La
DRIEE*, grâce au travail quotidien de 120 inspecteurs de l’environnement,
œuvre pour la maîtrise des pollutions et des risques industriels
en Île-de-France. Voici un panorama synthétique et pratique
de la situation de l’environnement industriel en 2018. Elle fait
aussi un rappel des dernières actualités réglementaires
et de leur mise en œuvre concrète par les services de la DRIEE
pour tendre vers un environnement industriel plus propre et plus sûr.
En 2018, la DRIEE a maintenu une forte présence sur le terrain
avec près de 700 contrôles sur les sites prioritaires et
un total de 1 237 inspections. Si la plupart de ces contrôles sont
préventifs et contribuent à accompagner les exploitants
dans leurs démarches de mise en conformité, ils sont parfois
déclenchés à la suite de plaintes ou d’accidents.
*Direction
Régionale et Interdépartementale de l’Environnement
et de l’Énergie
Présentation |
Les
installations classées

L’inspection
en 2018 : 120 inspecteurs mobilisés
|
Des
inspecteurs présents sur le terrain avec un renforcement
des opérations coup de poing
Si
les non-conformités majeures restent heureusement peu nombreuses,
certains contrôles ont pu aboutir à des sanctions
administratives ou à des poursuites pénales afin
de mettre fin à de mauvaises pratiques telles que l’exploitation
d’équipements sous pression sans requalification,
l’exploitation d’activités illégales,
l’absence de demande d’intention de commencement de
travaux…
Par ailleurs, l’inspection des installations classées
a observé une recrudescence du nombre d’incendies
sur les installations de traitement de déchets. Des inspections
inopinées coordonnées sur l’ensemble des départements
d’Île-de-France ont donc été organisées
pendant l’été 2019.
Le
défi du traitement des déchets ménagers d'Île-de-France
L’année 2018 a été
doublement marquée par :
- l’autorisation
de la reconstruction de l’usine d’incinération
d’Ivry-sur-Seine du Syctom - syndicat de traitement de
déchets de la métropole parisienne - construite
en 1969, deuxième plus grosse usine d’incinération
française. Les réflexions sur le devenir de ce
site d’incinération entamées en 2002, ont
abouti à l’autorisation de la construction d’une
nouvelle usine, par arrêté préfectoral du
23 novembre 2018. La capacité a été divisée
par deux, et sera désormais de 350 000 tonnes par an
;
- les
installations de stockage et d’incinération de
la région ont été utilisées à
plus de 90% de leur capacité.
L’enjeu
pour les années à venir consiste donc à moderniser
la gestion de nos déchets grâce à l’amélioration
des modalités de collecte : extension des consignes de
tri, tri des biodéchets, homogénéisation
des consignes… C’est grâce à une stratégie
coordonnée entre l’organisation de la collecte et
les investissements dans les installations de traitement que nous
pourrons parvenir à la suppression de la mise en décharge
des déchets valorisables.
Une
diminution substantielle des rejets de métaux des industriels
L’action
nationale de recherche et réduction de substances dangereuses
dans l’eau (RSDE) a ciblé les plus gros émetteurs
industriels de micro-polluants. Après une phase de caractérisation
des rejets aqueux de substances dangereuses débutée
en 2009 et des actions de réduction des émissions
pour une quarantaine d’établissements franciliens,
le bilan 2018 illustre l’efficacité de cette initiative
qui a permis de réduire de 65 % les émissions de
metox - l’indice metox est une mesure de toxicité
des métaux rejetés dans les eaux - entre 2007 et
2017.
Faciliter
la reconversion des friches industrielles par les aménageurs
En cas de cessation d’activité
d’une installation classée, c’est en
théorie le dernier exploitant qui est
tenu d’assurer la mise en sécurité et la remise
en état du site qu’il exploite. La loi ALUR
du 24 mars 2014 a créé un dispositif permettant
à un tiers demandeur volontaire de se substituer à
l’exploitant pour la remise en état et la réhabilitation
de son site. Cette nouvelle procédure permet ainsi d’accélerer
la reconversion des friches industrielles et de faciliter le financement
de la dépollution. En Île-de-France, au 8 avril 2019,
8 procédures tiers demandeurs étaient en cours et
illustrent ainsi l’intérêt des aménageurs
franciliens pour cette démarche.
En parcourant les données chiffrées et les exemples
qui émaillent cette publication, chacune et chacun d’entre
vous pourra évaluer les progrès réalisés
et mesurer les efforts qui restent à accomplir en faveur
d’un développement durable de l’Île-de-France.
Cette ambition anime au quotidien nos équipes d’inspection. |
Typologie
des installations
Parmi
la centaine d’installations classées prioritaires
qui font l’objet d’un suivi renforcé
de l’inspection, on relève notamment :
|
Répartition
des installations classées
soumises à autorisation et enregistrement
par département en 2018
28
% Seine-et-Marne
15 % Essonne
13 % Val-d’Oise
10 % Val-de-Marne
9 % Seine-Saint-Denis
7
% Haut-de-Seine
4 % Paris

Proportion
d’installations par département par rapport
à l’ensemble des installations d’Île-de-France |

|
- 1
raffinerie de pétrole
- 12
dépôts pétroliers
- 4
stockages souterrains de gaz
- 1
installation de stockage et conditionnement de GPL
- 1
installation d’incinération de déchets dangereux
(UIDD) et 2 installations de stockage de déchets dangereux
(ISDD)
- 16
installations d’incinération de déchets
non dangereux (UIDND) et 10 installations de stockage de déchets
non dangereux (ISDND)
|
- 1
centrale thermique de production d’électricité
- 3
verreries
- 3
aciéries
- 1
papeterie
- 1
cimenterie
- 2
usines de fabrication automobile et plusieurs équipementiers
- plusieurs
installations de fabrication de produits pharmaceutiques ou
d’engrais.
|
Inspection
des installations classées |
Un
encadrement réglementaire spécifique
Les
activités industrielles, mais également les activités
agricoles, artisanales ou tertiaires, peuvent présenter
pour l’environnement ou les populations environnantes des
nuisances ou des risques nécessitant un encadrement particulier
de la part de l’administration. Les installations correspondantes
sont des installations classées pour la protection
de l’environnement. Elles sont soumises à une
législation particulière codifiée dans le
code de l’environnement (chapitre V, livre 1). La liste
définissant précisément les établissements
concernés est fixée par un décret dit de
nomenclature. Une installation est ainsi classée soit en
raison de l’activité exercée, soit en raison
du stockage de certains produits ou déchets, au-delà
d’une quantité déterminée. Selon l’importance
des nuisances ou des risques, l’installation est soumise
à simple déclaration, à enregistrement ou
bien à autorisation. L’installation peut être
exploitée ou détenue par toute personne physique
ou morale, publique ou privée.
La
déclaration : environ 9 000 établissements
soumis à déclaration
Ce
régime concerne les exploitations dont l’impact environnemental
est réduit. Depuis le 1er janvier 2016, le futur exploitant
effectue sa demande en ligne sur le site internet service-public.fr.
Après avoir renseigné certaines informations obligatoires
qui sont adressées au préfet (au préfet de
Police à Paris), l’exploitant se voit délivrer
un récépissé de déclaration ainsi
qu’un document précisant les prescriptions types
à respecter, compte tenu de l’activité exercée
ou des produits stockés.
L’enregistrement
: 602 établissements soumis à enregistrement
Ce
régime est intermédiaire entre la déclaration
et l’autorisation. Il s’applique aux installations
simples et standardisées qui présentent des risques
et nuisances prévenus, en dehors des zones sensibles, par
l’application de prescriptions nationales. La procédure
d’enregistrement est une procédure accélérée
qui dure environ 5 mois.
L’autorisation
: 1 465 établissements soumis à autorisation
Ce
régime concerne les installations qui présentent
des risques ou des nuisances plus importants. Avant de pouvoir
exercer son activité, le futur exploitant doit analyser
les impacts prévisibles de son activité par l’intermédiaire
d’une étude d’impact (ou étude d’incidences)
et d’une étude des dangers, puis présenter
les dispositions qu’il prévoit afin de réduire
les risques à la source ou de maîtriser les impacts
résiduels. Ce n’est qu’après avoir reçu,
sur la base de l’examen de ces éléments puis
d’une enquête publique, une autorisation préfectorale,
qu’il peut exploiter l’installation.
Les modalités pratiques de constitution du dossier de demande
d’autorisation, le déroulé de la procédure
et les guides afférents sont disponibles sur le site internet
de la DRIEE :
driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr
Le
statut Seveso : 94 établissements relevant de la directive
Seveso
Le
statut Seveso concerne des installations soumises au régime
d’autorisation qui exercent des activités industrielles
dangereuses.
La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 distingue deux types
d’établissement en fonction de la quantité
totale de matières dangereuses présentes sur site
:
-
les établissements Seveso seuil haut ;
- les
établissements Seveso seuil bas.
Pour
l’ensemble des sites Seveso, un recensement des substances
dangereuses doit être réalisé tous les 4 ans.
Une étude de dangers (EDD) permettant d’analyser
les dangers liés aux activités de ces sites, doit
également être fournie par l’exploitant. Elle
est mise à jour tous les 5 ans pour les établissements
Seveso seuil haut. L’étude de dangers constitue par
ailleurs un document de base pour l’élaboration des
plans de secours (POI/PPI) et des plans de prévention des
risques technologiques (PPRT) des sites Seveso seuil haut.
Le
statut IED : 248 établissements relevant de la directive
IED
Le
statut IED concerne des installations soumises au régime
d’autorisation exerçant des activités industrielles
qui engendrent les émissions les plus importantes.
La directive 2010/75/UE du 24 novembre 2010 définit la
liste des activités concernées et les seuils de
capacité correspondants. La commission européenne
publie et met à jour régulièrement des documents
de référence sur les meilleures techniques disponibles
(BREF) permettant de réduire ces émissions. Les
conclusions du BREF et les valeurs limites d’émissions
associées à ces techniques sont publiées
au JO de la commission européenne. Pour les nouveaux sites,
les exploitants doivent justifier de l’application des meilleures
techniques disponibles et du respect des valeurs limites d’émission
définies dans ces documents. Pour les sites existants,
un réexamen périodique des conditions d’autorisation
est effectué après cette publication lorsqu’elle
concerne leur activité principale, les exploitants ayant
4 ans pour se mettre en conformité.
|
L’autorisation
environnementale
Les travaux menés par le gouvernement dans le cadre de
la simplification des procédures ont conduit à
la mise en place de la procédure d’autorisation
environnementale en vigueur depuis le 1er mars 2017. Ce dispositif
se substitue à une douzaine de procédures et décisions
environnementales existantes pour les projets soumis à
la réglementation des installations classées (ICPE)
et les projets soumis à autorisation au titre de la loi
sur l’eau (IOTA).
Pour
instruire une demande d’autorisation environnementale,
le service coordinateur – l’inspection de l’environnement
pour les ICPE – s’entoure des services instructeurs
des autorisations embarquées et des services compétents
adéquats lorsque que le projet revêt un enjeu particulier,
dans une organisation de projet. Plusieurs actualités
réglementaires sont survenues en 2018 concernant l’autorisation
environnementale :
-
tout d’abord, la loi du 2 mars 2018 oblige désormais
les porteurs de projet à émettre une réponse
écrite à l’avis de l’autorité
environnementale et à la mettre à disposition
du public avant l’ouverture de l’enquête
publique (L.122-1) ;
-
ensuite, la loi du 10 août 2018 pour un État
au service d’une société de confiance,
dite loi ESSOC, a introduit le fait que les examens au cas
par cas relatifs aux modifications de projets soumis à
autorisation environnementales sont désormais traités
par le préfet de département. Les
demandes d’examen au cas par cas concernant une modification
d’une ICPE soumise à autorisation doivent donc
désormais être adressées aux unités
départementales de la DRIEE ;
-
enfin, le décret 2018-1054 du 29 novembre 2018 a introduit
plusieurs modifications concernant l’autorisation environnementale.
Citons l’introduction de la possibilité pour
les pétitionnaires de proposer dans leur demande des
prescriptions visant à prévenir les impacts
et dangers du projet. Ces prescriptions pourront être
reprises dans l’arrêté encadrant l’exploitation
de l’installation. Le décret introduit également
la suppression d’un degré de juridiction ainsi
que la cristallisation de moyens pour le contentieux des autorisations
environnementales relatives aux projets de parcs éoliens.
Enfin,
aucun décret n’est venu répondre à
l’arrêt du Conseil d’État de décembre
2017 qui a annulé la compétence du préfet
de région en tant qu’autorité environnementale.
En pratique, la compétence a été reprise
à titre temporaire par la mission régionale d’autorité
environnementale (MRAe).
La
DRIEE a mis en place un espace consacré à l’autorisation
environnementale et plus largement à l’ensemble
des réformes de modernisation du droit de l’environnement
sur son site internet.
Pour
plus d’information :
driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr
|
Logigramme simplifié de la procédure
 |
Prévention
des risques technologiques |
Action
régionale concernant l'effectivité des mesures
de maîtrise des risques
(MMR)
En
2018, une nouvelle action a été définie
consistant à vérifier la mise en place des MMR
sur les sites Seveso. Cette action s’inscrit dans le cadre
de l’instruction des études de dangers (EDD) de
ces sites.
Les MMR sont définies par l’exploitant dans son
EDD avec pour objectif la prévention et la réduction
des accidents majeurs. Il s’agit de barrières de
sécurité - techniques, humaines ou mixtes - mises
en place permettant d’atteindre le niveau de risque résiduel
souhaité pour un accident majeur. Les MMR doivent répondre
aux exigences fixées par l’arrêté
du 29 septembre 2005. En particulier, elles doivent être
indépendantes des événements conduisant
à leur sollicitation, efficaces, avoir une cinétique
de mise en œuvre en adéquation avec celle des événements
à maîtriser, être testées et maintenues
de façon à garantir la pérennité
de leur bon fonctionnement.
En 2018, l’action nationale sur l’effectivité
des MMR a consisté à la réalisation de
visites d’inspections sur les établissements SEVESO
seuil haut et seuil bas afin de vérifier sur le terrain
:
-
la mise en œuvre effective de ces équipements
;
-
la sensibilisation du personnel à leur fonction, par
exemple : scénario d’accident et fonction de
sécurité associée, éléments
constitutifs de la MMR, actions de sécurité
éventuelles à réaliser ;
-
les modalités de contrôle de leur disponibilité,
par exemple : efficacité, test de bon fonctionnement,
essai périodique, temps de réponse, et de maintenance
préventive ;
-
en cas de défaillance constatée, la traçabilité
de l’information, la gestion de l’indisponibilité
de la fonction de sûreté associée, la
mise en place des mesures compensatoires provisoirement déployées
et des mesures correctives.
La
priorité a porté sur un échantillon de
MMR choisi parmi les plus critiques d’après l’EDD.
Au total en Île-de-France, 35 inspections ont été
réalisées sur ce thème en 2018. Dans
l’ensemble, peu de non-conformité majeure - absence
ou dysfonctionnement d’une MMR - ont été
mises en évidence. Toutefois, l’organisation mise
en place pour la gestion des MMR reste globalement perfectible,
par exemple : fiche de suivi incomplète, justification
de l’indépendance de la MMR non formalisée...
Cette action a été poursuivie en 2019.
|
94
établissements Seveso en Île-de-France
L’Île-de-France
compte près d’une centaine de sites Seveso, seuil
haut et bas :
-
37 établissements en seuil haut ;
-
57 en seuil bas.
Ces
sites mettent en œuvre des produits dangereux ou présentant
des risques notables d’incendie, d’explosion ou de
rejet de substances toxiques. C’est pourquoi ils sont particulièrement
surveillés comme l’exige la directive dite Seveso.
La fréquence de recensement des substances présentes
dans les sites Seveso a été modifiée avec
l’entrée en vigueur de la directive Seveso 3 le 1er
juin 2015, et s’effectue désormais tous les 4 ans,
au lieu de 3 ans précédemment. Le prochain recensement
aura ainsi lieu en 2020 et portera sur les substances présentes
sur les sites en 2019.
La
maîtrise de l'urbanisation et la réduction de vulnérabilité
des bâtiments existants autour des sistes Seveso seuil haut
: bilan des plans de prévention des risques technologiques
(PPRT)
Le
plan de prévention des risques technologiques (PPRT) est
un outil, introduit par la loi du 30 juillet 2003 et le décret
du 7 septembre 2005, destiné à renforcer la maîtrise
de l’urbanisation autour des sites à haut risque.
Ces plans visent notamment à résorber certaines
situations existantes héritées du passé en
instaurant des mesures foncières - expropriation et délaissement
- et en prescrivant des travaux de renforcement du bâti.
Au niveau régional, les 27 PPRT prescrits ont été
approuvés, soit 100 % d’approbation. Le PPRT de CIM-Antargaz
à
Grigny et Ris-Orangis (91) a été approuvé
en avril 2018.
La mise en œuvre des PPRT relève en grande partie
des collectivités territoriales avec l’appui technique
des services de l’État - DRIEE, DRIEA, DRIHL, DDT
- et des établissements publics - Ineris, Cerema -, sous
le pilotage des préfets de département.
Le financement total de ces PPRT est évalué à
environ 60 millions d’euros, dont 27,6 millions d’euros
sont d’ores et déjà engagés par les
différents partenaires : 10,4 M€ par l’État,
4,2 M€ par les collectivités territoriales et 13 M€
par les industriels.
9 PPRT sont concernés par des mesures foncières
- expropriation et délaissement - ou des mesures alternatives,
mesures techniques permettant le maintien d’activités
économiques dans les secteurs de délaissement ou
d’expropriation :
- 8
mesures d’expropriation, dont 3 réalisées,
et 15 mesures de délaissement, dont 6 réalisées,
concernant des habitations ou des activités ;
-
en 2019, une convention financière - ou un arrêté
de répartition par défaut - a été
signée concernant le PPRT de CIM-Antargaz dans le cadre
de la mise en place de mesures alternatives. Ces conventions
précisent la répartition de la prise en charge
financière entre les exploitants, l’État
et les collectivités territoriales.
Exemple
de MMR : détecteur d’hydrocarbures liquides
sonde Jola® à éléctrodes flottantes
Le
PPRT Butagaz à Montereau-Fault-Yonne (77), seul PPRT
francilien concerné par des mesures supplémentaires
- mesures de réduction des impacts à l’extérieur
du site -, a été abrogé en 2018 suite à
la délocalisation de l’activité en région
Centre Val-de-Loire, prévue dans le cadre de ces mesures
supplémentaires.
10 PPRT prescrivent des travaux de renforcement du bâti
concernant environ 60 logements :
-
en 2019 et 2020, un marché à bons de commande
porté par la DRIEE permet d’accompagner les riverains
devant réaliser ces travaux, pris en charge à
50 % par les collectivités et les exploitants des sites
Seveso et par un crédit d’impôt de 40 %
;
-
les gérants d’entreprises et les responsables
d’établissements recueillant du public sensibles
- 5 ERP concernés en Île-de-France - sont également
informés des risques les concernant.
Visite
d’inspection dans une usine
© Laurent Mignaux - Terra
Bilan
des actions réalisées en 2018
Dans
le cadre des actions nationales fixées par le ministère,
les inspections et actions suivantes ont été réalisées
:
-
l’instruction des révisions quinquennales des
études de dangers (EDD) des sites Seveso seuil haut
s’est poursuivie en 2018.
Il s’agit d’une action pluriannuelle qui s’échelonne
jusqu’à 2020. Il est à noter qu’un
guide d’aide à l’instruction des EDD
a été établi début 2019 par le
ministère de la Transition écologique et solidaire.
Ce guide vise à rationaliser la durée d’instruction
des études de dangers ;
-
l’instruction des EDD des sites Seveso seuil bas
est en voie d’achèvement, elle est finalisée
pour deux départements. Il est à noter
que plusieurs nouvelles études ont été
déposées par des exploitants de sites devenus
Seveso récemment suite à l’entrée
en application de la directive Seveso 3 ;
-
l’instruction des demandes d’autonomie/non
autonomie des dépôts de liquides inflammables.
Cette action nationale initiée en 2016 résulte
de l’article 43 de l’arrêté ministériel
du 3 octobre 2010 définissant les moyens et la stratégie
de défense incendie qui doivent être mis en place
dans les dépôts de liquides inflammables. Cette
action, qui concerne une cinquantaine de sites en Île-de-France,
a été déclinée en action régionale
les années suivantes. Elle consiste à instruire
le positionnement des exploitants vis-à-vis du recours
ou non aux moyens des services d’incendie et de secours
et à prendre des arrêtés préfectoraux
complémentaires. En 2018 l’ensemble des dossiers
ont été instruits au niveau technique et 3 arrêtés
préfectoraux complémentaires ont été
pris. Cette action est maintenue en 2019 afin de finaliser
les arrêtés complémentaires en priorisant
les sites ayant demandé un recours permanent aux services
d’incendie et de secours ;
-
35 inspections ont été menées concernant
le contrôle de l’effectivité des mesures
de maîtrise des risques (MMR) mises en place sur
les sites Seveso ;
-
12 inspections ont été réalisées
sur les sites de stockage de bouteilles de GPL. Ces inspections
font suite à l’accident de Jonquières
(84) début 2017 qui a conduit à renforcer substantiellement
la réglementation des stockages de bouteilles de gaz
avec un renforcement des prescriptions de l’arrêté
ministériel du 23 août 2005 relatif aux installations
soumises à déclaration, et un abaissement du
seuil de l’autorisation de la rubrique 4718, de 50 tonnes
à 35 tonnes, uniquement pour les bouteilles.
En
2018, la DRIEE a également été mobilisée
dans le domaine des nouvelles mobilités. Ainsi, les
premiers arrêtés de prescriptions spéciales
ont été établis pour les dépôts
de bus électriques de la RATP et les premières stations
d’avitaillement en hydrogène. La DRIEE a aussi contribué
à la rédaction des nouveaux arrêtés
ministériels ateliers de charge de bus électriques
et hydrogène en partageant le retour d’expérience
régional. Il est à noter que 4 sites de distribution
d’hydrogène sont actuellement en service.
Incendie
du 22 septembre 2017 (ARIA 50419)
© SDIS 77 |

Vue
de la raffinerie Total (Seine-et-Marne)

|
Les
pricipaux accidents industriels survenus en 2018
En
France, le Barpi - bureau d’analyse des risques et pollutions
industriels - au sein du ministère en charge de l’environnement
a enregistré 1 795 événements en 2018 dont
190 en Île-de-France.
190 accidents enregistrés sur le territoire francilien
dont :
-
121 accidents impliquent des installations classées
;
-
11 concernent le transport de matières dangereuses
;
-
28 concernent le transport du gaz ;
-
18 concernent l’utilisation du gaz ;
-
4 concernent les ouvrages hydrauliques.
Une
hausse du nombre d’accidents ne signifie pas systématiquement
que davantage d’accidents ont eu lieu. Cela relève
également de l’amélioration de la remontée
des accidents au BARPI par l’inspection des installations
classées. A ce titre, une campagne de sensibilisation
sur la nécessité de signaler la survenue d’accident
au BARPI a été engagée depuis 2014.
En fonction des informations disponibles, l’inventaire
des accidents franciliens, en 2018, concernant les installations
classées permet d’établir les constats suivants,
plusieurs phénomènes pouvant être générés
par un même accident :
-
47 % ont donné lieu à un incendie ;
-
49,6 % ont entraîné des rejets de matières
dangereuses ou polluantes ;
-
6,6 % ont donné lieu à une explosion.
Pour
l’ensemble des accidents survenus dans les installations
classées en Île-de-France en 2018, les causes ne
sont connues que pour 78 % d’entre eux.
Un
accident détaillé
L'accident
détaillé ci-dessous est classé sur une
échelle mise au point par le comité des autorités
compétentes des États membres pour l’application
de la directive Seveso. Cette échelle utilise des critères
objectifs et quantifiés. Elle permet de rendre compte
de l’importance des accidents après leur analyse
détaillée.
Fuite
de gaz soufrés dans une raffinerie - ARIA 51180 –
IC – 01/03/2018
Naf 19.20 : Raffinage du pétrole
Avant
8h, une fuite se produit sur un clapet anti-retour de l’unité
d’épuration de gaz soufrés d’une raffinerie.
À 8h13 une alarme de détection de sulfure d’hydrogène
- H2S gaz inflammable, toxique et odorant à très
faible concentration - dont le seuil est fixé à
10 ppm s’active au niveau de l’unité. Des
opérateurs effectuent une recherche de fuite infructueuse.
À 9h30, un sous-traitant percevant de fortes odeurs alerte
le personnel du site. De nouvelles alarmes H2S s’activent.
Une reconnaissance est effectuée, mais rien d’anormal
n’est détecté. Parallèlement, les
pompiers reçoivent des centaines d’appels signalant
une odeur de gaz. L’Essonne, les Yvelines et la Seine-et-Marne
sont touchées. À 11h02, une alarme de 2e niveau
d’H2S, dont le seuil est à 40 ppm s’active.
La colonne d’épuration de l’unité
est arrêtée 30 minutes plus tard. À 12h30,
l’exploitant signale aux autorités une fuite de
vapeur d’eau soufrée. Les communes riveraines sont
prévenues. Le plan d’opération interne (POI)
est activé à 13h52. Les mesures de surveillance
de la qualité de l’air réalisées
à proximité du site ne détectent pas de
risques pour la santé. Le POI est levé à
18h25. La quantité de gaz émise, constitué
à 90 % d’H2S, est estimée à 187 kg.
Fuite
de gaz soufrés dans une raffinerie
Fissuration
du clapet par le gel
La fuite provient d’un clapet de la ligne de gaz entre
la tête de la colonne d’épuration et le réseau
de torchage des gaz. Une déformation au niveau de son
chapeau, provoquée par le gel de condensats - température
extérieure < - 5 °C -, est constatée. En
marche normale, le gaz contenu dans cette ligne ne circule pas.
Pour éviter les phénomènes de condensation,
un traçage est en place, mais l’exploitant constate
qu’il ne fonctionne pas correctement. L’expansion
volumique de l’eau gelée a provoqué la fissuration
du clapet, puis sa fuite en phase de dégel. L’absence
de calorifuge et le positionnement en point bas du clapet ont
contribué à l’accumulation d’eau dans
l’équipement.
Gestion
de l’événement
L’équipe d’exploitation de l’unité
réalise la recherche de fuite sans prévenir les
autres équipes de la raffinerie. N’étant
pas informés, le service de sécurité et
le contremaître de service n’ont pas donné
de réponses satisfaisantes lorsqu’ils ont été
contactés dans la matinée par les services de
secours. Cependant, une cinquantaine d’alarmes fixes d’H2S,
dont 2 de second niveau, ont retenti sur le site entre 8h13
et 11h53.
Actions
correctives
À la suite de l’événement, l’exploitant
prend les mesures suivantes :
-
remise en état du traçage et calorifugeage des
brides et petits matériels ;
-
abaissement des seuils de déclenchement d’alarme
sur détection H2S à 5 ppm et 10 ppm ;
-
révisions des procédures de réaction
à une fuite d’H2S - traitement des alarmes et
mise en sécurité des installations - : nouveaux
seuils avec clarification de la réaction attendue et
de la communication de l’information de la détection
;
-
révision des procédures de déclenchement
du POI : ajout d’une matrice de niveaux de crise en
fonction de l’évènement - y compris odeur
- et ajout d’un scénario odeur autour du site.
Usine
d’incinération d’ordure ménagère
©
Viviane Nguyen/DRIEE
Les
canalisations de transport et de distribution
Bilan
des actions réalisées en 2018
Canalisations
de transport
La
construction et la modification des canalisations de transport
de matières dangereuses sont soumises à une procédure
d’autorisation de construire et d’exploiter. Le
décret du 2 mai 2012 encadre ces procédures d’autorisation.
En 2018, 6 demandes d’autorisation et 10 porter-à-connaissance
de modifications de réseaux ont été déposés.
En 2018, 35 inspections ont été réalisées
sur la réglementation réforme anti-endommagement.
Ces inspections ont été complétées
par 6 enquêtes administratives. 66 non-conformités
ont été relevées et 23 d’entre elles
ont fait l’objet de propositions de sanction.
Les points positifs relevés en 2018 sont :
-
une meilleure réalisation des déclarations ;
-
une amélioration des délais et de la qualité
des réponses aux déclarations pour les réseaux
sensibles ;
-
la réalisation des investigations complémentaires
ou opérations de localisation.
Les
axes d’amélioration restent :
-
la réalisation du marquage-piquetage et de son compte-rendu
;
-
le respect des préconisations du guide technique ;
-
la qualité des réponses aux déclarations
pour les réseaux non-sensibles.
En
2019, l’attention des inspecteurs a été
portée sur :
Accidentologie
Distribution et utilisation du gaz naturel
Le samedi 12 janvier 2019 vers 9 heures, une explosion liée
à la distribution et à l’utilisation du
gaz est survenue au 6 rue de Trévise à Paris,
soufflant une partie de l’immeuble et endommageant sérieusement
de nombreux immeubles voisins. Le siège de l’explosion
a pu être localisé au sous-sol de l’immeuble
mais l’enquête administrative n’a pas pu conclure
sur la cause. L’enquête judiciaire est toujours
en cours.
Transport d’hydrocarbures liquides
Lundi matin 25 février 2019 à 00h24, l’astreinte
DRIEE a été informée par Total d’une
fuite de pétrole brut sur le Pipeline d’Île-de-France
(PLIF) alimentant la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne)
depuis le terminal pétrolier du Havre (Seine-Maritime).
La rupture de la canalisation s’est produite sur la commune
d’Autouillet dans les Yvelines. La rupture du PLIF n’a
eu aucune conséquences humaines mais a impacté
entre 5 et 7 hectares de parcelles agricoles en zone rurale
et a pollué plusieurs ruisseaux.
Le pipeline a été mis en sécurité
et les pompages arrêtés. Le plan de secours et
d’intervention a été déclenché
et les sapeurs-pompiers ont procédé à de
nombreuses interventions sur les cours d’eau.
Pour traiter les différentes pollutions induites par
la fuite estimée à 900 m³ de pétrole,
des moyens de dépollution importants sont mis en œuvre
par Total sous le contrôle des autorités. Un arrêté
de mesure d’urgence a ainsi été pris par
le préfet des Yvelines le 26 février. La canalisation
a été réparée mais fait l’objet
de contrôles approfondis sur l’ensemble de son parcours
de plus de 250 km avant que sa remise en service ne puisse être
autorisée.
Les travaux de dépollution des terres étaient
toujours en cours en avril 2019.
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Évolution du nombre d’accidents enregistrés
en Île-de-France : installations classées, canalisations,
utilisation et transport de gaz, transport de matières
dangereuses

Répartition
en pourcentage des causes connues d’accidents en 2018

Dépôt
pétrolier © CCMP

Répartition du nombre de non conformités suivant
les différents acteurs

Travaux
sur le pipeline Île-de-France © DRIEE
Travaux
de voirie © DRIEE
Explosion
du 12 janvier 2019 rue de Trévise à Paris ©
DRIEE
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La
Driee d’Île-de-France
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Direction
Régionale et Interdépartementale
de l’Environnement et de l’Énergie
driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr
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La Direction
Régionale et Interdépartementale de l’Environnement
et de l’Énergie
d’Île-de-France
Service déconcentré du Ministère en
charge de l’environnement, elle met en œuvre,
sous l’autorité du préfet de la Région
d’Île-de-France et des préfets de département,
les politiques publiques en matière d’Environnement
et d’Énergie, et en particulier celles relatives
à la transition écologique. Elle intervient
dans l’ensemble des départements de la région
grâce à
ses unités départementales. Les
activités de la DRIEE sont certifiées sous
la norme ISO 9001 version 2015 par AB certification.
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