Ce
guide a pour objet de répondre en partie à l'objectif de
soutenir les entreprises qui innovent avec et pour la nature
notamment en faisant connaître et valoriser la filière productrice
de semences et flore locales. Il est également destiné aux
différents acteurs intéressés par
la protection de la biodiversité, aménageurs, gestionnaires,
propriétaires fonciers, qui ont la charge et le souci d’aménager
et de gérer durablement leurs espaces de nature. Il recense, de
façon non exhaustive, les arbres, arbustes, arbrisseaux, plantes
couvresol, plantes
aquatiques et semi-aquatiques, annuelles, bisannuelles et vivaces issues
du bassin parisien. Vous y trouverez les espèces les mieux adaptées
aux conditions environnementales de la région pour créer
des prairies, haies, bosquets, boisements… et pour végétaliser
les murs et toitures.
Introduction
Ce
guide a été élaboré pour augmenter
significativement la proportion de plantes indigènes* sur
les espaces publics mais également sur les espaces parapublics
et privés. Il vise à préserver la diversité
biologique en limitant l’utilisation d’espèces
non adaptées ou exotiques*, et propose une palette végétale
:
-
favorable aux interactions avec la faune :
-
plantes
hôtes pour les larves et chenilles
-
aux
fleurs attractives pour les adultes : papillons, syrphes,
bourdons, abeilles…
-
aux fruits savoureux pour les oiseaux et mammifères...
-
adaptée
au climat, aux sols naturels ou remaniés de la région
ainsi qu’à la gestion humaine
-
proposée
par la marque Végétal local
*
voir glossaire en bas de page
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Identifiez
la flore francilienne avec Florif... |
Laissons
pousser !
Avant
de chercher quelles espèces semer ou planter à un
endroit donné, il est nécessaire de s’interroger
quant à la nécessité ou non d’une telle
intervention.
Il est parfois plus simple de maintenir la flore déjà
en place ou de laisser s’installer une végétation
spontanée* plutôt que de la planter ou la semer. Ces
plantes sauvages qui s’installent d’elles-mêmes
sont adaptées aux conditions locales et n’induisent
aucun coût financier ou environnemental. Cette option est
donc réellement importante à considérer. Elle
peut par exemple être envisagée sur certains aménagements
comme les bords des routes, les terre-pleins centraux, les fossés,
les bords de chemins, les lisières ou les friches.
Une gestion adaptée permettra, avec le temps, d’accompagner
les successions végétales et d’arriver au type
de milieu souhaité, une prairie, un bosquet…
L’avantage de cette option qui accorde une place importante
aux dynamiques naturelles est d’obtenir des écosystèmes
fonctionnels et adaptés. Il faut savoir prendre le temps,
une prairie naturelle ne pourra être obtenue aussi rapidement
que le déroulement de tapis de gazons pré-cultivés...
Il
existe bien évidemment un entre-deux, le semis ou l’installation
de quelques plantes sur un sol nu peut servir de catalyseur
au développement d’espèces spontanées*. |
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Suite
au recensement des outils existants pour identifier la flore en
Île-de-France et afin de répondre à un besoin
réel, l’Agence régionale de la biodiversité*
en Île-de-France a souhaité créer un outil électronique
d’aide à la détermination afin d’optimiser
l’identification et surtout la connaissance de la diversité
floristique du territoire. Cet outil concerne toutes les plantes
vasculaires spontanées* franciliennes, soit 1600 espèces.
Il
est constitué d’un site internet utilisable en mode
connecté et de sa déclinaison en application mobile
- Smartphone, tablette - disponible gratuitement sur les systèmes
Android et IOS.
florif.fr |
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Quelle
plante choisir ?
Ce
guide n’exclut pas la collaboration nécessaire avec
des écologues et des paysagistes pour le choix des végétaux,
en vue par exemple de la création ou de la restauration de
milieux... En effet, les mécanismes d’interrelation
entre les êtres vivants sont complexes et ne peuvent se construire
en piochant simplement dans la liste.
Pépinière
Châtelain dans le Val-d’Oise ©
Jonathan Flandin
La
prise en compte du degré de fréquentation du public,
de ses usages et de ses attentes est une première étape.
Par exemple, les plantes toxiques comme la Digitale, allergisantes
comme le Bouleau, le Frêne, ou encore les saules sont déconseillées
dans les cours d’école et les lieux confinés.
Ensuite,
le contexte paysager, les conditions locales d’humidité,
d’ombrage, de pente, de nature des sols en place, des végétaux
déjà présents ou à proximité
- y compris le potentiel issu de la banque de graines du sol -,
sont autant de facteurs à considérer pour réussir
les plantations.
Enfin,
la gestion qui sera nécessaire au maintien de la communauté
de plantes installée doit aussi être prévue
pour assurer sa pérennité dans le temps. |
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Où
trouver des plantes ?
Il
est conseillé d’utiliser dans la mesure du possible
des plantes avec une traçabilité locale. Pour cela,
les marques Végétal local et Vraies Messicoles
permettent de garantir que les plantes proviennent d’une région
écologique donnée avec une diversité génétique
locale et un renouvellement régulier des semences (voir encadré
ci-dessous).
N’hésitez
pas à vous enquérir auprès des marchands de
la provenance de leurs plants si elle vous est incertaine. Pensez
à indiquer le nom scientifique des espèces lors des
commandes aux pépiniéristes qui est plus précis
qu’un nom vernaculaire*. Ce dernier pouvant être associé
à plusieurs espèces différentes.
Jardins
Abbé-Pierre - Grands-Moulins, Paris (XIIIe) ©
Jonathan Flandin
Si
possible, renseignez-vous sur les cultivars* qui vous sont proposés,
car ce sont souvent des plantes qui ont été sélectionnées
pour des caractéristiques esthétiques comme la hauteur
de la plante, les couleurs et formes des feuilles, la durée
de floraison, les formes, couleurs et dimensions des fleurs…
Ce choix esthétique peut parfois se faire au détriment
d’un intérêt écologique avec un nectar
moins abondant, des fruits réduits, moins nombreux ou non
comestibles, des plantes moins résistantes à leurs
prédateurs... |
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La marque collective Végétal Local apparue
en 2015, vise à garantir la provenance de végétaux
d’espèces indigènes. Il permet ainsi, pour les
espèces de fleurs sauvages, d’arbres ou d’arbustes
que l’on trouve localement, de garantir qu’ils proviennent
d’une région écologique donnée avec une
diversité génétique locale et un renouvellement
régulier des semences. Végétal local
garantit pour les plantes, les arbres et les arbustes sauvages bénéficiaires
:
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-
leur
provenance locale, au regard d’une carte des 11 régions
biogéographiques métropolitaines - et des régions
biogéographiques d’outre-mer -, avec une traçabilité
complète ;
-
la prise en compte de la diversité
génétique dans les lots de plantes et d’arbres
porteurs du signe de qualité ;
-
une conservation de la ressource - plantes et arbres mères
- dans le milieu naturel, malgré les collectes.
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Au travers d’un cahier des charges détaillé
et rigoureux, prévoyant un système de contrôle
- assuré par des auditeurs indépendants - et une traçabilité,
Végétal local est un signe de qualité
pour toute une palette de végétaux. L’Île-de-France
se situe sur trois régions selon le découpage du label
:
- Zone
nord-est pour l’Est de la Seine-et-Marne,
-
Bassin parisien nord,
-
Bassin parisien sud.
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Diversifier
pour favoriser la biodiversité
Afin
d’assurer le développement et le maintien d’une
diversité de milieux et d’espèces à l’échelle
d’une commune, il convient d’éviter la répétition
en installant les mêmes mélanges d’espèces
aux différents coins de la ville. Il est important de diversifier
les ambiances, les strates - herbacées, arbustives et arborescentes
- et les espèces au sein de chaque espace de nature. |
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À
gauche :
Bleuet ornemental
À droite :
Bleuet sauvage |
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Retrouvez
la liste des espèces bénéficiant de la marque
par région d’origine ainsi que celle des producteurs
sur le site la marque : vegetal-local.fr |
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L’arbre
isolé ou d’alignement
Un
port majestueux, un feuillage attrayant et changeant au fil des
saisons, une floraison dense ou précoce, un parfum envoûtant…
autant de raisons pour choisir de planter un arbre. Ce dernier pourra
alors créer un point d’accroche dans le paysage, permettre
une meilleure intégration du bâti ou offrir une fraîcheur
parfois salvatrice. L’arbre offre un site de nidification
à de nombreuses espèces d’oiseaux. En ville,
la faune et la flore herbacée apprécient tout particulièrement
les alignements d’arbres qui servent de zones d’étape,
pour faire des escales entre deux parcs urbains.
Alignement
d’arbres à Paris
© Stéphanie Lux
Dans
le cas d’un alignement, il est recommandé de diversifier
les essences plantées afin d’éviter par exemple
la propagation de maladies et d’offrir des habitats ou des
ressources variés aux animaux. |

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En plaine, les feuillus sont les essences les mieux adaptées
à notre climat et aux types de sols. Ils apportent de l’ombrage
en été, mais laissent passer les rayons du soleil
à la saison froide, après la chute des feuilles. Planté
près d’un bâtiment, en tenant compte du développement
de sa couronne, le feuillage agit ainsi comme une véritable
climatisation naturelle.
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Le
saule têtard : un refuge pour la biodiversité
!
L’aspect
si particulier des arbres têtards est le résultat d’un
étêtage régulier des arbres permettant la repousse
de rejets.
Il contraint l’arbre à prendre une forme caractéristique
à grosse tête.
De
tout temps, les forestiers ont coupé certains arbres au pied
- ex: Charme - pour former des cépées. Les éleveurs
ont simplement relevé ce taillis, afin d’éviter
que les jeunes pousses ne soient consommées par le bétail.
Le
Saule et le Frêne sont particulièrement adaptés
à cette technique qui permet de fournir du bois de chauffage
tous les 6 à 8 ans environ. Enfin, les troncs évidés
sont souvent le refuge hivernal de petits mammifères comme
les chauves-souris, le lérot ou le hérisson. |
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Conséquence
de ces tailles répétées,
le centre de l’arbre finit par se creuser et cette cavité
se remplit progressivement de terreau provenant de la désagrégation
du bois.
De
nombreux insectes, mais aussi des oiseaux cavicoles*, Rouge-queue
à front blanc, Chouette chevêche, viennent alors
s’y installer.
Saule
têtard © Gilles Lecuir
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Promenons-nous
dans les bois
Les
bosquets constituent un élément structurant du paysage
de nos villes et villages. Ils sont composés d’arbrisseaux,
d’arbustes et d’arbres de haut-jets. Ces différentes
strates de végétation, associées à la
diversité des essences utilisées font du bosquet un
milieu de vie riche. Il constitue une zone refuge dans lesquelles
les petits mammifères et les oiseaux pourront se réfugier.
Avec le temps d’autres espèces pourront s’installer
- plantes de sous-bois, lianes, mousses, champignons, fougères…
-, augmentant la diversité floristique et les capacités
d’accueil de la faune. Les arbres, arbustes et arbrisseaux
sont à espacer de 2,5 m à 3 m. Les arbres de hauts
jets, en se faisant concurrence pour la lumière, s’élagueront
naturellement. Ces arbres et arbustes sont donc conduits en forme
libre. Une taille douce peut toutefois se justifier sur les arbres
isolés des parcs ou ceux utilisés en alignement. |
Quelques
conseils
Dès
que le tronc a atteint
un diamètre de 5 cm environ,
couper la tige principale en hiver
- à 1,5 ou 2 m - et élaguer intégralement le
tronc.
Répéter
annuellement l’élagage,
ainsi que l’étêtage
tous les deux à trois ans,
le temps qu’une tête se forme. |
©
Boris Transinne
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Une
action qui va porter ses fruits !
La
floraison des fruitiers, souvent spectaculaire, donne un caractère
champêtre à l’espace aménagé et
offre des fruits succulents à qui veut les déguster.
Lorsque la surface le permet, privilégiez les arbres dits
hautes tiges - couronne à partir d’1,80 m - ou demi-tiges
: branches portées par un tronc d’1,20 m à 1,60
m. Ces arbres offriront, en plus de leurs fruits, le gîte
et le couvert à une faune variée.
La
distance de plantation est de 5 m à 7 m pour les demi-tiges
et de 10 m et plus pour les hautes tiges. Pour les petits espaces,
les basses-tiges peuvent être palissés le long d’un
mur ou d’une clôture. Sous les arbres, la gestion en
prairie de fauche est la plus adaptée. Celle-ci va non seulement
accentuer le caractèrebucolique de l’espace aménagé,
mais aussi abriter toute la faune utile à la production de
fruits : prédateurs naturels des ravageurs, pollinisateurs... |

Bosquet
en milieu agricole © Maxime Zucca |
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Idées
reçues sur le lierre
Le
lierre n’est pas une menace pour les arbres. Bien au contraire
! De nombreuses études prouvent que son action est bénéfique
pour l’arbre qui le porte.
©
Hedera helix
De
plus, sa floraison attractive et tardive pour les pollinisateurs,
ses fruits appréciés des oiseaux - à une période
où les sources de nourriture sont rares -, son feuillage
persistant et touffu, font du lierre un véritable habitat
offrant caches et ressources alimentaires pour de nombreuses espèces. |
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Zoom
sur quelques espèces de bois et de bosquets
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Tilleul
à petites feuilles
Tilia cordata
Le Tilleul améliore le sol grâce à la bonne
décomposition de ses feuilles très riches en éléments
minéraux. Sa floraison intense et très odorante dure
peu, et oblige les butineurs à s’activer pour récolter
pollen et nectar à temps. |
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Hêtre
Fagus sylvatica
Fagus signifie manger en grec par allusion à son fruit - le
faîne - comestible, mais le Hêtre a d’autres propriétés
culinaires. Le fruit a tendance à se bonifier avec le temps
de par l’huile qu’il renferme. |
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Chêne
pédonculé
Quercus robur
Les geais sont probablement parmi les acteurs les plus efficaces de
la dispersion des glands sur une longue distance. Ces oiseaux privilégient
les glands allongés du chêne pédonculé
viables, aptes à la germination. Ils les déposent au
milieu de clairières dans des caches espacées, recouvertes
de terre et de débris végétaux. On estime qu’un
geai peut annuellement propager 2 000 à 3 000 glands. |

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Plantons
les pieds dans l'eau
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Les
prairies humides
Ces
prairies jouent un rôle fondamental dans le cycle de l’eau
et notamment dans son épuration avant qu’elle ne rejoigne
les nappes phréatiques franciliennes. Elles régulent
les inondations et sont un maillon essentiel du maintien de la biodiversité*.
Ces zones humides ont très fortement régressé
au cours du siècle dernier et avec elles tout le cortège
d’espèces qui leurs sont inféodées. Aussi,
il est primordial de conserver tout espace enherbé, plus
ou moins régulièrement inondé, par débordement
d’un cours d’eau ou remontée de la nappe phréatique.
La
flore spontanée* des prairies humides est très variée
et richement colorée. Elle est le résultat de multiples
facteurs : topographie, sol, niveau de la nappe phréatique,
microclimat...
Il
est primordial de ne pas enrichir le milieu - apport d’engrais
- sous peine de voir s’effondrer cette diversité floristique
au profit de quelques plantes communes.
Les
zones réaménagées, en légères
dépressions - cuvette - ou dont le toit de la nappe phréatique
est proche du niveau du sol, sont propices à un réensemencement
et à la plantation d’espèces indigènes
dites hygrophiles*. |

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Prairie
des Canaux à Limours © Olivier Marchal
Iris
pseudacorus |
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Les
ripisylves*
Dans
les zones humides, la végétation s’installe
selon un gradient d’humidité, depuis le haut des berges
jusque dans l’eau, en fonction des besoins de chaque espèce.
Ce développement est très rapide, il est donc possible
de laisser les dynamiques naturelles se faire. Cependant, dans un
souci d’approche paysagère, avec la volonté
de créer une esthétique et une ambiance particulière,
l’aménageur peut avoir recours aux plantations.
Schéma
d’une mare
© Boris Transinne
L’esthétique
sera alors un élément à considérer,
tout comme l’écologie de la plante, son intérêt
pour la faune aquatique par exemple, le choix des espèces
doit être réfléchi conjointement par les paysagistes
et les écologues.
Le
Saule, l’Aulne et le Frêne poussent naturellement le
long des cours d’eau et sont à favoriser. Avec l’aide
des arbustes et de la végétation herbacée,
ils assurent le maintien des berges et améliorent la qualité
de l’eau. Par endroit, cette ceinture végétale
peut être fauchée 1 à 2 fois par an pour favoriser
la vue et valoriser une perspective. |
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Bienvenue
mesdemoiselles !
L’intérêt
social et paysager d’une mare est indéniable. Véritable
miroir reflétant le ciel et la végétation alentour,
cette oasis de fraîcheur est une invitation à la détente
et au bien-être. La mare vient agrémenter nos jardins
et espaces verts et attirer la vie. En effet, à la lisière
de l’eau et de la terre, la mare conjugue les richesses biologiques
des milieux aquatique et terrestre.
Refuge,
lieu de nourrissage et de reproduction, elle est le milieu indispensable
à une majorité de libellules et d’amphibiens. |

Calopteryx
splendens
© Jean-Pierre Delapré |
Idées
reçues sur les moustiques
Les
moustiques ne prolifèrent pas aux abords d’une mare,
tout simplement parce que bon nombre de ses habitants en sont friands
! En revanche, une faible quantité d’eau stagnante,
dans une cannette de soda présente au sol, suffit à
alimenter un quartier en insectes piqueurs : aucun prédateur
ne s’aventure dans ces boîtes. |
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Quelques recommandations
Avant
de creuser une mare, il est préférable de choisir
un emplacement plat, avec un ensoleillement d’au moins 5
ou 6 heures par jour et distant des grands arbres. Il est indispensable
de créer des pentes douces - pour éviter qu’elle
ne devienne un piège pour la petite faune - avec un profil
en paliers - pour faciliter l’installation des plantes -et
de bannir l’utilisation de bâches plastiques pour
l’imperméabilisation. L’argile peut être
utilisée pour réaliser une étanchéité
plus naturelle. Une zone plus profonde - environ 80 cm
- permet aux animaux de trouver refuge en cas de variations brutales
de température. Certains s’y enfouiront pour hiberner,
sans risques d’être atteints par le gel. Enfin, n’importez
pas d’amphibiens, la loi l’interdit. Mais de manière
plus générale, n’introduisez pas d’espèces
animales dans les mares, elles y emménageront d’ellesmêmes,
si le milieu leur convient.
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Zoom sur quelques espèces de milieux humides
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Succise
des prés
Succisa pratensis
De juillet
à octobre ses belles fleurs bleuviolacée, qui s’épanouissent
au bout d’un long pédoncule, attirent de nombreux insectes.
Elles sont regroupées en une sphère d’où
dépassent nettement les anthères* des étamines.
Elle est la plante hôte de la Chenille du Damier de la Succise,
papillon aujourd’hui disparu de la région. |

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Épilobe
hérissée
Epilobium hirsutum
Ce nom
lui a été donné en référence
aux nombreux poils qui parcourent sa tige. Ses fleurs rose-pourpre
s’épanouissent de juin à septembre. Ses graines,
surmontées de longues aigrettes, ont servi à confectionner
des mèches de chandelles, mais n’ont pas réussi
à remplacer le coton ! Cette plante mellifère est
réservée aux grands terrains, car sa souche rampante
lui permet de former rapidement de grandes colonies. |

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Reine
des prés
Filipendula ulmaria
Nectarifère,
elle est visitée par les abeilles et les coléoptères.
Cette plante possède mille vertus ! Ses racines et feuilles
servaient autrefois de condiment, alors que ses fleurs étaient
utilisées en gelée, confiture, sirop, bière,
vins ou vinaigres. Séchée, elle parfumait le linge
dans les armoires. Elle est à la fois vermifuge, digestive,
dépurative et diurétique. Enfin, l’acide qu’elle
contient est chimiquement identique à celui du saule blanc,
dont on a fait l’aspirine ! On comprend pourquoi cette plante
était sacrée aux yeux des druides. |
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Grande
consoude
Symphytum officinale
Le terme
consoude apparu vers 1265 provient de ses vertus à
cicatriser les plaies et à consolider les fractures. Elle
possède bien d’autres usages médicinaux, connus
depuis l’Antiquité ! Très esthétique,
elle agrémente les jardins. Son purin renforce les plantes,
favorise leur développement et stimule la flore microbienne
du sol. Elle a un fort potentiel nectarifère, d’ailleurs
les bourdons ne s’y trompent pas et sont si pressés
d’accéder au nectar, qu’ils percent un trou à
la base de la corolle. Les abeilles à langue courte peuvent
alors également y accéder ! |
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Les
saules |
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Saule
blanc
Salix alba
Il est
très décoratif par son feuillage au revers argenté
et ses rameaux souples. C’est un arbre de grande taille, mais
que l’on peut aisément contenir, en le taillant en
têtard. Ses rameaux sont utilisés pour produire
de l’osier. |
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Il
existe plus de 70 espèces de saules en Europe, 350 dans le
monde. En s’hybridant très facilement, ils rendent
la tâche d’identification difficile aux botanistes.
C’est parmi eux que l’on trouve le plus petit arbre
au monde : 2 cm de haut ! Leur floraison en chatons est à
la fois esthétique et utile, car ces derniers sont très
mellifères*. |
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Saule
des vanniers
Salix viminalis
Aussi
appelé Vime ou Osier vert, ses rameaux peuvent être
utilisés en vannerie. La taille en têtard permet de
favoriser la pousse de rameaux nécessaires notamment à
la confection de paniers. |
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Menthe
aquatique
Mentha aquatica
Présente
sur les berges humides, cette plante aux fleurs mauve-lavande très
nectarifères, attire de nombreux insectes. Ses feuilles sont
très appréciées des femelles de Tritons qui
les replient sur leurs œufs. Pour éviter qu’elle
ne colonise de trop grandes surfaces, la culture en panier
peut s’avérer nécessaire. Nombreux cultivars*. |
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Populage
des marais
Caltha palustris
Cette
vivace du bord des eaux et des berges, possède des feuilles
en forme de coeur, d’un vert brillant. Ses fleurs jaunes,
ressemblant à celles des boutons d’or, apparaissent
au printemps et peuvent illuminer la zone humide jusqu’à
l’été. Nombreux cultivars*. |
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Salicaire
Lythrum salicaria
Ses
fleurs magenta s’épanouissent en longs épis
- 25-30 cm - du milieu de l’été au début
de l’automne. Ses graines sont très lourdes et ne peuvent
donc pas être disséminées par le vent. Malicieuse,
la plante a donc rusé : avec l’humidité de l’air,
les graines libèrent un mucilage* abondant leur permettant
de se coller au plumage des oiseaux. |
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Glossaire
Anthère
:
L’anthère est la partie terminale de l’étamine,
organe mâle de la fleur, qui produit et renferme le pollen.
Biodiversité :
La biodiversité représente la diversité des
écosystèmes, des espèces et des gènes
dans l’espace et dans le temps, ainsi que les interactions
au sein de ces niveaux d’organisation et entre eux.
Cavicole :
Cavicole se dit des espèces qui vivent dans les cavités
ménagées dans les arbres.
Cultivar : Variété d’une
espèce végétale obtenue artificiellement et
cultivée.
Espèce exotique :
Une plante exotique est une plante délibérément
introduite ou qui s’est installée accidentellement
dans une aire distincte de son aire d’origine. Une plante
exotique n’est pas nécessairement envahissante.
Espèce indigène :
Une plante indigène est une plante qui pousse spontanément
dans une région donnée sans l’intervention de
l’homme.
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Espèce
spontanée
:
Une plante spontanée est une plante qui se développe
et se reproduit sans l’intervention de l’homme.
Hygrophile :
Une plante hygrophile est une plante qui préfère ou
exige des milieux humides.
Mellifère
:
Les plantes mellifères produisent des substances récoltées
par les insectes butineurs - nectar et pollen - pour leur nourriture
ou celle de leurs larves.
Mucilage :
Substance végétale qui gonfle au contact de l’eau,
en prenant une consistance visqueuse, parfois collante, semblable
à la gélatine. Certaines plantes carnivores - ex :
Drosera - piègent les insectes à l’aide d’un
mucilage adhésif.
Nom vernaculaire :
En biologie, un nom vernaculaire ou nom commun est un nom usuel,
en langue locale, donné à une ou plusieurs espèces
animales ou végétales dans son pays ou sa région
d’origine.
Ripisylve :
Terme qui désigne la végétation arborée
des bords d’un cours d’eau. La ripisylve contribue non
seulement à la bonne qualité biologique du milieu
en diversifiant les habitats, mais permet aussi de stabiliser les
berges et de filtrer une partie des éléments polluants.
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Guide
Plantons local en Île-de-France
..Pour
favoriser la biodiversité
La
diversification génétique des individus plantés
ou semés est un levier d’adaptation de la palette
végétale face au changement climatique. Choisir
des
espèces locales adaptées à leur milieu
est la meilleure solution pour rendre les aménagements
végétalisés plus résilient.
En choisissant de semer et planter
des espèces locales, nous favorisons la biodiversité
régionale en lui offrant gîte et couverts
! Que vous soyez paysagiste, concepteur, jardinier
professionnel
ou amateur, une collectivité, une entreprise, ce
guide a pour but de vous aider dans la conception de milieux
naturels. Vous y trouverez les espèces les mieux
adaptées aux conditions environnementales de la région
pour créer des prairies, haies, bosquets, boisements…
et pour végétaliser les murs et toitures.
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La majeure partie de ce guide a été initialement
conçue et réalisée par les équipes
de l’Eurométropole de Strasbourg
et Philippe Ludwig. L’Agence régionale de la
biodiversité
en Île-de-France les remercient chaleureusement d’avoir
accepté l’adaptation de ce guide au territoire
francilien.
arb-idf.fr
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Directeur de la publication : Fouad Awada
Direction de l'Agence régionale de la biodiversité
ÎdF : Julie Collombat Dubois
Direction de la communication : Sophie Roquelle
Coordination éditoriale : Jonathan Flandin
Auteurs : Eurométropole de Strasbourg, Philippe
Ludwig et l’Agence régionale de la biodiversité
en Île-de-France,
Département biodiversité de l’Institut
Paris Region
Liste d’espèces élaborée par
Audrey Muratet, validée par le Conservatoire
Botanique National du Bassin Parisien
Photos : Gérard Arnal, sauf mention contraire
Direction artistique : Olivier Cransac
Conception et réalisation graphique : David Lopez,
davidlopez.fr
Relecture : Marc Barra, Sébastien Filoche, Gwendoline
Grandin, Marianne Hedont, Klaire Houeix, Émir Kort,
Gilles Lecuir, Audrey Muratet, Élodie Seguin
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