|    
        Les 
        mobilités urbaines ont profondément évolué 
        en peu d’années, offrant une plus grande diversité 
        de services. Au diptyque voiture personnelle-transports en commun, 
        se substitue désormais un riche panel de propositions de déplacements 
        permettant de réaliser 
        des gains de temps significatifs pour parcourir de courtes distances. 
        Avec une mobilité très forte - 8,8 millions de déplacements 
        internes 
        à Paris en 2018 - et des portées courtes - 72 % des déplacements 
        font moins de 2 kilomètres, 92 % moins de 5 kilomètres -, 
        Paris représente 
        un espace d’expérimentations de premier ordre pour les nouvelles 
        mobilités. Les premiers résultats de l’Enquête 
        Globale de Transport 
        de 2018 viennent d’ailleurs renforcer cette observation en soulignant 
        l’intensification des déplacements internes à Paris 
        depuis 2010 : 
        + 10 %. Forts de ces constats, les opérateurs privés ont 
        ainsi déployé dès 2016, avec Cityscoot d’abord, 
        une offre en mobilités 
        alternatives et surtout en free-floating, sans station d’attache. 
       
        
          
           
              
                Qui 
                  sont les usagers ? 
                Free-floateur, 
                  qui es-tu ? 
                58 
                  % des usagers ont moins de 35 ans, la proportion de femmes atteint 
                  36 %. Ces ratios sont comparables aux moyennes observées 
                  pour Vélib’ : 32 % de femmes et 56 % de moins de 
                  35 ans. Ils ne sont pas très éloignés non 
                  plus du dernier bilan établi pour Autolib’, qui 
                  comptait 38 % de femmes parmi ses abonnés longue durée 
                  et une moyenne d’âge toutefois supérieure, 
                  établie à 38 ans. Cette moyenne d’âge 
                  plus élevée qui s’explique par la nécessité 
                  de détenir un permis de conduire pour les usagers d’Autolib’. 
                  L’emprunt de véhicules partagés, qu’ils 
                  soient en free-floating ou attachés à un emplacement, 
                  montre globalement une homogénéité de genre, 
                  d’âge et de statut social des utilisateurs. 
                Des 
                  nuances importantes sont malgré tout repérables 
                  selon les modes : 
               
              
                -  
                  
 
                    Les scooters et trottinettes sont beaucoup plus empruntés 
                    par les hommes que par les femmes, alors que le recours au 
                    vélo est plus mixte. 
                 
                -  
                  
 
                    La population qui recourt aux trottinettes est plus jeune 
                    que celle utilisant des vélos et surtout des scooters 
                    en free-floating. Pour Vélib’, l’âge 
                    minimum requis est de 14 ans et pour les engins de déplacements 
                    personnels motorisés, de 18 ans pour les services en 
                    free-floating. 
                 
                -  
                  
 
                    Les personnes en emploi, ainsi que les étudiants et 
                    lycéens, sont surreprésentés parmi les 
                    usagers, les premiers ayant plus souvent recours aux vélos 
                    et surtout aux scooters en free-floating, les seconds étant 
                    plus représentés sur les trottinettes et les 
                    vélos. 
                 
                -  
                  
 
                    Les cadres sont plus nombreux sur les trottinettes, les employés 
                    plus nombreux sur les vélos et les artisans, commerçants 
                    et chefs d’entreprises, sur les scooters. 
                 
               
               
                Ces 
                  éléments mis bout à bout constituent des 
                  marqueurs sociaux intéressants. Ils valident l’hypothèse 
                  de pratiques distinctes selon les groupes sociaux et les genres. 
                  Néanmoins, les nouveaux entrants, apparus à l’occasion 
                  des grèves de transports, ont modifié substantiellement 
                  le profil habituel des utilisateurs. L’intrant grèves 
                  sera analysé plus loin et permettra de distinguer les 
                  usagers habituels dont la pratique est choisie, des utilisateurs 
                  qui ont été contraints par la grève de 
                  trouver des solutions pour se déplacer. Le vélo 
                  en flotte libre a conquis rapidement les grandes métropoles, 
                  rencontrant un besoin non comblé d’offres en déplacements 
                  alliant le libre-service, l’absence de contingences liées 
                  à l’entretien, au risque de vols et de dégradations, 
                  la non-nécessité de disposer d’un local 
                  dédié à l’accueil de l’engin. 
                  Autant d’atouts qui ont démontré leur importance 
                  dans les grandes métropoles en séduisant un public 
                  plutôt composé de jeunes actifs ou d’étudiants, 
                  provenant majoritairement, mais pas toujours, de milieux sociaux 
                  aisés et diplômés du supérieur. 
                Précautions 
                  liminaires 
                Une 
                  attention particulière est attirée sur le calendrier 
                  de diffusion de cette enquête. Au moment de son lancement, 
                  les premiers mouvements de grève liés au projet 
                  de réforme des retraites s’engageaient. Ils ont 
                  duré pendant toute la période de mise en ligne 
                  du questionnaire et ont pu perturber certaines pratiques habituelles. 
                  Pour limiter les biais dans l’interprétation des 
                  résultats, deux questions supplémentaires ont 
                  été introduites. Elles sont relatives aux grèves 
                  qui ont impacté les transports en commun, et permettent 
                  de séparer la clientèle habituelle des usagers 
                  fraîchement convertis à ces services en raison 
                  de la grève. Ces circonstances exceptionnelles ont conduit 
                  deux opérateurs sur les 12 contactés à 
                  ne pas diffuser l’enquête : CIRC et B-Mobility. 
                L’Apur 
                  considère que ces évènements introduisent 
                  certes une perturbation, mais qu’ils permettent également 
                  de mesurer un facteur que nous n’avions pas initialement 
                  envisagé d’expertiser : le taux de recours à 
                  ces engins pendant les périodes de dysfonctionnement 
                  des modes de transports majoritaires. Ces résultats permettent 
                  de révéler le profil du public qui pourrait être 
                  vulnérable à ces dispositifs de déplacement. 
                | 
             
                 
                © 
                JeanLuclchard/Shutterstock.com
  | 
           
           
              | 
                
              Des 
                usagers 
                au profil spécifique :  
                une majorité d’hommes,  
                de moins de 35 ans, 
                de catégories socio-professionnelles supérieures. 
                
                
              Scooter 
                Cityscoot, Paris, avril 2018 
                © 
                Cityscoot, Stéphane Félicité  | 
           
           
               
              Trottinette 
              Bird, octobre 2019, Paris © 
              Bird | 
           
           
            |  
               Menée 
                pendant le mouvement social contre la réforme des retraites, 
                l’enquête a permis de distinguer les profils 
                entre utilisateurs habituels  et nouveaux entrants. 
                  | 
           
           
            |  
               Un 
                lien étroit entre zone opérationnelle des services 
                et lieux de résidence des répondants 
              72 
                % des usagers ayant indiqué leur lieu de résidence 
                sont domiciliés à Paris. Cette polarisation très 
                forte est corrélée aux périmètres 
                géographiques de ces services, quasiment tous limités 
                à l’intérieur du périphérique. 
                Aujourd’hui, seuls Lime, CityScoot et Vélib’ 
                ont une zone opérationnelle plus large. 
                Néanmoins, 28 % des répondants résident hors 
                Paris : 20 % en petite couronne, 5 % en grande couronne et 3 % 
                hors Île-de-France. 
              Parmi 
                les répondants, 3 usagers sur 10 résident hors Paris, 
                dont une bonne partie dans les Hauts-de-Seine. La représentation 
                brute du nombre de répondants à la commune illustre 
                un centre de gravité de la demande plutôt centré 
                vers l’ouest. 
              Trottinette 
                Tier, Pont Alexandre III, 2019, Paris (VIIIe) © 
                Tier Mobility 
              Si 
                l’on ramène cette demande brute au poids de la population, 
                le gradient évolue vers le centre de la capitale et vers 
                les arrondissements les plus dotés en termes de capital 
                économique, avec une surreprésentation des 4 premiers 
                arrondissements parisiens ainsi que des VIIe, VIIIe, et surtout 
                IXe et Xe arrondissements. Cette observation rejoint celle issue 
                de l’étude Observatoire des mobilités 
                émergentes réalisée en 2019 par l’ObSoCo, 
                qui montrait que les résidents des arrondissements centraux 
                - du Ier au XIe arrondissements - avaient un recours plus élevé 
                aux objets de glisse urbaine que ceux des autres groupes d’arrondissements. 
              Les 
                spécificités spatiales de la pratique permettent 
                de nuancer les performances brutes des territoires - nombre de 
                répondants à la commune -, en rapportant la part 
                de répondants au poids démographique du territoire. 
                Elle permet d’offrir une lecture indiciaire des usages, 
                montrant les communes les plus vulnérables à ces 
                modes de déplacement. Appelé ici indice de représentation, 
                il montre par exemple que si le XVe arrondissement regroupe le 
                maximum de répondants au questionnaire, ce score brut ne 
                le place pas pour autant parmi les arrondissements à forte 
                réceptivité en matière d’usage de ces 
                modes partagés en free-floating au regard du poids de la 
                population. 
                En élargissant l’exercice à l’ensemble 
                de l’Île-de-France, on note que le poids des usagers 
                de la petite couronne est inférieur à leur poids 
                dans la population régionale, avec des niveaux de sous-représentation 
                 qui varient du simple au double entre les Hauts-de-Seine 
                - indice = 0,8 - et la Seine-Saint-Denis - indice = 0,4 -, le 
                Val-de-Marne se plaçant dans une position intermédiaire 
                : indice = 0,5. Les usagers résidant en grande couronne 
                sont très sous-représentés parmi les répondants. 
              En 
                petite couronne, une vingtaine de communes se détachent 
                par le nombre de répondants. Ensemble, elles totalisent 
                1 060 utilisateurs, ce qui correspond à 57 % du total des 
                répondants de la petite couronne, pour 28 % de la population 
                totale de ce territoire. Un usager de petite couronne sur cinq 
                réside dans l’une des quatre communes suivantes : 
                Boulogne-Billancourt, Levallois- Perret, Issy-les-Moulineaux ou 
                encore Clichy-sur-Seine.  
                Parmi ces 20 communes, certaines ne sont pas couvertes par l’un 
                ou l’autre des services en free-floating. 
              Elles 
                forment un anneau autour de Paris dans lequel le recours aux modes 
                partagés en free-floating est 2 fois supérieur à 
                ce qui serait attendu du fait de son poids démographique. 
                La polarisation de la pratique est donc forte, la dissymétrie 
                spatiale est marquée, et les contributions relatives des 
                territoires très clivées. Hors Paris, les communes 
                les plus surreprésentées dans l’usage des 
                engins en free-floating sont les communes directement limitrophes 
                à Paris, et tout particulièrement l’arc allant 
                de Clichy-sur-Seine à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. 
                Le deuxième rideau de communes de la métropole du 
                Grand Paris est sous-représenté parmi les répondants, 
                à l’exception d’Asnières-sur-Seine, 
                de Romainville ou encore d’Alfortville.  | 
              
              Nombre 
                de répondants par commune / arrondissement 
               
                Source 
                : enquête Apur menée du 29 novembre 2019 au 20 janvier 
                2020 base répondants : 9 296, 
                Recensement de la population (Insee) - 2016 
                  
                   | 
           
           
            Hors 
              Paris, l’arc ouest, allant de Clichy à Montrouge, 
              est surreprésenté parmi les répondants. | 
           
           
            | Quels 
              déplacements sont couverts ? | 
           
           
             
               
                Au 
                  cours de la journée d'enquête, pour chacun des 
                  déplacements, indiquez le motif à l'origine - 
                  domicile, travail... - et le motif à destination : travail, 
                  loisirs... 
                   
                | 
              Les 
                déplacements liés au travail, clé de voûte 
                de la demande 
              Le 
                travail reste le premier motif de recours aux engins en free-floating, 
                avec 50 % des répondants signalant l’utiliser le 
                plus fréquemment sur un parcours domicile-travail ou travail-autres. 
                Par rapport à l’Enquête Globale des Transports 
                menée à l’échelle régionale, 
                la hiérarchie des motifs de déplacements est similaire. 
                En revanche, les proportions diffèrent largement, ce qui 
                s’explique en grande partie par les modes de transports 
                examinés, par la couverture géographique et par 
                des méthodes différentes. 
              … 
                avec cependant des nuances importantes selon le mode choisi 
              Au 
                vu des résultats, le scooter en free-floating est un véritable 
                mode de déplacement lié au travail : 67 %. Si la 
                composante travail est également forte pour le vélo 
                en free-floating - 56 % -, la composante loisirs n’est 
                pas négligeable dans son recours : 19 %. 
                Les motifs sont plus partagés pour l’usage de la 
                trottinette, avec une dimension travail et une dimension 
                loisirs très proches en volume et en structure. 
                Le potentiel ludique de ce type d’engins s’exprime 
                pleinement au travers de ces résultats et rejoint ainsi 
                l’une des observations de l’étude sur les pratiques 
                de groupe autour de ces engins. 
              Source 
                : enquête Apur, menée du 29 novembre 2019 au 20 janvier 
                2020, base répondants : 10 957 
              Un 
                recours régulier ou occasionnel… 
              L’usage 
                quotidien est plutôt faible puisqu’ils sont 19 % à 
                indiquer avoir recours tous les jours à des engins en partage. 
                En revanche, 27 % des répondants déclarent y avoir 
                recours régulièrement - plus de 3 fois par semaine 
                - et 29 % occasionnellement : moins de 3 fois par semaine mais 
                plus de 4 fois par mois. 
                Il s’agit donc de moyens de transport qui ont très 
                vite modifié les pratiques chez 75 % des répondants 
                et ont été intégrés dans leur carte 
                mentale des transports. 
              Présents 
                depuis plusieurs années dans la capitale, les vélos 
                et les scooters partagés ont fidélisé une 
                clientèle qui utilise quotidiennement ces engins - respectivement 
                30 % et 32 % -, malgré un coût qui pourrait être 
                jugé prohibitif pour les scooters. 
                D’implantation plus récente, les trottinettes ont 
                conquis un marché d’usagers aux recours plus modérés, 
                partagés entre une pratique occasionnelle - 31 % - ou rare 
                : 22 %. Ces valeurs convergent d’ailleurs avec la modalité 
                depuis quand utilisez-vous ce moyen de transports ? : 
                54 % et 44 % des usagers de vélos et trottinettes l’empruntent 
                depuis plus d’un an, contre 28 % pour les trottinettes. 
              Source 
                : enquête Apur, menée du 29 novembre 2019 au 20 janvier 
                2020, base répondants : 11 109 
              …qui 
                intervient en complément des offres proposées 
              Pour 
                5 580 répondants, l’usage de ces engins est associé 
                à d’autres modes de déplacements. 
                Pour 75 % des utilisateurs multipliant les modes, le métro 
                reste le recours majoritaire, loin devant le bus et le RER. Il 
                constitue donc, pour la moitié des usagers, une modalité 
                permettant de finaliser une chaîne de déplacement, 
                les transports en commun en constituant la matrice principale. 
              Pour 
                l’autre moitié des enquêtés, c’est 
                le seul mode de transport utilisé pour les motifs de déplacements 
                les plus fréquents. 
              Le 
                travail reste le premier motif de recours aux engins en free-floating. 
                Près d’1/3 des déplacements en trottinettes 
                motivés par la dimension loisirs. 
              Un 
                free-floateur optimise son temps de parcours et 
                utilise régulièrement au moins 3 modes de transports. 
               
                Quand vous utilisez ce mode de transport, vous arrive-t-il 
                de le combiner à d'autres moyens de déplacement 
                ? Si oui, lequel, ou lesquels ? 
                Source 
                : enquête Apur menée du 29 novembre 2019 au 20 janvier 
                2020, base répondants : 5 575
  | 
           
           
             
               
                À 
                  quelle fréquence utilisez-vous ce mode de transport ? 
                   
                    
                    
                | 
           
           
            | Quels 
              sont les motivations et les freins ? | 
           
           
            |    
                Les principales motivations citées 
              À 
                la question de savoir ce qui a incité le répondant 
                à utiliser l’engin en free-floating, les réponses, 
                à choix multiples, font émerger, en premier lieu, 
                les gains de temps obtenus ou attendus du fait de cette utilisation. 
                C’est la rubrique qui remporte le plus grand nombre de suffrages, 
                loin devant les autres raisons évoquées. 
                La quête de l’optimisation des déplacements, 
                de l’efficacité du dernier kilomètre, 
                du sur-mesure, sont ici pointés en creux et rappellent 
                que le temps constitue un enjeu précieux pour les citadins. 
                Plus d’un tiers des réponses se sont portées 
                sur la congestion des transports en commun comme incitation à 
                recourir aux engins en free-floating. La saturation des réseaux 
                routiers arrive loin derrière, avec 8 % de répondants. 
                En lien avec l’item gain de temps, la rubrique 
                free-floating - prise et dépose au plus près de 
                mon lieu de départ-destination - recueille 26 % de réponses. 
                Les aspects liés au caractère individuel, à 
                la liberté, au plaisir sont également largement 
                plébiscités. 
                Réalisée au moment des grèves dans les transports 
                collectifs, la collecte a permis de souligner que ces dernières 
                ont constitué un élément incitatif pour 25 
                % des répondants. Les aspects considérés 
                comme bénéfiques pour la santé et pour l’environnement 
                sont moins valorisés. 
              Campagne 
                publicitaire Cityscoot 
                © 
                Cityscoot, Guillaume Kurkdjian 
              Parmi 
                les 172 réponses rattachées à la catégorie 
                autre  et nécessitant des précisions, les 
                résultats les plus fréquents portent sur : 
              
                - Le 
                  fait de ne pas avoir besoin d’espace pour stocker l’engin,
 
                -  
                  Le fait de se sentir plus en sécurité pendant 
                  les déplacements nocturnes que dans les transports collectifs,
 
                -  
                  Le fait de pouvoir couvrir des zones mal desservies en transports 
                  en commun,
 
                -  
                  Le fait de pouvoir être flexible par rapport à 
                  un engin possédé qui contraint les retours quand 
                  on a fait un trajet aller.
 
               
              Ces 
                formules répondent aussi à un besoin de désaliénation 
                face à la possession et aux contraintes qui lui sont associées 
                : bénéficier d’une place ou d’un local 
                à proximité de son domicile, entretenir l’engin, 
                organiser le retour quand on a fait l’aller, disposer d’une 
                place de stationnement, s’occuper de l’avitaillement 
                de l’engin.  
                Le plaisir d’utilisation - liberté, griserie, 
                indépendance - constitue une composante essentielle des 
                réponses formulées. Il montre que free-floating 
                et solo riding se rejoignent dans cette quête. 
                La dissociation des réponses selon le mode de transport 
                apporte des touches de nuance à ce tableau général. 
                En relativisant les réponses au regard des poids moyens, 
                on dégage des spécificités propres aux usagers 
                de chaque mode. 
                On renforce la sensibilité au détriment des valeurs 
                brutes, toutes centrées sur le même trio temps-liberté-congestion 
                des transports en commun. Ce ne sont donc pas les facteurs 
                dominants en nombre de réponses, mais caractéristiques 
                par rapport aux autres usages. 
              Les 
                valeurs surinvesties par les usagers d’engins en free-floating 
                par rapport à la moyenne, varient selon le mode choisi 
                : 
              
                - Du 
                  côté des usagers de trottinettes en free-floating, 
                  les préoccupations liées au plaisir occupent une 
                  bonne place parmi les éléments mentionnés 
                  : la maniabilité, l’absence de stations d’attache, 
                  le plaisir d’utilisation figurent en bonne place dans 
                  la hiérarchie des valeurs plébiscitées. 
                  Une augmentation de l’offre serait considérée 
                  comme un plus par une bonne partie des répondants.
 
                -  
                  Les cyclistes interrogés ont des aspirations distinctes. 
                  Au centre de leurs préoccupations, les bénéfices 
                  individuels - santé - et collectifs - impact environnemental 
                  - sont couplés. Le faible coût ainsi que la gestion 
                  et l’entretien externalisés  occupent 
                  également des positions essentielles parmi leurs motivations.
 
                -  
                  Chez les usagers de scooters en free-floating, la finalité 
                  est toute autre. Les principales incitations sont liées 
                  à la saturation des réseaux - routiers et de transports 
                  collectifs -, à l’absence d’entretien personnel, 
                  à l’absence de stations d’attache, et au 
                  gain de temps. Bref, la recherche d’efficacité 
                  est ici mise en avant.
 
               
              Les 
                principaux freins cités 
              Les 
                pratiques de déplacement en plein air sont bien sûr 
                très vulnérables aux conditions météorologiques. 
                C’est donc le critère qui recueille le plus grand 
                nombre de réponses de la part des personnes enquêtées. 
                Deux autres modalités rassemblent plus d’un tiers 
                des répondants : le risque d’accident et le coût 
                d’accès à l’engin. 
                Le facteur de risque accidentel est conforté par d’autres 
                variables proposées également dans le questionnaire 
                : la cohabitation avec des véhicules motorisés, 
                avec un quart des réponses, illustre l’appréhension 
                liée au partage de la chaussée avec des véhicules 
                plus rapides et plus massifs. 
              L’absence 
                de voies dédiées est signalée par 24 % des 
                répondants comme un frein. Si les conditions climatiques 
                constituent un facteur non réductible, le risque d’accident 
                et le coût sont des leviers sur lesquels les acteurs, publics 
                comme privés, peuvent en revanche agir. 
              Tous 
                ces critères sont également perméables au 
                type d’engin sollicité. C’est ce que nous rappellent 
                les extractions ci-dessous, qui hiérarchisent les critères 
                les plus contraignants selon les modes. Calculés selon 
                un indice de surreprésentation, ils permettent d’échapper 
                à une simple lecture en structure des réponses pour 
                se préoccuper des écarts les plus forts à 
                la moyenne. 
              Certaines 
                catégories ont été construites a posteriori, 
                en raison du grand nombre d’occurrences analogues survenant 
                dans les questions ouvertes. C’est par exemple le cas pour 
                le mauvais état des engins et pour l’offre 
                de stationnement. 
                Comme pour les facteurs considérés comme pouvant 
                encourager la pratique, la proximité du groupe trottinettes-scooters 
                 se retrouve dans les réponses formulées à 
                la question des freins. 
              Enfin, 
                notons qu’une catégorie autre regroupe toutes 
                les réponses qui n’ont pas pu être ventilées 
                dans les catégories proposées. Parmi les 175 réponses 
                qu’elle regroupe, les éléments les plus fréquemment 
                cités sont : 
              
                -  
                  L’impact écologique des engins,
 
                -  
                  La cohabitation avec d’autres engins en free-floating,
 
                -  
                  La privatisation des engins : visibles sur l’application, 
                  mais inaccessibles parce qu’enfermés dans un hall 
                  d’immeubles ou une cour,
 
                -  
                  L’absence d’offre d’abonnement. 
 
               
              Ces 
                résultats témoignent à la fois d’une 
                demande forte adressée aux opérateurs dans les champs 
                du bilan carbone, de la politique tarifaire et de la régulation 
                des flottes, et en direction des usagers, avec la dénonciation 
                de pratiques peu vertueuses de privatisation d’engins, qui 
                viennent rompre la règle du jeu du partage. 
              Vélo 
                abandonné, enlèvement demandé, mars 2020, 
                près de la Tour Eiffel © 
                Apur  | 
             
                 
                  
                Déverrouillage 
                de trottinettes, Paris 2019 
                © 
                Lime 
                 
                  
                Conductrice 
                de scooter Cityscoot dans Paris, 2020 
                © 
                Cityscoot, Baptiste Meygret 
                 
                  
                Saturation 
                d’un espace de stationnement dédié, rue de 
                l’Université, Paris VIIe, 2020 
                © Apur 
                
  | 
           
           
              | 
            Le 
                gain de temps constitue le principal ressort de 
                l’usage des engins. 
                
              Conditions 
                météo, 
                risque d’accident et 
                coût : des facteurs 
                qui réduisent 
                la pratique.  | 
           
           
            |  
               Quel 
                mode de déplacements aurait été utilisé 
                ?  | 
           
           
            |  
               | 
             
                Globalement, 
                  les usagers interrogés indiquent qu’ils recourraient 
                  en majeure partie aux transports en commun - 69 % -, à 
                  la marche à pied - 59 % -, aux vélos - 30 % -, 
                  aux modes motorisés - VTC/Taxis –10 %, voitures 
                  individuelles –10 %, deux-roues motorisés –10 
                  % - et aux trottinettes –2 % - en l’absence de ces 
                  offres de déplacement partagées. Le poids du multimodal 
                  en Île-de-France étant élevé, les 
                  personnes enquêtées pouvaient choisir jusqu’à 
                  3 possibilités. Le total est donc supérieur à 
                  100 %. Toutefois, les réponses sont très clivées 
                  selon le type d’engin pour lequel l’enquêté 
                  a été interrogé au moment de la consultation. 
                  Les écarts à la moyenne sont très prononcés 
                  selon les modes pratiqués. D’une manière 
                  générale, les résultats montrent une forte 
                  réceptivité des conducteurs de scooters aux modes 
                  motorisés : 67 % des répondants indiquent qu’ils 
                  recourraient à ces modes en l’absence d’offre 
                  de scooter en free-floating, dont 17 % à une voiture, 
                  27 % à un taxi ou un VTC, 23 % à un scooter ou 
                  une moto personnels. 
                Trottinettes 
                  et vélos stationnés, Paris XIIIe 
                  © 
                  Apur 
                Les 
                  cyclistes en free-floating se montrent plus enclins à 
                  utiliser les transports en commun et également la marche 
                  à pied. Marche à pied et vélo sont plus 
                  cités que la moyenne de l’échantillon par 
                  les usagers de trottinettes. 
                  Les réponses réparties selon les catégories 
                  d’engins utilisés montrent que les scooters sont 
                  plus perméables que la moyenne aux transports motorisés 
                  : VP, Taxis/VTC, 2RM. Les usagers de trottinettes le sont également, 
                  mais à un degré moindre. 
                  En revanche, les cyclistes auraient plus que les autres emprunté 
                  des modes doux ou collectifs ou encore des trottinettes. 
                | 
           
           
            Sans 
              ces offres, les usagers interrogés se reporteraient majoritairement 
              vers les transports en commun, 
              la marche à pied et le vélo. | 
           
           
            |  
              
               La 
                mobilité partagée sans station d’attache : 
                émergence de nouveaux services qui réinterroge l’organisation 
                habituelle  
               
              11 
                000 usagers livrent une cartographie spatiale, sociale et fonctionnelle 
                de la micro-mobilité 
                Paris 
                regroupe tous les critères d’attraction pour ces 
                nouveaux usages  
                 
              Un 
                facteur 3 pour les coûts d’utilisation  
              Un 
                usage qui pose de nombreuses questions aux villes  
              Une 
                offre de services qui comble un besoin et des opérateurs 
                qui s’adaptent  | 
           
           
            |  
               Une 
                vitesse moyenne qui rend ces engins très concurrentiels 
                des modes motorisés à Paris.  
              À 
                la question Comment vous déplaceriez-vous en l’absence 
                de ce moyen de transport ?, 69 % des répondants ont 
                cité 
                les transports en commun, 59 % la marche à pied, 30 % le 
                vélo, et 38 % les modes motorisés en agrégeant 
                Taxi/VTC/Voiture/2RM. 
              Un 
                succès réel avec toutefois deux principaux freins 
                cités : le coût et le risque d’accident.  
                
                Source 
                : calculs Apur à partir des informations publiées 
                par les opérateurs  
              Près 
                d’un tiers des usagers de vélos Jump (31 %) déclarent 
                qu’ils utilisent ces vélos électriques au 
                détriment de la voiture. 
              En 
                matière de recours, le risque d’accident et les coûts 
                d’usage sont les principaux facteurs d’arbitrage. 
              Une 
                homogénéité sociale doublée d’une 
                polarisation spatiale des usagers. 
                 
                  | 
           
           
             
              
                
                 
                    
                       
                          
                        Étude 
                        Les mobilités émergentes, 
                        trottinettes, scooters et vélos en partage 
                        Profils, pratiques, attentes à 
                        partir d'une enquête réalisée auprès 
                        d'utilisateurs 
                       
                      | 
                 
                 
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                      Cette étude est composée de 
                      deux grands chapitres. La première partie documente 
                      les pratiques en s’appuyant sur les travaux d’experts 
                      et les résultats d’enquêtes conduites 
                      par des bureaux d’études. La deuxième 
                      partie présente l’analyse de l’enquête 
                      menée par l’Apur auprès de plus de 11 
                      000 usagers pour mieux documenter leur profil, les freins 
                      et les attentes associés à ces offres. Elle 
                      livre ainsi une cartographie spatiale, sociale et fonctionnelle 
                      de la micro-mobilité. Cette enquête a été 
                      menée en lien avec 10 opérateurs, la Ville 
                      de Paris et Île-de-France Mobilités. 
                    Directrice 
                      de la publication : Dominique ALBA 
                      Étude réalisée par : Sophie RENOUVEL 
                      Sous la direction de : Patricia PELLOUX 
                      Avec le concours de : Marie MOLINIER 
                      Cartographie et traitement statistique : Anne SERVAIS 
                       
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