Biennale Photoclimat

Biennale sociale & environnementale de Paris
Un parcours d'expositions en plein air, du 18 septembre au 17 octobre 2021,
dans Paris et le Grand Paris

(4) Le parcours d'exposition
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Place de La Bastille - Programmes associés


Photoclimat proposait un parcours à travers dix lieux en plein cœur de Paris et six institutions du Grand Paris. Y étaient exposés une trentaine d’artistes engagés dont les œuvres participent à mettre en lumière des enjeux environnementaux et sociaux. Les différentes expositions avaient pour objectif de sensibiliser le public sur ces problématiques et de valoriser le travail mené par les ONG et associations. Photoclimat promouvait également l’éco-conception dans la production artistique, grâce à une scénographie qui intègre le principe de l’économie circulaire et du recyclage. La Biennale Photoclimat a accompagné la révolution verte, en nous émouvant et en nous faisant rêver. Elle nous a proposé
les outils d’un changement de vie tourné vers l’innovation et le vivre ensemble, face à la crise climatique annoncée.

Le parcours d'exposition

Place de La Bastille

Alessandro Puccinelli (Italie) - Mare & Plastic

Profondément amoureux de l’océan et fortement influencé par l’œuvre de William Turner, le travail d’Alessandro rayonne par sa capacité à dépeindre la beauté des océans et à aborder les principaux problèmes causés par l’homme comme la pollution plastique.

Le premier ensemble de travaux provient du projet Mare, une série débutée en 2006 et toujours en cours. Mare est une quête incessante de pouvoir, d’élégance, de chaos et de liberté, qui parviennent, dans une harmonie totale, à tous s’unir dans un même élément, la mer.

Mare 351 © Alessandro Puccinelli

Ces concepts paraissent contradictoires à nos yeux mais sont, en réalité, des données structurelles de notre univers, dialectiquement liés les uns aux autres. Les systèmes les plus chaotiques nous apparaissent pourtant, observés de loin, réguliers et ordonnés.

Le deuxième ensemble de travaux, I have crossed the seven seas, traite de la pollution plastique.

Après avoir rassemblé des objets en plastique échoués sur différentes plages de Toscane, Alessandro les met en scène et les photographie comme s’ils étaient des objets de luxe. Il les magnifie comme des soldats, battus et meurtris. Il idéalise leurs blessures et leur donne l’aura de ceux qui ont survécu aux tempêtes, au vent, à la pluie et au sel de la mer.

Il glorifie ces objets délaissés pour attirer l’attention du public sur ce paradoxe ironique. Alessandro est convaincu que les récits, les histoires, les représentations des actions humaines affectant tant l’univers et nos vies, peuvent changer les bases sur lesquelles nous bâtirons un nouveau pacte social et de nouveaux horizons économiques, dans le but de préserver notre planète.

Mare 431 © Alessandro Puccinelli

Alessandro Puccinelli

Motivé par son désir d’un contact étroit avec la mer et fortement inspiré par l’œuvre de William Turner, entre la Toscane, Lisbonne et les grandes vagues de la côte sud du Portugal, Alessandro Puccinelli tente de donner un concentré de la force, l’élégance, la simplicité et l’infini émerveillement naturel qu’offre l’océan. L'impact visuel, l'intensité dramatique et le sentiment de crainte voire de vulnérabilité que dégage son travail lui valent d’obtenir de nombreux prix, les Hasselblad Masters.

 

Cette exposition est présentée par : Surf Rider Foundation Europe

Fondée en 1990, Surfrider Europe est une association qui agit pour la protection des océans. Elle intervient principalement sur 3 thématiques : les déchets aquatiques, la qualité de l'eau et la santé des usagers, l'aménagement du littoral et le changement climatique. Surfrider Europe mène régulièrement des projets d'éducation et de sensibilisation auprès du grand public, et dirige des actions de plaidoyer afin de rendre le cadre législatif adapté aux enjeux de protection et préservation de l'Océan.

 



Jérémy Gobé (France)


Pour Photoclimat, Jérémy Gobé réalise une modélisation d’un corail appelé Cerveau de Neptune - Diploria labyrinthiformis - en tricot, en collaboration avec l’atelier maille Emma.

Depuis fin 2017, l’artiste mène le projet Corail Artefact qui allie l’art, la science, l’industrie et l’éducation pour sauver les barrières de coraux.

Accompagné de son associée Claire Durand-Ruel et de ses partenaires, Jérémy Gobé développe des supports de régénération des récifs en dentelle, un béton écologique pour reconstruire les récifs disparus, un ensemble d’outils aquariologiques respectueux de l’environnement, des contenants en biopolymères pour remplacer les plastiques ainsi que des contenus de sensibilisation et d’éducation auprès des scolaires et du grand public.

© Jérémy Gobé

L’installation présentée dans le cadre de Photoclimat fait partie de ce programme de sensibilisation : il permet au public de l’événement de découvrir ce corail si particulier et également de constater que l’on peut aujourd’hui créer des oeuvres monumentales tout en respectant la nature. En effet cette œuvre est composée de fibres contenant moins de 1 pourcent de polyamide, de bois et de pneus recyclés.

Cette installation est également l’occasion pour l’artiste de faire le lien entre disparition du TISSU corallien et disparition du TISSU industriel textile français, et de transmettre au public tout ce que ces disparitions impliquent aujourd’hui au niveau économique, social et environnemental.

Jérémy Gobé

Le travail de Jérémy Gobé, né en 1986, traduit une vision d’un art dans la vie. Il va à la rencontre des ouvriers sans ouvrages et des matières sans ouvriers, des objets sans usage et des ouvrages non façonnés.

© Jérémy Gobé

Au fil de ses expositions en France - Palais de Tokyo, CENTQUATRE-Paris, Fondation Bullukian… -, et à l’international - Bass Muséum Miami, Hangzu China Muséum, Shanghai Yuz Museum… -, ses œuvres proposent une reconnexion avec la nature. À l’instar du verbatim d’Auguste Rodin - un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé, il le continue -, Jérémy Gobé, s’inspirant des savoir-faire anciens, imagine des solutions globales aux problématiques contemporaines. Depuis 2017, il crée Corail Artefact, un projet art science industrie pour sauver les barrières de corail.

 

Programmes associés

Fondation Goodplanet - Vincent Munier (France) : Les 3 pôles

En cette période de crise écologique et humaine, Vincent Munier nous offre ses images, reflets d’instants rares et précieux vécus dans la nature.
Depuis plus de 20 ans, il parcourt des paysages sauvages à l’écart du tumulte de notre monde. Sa prédilection pour les conditions rudes et les paysages blancs, nous amène à suivre son voyage autour des pôles, déserts de glace et de roche : l’Arctique, l’Antarctique et le troisième pôle des hauts plateaux du Tibet.
En totale autonomie, il donne vie à ses rêves d’enfant en se lançant sur la piste d’animaux mythiques, tel le loup arctique, la chouette harfang, l’ours polaire, le manchot empereur et la panthère des neiges. De ses quêtes longues et solitaires, il nous offre ces rencontres exceptionnelles.

Vincent Munier

Christian Sardet et Les Macronautes - Noé Sardet et Sharif Mirshak - ont navigué aux quatre coins de la planète pour documenter le plancton et la vie marine. Tout a commencé dans le cadre de l’expédition Tara Oceans, mission inédite, qui a réalisé une photographie d’ensemble de l’écosystème planctonique mondial, ils ont poursuivi ce travail dans le cadre du projet Chroniques du Plancton. La collaboration avec la Fondation Tara Océan continue aujourd’hui avec la mission Microbiomes partie en décembre 2020.


© Vincent Munier, Loup arctique, Île d'Ellesmere, Nunavut (Canada), 2013
 

Parc zoologique - Tim Flach (Grande-Bretagne) :
Regard(s) fascinant(s)

Avez-vous déjà regardé un animal sauvage dans les yeux ? Découvrez les portraits bouleversants de Tim Flach. Sa maîtrise technique sert un regard tout en nuances, à la fois amusé et tendre, bienveillant et aiguisé.

Puissants et surprenants, ses clichés au cadrage serré réinventent la photographie animalière et invitent à la rencontre. Au plus près des animaux, Tim Flach capte non pas le représentant d’une espèce, mais un animal unique, singulier. Quelles émotions ressentirez-vous face à sa personnalité ?

Lemur Leaf Frog © Tim Flach

Pendant la visite du zoo, la tranquillité des animaux est préservée par la distance et l’abondante végétation. Dans une intimité impossible autrement, Tim Flach nous invite à regarder en face les animaux les plus vulnérables. Le lien émotionnel qu’il cherche à provoquer par ses images captivantes et souvent amusantes nous engage à protéger ce monde aujourd’hui menacé.

La scénographie imaginée pour l’exposition dans les allées du Parc zoologique se veut un écosystème protecteur de ces espèces. Telle une forêt qui s’enracine au cœur des pierres imposantes de la Grande Prairie. Elle évoque les arbres sacrés en Inde, l’univers des esprits japonais, les baobabs africains ou encore l’imaginaire du film Avatar.

À travers cette exposition, le Parc zoologique de Paris et le Muséum national d’Histoire naturelle mettent en lumière des espèces méconnues ou grandement menacées. Une opportunité de changer notre regard sur ces animaux fascinants et d'œuvrer à leur survie.

Vue de l'exposition Regard(s) Fascinant(s)

Directeur Artistique : Nicolas Henry
Commissaire d’exposition : Florence Drouhet
Scénographie : Julien Peissel
Remerciements à 3PA et ADN+

Tim Flach

Tim Flach est diplômé en Photographie de la St. Martins School of Art. Auteur de plusieurs livres, il publie également dans les prestigieux National Geographic, New York Times, Stern, et intègre les collections internationales des grands musées. Lauréat de plusieurs prix dont The International Photography Awards dans la catégorie Fine Arts, il est membre honoraire de la Royal Photographic Society et a reçu un doctorat honorifique de l'Université des Arts de Londres en 2013.

État de Acre, Brésil, 2016 // © Sebastião Salgado
État de Maranhão, Brésil, 2013 // © Sebastião Salgado
Frans Krajcberg, Boules de Palétuviers, 1991 © photo : Claudia Rudge

Espace Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature
Sebastião Salgado (Brésil) : Exposition temporaire Blessure

Lors d’un entretien en juillet dernier, Sebastião Salgado énonçait : ce qui est important aujourd’hui, c’est de parler de la forêt amazonienne.

Pour montrer le rôle essentiel de la forêt amazonienne dans l’équilibre planétaire, Sebastião Salgado a survolé cet immense territoire, révélant, entre ciel et terre, un paysage peuplé de vie. Il a également été témoin des gigantesques feux provoqués par l’homme, plaies béantes dans la forêt, qui ne cessent de s’agrandir.

C’est cette blessure ouverte que Sebastião Salgado a choisi de montrer pour la première fois à l’Espace Frans Krajcberg, avec une sélection de neuf photographies.

Ces photos inédites sont là pour nous alerter et rappeler qu’une blessure sur laquelle on se penche peut guérir.

L’immensité de l’Amazonie, sa force, sa vitalité, lui permettront de survivre si nous prenons conscience des dangers qui menacent cet étonnant écosystème, indispensable à notre équilibre.

Sebastião Salgado

Économiste de formation, Sebastiao Salgado débute sa carrière de photographe professionnel en 1973 à Paris et fonde avec sa femme Lélia Wanick Salgado leur propre studio en 1994, Amazonas images. Salgado voyage dans plus de 100 pays pour ses projets photographiques, publiés de nombreuses fois dans la presse internationale. Il complète ses prises de vues sur l’Amazonie brésilienne et ses communautés indiennes afin de montrer les menaces auxquelles la forêt et ses Indiens font face : orpaillage et construction de barrages hydrauliques, entre autres, et de plus en plus les effets du changement climatique. Le couple Salgado crée en 1998 l’Instituto Terra qui a pour mission la reforestation et l’éducation environnementale.

Espace Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature
Frans Krajcberg (Pologne) : Exposition permanente

En 1955, installé dans le Paraná au Brésil, Frans Krajcberg voit pour la première fois la forêt partir en fumée. Sa propre maison est anéantie. En 1985-1987 les grands incendies volontaires reprennent, notamment dans le Mato Grosso. Bouleversé, il fait un long reportage photographique et dénonce avec force ce crime de l’homme contre la nature. Derrière l’objectif, il trouve une nouvelle façon d'agir sur le plan artistique, pour alerter. Il conserve une force d’émerveillement et de révolte intacte, des yeux et une âme en alerte perpétuelle. Définitivement entré en résistance, il utilise ses œuvres pour réveiller nos consciences, ne pouvant crier lui-même au risque d’être pris pour un fou. Grâce à une œuvre aux medium variés, il n’a de cesse de dénoncer le pillage des ressources naturelles, tout en illustrant l’étonnante capacité de résilience de la nature. Ses sculptures et assemblages sont réalisés à partir de bois rescapés des incendies de la forêt amazonienne, de bouquets de lianes entrelacées, de troncs polychromes ou de minerais de quartz. D’autre part, les empreintes, assemblées et recouvertes de couleurs sourdes, obtenues en mélangeant eau et pigments du Minas Gerais, présentées sans cadre, sans date et sans nom, symbolisent l’immense puzzle de la nature qui l’inspire sans cesse.

Je veux donner à ma révolte le visage le plus dramatique et le plus violent qui puisse être exprimé. Si je pouvais mettre des cendres partout, je serais au plus près de ce que je ressens. Bientôt il ne restera qu’une nature vaincue par l’homme, détruite par l’homme, assassinée par l’homme… les feux continuent, je suis un homme brûlé. Frans Krajcberg

Frans Krajcberg

Frans Krajcberg est né en 1921 en Pologne et mort au Brésil en 2017. Connu pour son engagement pour la préservation de notre planète qu’il nommait le grand combat du XXIe siècle, c’est l’un des plus grands artistes brésiliens. Sculpteur, peintre, photographe, Krajcberg a mis son art au service de la Nature et appelait à une nouvelle éthique de la création artistique. Dénonciatrices du pillage des ressources naturelles par l’homme, mais soulignant l’étonnante capacité de résilience de la nature, ses œuvres sont un cri d’alerte et d’espoir. Son travail semble poursuivre une interminable quête : faire revivre ce qui est mort.

 

Espace Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature

Une sélection d’œuvres, d’archives et de films emblématiques de sa carrière artistique et militante sont présentées en exposition permanente à l’Espace Frans Krajcberg.

21, avenue du Maine, Paris (XVe)
Mardi, jeudi, vendredi et samedi : 14h-18h - Mercredi : 14h-20h
espacekrajcberg.fr

 

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Biennale Photoclimat

Un projet porté par l’association Letourdunmonde
 


Letourdunmonde est une association qui crée, produit et diffuse des projets artistiques engagés. Son objectif premier est de questionner les grands enjeux de la société à travers la création artistique, mais aussi de bâtir des liens forts entre l’art, la sphère associative et les experts. Ses actions participent à sensibiliser le grand public aux problématiques environnementales et sociales, mais également à promouvoir l’art engagé, grâce à une valorisation de l’éco-conception dans la production artistique. À travers son travail, Letourdunmonde cherche à démocratiser l’art, en le sortant des musées, en l’exposant dans les rues, afin que chacun puisse en bénéficier gratuitement.

 

Nos collaborateurs en éco-conception

 
M. & Mme Recyclage partagent des connaissances sur le recyclage de nos déchets, et luttent contre le greenwashing (éco-blanchiment). Leur ambition est de briser le mythe autour du recyclage du plastique qui déculpabilise tous les acteurs, pas uniquement le consommateur. Leur projet répond à des enjeux sociaux-techniques, où l’ingénieur est un maillon crucial de la démocratie technique. M. & Mme Recyclage souhaitent prendre en charge une demande sociale de participation citoyenne concernant les grandes orientations techniques. L’ignorance sur la gestion du plastique ne doit pas être entretenue. Elle amène à des débats pauvres et très polarisés, et des décisions politiques erronées.
 
L’association 3PA, créée en 2004, est un incubateur de projets innovants autour de la transition écologique, situé en zone rurale, à Lahage (31). 3PA développe plusieurs projets autour de 2 axes, qui fonctionnent comme un écosystème : l'humain au cœur de la transition - Éducation-Formation-Insertion -, et la transition au service des territoires : Culture-Tiers Lieu-Alimentation. 3PA a créé la première école pilote ETRE, l'École de la Transition Écologique, en 2017, pour former les jeunes en rupture scolaire aux enjeux de la transition écologique.
 

ADN+ est un projet associatif de l'école d'architecture de Versailles. Ses membres participent à la scénographie de Photoclimat en apportant leur savoir-faire à la création des plans de structures en 3D. Le renfort de cette vingtaine d’étudiants à l’atelier est une aide considérable pour l’équipe de scénographie. L'association ADN+ a pour missions d’effectuer des projets d'architecture et de design à échelle 1:1, d’offrir un encadrement et une formation pratique à l'utilisation des outils de construction, de rechercher des modèles alternatifs à la conception architecturale et à la pédagogie de l’architecture, ou encore de promouvoir une culture créative de coopération, solidarité, transmission collective et vivre-ensemble.