Art of Change 21 et la Maison Ruinart, ces artistes contribuent
à mieux comprendre nos relations avec le vivant - donc la pandémie actuelle - et préfigurent un avenir plus écologique. Leur conscience, leur engagement, mais aussi leur inventivité et leur vision holistique doivent être préservés et activés, à l’heure où la crise écologique se propage à échelle mondiale. |
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| D'autres portraits… |
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| VINCENT LAVAL Né en 1991, vit et travaille à Paris. Médiums
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| Vincent Laval a grandi à quelques dizaines de mètres de la forêt de Carnelle, dans le nord de l’Île-de-France. Sa démarche est celle d’un artiste-marcheur-cueilleur. Les branches de châtaigniers utilisées pour ses sculptures ne sont pas choisies au hasard. Pour Plus loin dans la forêt, l’artiste ne prélève que celles tombées au sol et que le temps a rendues imputrescibles. Les trouver nécessite une grande patience, plusieurs semaines de quadrillage et de recherche… La marche, le temps, l’observation, la connaissance d’un territoire forestier, deviennent ainsi parties intégrantes de la sculpture finale. Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2019 après des études à l’École Boulle, Vincent Laval est engagé auprès de Forest Art Project et de l’association Francis Hallé pour la forêt primaire. |
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| THÉO MASSOULIER Né en 1983, vit et travaille à Lyon. Médiums
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| Théo Massoulier développe un travail de sculpture, d’installation et de vidéo autour des questions de l’anthropocène et du concept d’entropie. Il dégage de la cosmologie, les sciences de l’évolution, l’archéologie et la philosophie des formes mutantes du déclin de nos sociétés et procède à de minutieux assemblages hétéroclites, à partir d’éléments, végétaux et artefacts ou rebuts de la technè humaine. Sa série Anthropic Combinations of Entropic Elements comporte plus de soixante-dix assemblages, visant à mettre en exergue des processus d’hybridation. Il est diplômé de l’ENSBA Lyon en 2016. TIGES
ULTRA BOOST, installation, végétaux, minéraux,
eau, peinture, lumière, vidéo, |
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| FLORIAN MERMIN Né en 1991, vit et travaille à Paris. Médiums
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| Du dessin à la sculpture jusqu’à l’installation in situ, les œuvres de Florian Mermin, diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, font écho aux milieux naturels dans lesquels nos cinq sens peuvent être activés. Il utilise des matériaux pauvres ou de récupération, comme des branches de sapin ou des feuilles mortes pour évoquer notre sensibilité à l'environnement. Dans son travail artistique, la nature apparait à la fois comme lieu de rêve, de merveilles et de peurs. Rose et secrets, son dernier projet, annonce la convivialité qui nous a tous manqué. L’artiste est lauréat de la troisième résidence d’artiste au Pavillon des Indes de Courbevoie. Vase chardon, céramique peinte, 50 x 40 x 40 cm, 2017 |
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| MARIE-LUCE NADAL Née en 1984, vit et travaille à Paris. Médiums
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| Marie-Luce Nadal, artiste et chercheuse transdisciplinaire écoféministe queer, entretient une relation à la fois organique et spirituelle avec le ciel et la terre. Elle crée des machines-œuvres performatives à l'usage du public, qui répondent aux phénomènes climatiques et météorologiques qui la fascinent. Ces nouvelles modalités de représentations sensibles du monde répondent à une question essentielle : comment habiter équitablement ce monde sans détruire la vitalité et la diversité qui sont les conditions premières de notre survie ? Son projet S.O.S - The Skin Of the Sky - soutenu par le Jet Propulsion Laboratory - NASA - tente de trouver une armure de protection pour la planète, à partir de l’étude de la foudre et des orages secs, aujourd’hui en augmentation. Marie-Luce Nadal possède un doctorat SACRe : Science, Arts, Création, Recherche. Menace
et Tremblements, sculpture activable |
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| MARIE OUAZZANI & NICOLAS CARRIER Nés en 1991 et 1981, vivent et travaillent à Paris. Médiums
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Invasive
Passengers, thermos en libre-service, infusions, textes, briques,
plantes,œuvre produite par Catalyst Arts, 2019, courtesy of the artists |
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| Marie Ouazzani et Nicolas Carrier travaillent ensemble depuis 2015. Ils explorent les territoires urbains en mutation et envisagent l’impact de la crise écologique en cours sur leurs habitants, vivants et non-vivants. Leurs installations et vidéos inventent de nouvelles formes de résistance à l’urbanisation et repensent notre manière d’habiter la planète. Leur nouveau projet suit le parcours de plantes tropicales reliées à des ports de villes européennes. Chaque plante permet d’évoquer en creux la place de la ville dans la globalisation et aussi d’imaginer sa capacité de résistance à la crise climatique. Marie Ouzzani est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art Villa Arson, et Nicolas Carrier de l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy, il possède également un Master recherche en Cinéma de La Sorbonne Nouvelle. |
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| JEAN-BAPTISTE PERRET Né en 1984, vit et travaille à Lyon. Médiums
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 L'Hiver et le 15 Août, film HD projeté, 56 min, son stéréo ou son multicanal 5.1, photogramme du film, 2018, courtesy of the artist |
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| Jean-Baptiste Perret porte son regard sur le milieu rural, à travers des films et des installations vidéos. Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon après une première vie professionnelle consacrée à la protection de l’environnement, Perret fait dialoguer cinéma, anthropologie et micro-histoire, plaçant l’attention à la vulnérabilité et l’affect au cœur de sa démarche. Son projet dresse le portrait d’une communauté de jeunes trentenaires nouvellement installés dans les Gorges du Haut Allier, qui tentent de mettre en pratique leurs convictions écologiques et politiques. La question du soin ne quitte jamais le travail de Jean-Baptiste Perret, il l’envisage comme une attention à la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus. |
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ELVIA TEOTSKI Née en 1983, vit et travaille à Marseille. Médiums
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| Formée en tant qu’agronome, Elvia Teotski s’emploie à établir une cartographie des composantes environnementales, aidant à comprendre leur maillage, les cohabitations, les coévolutions et les perturbations. Elle place son attention à la lisière des activités humaines, à ses empreintes, en s’intéressant aux états fragiles et vulnérables sur un plan écologique. Sa démarche repose sur des enquêtes de terrain, qu’elle arpente, observe, analyse. Parmi ses projets figure un film devant être tourné au Mexique, sur des formes de recolonisation des ruines méso-américaines par les abeilles et autres présences non humaines. Hors
sol, installation évolutive, gazon sur agar-gar,
matériaux de récupération, dimensions |
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CAPUCINE VEVER Née en 1986, vit et travaille à Pantin. Médiums
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 NAVIGATIONS DU PÔLE NORD AU PÔLE SUD MAGNÉTIQUE, vue de l'exposition personnelle Une terre qu'on ne voit jamais au même endroit, de jour comme de nuit, Instants Chavirés, Montreuil © A.Mole et C.Vever |
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| Le
travail artistique de Capucine Vever, diplômée de
l’École Nationale Supérieure d’Art de
Paris-Cergy, s’élabore lors de résidences
de création et d’expéditions dans des milieux
urbains, ruraux, mais aussi polaires, qu’elle arpente pour
en saisir l’histoire et les particularités géographiques
et sociologiques. Elle transmet ce qui est enfoui, invisible en
expérimentant de nouveaux modes de représentations
notamment par la cartographie. Ses films et installations révèlent
les problématiques des territoires anthropisés et
touchés par le réchauffement climatique. Son nouveau
projet vidéo mêle enjeux sociaux et environnementaux,
il adresse la montée du niveau des eaux aux abords d’un
lieu hautement symbolique, l’île de Gorée,
dans la baie de Dakar. |
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Wiktoria WOJCIECHOWSKA Née en 1991, vit et travaille à Paris. Médiums
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Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie, Wiktoria Wojciechowska réalise des œuvres, photographies, vidéos, objets sculptés, qui renouent des contacts entre l’homme et la nature. L’artiste propose des expériences performatives, qui s’apparentent à des rituels, nous invitant à ressentir l’énergie et le pouvoir des plantes et des pierres. Elle souhaite réunir les interactions que génèrent ses œuvres en une bibliothèque des traces. Sa série Imprint - sculpture est à activer par les spectateurs, qui peuvent les toucher, les manipuler. The Study of Traces, 2019. Work in progress |
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