La
DRIEE*, grâce au travail quotidien de 120 inspecteurs de l’environnement,
œuvre pour la maîtrise des pollutions et des risques industriels
en Île-de-France. Voici un panorama synthétique et pratique
de la situation de l’environnement industriel en 2018. Elle fait
aussi un rappel
des dernières actualités réglementaires et de leur
mise en œuvre concrète par les services de la DRIEE pour tendre
vers un environnement industriel plus propre et plus sûr. En 2018,
la DRIEE a maintenu une forte présence sur le terrain avec près
de 700 contrôles sur les sites prioritaires et un total de 1 237
inspections. Si la plupart de ces contrôles sont préventifs
et contribuent à accompagner les exploitants
dans leurs démarches de mise en conformité, ils sont parfois
déclenchés à la suite de plaintes ou d’accidents.
*Direction
Régionale et Interdépartementale de l’Environnement
et de l’Énergie
Santé
environnement
L’impact
de l’environnement sur la santé est scientifiquement
prouvé depuis de nombreuses années. La prise en
compte progressive de la relation entre environnement et santé
constitue un véritable enjeu de santé publique.
L’inspection des installations classées joue un
rôle fondamental dans la maîtrise des pollutions
chroniques d’origine industrielle, sources de dégradation
de l’environnement. La DRIEE copilote avec l’ARS
l’élaboration et la mise en œuvre du plan
régional santé environnement (PRSE). Elle contribue
ainsi, sur le long terme, à créer les conditions
pour une meilleure santé des Franciliens.
|
Jardins
familiaux sélectionnés pour des prélèvements
de la campagne de 2017 |
Jauges
Owen ............... Échantillonneur
passif |
Prévention
et contrôles
L’étude
de zone en Vallée de Seine a publié ses résultats
La
première des deux études de zone en Île-de-France
s’est achevée en décembre 2018. Les résultats
de la troisième étape de l’étude de
zone, celle de l’interprétation de l’état
des milieux, ont été restitués.
Pour rappel, l’étude de zone est une démarche
d’évaluation globale des impacts des activités
humaines sur les milieux et la santé humaine sur un territoire
précis. Elle s’appuie sur une démarche collective
impliquant les acteurs locaux : industriels, exploitants agricoles,
État, associations, élus… L’étude
de zone de la Vallée de Seine a été lancée
en 2010. Cinq milieux ont été
analysés à travers l’évaluation de
nombreuses substances : l’air, l’eau de surface, l’eau
souterraine, les sols et les végétaux.
2018
: L’interprétation de l'état des milieux (IEM)
L’année
2018 aura été riche en enseignements avec l’analyse
de l’ensemble des mesures réalisées sur le
territoire. L’interprétation de l’état
des milieux compare les concentrations mesurées aux concentrations
indicatives de référence des milieux dits naturels
pour constater l’impact de l’activité humaine
sur la concentration de cette substance dans l’environnement
local.
Si un impact est constaté, alors la concentration mesurée
est comparée à sa valeur de gestion réglementaire,
ce qui permet d’alerter en cas d’incompatibilité
des concentrations avec l’usage et peut conduire à
envisager une étude de risque sanitaire.
En cas d’absence de valeur réglementaire, la substance
fait l’objet d’une analyse suivant la méthodologie
de l’INERIS qui permet d’identifier un facteur de
risque pour la concentration mesurée.
Ce facteur permet alors de savoir, là aussi, si une étude
du risque sanitaire est nécessaire.
Dans le cas de l’étude de zone en Vallée de
Seine, aucune incompatibilité d’usage des milieux
n’a été détectée même
si certains points de vigilance sont à considérer
et conduisent à des recommandations d’actions dont
le déploiement a commencé dès 2019.
L’année 2019 a conclu l’étude de zone
et a vu la diffusion des résultats et des recommandations.
Plan
Régional Santé Environnement (PRSE) : on passe à
la vitesse supérieure
Suite
à l’arrêté du préfet de région
du 25 octobre 2017 approuvant le PRSE 3, sa mise en œuvre
a débuté dès novembre 2017, avec l’engagement
d’actions faisant intervenir divers partenaires : Ineris,
Bruitparif, le Centre Antipoison, le Centre hospitalier intercommunal
de Créteil, Airparif, l'Observatoire régional de
santé… Parmi ces actions, on peut citer les suivantes
:
-
en 2018, Bruitparif
a réalisé une campagne de mesures acoustiques
d’ampleur autour des zones aéroportuaires : 80
sites de mesure pendant plusieurs semaines. Cela a permis d’établir
en 2019 une comparaison avec les niveaux d’exposition
mesurés il y a 10 ans (action 3.2 du PRSE 3) ;
-
l’Institut national de l’environnement industriel
et des risques (Ineris)
a mené, en chambre d’essai, plusieurs tests de
feux de matériaux contenant des retardateurs de flammes
susceptibles de dégager des dioxines bromées.
Ces dioxines sont considérées comme des polluants
émergents dont les effets sur la santé restent
encore peu documentés. Les résultats de ces essais
feront l’objet d’une publication en 2019.
Un
appel à projets PRSE 3 a été lancé
en février 2018 par l’agence régionale de
santé (ARS) Île-de-France et la DRIEE (voir l’encadré
ci-contre).
Associer
tous les acteurs, valoriser leurs réalisations et démultiplier
les forces
L’année
2018 a également permis de préparer la création
d’un réseau régional ressource en santé-environnement,
lancé en 2019. Ce réseau est conçu pour contribuer
à l’émergence et à la consolidation
d’une culture commune de la santé environnementale
à l’échelle francilienne et ainsi renforcer
la capacité à agir des acteurs du territoire. Nourri
par les contributions de ses membres, le réseau constituera
un espace de référence, de confiance et d’échanges
sur la thématique et s’adressera aux professionnels,
aux collectivités et aux institutions impliqués
dans le domaine santé-environnement, avec un relais vers
les citoyens. Afin de faire vivre ce réseau au quotidien,
son animation a été confiée à l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme (IAU).
Plus d’information sur l’avancement du PRSE, les
projets retenus dans le cadre de l’appel à projet
ou le futur réseau santé-environnement ICI.
Prévention
de la légionellose : 123 établissements contrôlés
La
légionellose est une infection respiratoire aiguë,
provoquée par la bactérie Legionella pneumophila.
Sa transmission se fait par l’inhalation de fines gouttelettes.
Les bactéries, absorbées au niveau des alvéoles
pulmonaires, détruisent ensuite les cellules du système
immunitaire. Ces bactéries peuvent se reproduire dans le
système de refroidissement des tours aéroréfrigérantes,
c’est pourquoi l’inspection des installations classées
demande régulièrement à des laboratoires
agréés COFRAC pour l’analyse des légionelles
d’intervenir de manière inopinée pour contrôler
la qualité de l’eau des circuits de ces installations.
En 2018, sur les 400 établissements d’Île-de-France
comportant des tours aéroréfrigérantes en
fonctionnement, 123 ont été contrôlés.
Plus
de 150 contrôles sur les produits chimiques
L’utilisation
de plus en plus large des produits chimiques dans notre quotidien
conduit à s’interroger sur leurs réels impacts
sanitaires et environnementaux. En effet, certaines substances
présentent une nocivité importante même à
faible dose. D’autres encore possèdent un caractère
persistant dans l’environnement. Ces préoccupations
en croissance constante s’accompagnent depuis plusieurs
années d’un renforcement des contrôles de la
réglementation sur les produits chimiques.
Les inspections menées par la DRIEE sur ces substances
concernent de nombreux règlements européens : Reach,
classification, étiquetage et emballage des substances
et mélanges - dit règlement CLP -, biocides, composés
organiques volatils, substances appauvrissant la couche d’ozone,
gaz à effets de serre...
Plus de 150 contrôles sur ces thématiques ont été
réalisés en Île-de-France en 2018 au travers
d’inspections dites généralistes et spécialisées.
Près de 10 % des visites d’établissements
en Île-de-France réalisées en 2018 ont ainsi
comporté un volet produits chimiques. Les inspections
visent à la fois les sites industriels de fabrication,
mais aussi les distributeurs de produits chimiques, les grossistes
et les sièges sociaux des entreprises. Des prélèvements
et analyses de produits peuvent également être réalisés,
afin de s’assurer de leur conformité.
En 2018, des actions de contrôle spécifiques ont
porté sur :
-
les traiteurs de surface utilisant des substances soumises
à autorisation, avec un focus particulier sur le chrome
VI. Des efforts de substitution ont été relevés
chez plusieurs exploitants ;
-
des établissements fabriquant, manipulant ou distribuant
des nanomatériaux, pour lesquels une sensibilisation
aux conditions d’utilisation des substances et notamment
aux modalités de confinement a été réalisée,
ainsi qu’un rappel des obligations de déclaration
des substances sur la base R-Nano ;
-
le classement des mélanges au titre du règlement
CLP, afin de vérifier que le classement d’un
mélange est cohérent avec la dangerosité
et la concentration des substances présentes dans ce
mélange. Plusieurs non-conformités ont été
relevées en la matière.
Outre
ces actions spécifiques, qui se poursuivirent en 2019,
le contrôle des règlements REACH et CLP a mis une
fois de plus en évidence plusieurs non-conformités
portant sur des contenus de fiches de données de sécurité
et des étiquetages.
En 2019, en plus des contrôles habituels, l’action
thématique de l’inspection est de contrôler
l’utilisation des biocides dans les tours aéroréfrigérantes. |
Prélèvements
dans les sols et les denrées alimentaires lors de la campagne
de 2017
|
Pour
plus d’information : spi-vds.org
où vous pouvez retrouver l’ensemble des recommandations
dans la synthèse de l’étude de zone en
Vallée de Seine. |
Logigramme
de l’interprétation de l’état des milieux
adaptée à l’étude de zone |
Plus
de 330 000 euros pour 16 lauréats d'un premier appel à
projets
Ils
ont été alloués à des actions d’étude
et de réduction des risques environnementaux de santé.
Plusieurs types de structures sont concernés : associations,
collectivités, union régionale mutualiste, établissements
publics : centres hospitaliers ou établissement de recherche…
Un accent particulier est mis sur la lutte contre les inégalités
de santé environnementale et la protection des publics
les plus fragiles à travers
le soutien de plusieurs projets comme celui de la mairie d’Aubervilliers
sur l’élaboration d’un diagnostic et d’une
cartographie des cumuls d’expositions aux nuisances environnementales
sur la commune. |
Identifier les sources de polluants émergents et mesurer
la contamination des milieux
Essais
de brûlage de matériaux susceptibles d’émettre
des dioxines et furanes bromées (Ineris) |
Carrières |
Surveillance
environnementale autour des carrières
L’arrêté
du 30 septembre 2016 a modifié l’arrêté
du 22 septembre 1994 relatif aux exploitations de carrières
et aux installations de premier traitement des matériaux
de carrières, en introduisant de nouvelles dispositions
concernant la surveillance environnementale des émissions
et des retombées de poussières des exploitations
de carrières. Depuis le 1er janvier 2017, chaque carrière
dont la production annuelle maximale autorisée dépasse
150 000 tonnes doit disposer d’un plan de surveillance des
émissions de poussières. Cette obligation concerne
toutes les carrières, indépendamment de la nature
du matériau exploité - roche meuble ou roche massive
-, sauf celles dont l’intégralité de l’exploitation
est en eau. Les campagnes de mesures associées sont mises
en place depuis le 1er janvier 2018.
| Carrières
franciliennes et matériaux exploités
|
Que
contient un plan
de surveillance ?
Le
plan de surveillance des émissions de poussières
:
-
identifie les sources et/ou les zones d’émission
de poussières et leur importance respective ;
-
présente les conditions météorologiques
et topographiques du site de l’exploitation ;
-
précise les mesures mises en œuvre et la localisation
des stations de mesures.
| |
En Île-de-France, une trentaine de carrières est
concernée par ses dispositions, ce qui représente
environ 40 % des carrières en exploitation dans la région.
Le contrôle du respect de ces dispositions par les exploitants
concernés a fait l’objet d’une action nationale
en 2018 qui se poursuit en 2019.
En 2018, l’inspection des installations classées
a contrôlé 1/3 des carrières concernées
et a constaté qu’une carrière sur deux ne
disposait pas d’un plan de surveillance conforme.
Les résultats des premières séries de mesures
réalisées sont parues le 31 mars 2019, au travers
de l’enquête annuelle carrière dématérialisée
et d’un bilan transmis à l’inspection.
Les exploitants en écart avec la réglementation
sur ce sujet ont fait l’objet d’une attention particulière
en 2019 et 10 nouvelles carrières ont été
contrôlées.
Station
météo
Station
météo sur site ou pas ?
En
vertu du plan de protection de l’atmosphère (PPA)
d’Île-de-France, approuvé par arrêté
inter-préfectoral du 31 janvier 2018, l’ensemble
des carrières franciliennes soumises à la surveillance
environnementale des retombées de poussières, doit
disposer d’une station météorologique sur
site pendant toute la durée des campagnes de mesure.
Et
quid des installations de traitement ?
Le
décret n° 2018-900 du 22 octobre 2018 a supprimé
le régime de l’autorisation de la rubrique ICPE 2515
(broyage, concassage, criblage, ensachage, pulvérisation,
nettoyage, tamisage, mélange de pierres, cailloux, minerais
et autres produits minéraux naturels ou artificiels ou
de déchets non dangereux inertes) au profit du régime
de l’enregistrement.
Ainsi les installations de traitement des matériaux de
carrières jusqu’à présent soumises
à autorisation et réglementées par l’arrêté
du 22 septembre 1994 modifié relèvent désormais
du régime de l’enregistrement et sont soumises aux
dispositions de l’arrêté du 26 novembre 2012
modifié relatif aux prescriptions générales
applicables aux installations relevant du régime de l’enregistrement
au titre de la rubrique n° 2515 de la nomenclature ICPE. Cette
modification simplifie les démarches à effectuer
par le pétitionnaire.
Toutefois, la surveillance environnementale de ces installations
2515 soumises à enregistrement continue à être
réalisée conformément aux articles 19.5 à
19.9 de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié
lorsqu’elles sont implantées dans le périmètre
ICPE d’une carrière soumise à surveillance
environnementale.
|
|
Élaboration du schéma régional des carrières
(SRC)
Le
schéma régional des carrières (SRC), instauré
par la loi n°2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès
au logement et un urbanisme rénové (loi ALUR) et
le décret du 15 décembre 2015, est un document stratégique
établi par le préfet de région dans le but,
notamment, de gérer économiquement les matériaux
en tenant compte des ressources issues du recyclage, d’en
maîtriser les flux logistiques afférents, de préserver
la ressource et de sécuriser l’approvisionnement
en matériaux - y compris en intégrant les granulats
marins - nécessaires aux projets d’aménagement
du territoire et à l’industrie. Sous la gouvernance
du préfet de région, l’élaboration
du SRC est pilotée par la DRIEE en lien avec de nombreux
partenaires et acteurs.
Au cours de l’année 2018, un groupe projet informel
a préparé le comité de pilotage - qui s’est
réuni pour la première fois le 24 janvier 2019 -
et a préfiguré les groupes de travail thématiques
(GT) suivants :
-
les besoins en matériaux, granulats et minéraux
industriels à travers les grands projets et les programmes
de construction connus et prévisibles et les besoins
des industries du verre ou de la céramique par exemple
;
-
l’identification des ressources primaires et plus précisément
des gisements où la recherche et l’extraction des
matériaux est possible, techniquement et réglementairement,
ainsi que la prise en compte du recyclage des matériaux
comme ressource secondaire, en reprenant notamment les dispositions
du plan régional déchets (PRPGDD) en cours d’approbation
;
-
l’approvisionnement et la logistique liés au transport
des matériaux ainsi qu’à l’évolution
des infrastructures ;
-
les impacts environnementaux dans les projets de carrières,
la définition des conditions d’exploitation et
la remise en état des carrières après exploitation.
Les
différents GT sont actuellement en cours de constitution
et leurs membres seront essentiellement issus du comité
de pilotage. Cependant, ces GT restent ouverts à toute
autre personne ou entité ayant une valeur ajoutée
dans l’élaboration du SRC.
Le bilan des schémas départementaux des carrières
actuellement en vigueur a été initié. Un
questionnaire a été remis au cours du 2e trimestre
2019 aux parties prenantes - préfectures, exploitants,
syndicats professionnels, communes… -, afin d’évaluer
leurs points forts/faibles et leurs manques éventuels.
Le reste de l’année 2019 a été essentiellement
consacré à la préparation par chacun des
groupes de travail des documents nécessaires à l’élaboration
d’un scénario majeur d’approvisionnement des
matériaux en Île-de-France pour les 12 ans à
venir.
Les différents GT se sont réunis régulièrement
jusqu’à la fin de l’année 2019 pour
produire ces éléments.
Le rapport d’évaluation environnementale prévu
par le code de l’environnement sera élaboré
en parallèle par la DRIEE.
L’année 2020 est dédiée aux différentes
consultations et si le calendrier est respecté, le schéma
régional des carrières d’Îlede-France
devrait être publié au premier semestre 2021.
Pour
nous contacter
|
Nouvelles énergies et nouvelles mobilités |
Schéma
relatif à la ville durable. © BRGM
Efforts
de développement des énergies renouvelables
et de récupération à 2020 et 2050
L'alimentation
en énergie électrique ou GNV, comment ça
marche ?
Mode
électrique
Mode
gaz
Les
éoliennes en Île-de-France
| Géothermie
Fin
2018, l’Île-de-France comptait 55 installations de
géothermie soumises à autorisation au titre du code
minier. 76 % de ces installations exploitent la nappe d’eau
profonde du Dogger, située à plus de 800 mètres
de profondeur. Les autres installations exploitent les nappes
de l’Albien-Néocomien à environ 600 m de profondeur,
la nappe du Lutétien à environ 200 m de profondeur
ou les nappes superficielles. La majorité des installations
sont situées dans le département du Val de Marne
et en Seine-et-Marne, où se situent les secteurs les plus
favorables du point de vue géologique.
La puissance totale autorisée pour ces installations est
de 682 MW ; cette puissance correspond à la puissance extraite
du sous-sol. Des pompes à chaleur sont généralement
installées pour accroître la puissance de chaleur
fournie au réseau de chaleur. En 2017, les exploitants
de ces installations ont déclaré avoir fourni 1350
GWh de chauffage, ce qui équivaut à 245 000 habitants
approvisionnés.
L’Île-de-France compte également 96 installations
de géothermie dite de minime importance. Ce recensement
est effectué via le téléservice de déclaration
de la géothermie de minime importance : geothermie-perspectives.fr.
Le rythme des déclarations est constant depuis la mise
en place de ce régime réglementaire en 2015, de
l’ordre d’une vingtaine d’installations par
an. Paris dispose de la majorité de ces installations avec
près du tiers des déclarations, suivi des Hauts-de-Seine
et des Yvelines.
La DRIEE a réalisé 13 visites de contrôle
des installations de géothermie soumises à autorisation
en 2018 et a instruit 7 nouvelles demandes d’autorisation
de travaux miniers.
Photovolaïque
Le
schéma régional climat air énergie (SRCAE)
a fixé des objectifs très ambitieux en matière
de photovoltaïque : 520 MW de puissance installée
et 517 GWh/an produits dès 2020.
L’Île-de-France reste cependant assez loin de cette
cible :
-
la puissance photovoltaïque raccordée à fin
2017 est de 91 MW, la plus faible parmi les régions françaises
;
-
l’énergie produite à partir du photovoltaïque
en 2017 est de 75 GWh.
Plusieurs
explications existent : en premier lieu, le faible ensoleillement
et la latitude élevée de la région minent
le facteur de charge moyen, qui est de 10 % en Île-de-France
contre 14 % en moyenne nationale. Ce faible facteur de charge
rend les installations photovoltaïques moins rentables que
dans d’autres régions.
Par ailleurs, par manque de foncier disponible, les installations
franciliennes sont plutôt de petite taille : Enedis recense
14 288 installations photovoltaïques à fin 2017, ce
qui correspond à une puissance moyenne plutôt faible
de 6,4 kW. Enfin, même pour ces installations de petite
taille, des questions d’insertion paysagère, propres
à l’Île-de-France et à sa richesse patrimoniale,
peuvent se poser.
Néanmoins, le potentiel de production d’électricité
résidentiel de la Métropole du Grand Paris est réel
: il a été estimé par l’Atelier parisien
d’urbanisme (APUR) à 1,236 TWh/an (dont 112 GWh/an
à Paris). En y ajoutant les potentiels des toitures des
bâtiments tertiaires et industriels, pour lesquels les profils
de consommation sont davantage en adéquation avec les profils
de production des panneaux, il est théoriquement possible
de satisfaire aux objectifs du SRCAE.
En outre, on peut tout de même trouver en Île-de-France
quelques grandes installations photovoltaïques emblématiques
:
- 11
800 m² de panneaux installés sur la toiture du réservoir
d’eau potable de L’Haÿ-les-Roses (94) ;
-
4,5 MW (12 ha) de panneaux au sol sur un ancien terrain militaire
à Sourdun (77) ;
-
une centrale photovoltaïque au sol en construction sur
une ancienne carrière à Meaux (77), qui accueillera
10 ha de panneaux.
Parcs
de bornes de recharge
Le
développement de nouveaux véhicules propres
- non mus par les énergies fossiles - s’articule
aujourd’hui autour de 3 sources d’énergie en
Île-de-France :
Ce
type de véhicules amène des risques nouveaux associés
au caractère inflammable du GNV, de l’hydrogène
et des batteries de véhicules électriques pour lesquelles
la technologie évolue en permanence.
Si des véhicules électriques individuels sont déjà
présents - flottes de véhicules partagés,
véhicules personnels, flottes professionnelles -, le GNV
concerne principalement des véhicules lourds - camions,
bennes à ordures - et l’hydrogène reste à
ce jour marginal. Toutefois, des stations GNV et hydrogène
s’implantent progressivement sur tout le territoire francilien,
en particulier pour l’avitaillement de véhicules
lourds. Ces stations doivent permettre en priorité d’accompagner
une conversion des flottes professionnelles et publiques. À
titre d’exemple, la RATP renouvelle sa flotte au travers
du projet Bus 2025 (voir ci-dessus). En s’appuyant
sur ces implantations nouvelles, la DRIEE participe activement
à l’évolution de la réglementation
au niveau national afin de contribuer à la démocratisation
de ces carburants en assurant le déploiement des stations
en toute sécurité. Ainsi la DGPR a publié
en août 2018 un arrêté qui encadre la charge
des véhicules de transport en commun fonctionnant à
l’électricité en imposant des règles
de sécurité adaptées aux enjeux des batteries
de technologies modernes. Concernant l’avitaillement en
hydrogène, la rubrique 1416 (à déclaration)
a été créée au 1er janvier 2019 ainsi
que l’arrêté fixant les prescriptions applicables
aux stations concernées. La réglementation relative
à l’avitaillement en gaz est également récente
mais des précisions sont nécessaires pour s’adapter
aux caractéristiques du GNC.
Nouvelles
mobilités
Le
projet Bus 2025 de la RATP consiste à convertir une flotte
de 4500 bus à l’électrique (80 %) et au GNC
(20 %) d’ici à 2025. L’adaptation des premiers
dépôts - sur un total de 26 - est en cours afin de
pouvoir alimenter les véhicules dont certains sont déjà
en service. L’enclavement urbain des dépôts
demande des aménagements spécifiques pour garantir
la sécurité des riverains. Les sites pilotes sont
Belliard (Paris) et Lagny pour l’électrique, et Massy
pour le GNV.
Développement
de l'éolien
Depuis
le 1er mars 2017, la procédure d’autorisation environnementale
a remplacé l’expérimentation d’autorisation
unique mise en place depuis fin 2015 pour les demandes d’exploiter
des parcs éoliens terrestres. Cette procédure permet
d’instruire conjointement les différentes autorisations
prévues par les codes de l’environnement, de l’énergie,
forestier, des transports, de la défense et du patrimoine,
nécessaires pour construire un parc éolien.
En 2018, une demande d’autorisation environnementale a été
déposée pour un projet de parc éolien à
Beaumont-du-Gâtinais. Cette demande est en cours d’instruction.
Une autre demande a été rejeté par le préfet
des Yvelines pour un projet à Prunay-en-Yvelines, suite
à un avis défavorable du ministère de la
Défense.
Aucun nouveau parc n’a été mis en service
en 2018. Néanmoins, les travaux relatifs aux deux parcs
autorisés à Angerville pour 19,8 MW ont débuté
en novembre pour une mise en service au deuxième semestre
2019. Cela portera la puissance installée éolienne
en Île-de-France à environ 70 MW.
Cinq parcs sont actuellement en exploitation en Île-de-France,
trois en Essonne et deux en Seine-et-Marne. L’éolienne
de Guitrancourt et celle de Lieusaint ne sont pas soumises à
autorisation mais à déclaration en raison de leur
faible dimension. 50 MW sont ainsi installés dans la région
: cette puissance reste très faible comparée aux
objectifs de l’ancien schéma régional éolien
d’Île-de-France - 200 à 540 MW - et à
la puissance raccordée nationale : 15 108 MW fin 2018 selon
la FEE.
|
.
La
Driee d’Île-de-France
|
Direction
Régionale et Interdépartementale
de l’Environnement et de l’Énergie
driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr
|
|
La Direction
Régionale et Interdépartementale de l’Environnement
et de l’Énergie
d’Île-de-France
Service déconcentré du Ministère
en charge de l’environnement, elle met en œuvre,
sous l’autorité du préfet de la Région
d’Île-de-France et des préfets de département,
les politiques publiques en matière d’Environnement
et d’Énergie, et en particulier celles relatives
à la transition écologique. Elle intervient
dans l’ensemble des départements de la région
grâce à ses unités départementales
(UD). Les
activités de la DRIEE sont certifiées sous
la norme ISO 9001 version 2015 par AB certification.
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