Étude C
ARMA Pays de France
Proposition pour un projet de la transition écologique


Présentation de l'étude, du territoire
Cinq grands axes pour ce projet
Charte proposée pour CARMA Pays de France
Mise en œuvre de CARMA Pays de France

 


CARMA Pays de France veut promouvoir dans un territoire stratégique au Nord de la métropole un processus de transition écologique qui puisse s'articuler sur un vaste espace préservé de nature et de culture. Les limites que nous définirons dans ce document sont soumises
au débat et pourront être modifiées. Leur intention est de porter le débat à l’échelle de la Région Île-de-France, avant même que de nouveaux territoires soient urbanisés et des terres agricoles artificialisées. Il s’agit pour nous d’un enjeu prioritaire. Notre première hypothèse est de définir un territoire cohérent dans ses données morphologiques et paysagères, proche des problématiques des terres de Gonesse.

Présentation de l'étude, du territoire

Définition d’un territoire

Carte topographique (Géoportail)

En vert-jaune, les vallées de la Seine, de la Marne et de l’Oise, ainsi que quelques affluents… La couleur se rehausse vers le vert plus soutenu sur les plateaux ; les hauteurs les plus prononcées sont représentées en brun.
Le triangle de Gonesse dont le contour est dessiné se situe au sud du plateau du Pays de France, incliné en pente douce vers le Sud, et abritant une riche nappe phréatique qui alimente en eau les communes situées au Sud : Le Blanc Mesnil, Aulnay-sous-bois...

Des traditions agricoles très anciennes

Gonesse : blé, meunerie, pain…
Groslay : vignes + maraichage, puis arboriculture : poiriers, pommiers… Groslay abrite encore 5 exploitants agricoles - arboriculteurs - qui cultivent plus au Nord : Saint-Brice, Ézanville, Moisselles, Attainville…
Sarcelles : vignes et arbres fruitiers - XVIIIe, XIXe siècle… phylloxéra en 1879 -, légumes (années 1930) : petits pois, choux fleurs… Récolte de légumes envoyée vers les halles de Paris par wagons…
Villiers-le-Bel : premier fournisseur de salades de Paris en 1820…
Saint-Brice-sous-forêt : terres maraîchères (jusque 1930), puis arboriculture - poiriers - + activité maraîchère : chouxfleurs, petits pois, fraises. Le chemin de fer va révolutionner la vie du village : les Parisiens viennent de plus en plus nombreux passer le dimanche à la campagne et les cultivateurs ont de nouvelles possibilités pour expédier leurs fruits et légumes. En 1907, la seule gare de Sarcelles-Saint-Brice expédie 140 wagons de poireaux par mois dans les centres du Nord : Lille, Roubaix, Valenciennes, Cambrai…
Goussainville : en 1870, les Prussiens détruisent une distillerie… En 1905 ouverture d’une sucrerie - Beghin Say - qui durera 80 ans… Anciennes cressonnières - et cultures maraichères - grâce aux eaux du Croult.
Domont : bucherons et paysans depuis le Moyen-Âge… 1877, plantation de vergers : Domont-les-poires.
Montmorency : vignes au Moyen-Âge, vignes+fruitiers+céréales au XVIe siècle - 2 moulins à vent -, XVIIe… fameuses cerises : cf. Madame de Sévigné.
Montlignon : pépiniériste au XVIIIe siècle - les derniers pépiniéristes cessent leur activité en 1990 -, vergers au pied de la forêt.
Bessancourt : moulin à vent, fours à pain et pressoirs au Moyen-Âge, 132 hectares de vignobles au XVIIIe siècle.
Coubron : cultures, vigne, actuelle.
Courtry : cultures, maraîchage, actuellement.

Pourquoi un projet de territoire à partir de CARMA Gonesse?

Le Pays de France est une région naturelle située dans la région administrative Île-de-France au nord de Paris. C'est essentiellement une plaine limoneuse consacrée à la grande culture céréalière. La Plaine de France est une région administrative dont la partie méridionale est englobée dans la banlieue nord de Paris et est fortement urbanisée : on y trouve également l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Le Pays de France correspond approximativement à l'est du département du Val-d'Oise, une partie de la Seine-Saint-Denis et la frange nord-ouest de la Seine-et-Marne.

Nous savons bien que ce territoire ne nourrira pas l’Île-de-France mais il affirme la volonté de mettre en place un cycle alimentaire durable connecté à celui d’autres régions proches. Il pourra s’étendre plus largement au Nord, vers la Picardie, et sera complété par des projets similaires sur les autres périphéries de la ville, s’appuyant par exemple sur les initiatives de la Plaine de Versailles, du triangle vert de Marcoussis, de la plaine de Montesson...

Caractéristiques du territoire

Vers une mobilité graduée

Si le territoire est relativement bien desservi par les grandes infrastructures (carte ci-dessus), en particulier vers la zone agglomérée, il souffre de difficultés de relations transversales tant au niveau du territoire que de la région. De plus, la tranchée de l’A1 constitue une coupure qui nuit à la cohésion territoriale.
Il est important de prendre en compte les besoins réels de mobilité des divers types de populations depuis le quartier jusqu’aux grands pôles d’emploi en passant par le territoire. Une telle analyse en vue de ce qu’on appelle une mobilité graduée mérite d’être entreprise. Elle est cruciale pour la qualité de vie.

Intercommunalités et CDT

Le territoire de CARMA (en bleu) est transversal. Il recoupe plusieurs communautés d’agglomérations ou de communes, et recouvre au moins trois CDT. Sur son périmètre, il ne se substitue pas aux communes, mais définit une charte sur des principes de base essentiels, respectés par tous, et porteurs d’un projet commun et d’une nouvelle identité.

Carte du territoire de CARMA Pays de France


Le territoire de CARMA Pays de France ainsi défini concerne l'espace rural et la frange urbaine qui le borde.

Unités paysagères
La carte de l’IAU-ÎdF ci-contre indique les grandes unités paysagères de l’Île-de-France - appelées ailleurs Pays -, qu’elle définit ...comme les unités élémentaires du découpage d’un territoire au regard de sa géomorphologie, des éléments naturels ou construits qu’elle porte, des activités qui s’y déroulent et des relations qui s’y instaurent. Ce qui est recherché ici est non seulement des unités mais aussi des entités, c’est-à-dire des unités dotées d’une identité. Une unité paysagère tire son identité de ses paysages, au sens le plus large du terme.

Le triangle de Gonesse appartient au Pays de France (marron clair).

Synthèse des observations

Aux franges de l’agglomération parisienne, à cheval sur les territoires déjà construits et sur les riches terres agricoles du Pays de France, quel périmètre définir pour le projet de territoire de CARMA Pays de France ?
Nous avons dessiné en rouge les limites des communes les plus directement concernées, sans que ces limites ne soient exhaustives ou exclusives.
Les communes, les communautés de communes ou d’agglomération (voir plus bas), devront être parties prenantes du projet de territoire, qui porte le projet de développement à l’échelle du Grand Paris.

Cinq grands axes pour ce projet

Principes directeurs du projet de territoire CARMA Pays de France :

Repenser l’intégration de la nature et de l’agriculture dans le développement de la ville
S’inspirer des villes polycentriques et favoriser la mixité territoriale
Construire la transition agricole vers un cycle alimentaire durable
Mettre en pratique la démocratie locale et favoriser les initiatives des habitants

Promouvoir un cycle d’économie circulaire à l’échelle du territoire

Engager des évolutions des productions et paysages agricoles. Créer un pôle d’alimentation durable accessible à l’échelle de la région. Travailler sur la production, la logistique et la commercialisation des produits agro-alimentaires bio dans le cadre d’une économie de proximité.

  • Engager des évolutions de modes de productions agricoles, des paysages
    • Reconstitution de la biodiversité
    • Réfection et entretien des talus, plantation de haies et d’arbres d’alignement, entretien des espaces de rétention d’eau pluviale.
    • Développement de l’agroforesterie : augmentation de la productivité agricole, protection contre les parasites, amélioration des paysages, fonction touristique, production de bois.
    • Diversification des cultures + élevage animal : limitation des aléas climatiques, complémentarité des plantes, entretien du sol, amendement des terres.
    • Développement du maraichage : fonction nourricière, emplois
    • Évolution vers la permaculture : vers des pratiques écologiques sans engrais et pesticides, diversification, rendements accrus, connaissance des milieux végétaux et animaux et de leurs interactions.
  • Augmenter la matière organique des sols et organiser le recyclage
  • Créer un système d’alimentation territorial durable avec une dimension sociale affirmée : cantines scolaires, banques alimentaires, EPHAD...
  • Travailler sur la logistique, le conditionnement et la commercialisation des produits agro-alimentaires pour une économie de proximité.
  • Organiser un réseau de fermes urbaines avec les modèles économiques diversifiés et des fonctions pédagogiques.

Production-transformation / Distribution / Recyclage : un cycle alimentaire durable à l’échelle du territoire et de l’Île-de-France

Bassin d’orage unité naturelle au fond
du vallon Goussainville
source : ENSP Versailles

En lisière de ville, vers des parcs d’habitations agri-urbains. L’espace agricole dessine la ville et la pénètre. (source ENSP Versailles)

Jardin communautaire sur des terres agricoles à proximité du périmètre d’urbanisation
/ Montréal / source : Vivre en ville

Construire sur le territoire une économie locale équilibrée au service des populations

... autour de l’agro-écologie et des relations urbain-rural, depuis les emplois à faible niveau de qualification jusqu’à des métiers très qualifiés et liés à l’ingénierie, la recherche et à l’éducation pour tous niveaux. Une idée majeure est de créer des synergies, des lieux d’expérimentations visibles, accueillants et accessibles à tous.

Actuellement, le territoire - Grand Roissy - est tiraillé entre deux forces économiques contradictoires :

  • au Nord, des forces centripètes qui concentrent sur le cœur de pôle de Roissy 150.000 emplois en 2014, avec des activités de type métropolitain ultra-spécialisées - transport-logistique, commerce de gros et gestion -, recherchant une main-d’œuvre positionnée sur un faible éventail de métiers - Roissy : 200, sur 10 000 répertoriés - et engendrant une vaste aire de recrutement à l’échelle régionale, voire inter-régionale. L’impact local du pôle de Roissy est très faible ; en 2013, sur 80 000 postes, il emploie 14 400 actifs du Grand Roissy, soit 6,5% des 222.000 travailleurs du territoire.
  • au Sud, une aire directe de 15 communes, 445 000 habitants, 166 000 actifs occupés et 39 000 chômeurs subit des forces centrifuges. Avec la crise industrielle, la ville principale, Aulnay-sous-Bois - 82 000 habitants - n’est plus en mesure de structurer le bassin d’emploi. Les travailleurs de plusieurs communes très déficitaires - moins d’un poste pour 2 actifs - affrontent la galère des transports pour exercer leur activité dans les quartiers d’affaires parisiens et de proche couronne. Il s’agit d’une double peine : l’importance des déplacements journaliers empêche un développement suffisant d’emplois résidentiels : services de proximité, administration publique, sanitaire et social, éducation-formation, petit commerce et artisanat.

Métiers de la production nombreux et diversifiés :
agriculture, élevage, pépinières, horticulture, maraichage, permaculture...

Un enjeu essentiel est de rapprocher le travail et l’habitat pour reconstituer une économie locale.

Les nouvelles activités liées aux processus de transition écologique, économie circulaire, agro-écologie permettront d’élargir notablement la gamme des métiers et d’offrir des emplois recrutant en majorité localement, avec des niveaux de qualification diversifiés et consolidant les professions des villes comme commerçants, professionnels de santé, paysagistes, artisans… De plus les activités de la filière agricole, non délocalisables, sont génératrices d’emplois dans les centres-villes : restauration, industrie agroalimentaire, commerce de détail et logistique de proximité, cantines scolaires et d’entreprises…
D’autres pistes relèvent de cette stratégie de développement économique local, par exemple :

  • l’extension des principes de l’économie circulaire et de l’économie industrielle aux entreprises des zones d’activités existantes et projetées : cf. premières études effectuées sur ce thème ;
  • la recherche d’un meilleur mix énergétique : potentiel de recyclage des déchets organiques.

Développement d’une agriculture péri-urbaine par et pour les habitants

Améliorer la qualité de vie des habitants et des usagers du territoire

... et des usagers du territoire : mobilités, services publics équitables, éducation, santé, accès aux services. Traitement paysager des grandes infrastructures routières. Création de liens transversaux Est-Ouest, et non seulement radiaux.

Vers des mobilités graduées

  • Mettre en relation les pôles au sein du territoire grâce à de nouvelles infrastructures est-ouest (CDT), type BHNS à Gonesse reliant les RER B et D. Relier la ligne H du Transilien et la branche du RER B de Mitry-Claye ? Privilégier les complémentarités, les correspondances confortables pour les PMR.
  • Favoriser le franchissement de l'A1, des voies rapides, dans le cadre de la consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique, des voies rapides ou structurantes du Grand Paris.
  • Développer les mobilités douces de manière à favoriser les déplacements vélos et créer peu à peu un maillage de pistes dédiées qui permettrait d’augmenter les déplacements locaux (15 à 30 minutes) non motorisés.

Environnement

  • Adoucir la coupure territoriale créée par l’autoroute A1: créer un espace de transition planté ?
  • Créer des enjambements des grandes coupures territoriales, pour les habitants mais aussi pour la faune et la flore. Exemple des écoducs.
  • Retraiter en priorité tous les espaces vacants en ville : friches urbaines, espaces vides non utilisés, pelouses et parkings dans les ensembles de logements collectifs. Ces espaces seront confiés à des associations d’habitants qui pourront les exploiter et les planter.

Écoduc enjambant l’A50 aux Pays-Bas

Services publics implantés de manière équitable et accessibles

Éducation

  • Sensibilisation dès l’école primaire aux métiers liés à la nature. Biologie végétale et animale. Découverte : plantes, : insectes... Jardins éducatifs.
  • Enseignement agricole. Enseignement culinaire. Métiers de bouche.
  • Adaptation d’établissements professionnels aux nouveaux métiers.

Santé

  • Rôle des plantes dans la médecine. Créer un jardin de plantes médicinales.
  • Rôle des animaux sur la santé des enfants et des adultes : pet-thérapy.
  • Lutte contre les pollutions.


Hypothèses de prolongement du BHNS (ligne 20) pour relier les lignes radiales du RER et du Transilien (ligne H).


Jardin potager éducatif à Oberschaeffolsheim (Alsace)

Conservatoire National des Plantes à Parfum, Médicinales, Aromatiques et Industrielles de Milly-la-forêt

Mettre en valeur le patrimoine remarquable existant, agricole et urbain

... pour qu’il caractérise le territoire. Rénovation, transformation, reconversion des bâtiments patrimoniaux. Relier les projets en cours ou potentiels en créant des parcours culturels ou touristiques, réhabiliter les cours d’eau; sentiers de la biodiversité…

  • Revaloriser le patrimoine comme facteur de rayonnement
    • Patrimoine agricole
      Anciennes fermes, moulins, distilleries, sucreries… Le patrimoine agricole est riche et souvent inexploité. Il peut retrouver une destination agricole ou para-agricole, voire touristique ou culturelle.
    • Patrimoine artisanal et industriel
      L’industrialisation à outrance continue à détruire les petites entreprises artisanales, qui laissent vacants de nombreux bâtiments. Sur l’image ci-contre un jeune entrepreneur va rénover un bâtiment artisanal pour y installer une brasserie de bière locale.
  • Pour les commerces, mettre en place les dispositifs du type Cœurs de villes.
  • Faire des centres villes des laboratoires du Vivre ensemble : Voir propositions du Conseil de Développement de la Métropole du Grand Paris sur les centres villes.
  • Relier les projets en cours ou potentiels en créant des parcours culturels ou touristiques.
  • Lancer des appels à concepts pour les friches urbaines et d’activités - voir expériences allemandes - et densifier des îlots de reconquête.
  • Créer des chemins pédagogiques de la biodiversité et des actions citoyennes pour la développer à deux pas de chez soi.
Une partie de
l'ancien moulin des Paillards,
rue du Croult, à Garges-lès-Gonesse
Ces bâtiments
situés à 100m
de la menuiserie
sont promis à la démolition

Ancienne menuiserie de Groslay, transformée en brasserie par un jeune entrepreneur

Transformer les tissus urbains existants

... centre-bourgs, quartiers d’habitat social, zones pavillonnaires, zones d’activités et de commerce, en vue d’une transition écologique. Mise en valeur des relations urbain-rural. Promotion des initiatives locales et individuelles, renforcement d’un tissu artisanal lié aux métiers de la construction et de la rénovation.

L’urbanisme du siècle précédent a produit des formes urbaines, cités et zones pavillonnaires, à l’image des produits industriels qu’il fabriquait : organisation taylorienne de l’espace, individualisation des espaces, mono-fonctionnalité.

Les règlements d’urbanisme communaux (PLU) entérinent souvent cet état de fait et empêchent ces tissus de se transformer, de s’hybrider, de se diversifier.

Ces lieux, qui disposent des voiries et des réseaux d’adduction, des transports collectifs et des équipements publics, constituent une immense réserve foncière qui pourrait accueillir une population parfois doublée. C’est le lieu où doit commencer la lutte contre la destruction des terres agricoles environnantes.

  • Création d’une charte urbaine du territoire (extrait)
    • Alignement sur rue autorisé, voire demandé. Continuité du bâti.
    • Construction en limite parcellaire - y compris fond de parcelle - autorisé, sur une hauteur limitée : respect de l’ensoleillement des voisins
    • Mixité des usages autorisée et favorisée, sauf nuisances graves : habitat, mais aussi commerces, bureaux, petites entreprises…
    • Stationnement interdit sur la voie publique. Il doit être géré sur chaque parcelle, comme au Japon. En compensation, la largeur de certaines voies pourra être réduite.
  • Renforcement d’un tissu artisanal lié aux métiers de la construction et de la rénovation. Isolation des bâtiments. Énergies propres : solaire, éolien.
  • Faire des quartiers populaires des points forts en matière d’agriculture urbaine, en y associant les bailleurs sociaux. Gérer l’espace entre les logements collectifs; construire des parkings aériens.
  • Promouvoir l’utilisation de la terre crue dans les rénovations : Projet Cycle Terre de Grand Paris Aménagement / Sevran. Ancienne tradition de briqueteries sur le territoire, à promouvoir : briques de terre crue ?

Avenues des Bleuets et des Coquelicots
à Gonesse
(image Google)

Avenue des Bleuets
à Gonesse
(image Google)

Densification progressive des parcelles et développement de la pluralité des fonctions : habitat, artisanat, commerces...
image Luc Dupont

Alignement sur rue, suppression du stationnement sur la chaussée, mixité des fonctions : commerces, ateliers, bureaux… image Luc Dupont

Charte proposée pour CARMA Pays de France

  1. Défense prioritaire et absolue des terres agricoles, des forêts et autres espaces naturels
  2. Évolution vers une agriculture biologique du territoire
  3. Mise en œuvre d’un cycle alimentaire durable
  4. Développement des emplois socialement utiles, durables et accessibles aux populations locales, autour des productions agricoles, de leurs transformations, leur distribution et le recyclage des déchets organiques
  5. Mutualisation des moyens pour la formation des habitants aux nouvelles activités agricoles et paraagricoles, et leur appui par un centre de recherche partagé
  6. Revalorisation des territoires périphériques résidentiels et d’activités
  7. Attractivité touristique du territoire : Développement d’un éco-tourisme destiné en premier lieu aux habitants de la métropole

Carte des points d’appui inventoriés sur CARMA Pays de France

Exemples de projets en cours pouvant servir de points d’appui à CARMA Pays de France

La mise en œuvre du projet de territoire CARMA Pays de France ne peut se faire qu’à partir d’une connaissance fine et concrète du territoire, avec et à partir de ses habitants, qui en ont la connaissance, l’expertise et la pratique.

Nous pouvons d’ores et déjà inventorier les diagnostics qui ont été établis, et les premières actions mises en place: cf. carte ci-contre. Nous avons noté en priorité les actions qui visent :

  • à préserver et renforcer les continuités biologiques - trames vertes et bleues - rétablir la biodiversité, au sein même des espaces urbanisés ;
  • à mettre en valeur le patrimoine existant, au service des habitants ;
  • à promouvoir des pratiques écologiques, notamment dans le domaine de la construction :Cycle terre à Sevran, par exemple ;
  • à favoriser les actions de formation et les actions culturelles destinées aux habitants ;
  • à améliorer les mobilités sur le territoire, notamment Est-Ouest.

Ces actions s’insèrent dans le tissu urbain construit de la périphérie parisienne ; elles viennent compléter les actions de défense des terres agricoles, de transformation des pratiques agricoles et le développement des activités économiques qui y seront liées.

En rose, les limites des CDT qui concernent directement le territoire de CARMA Pays de France / le CDT Est Seine Saint-Denis déborde au Sud notre périmètre tel qu’il est défini aujourd’hui...

Un territoire d’innovation et d’apprentissage

Nous avons déjà insisté dans le projet CARMA Gonesse sur le grand potentiel de Recherche-Développement qui peut se développer sur le territoire ; ce potentiel a été consolidé lors des derniers entretiens Carnot de R&D et des échanges avec l’Université de Paris 13, l’INRA et Agro Paris-Tech. Sa concrétisation devrait pouvoir se matérialiser sur certains espaces d’activités des communes du Tremblay, Villepinte ou Aulnay-sous-Bois par exemple.

CARMA Pays de France souhaite développer d’autres opportunités sur le territoire comme l’éducation informelle et la formation tout au long de la vie. Des politiques éducatives territoriales - c’est-à-dire émanant du territoire - mobiliseront les différents acteurs éducatifs dans une complémentarité entre l’éducation formelle : l’école, l’université, l’institut, et non formelle : champ des loisirs socioculturels ou sportifs, des médiathèques, des conservatoires, des expériences de terrain…

Non loin du territoire de CARMA Pays de France, l’agglomération Plaine Commune et Bernard Stiegler, philosophe, directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou, ont lancé la démarche de Territoire apprenant numérique dans le but d’anticiper les transformations liées aux nouvelles technologies sur les questions relatives à l’avenir du travail, de l'économie contributive, de l’urbanisation, de l’éducation et de la recherche. Le monde rural et l’agro-écologie ont déjà été identifiés comme des leviers possibles de l’apprentissage. Les multiples facteurs d’entraide - besoin de survie / amélioration des conditions de vie - résurgence de savoir-faire anciens, amour du terroir, observation du paysage et de la nature…., sont autant de points d’appui pour une éducation informelle de qualité. En milieu rural, les individus ont de grandes capacités d’apprentissage et de transmission, qui semblent plus spontanées ou évidentes qu’en milieu urbain. Il faut tirer parti de cette opportunité qui convient parfaitement au territoire support du projet.

Un Contrat Éducatif Local - CEL - pourrait concrétiser une telle dynamique.

Dessin de la ferme urbaine du quartier prioritaire Bois du Château, à Lorient. DR Optim-ism

École Supérieure d’Agriculture Angers


Logo de l’expérience conduite à Grenoble

Mise en œuvre de CARMA Pays de France

Un dispositif collaboratif de mise au point

Le Projet de territoire CARMA Pays de France n’a de sens que s’il est prévu pour s’élaborer avec l’ensemble des parties prenantes, tout en restant ouvert à des dialogues régionaux et internationaux, du fait de son caractère exemplaire Cela signifie notamment à titre d’exemple :

  • Une sensibilisation des élus, des responsables associatifs et économiques, des agriculteurs et des habitants - des rencontres mensuelles - ; cela demande du temps, et c’est indispensable !
  • Une stratégie foncière coordonnée tant au niveau agricole qu'urbain ; cela vaut pour les questions réglementaires et pour l'intervention des divers opérateurs fonciers publics.
  • La mobilisation d’un financement participatif pour enclencher une phase pré-opérationnelle.
  • Des Ateliers sur les axes et un groupe de pilotage transversal, avec des ressources techniques accessibles à tous.
  • Des démarrages immédiats d’opérations tests.
  • Un Forum permanent de projet itinérant se déplaçant dans les communes volontaires.

La dimension régionale et internationale peut être mise en avant par des relations avec des projets similaires en Île-de-France, et avec des opérations du même type dans l’Agenda Urbain Européen : voir le programme URBACT.

L’utilisation de procédures adaptées

Le Ministère de la transition écologique et solidaire a lancé une procédure de contrat de transition écologique. Les 20 territoires qui ont expérimenté ces contrats en 2018 sont des territoires volontaires qui parient sur l’écologie comme moteur de l’économie, et qui ont choisi de s’engager dans un changement de modèle à travers la transition écologique. Pourquoi ne pas demander à bénéficier de cette procédure qui correspond tout à fait aux objectifs présentés ?
D’autre part, on peut s’inscrire dans le cadre des PAT - projets alimentaires territoriaux - prévus par la loi du 13 octobre 2014 ; Un PAT vise à donner un cadre stratégique et opérationnel à des actions partenariales répondant à des enjeux sociaux, environnementaux et de santé liés à l’alimentation.

Enfin la structure territoriale peut être un PTCE : Pôle Territorial de Coopération Économique. Les PTCE sont constitués par un ensemble d’acteurs de terrain qui s’associent autour d’un projet économique commun pour favoriser le développement territorial local : associations, coopératives, collectivités territoriales, entreprises classiques, universités... Leurs domaines d’activité sont divers et adaptés à leur contexte local : éco-activités, emploi et sécurisation des parcours professionnels, alimentation et agriculture durable... Cela doit se traduire par une mobilisation sans précèdent débordant des cadres institutionnels et par la constitution d’un outil commun adapté et d’une gouvernance adaptée permettant la synergie des projets.

. Le groupement CARMA
.....Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir


Le groupement CARMA s’est constitué fin 2016 lors de l’appel à projets Inventons la métropole du Grand Paris, pour proposer sur un site de 15 hectares situé à l’intérieur
du Triangle de Gonesse un projet-phare de transition écologique pour l’ensemble du Triangle de Gonesse et les communes environnantes s’inscrivant dans le bassin du Grand Roissy.


Le groupement

Maître d'ouvrage : Terre de Liens Île-de-France / Anne Gellé
Assistant au Maître d’ouvrage : Robert Spizzichino : pilote de projet, Ingénieur-urbaniste
Strategic design : Atelier d’Architecture Autogérée
Assistants maîtrise d'ouvrage et experts : Cyril de Koning, Montage de projet ; Jacqueline Lorthiois, Experte emploi
Mathieu Calame, Consultant montage ; Robert Levesqu, Expert agronome ; Alice Leroy, Communication et mise en réseau
Association O2LA, Relations extérieure / Florence Godinho ; SoandSau : Réalisations graphiques
Participation citoyenne : Métro Pop’! ; APPUII, Alternatives pour des projets urbains ici et à l'international
Maîtrise d'œuvre : fair / Baptiste François ; Luc Dupont, Architecte ; Jules Abel, Paysagiste
Conseil d'orientation et d'appui : AMAP Île-de-France ; France Nature Environnement ; Fermes d’avenir
Les champs des possibles ; Confédération des commerçants de France ; Biocoop
Appui financier : Miimosa