Guide Plantons local en Île-de-France
..Pour favoriser la biodiversité

(1) Introduction
Plantons dans les bois
Plantons les pieds dans l'eau

 


Ce guide a pour objet de répondre en partie à l'objectif de soutenir les entreprises qui innovent avec et pour la nature notamment en faisant connaître et valoriser la filière productrice de semences et flore locales. Il est également destiné aux différents acteurs intéressés par
la protection de la biodiversité, aménageurs, gestionnaires, propriétaires fonciers, qui ont la charge et le souci d’aménager et de gérer durablement leurs espaces de nature. Il recense, de façon non exhaustive, les arbres, arbustes, arbrisseaux, plantes couvresol, plantes
aquatiques et semi-aquatiques, annuelles, bisannuelles et vivaces issues du bassin parisien. Vous y trouverez les espèces les mieux adaptées
aux conditions environnementales de la région pour créer des prairies, haies, bosquets, boisements… et pour végétaliser les murs et toitures.

Introduction

Ce guide a été élaboré pour augmenter significativement la proportion de plantes indigènes* sur les espaces publics mais également sur les espaces parapublics et privés. Il vise à préserver la diversité biologique en limitant l’utilisation d’espèces non adaptées ou exotiques*, et propose une palette végétale :

  • favorable aux interactions avec la faune :
    • plantes hôtes pour les larves et chenilles
    • aux fleurs attractives pour les adultes : papillons, syrphes, bourdons, abeilles…
    • aux fruits savoureux pour les oiseaux et mammifères...
  • adaptée au climat, aux sols naturels ou remaniés de la région ainsi qu’à la gestion humaine
  • proposée par la marque Végétal local

* voir glossaire en bas de page

Identifiez la flore francilienne avec Florif...

Laissons pousser !

Avant de chercher quelles espèces semer ou planter à un endroit donné, il est nécessaire de s’interroger quant à la nécessité ou non d’une telle intervention.
Il est parfois plus simple de maintenir la flore déjà en place ou de laisser s’installer une végétation spontanée* plutôt que de la planter ou la semer. Ces plantes sauvages qui s’installent d’elles-mêmes sont adaptées aux conditions locales et n’induisent aucun coût financier ou environnemental. Cette option est donc réellement importante à considérer. Elle peut par exemple être envisagée sur certains aménagements comme les bords des routes, les terre-pleins centraux, les fossés, les bords de chemins, les lisières ou les friches.
Une gestion adaptée permettra, avec le temps, d’accompagner les successions végétales et d’arriver au type de milieu souhaité, une prairie, un bosquet…
L’avantage de cette option qui accorde une place importante aux dynamiques naturelles est d’obtenir des écosystèmes fonctionnels et adaptés. Il faut savoir prendre le temps, une prairie naturelle ne pourra être obtenue aussi rapidement que le déroulement de tapis de gazons pré-cultivés...

Il existe bien évidemment un entre-deux, le semis ou l’installation de quelques plantes sur un sol nu peut servir de catalyseur au développement d’espèces spontanées*.

Suite au recensement des outils existants pour identifier la flore en Île-de-France et afin de répondre à un besoin réel, l’Agence régionale de la biodiversité* en Île-de-France a souhaité créer un outil électronique d’aide à la détermination afin d’optimiser l’identification et surtout la connaissance de la diversité floristique du territoire. Cet outil concerne toutes les plantes vasculaires spontanées* franciliennes, soit 1600 espèces.

Il est constitué d’un site internet utilisable en mode connecté et de sa déclinaison en application mobile - Smartphone, tablette - disponible gratuitement sur les systèmes Android et IOS. florif.fr

Quelle plante choisir ?

Ce guide n’exclut pas la collaboration nécessaire avec des écologues et des paysagistes pour le choix des végétaux, en vue par exemple de la création ou de la restauration de milieux... En effet, les mécanismes d’interrelation entre les êtres vivants sont complexes et ne peuvent se construire en piochant simplement dans la liste.

Pépinière Châtelain dans le Val-d’Oise © Jonathan Flandin

La prise en compte du degré de fréquentation du public, de ses usages et de ses attentes est une première étape. Par exemple, les plantes toxiques comme la Digitale, allergisantes comme le Bouleau, le Frêne, ou encore les saules sont déconseillées dans les cours d’école et les lieux confinés.

Ensuite, le contexte paysager, les conditions locales d’humidité, d’ombrage, de pente, de nature des sols en place, des végétaux déjà présents ou à proximité - y compris le potentiel issu de la banque de graines du sol -, sont autant de facteurs à considérer pour réussir les plantations.

Enfin, la gestion qui sera nécessaire au maintien de la communauté de plantes installée doit aussi être prévue pour assurer sa pérennité dans le temps.

Où trouver des plantes ?

Il est conseillé d’utiliser dans la mesure du possible des plantes avec une traçabilité locale. Pour cela, les marques Végétal local et Vraies Messicoles permettent de garantir que les plantes proviennent d’une région écologique donnée avec une diversité génétique locale et un renouvellement régulier des semences (voir encadré ci-dessous).

N’hésitez pas à vous enquérir auprès des marchands de la provenance de leurs plants si elle vous est incertaine. Pensez à indiquer le nom scientifique des espèces lors des commandes aux pépiniéristes qui est plus précis qu’un nom vernaculaire*. Ce dernier pouvant être associé à plusieurs espèces différentes.

Jardins Abbé-Pierre - Grands-Moulins, Paris (XIIIe) © Jonathan Flandin

Si possible, renseignez-vous sur les cultivars* qui vous sont proposés, car ce sont souvent des plantes qui ont été sélectionnées pour des caractéristiques esthétiques comme la hauteur de la plante, les couleurs et formes des feuilles, la durée de floraison, les formes, couleurs et dimensions des fleurs…
Ce choix esthétique peut parfois se faire au détriment d’un intérêt écologique avec un nectar moins abondant, des fruits réduits, moins nombreux ou non comestibles, des plantes moins résistantes à leurs prédateurs...


La marque collective Végétal Local apparue en 2015, vise à garantir la provenance de végétaux d’espèces indigènes. Il permet ainsi, pour les espèces de fleurs sauvages, d’arbres ou d’arbustes que l’on trouve localement, de garantir qu’ils proviennent d’une région écologique donnée avec une diversité génétique locale et un renouvellement régulier des semences. Végétal local garantit pour les plantes, les arbres et les arbustes sauvages bénéficiaires :

  • leur provenance locale, au regard d’une carte des 11 régions biogéographiques métropolitaines - et des régions biogéographiques d’outre-mer -, avec une traçabilité complète ;
  • la prise en compte de la diversité
    génétique dans les lots de plantes et d’arbres porteurs du signe de qualité ;
  • une conservation de la ressource - plantes et arbres mères - dans le milieu naturel, malgré les collectes.


Au travers d’un cahier des charges détaillé et rigoureux, prévoyant un système de contrôle - assuré par des auditeurs indépendants - et une traçabilité, Végétal local est un signe de qualité pour toute une palette de végétaux. L’Île-de-France se situe sur trois régions selon le découpage du label :

  • Zone nord-est pour l’Est de la Seine-et-Marne,
  • Bassin parisien nord,
  • Bassin parisien sud.

Diversifier pour favoriser la biodiversité

Afin d’assurer le développement et le maintien d’une diversité de milieux et d’espèces à l’échelle d’une commune, il convient d’éviter la répétition en installant les mêmes mélanges d’espèces aux différents coins de la ville. Il est important de diversifier les ambiances, les strates - herbacées, arbustives et arborescentes - et les espèces au sein de chaque espace de nature.

À gauche :
Bleuet ornemental

À droite :
Bleuet sauvage
Retrouvez la liste des espèces bénéficiant de la marque par région d’origine ainsi que celle des producteurs
sur le site la marque : vegetal-local.fr


Plantons dans les bois

L’arbre isolé ou d’alignement

Un port majestueux, un feuillage attrayant et changeant au fil des saisons, une floraison dense ou précoce, un parfum envoûtant… autant de raisons pour choisir de planter un arbre. Ce dernier pourra alors créer un point d’accroche dans le paysage, permettre une meilleure intégration du bâti ou offrir une fraîcheur parfois salvatrice. L’arbre offre un site de nidification à de nombreuses espèces d’oiseaux. En ville, la faune et la flore herbacée apprécient tout particulièrement les alignements d’arbres qui servent de zones d’étape, pour faire des escales entre deux parcs urbains.

Alignement d’arbres à Paris
© Stéphanie Lux

Dans le cas d’un alignement, il est recommandé de diversifier les essences plantées afin d’éviter par exemple la propagation de maladies et d’offrir des habitats ou des ressources variés aux animaux.


En plaine, les feuillus sont les essences les mieux adaptées à notre climat et aux types de sols. Ils apportent de l’ombrage en été, mais laissent passer les rayons du soleil à la saison froide, après la chute des feuilles. Planté près d’un bâtiment, en tenant compte du développement de sa couronne, le feuillage agit ainsi comme une véritable climatisation naturelle.

Le saule têtard : un refuge pour la biodiversité !

L’aspect si particulier des arbres têtards est le résultat d’un étêtage régulier des arbres permettant la repousse de rejets.
Il contraint l’arbre à prendre une forme caractéristique à grosse tête.
De tout temps, les forestiers ont coupé certains arbres au pied - ex: Charme - pour former des cépées. Les éleveurs ont simplement relevé ce taillis, afin d’éviter que les jeunes pousses ne soient consommées par le bétail.
Le Saule et le Frêne sont particulièrement adaptés à cette technique qui permet de fournir du bois de chauffage tous les 6 à 8 ans environ. Enfin, les troncs évidés sont souvent le refuge hivernal de petits mammifères comme les chauves-souris, le lérot ou le hérisson.

Conséquence de ces tailles répétées,
le centre de l’arbre finit par se creuser et cette cavité se remplit progressivement de terreau provenant de la désagrégation du bois.
De nombreux insectes, mais aussi des oiseaux cavicoles*, Rouge-queue à front blanc, Chouette chevêche, viennent alors s’y installer.

Saule têtard © Gilles Lecuir

Promenons-nous dans les bois

Les bosquets constituent un élément structurant du paysage de nos villes et villages. Ils sont composés d’arbrisseaux, d’arbustes et d’arbres de haut-jets. Ces différentes strates de végétation, associées à la diversité des essences utilisées font du bosquet un milieu de vie riche. Il constitue une zone refuge dans lesquelles les petits mammifères et les oiseaux pourront se réfugier. Avec le temps d’autres espèces pourront s’installer - plantes de sous-bois, lianes, mousses, champignons, fougères… -, augmentant la diversité floristique et les capacités d’accueil de la faune. Les arbres, arbustes et arbrisseaux sont à espacer de 2,5 m à 3 m. Les arbres de hauts jets, en se faisant concurrence pour la lumière, s’élagueront naturellement. Ces arbres et arbustes sont donc conduits en forme libre. Une taille douce peut toutefois se justifier sur les arbres isolés des parcs ou ceux utilisés en alignement.

Quelques conseils

Dès que le tronc a atteint
un diamètre de 5 cm environ,
couper la tige principale en hiver
- à 1,5 ou 2 m - et élaguer intégralement le tronc.

Répéter annuellement l’élagage,
ainsi que l’étêtage
tous les deux à trois ans,
le temps qu’une tête se forme.


© Boris Transinne

Une action qui va porter ses fruits !

La floraison des fruitiers, souvent spectaculaire, donne un caractère champêtre à l’espace aménagé et offre des fruits succulents à qui veut les déguster. Lorsque la surface le permet, privilégiez les arbres dits hautes tiges - couronne à partir d’1,80 m - ou demi-tiges : branches portées par un tronc d’1,20 m à 1,60 m. Ces arbres offriront, en plus de leurs fruits, le gîte et le couvert à une faune variée.
La distance de plantation est de 5 m à 7 m pour les demi-tiges et de 10 m et plus pour les hautes tiges. Pour les petits espaces, les basses-tiges peuvent être palissés le long d’un mur ou d’une clôture. Sous les arbres, la gestion en prairie de fauche est la plus adaptée. Celle-ci va non seulement accentuer le caractèrebucolique de l’espace aménagé, mais aussi abriter toute la faune utile à la production de fruits : prédateurs naturels des ravageurs, pollinisateurs...


Bosquet en milieu agricole © Maxime Zucca

Idées reçues sur le lierre

Le lierre n’est pas une menace pour les arbres. Bien au contraire ! De nombreuses études prouvent que son action est bénéfique pour l’arbre qui le porte.

© Hedera helix

De plus, sa floraison attractive et tardive pour les pollinisateurs, ses fruits appréciés des oiseaux - à une période où les sources de nourriture sont rares -, son feuillage persistant et touffu, font du lierre un véritable habitat offrant caches et ressources alimentaires pour de nombreuses espèces.

Zoom sur quelques espèces de bois et de bosquets

Tilleul à petites feuilles Tilia cordata

Le Tilleul améliore le sol grâce à la bonne décomposition de ses feuilles très riches en éléments minéraux. Sa floraison intense et très odorante dure peu, et oblige les butineurs à s’activer pour récolter pollen et nectar à temps.

Hêtre Fagus sylvatica

Fagus signifie manger en grec par allusion à son fruit - le faîne - comestible, mais le Hêtre a d’autres propriétés culinaires. Le fruit a tendance à se bonifier avec le temps de par l’huile qu’il renferme.
Chêne pédonculé Quercus robur

Les geais sont probablement parmi les acteurs les plus efficaces de la dispersion des glands sur une longue distance. Ces oiseaux privilégient les glands allongés du chêne pédonculé viables, aptes à la germination. Ils les déposent au milieu de clairières dans des caches espacées, recouvertes de terre et de débris végétaux. On estime qu’un geai peut annuellement propager 2 000 à 3 000 glands.


Plantons les pieds dans l'eau

Les prairies humides

Ces prairies jouent un rôle fondamental dans le cycle de l’eau et notamment dans son épuration avant qu’elle ne rejoigne les nappes phréatiques franciliennes. Elles régulent les inondations et sont un maillon essentiel du maintien de la biodiversité*. Ces zones humides ont très fortement régressé au cours du siècle dernier et avec elles tout le cortège d’espèces qui leurs sont inféodées. Aussi, il est primordial de conserver tout espace enherbé, plus ou moins régulièrement inondé, par débordement d’un cours d’eau ou remontée de la nappe phréatique.

La flore spontanée* des prairies humides est très variée et richement colorée. Elle est le résultat de multiples facteurs : topographie, sol, niveau de la nappe phréatique, microclimat...

Il est primordial de ne pas enrichir le milieu - apport d’engrais - sous peine de voir s’effondrer cette diversité floristique au profit de quelques plantes communes.

Les zones réaménagées, en légères dépressions - cuvette - ou dont le toit de la nappe phréatique est proche du niveau du sol, sont propices à un réensemencement et à la plantation d’espèces indigènes dites hygrophiles*.


Prairie des Canaux à Limours © Olivier Marchal

Iris pseudacorus

Les ripisylves*

Dans les zones humides, la végétation s’installe selon un gradient d’humidité, depuis le haut des berges jusque dans l’eau, en fonction des besoins de chaque espèce.
Ce développement est très rapide, il est donc possible de laisser les dynamiques naturelles se faire. Cependant, dans un souci d’approche paysagère, avec la volonté de créer une esthétique et une ambiance particulière, l’aménageur peut avoir recours aux plantations.

Schéma d’une mare
© Boris Transinne

L’esthétique sera alors un élément à considérer, tout comme l’écologie de la plante, son intérêt pour la faune aquatique par exemple, le choix des espèces doit être réfléchi conjointement par les paysagistes et les écologues.

Le Saule, l’Aulne et le Frêne poussent naturellement le long des cours d’eau et sont à favoriser. Avec l’aide des arbustes et de la végétation herbacée, ils assurent le maintien des berges et améliorent la qualité de l’eau. Par endroit, cette ceinture végétale peut être fauchée 1 à 2 fois par an pour favoriser la vue et valoriser une perspective.

Bienvenue mesdemoiselles !

L’intérêt social et paysager d’une mare est indéniable. Véritable miroir reflétant le ciel et la végétation alentour, cette oasis de fraîcheur est une invitation à la détente et au bien-être. La mare vient agrémenter nos jardins et espaces verts et attirer la vie. En effet, à la lisière de l’eau et de la terre, la mare conjugue les richesses biologiques des milieux aquatique et terrestre.

Refuge, lieu de nourrissage et de reproduction, elle est le milieu indispensable à une majorité de libellules et d’amphibiens.


Calopteryx splendens
© Jean-Pierre Delapré

Idées reçues sur les moustiques

Les moustiques ne prolifèrent pas aux abords d’une mare, tout simplement parce que bon nombre de ses habitants en sont friands ! En revanche, une faible quantité d’eau stagnante, dans une cannette de soda présente au sol, suffit à alimenter un quartier en insectes piqueurs : aucun prédateur ne s’aventure dans ces boîtes.


Quelques recommandations

Avant de creuser une mare, il est préférable de choisir un emplacement plat, avec un ensoleillement d’au moins 5 ou 6 heures par jour et distant des grands arbres. Il est indispensable de créer des pentes douces - pour éviter qu’elle ne devienne un piège pour la petite faune - avec un profil en paliers - pour faciliter l’installation des plantes -et de bannir l’utilisation de bâches plastiques pour l’imperméabilisation. L’argile peut être utilisée pour réaliser une étanchéité plus naturelle. Une zone plus profonde - environ 80 cm - permet aux animaux de trouver refuge en cas de variations brutales de température. Certains s’y enfouiront pour hiberner, sans risques d’être atteints par le gel. Enfin, n’importez pas d’amphibiens, la loi l’interdit. Mais de manière plus générale, n’introduisez pas d’espèces animales dans les mares, elles y emménageront d’ellesmêmes, si le milieu leur convient.


Zoom sur quelques espèces de milieux humides

Succise des prés
Succisa pratensis

De juillet à octobre ses belles fleurs bleuviolacée, qui s’épanouissent au bout d’un long pédoncule, attirent de nombreux insectes. Elles sont regroupées en une sphère d’où dépassent nettement les anthères* des étamines. Elle est la plante hôte de la Chenille du Damier de la Succise, papillon aujourd’hui disparu de la région.

Épilobe hérissée
Epilobium hirsutum

Ce nom lui a été donné en référence aux nombreux poils qui parcourent sa tige. Ses fleurs rose-pourpre s’épanouissent de juin à septembre. Ses graines, surmontées de longues aigrettes, ont servi à confectionner des mèches de chandelles, mais n’ont pas réussi à remplacer le coton ! Cette plante mellifère est réservée aux grands terrains, car sa souche rampante lui permet de former rapidement de grandes colonies.

Reine des prés
Filipendula ulmaria

Nectarifère, elle est visitée par les abeilles et les coléoptères. Cette plante possède mille vertus ! Ses racines et feuilles servaient autrefois de condiment, alors que ses fleurs étaient utilisées en gelée, confiture, sirop, bière, vins ou vinaigres. Séchée, elle parfumait le linge dans les armoires. Elle est à la fois vermifuge, digestive, dépurative et diurétique. Enfin, l’acide qu’elle contient est chimiquement identique à celui du saule blanc, dont on a fait l’aspirine ! On comprend pourquoi cette plante était sacrée aux yeux des druides.

Grande consoude
Symphytum officinale

Le terme consoude apparu vers 1265 provient de ses vertus à cicatriser les plaies et à consolider les fractures. Elle possède bien d’autres usages médicinaux, connus depuis l’Antiquité ! Très esthétique, elle agrémente les jardins. Son purin renforce les plantes, favorise leur développement et stimule la flore microbienne du sol. Elle a un fort potentiel nectarifère, d’ailleurs les bourdons ne s’y trompent pas et sont si pressés d’accéder au nectar, qu’ils percent un trou à la base de la corolle. Les abeilles à langue courte peuvent alors également y accéder !

Les saules

Saule blanc
Salix alba

Il est très décoratif par son feuillage au revers argenté et ses rameaux souples. C’est un arbre de grande taille, mais que l’on peut aisément contenir, en le taillant en têtard. Ses rameaux sont utilisés pour produire de l’osier.

Il existe plus de 70 espèces de saules en Europe, 350 dans le monde. En s’hybridant très facilement, ils rendent la tâche d’identification difficile aux botanistes. C’est parmi eux que l’on trouve le plus petit arbre au monde : 2 cm de haut ! Leur floraison en chatons est à la fois esthétique et utile, car ces derniers sont très mellifères*.

Saule des vanniers
Salix viminalis

Aussi appelé Vime ou Osier vert, ses rameaux peuvent être utilisés en vannerie. La taille en têtard permet de favoriser la pousse de rameaux nécessaires notamment à la confection de paniers.

Menthe aquatique Mentha aquatica

Présente sur les berges humides, cette plante aux fleurs mauve-lavande très nectarifères, attire de nombreux insectes. Ses feuilles sont très appréciées des femelles de Tritons qui les replient sur leurs œufs. Pour éviter qu’elle ne colonise de trop grandes surfaces, la culture en panier peut s’avérer nécessaire. Nombreux cultivars*.

Populage des marais
Caltha palustris

Cette vivace du bord des eaux et des berges, possède des feuilles en forme de coeur, d’un vert brillant. Ses fleurs jaunes, ressemblant à celles des boutons d’or, apparaissent au printemps et peuvent illuminer la zone humide jusqu’à l’été. Nombreux cultivars*.

Salicaire Lythrum salicaria

Ses fleurs magenta s’épanouissent en longs épis - 25-30 cm - du milieu de l’été au début de l’automne. Ses graines sont très lourdes et ne peuvent donc pas être disséminées par le vent. Malicieuse, la plante a donc rusé : avec l’humidité de l’air, les graines libèrent un mucilage* abondant leur permettant de se coller au plumage des oiseaux.


Glossaire

Anthère :
L’anthère est la partie terminale de l’étamine, organe mâle de la fleur, qui produit et renferme le pollen.

Biodiversité :
La biodiversité représente la diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l’espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d’organisation et entre eux.

Cavicole :
Cavicole se dit des espèces qui vivent dans les cavités ménagées dans les arbres.

Cultivar : Variété d’une espèce végétale obtenue artificiellement et cultivée.

Espèce exotique :
Une plante exotique est une plante délibérément introduite ou qui s’est installée accidentellement dans une aire distincte de son aire d’origine. Une plante exotique n’est pas nécessairement envahissante.

Espèce indigène :
Une plante indigène est une plante qui pousse spontanément dans une région donnée sans l’intervention de l’homme.

Espèce spontanée :
Une plante spontanée est une plante qui se développe et se reproduit sans l’intervention de l’homme.

Hygrophile :
Une plante hygrophile est une plante qui préfère ou exige des milieux humides.

Mellifère :
Les plantes mellifères produisent des substances récoltées par les insectes butineurs - nectar et pollen - pour leur nourriture ou celle de leurs larves.

Mucilage :
Substance végétale qui gonfle au contact de l’eau, en prenant une consistance visqueuse, parfois collante, semblable à la gélatine. Certaines plantes carnivores - ex : Drosera - piègent les insectes à l’aide d’un mucilage adhésif.

Nom vernaculaire :
En biologie, un nom vernaculaire ou nom commun est un nom usuel, en langue locale, donné à une ou plusieurs espèces animales ou végétales dans son pays ou sa région d’origine.

Ripisylve :
Terme qui désigne la végétation arborée des bords d’un cours d’eau. La ripisylve contribue non seulement à la bonne qualité biologique du milieu en diversifiant les habitats, mais permet aussi de stabiliser les berges et de filtrer une partie des éléments polluants.


Guide Plantons local en Île-de-France
..Pour favoriser la biodiversité

La diversification génétique des individus plantés ou semés est un levier d’adaptation de la palette végétale face au changement climatique. Choisir des
espèces locales adaptées à leur milieu est la meilleure solution pour rendre les aménagements végétalisés plus résilient. En choisissant de semer et planter
des espèces locales, nous favorisons la biodiversité régionale en lui offrant
gîte et couverts ! Que vous soyez paysagiste, concepteur, jardinier professionnel
ou amateur, une collectivité, une entreprise, ce guide a pour but de vous aider dans la conception de milieux naturels. Vous y trouverez les espèces les mieux adaptées aux conditions environnementales de la région pour créer des prairies, haies, bosquets, boisements… et pour végétaliser les murs et toitures.


La majeure partie de ce guide a été initialement conçue et réalisée par les équipes de l’Eurométropole de Strasbourg
et Philippe Ludwig. L’Agence régionale de la biodiversité
en Île-de-France les remercient chaleureusement d’avoir accepté l’adaptation de ce guide au territoire francilien.

arb-idf.fr


Directeur de la publication :
Fouad Awada
Direction de l'Agence régionale de la biodiversité ÎdF :
Julie Collombat Dubois
Direction de la communication :
Sophie Roquelle
Coordination éditoriale :
Jonathan Flandin
Auteurs :
Eurométropole de Strasbourg, Philippe Ludwig et l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France,
Département biodiversité de l’Institut Paris Region
Liste d’espèces élaborée par Audrey Muratet, validée par le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien
Photos :
Gérard Arnal, sauf mention contraire
Direction artistique :
Olivier Cransac
Conception et réalisation graphique :
David Lopez, davidlopez.fr
Relecture :
Marc Barra, Sébastien Filoche, Gwendoline Grandin, Marianne Hedont, Klaire Houeix, Émir Kort,
Gilles Lecuir, Audrey Muratet, Élodie Seguin