Le
projet CARMA prend place sur les 670 ha de terres fertiles du Triangle
de Gonesse. Il propose la mise en place d’une démarche au
bénéfice du territoire, pour un cycle alimentaire sain et
durable capable, en priorité, de répondre aux besoins des
habitants du secteur. Il a démarré à l’occasion
de l’appel à projets Inventons la métropole du
Grand Paris, sur un site de 15 hectares situé à l’intérieur
du Triangle de Gonesse. Notre Groupement, qui s’inscrit dans le
cadre de l’Économie Sociale et Solidaire, a été
incité par de nombreux partenaires à poursuivre
cette action et à lui donner toute sa dimension : un projet-phare
de transition écologique pour le Triangle de Gonesse
et les communes environnantes s’inscrivant dans le bassin du Grand
Roissy.
Présentation |
 
|
Ses
objectifs
- CARMA
pose les questions de l’autonomie alimentaire des villes
et de la qualité des produits, cultivés de manière
moderne et biologique, sans engrais chimiques ni pesticides
nuisibles à la santé.
Il dépasse les considérations agronomiques, repense
l’économie du territoire pour la mettre au service
des habitants, à partir des ressources locales, au lieu
de concevoir des ZAC et de grandes infrastructures sans liens
avec le territoire. Celles-ci sont coûteuses, destructrices
de l’environnement, et souvent rapidement obsolètes.
C'est un projet durable, offrant aux jeunes des formations et
des emplois pérennes, localisés.
- Un
projet inscrit dans le réseau francilien des initiatives
agricoles modernes, comme celles de Marcoussis, Montesson, Toussacq...
Il entre en résonance avec les projets de Milan, Barcelone
et Montréal par exemple. Le Grand Paris se tiendra-t-il
à l’écart du mouvement des cités
en transition ?
- CARMA
vise à rétablir un équilibre entre espaces
non bâtis, naturels ou agricoles, proches des habitants,
et espaces bâtis denses et plurifonctionnels, mêlant
habitats, entreprises de transformation - alimentaire et matériaux
bio-sourcés -, établissements d’enseignements
modernes, commerces et activités de loisirs-nature à
proximité, pour limiter les déplacements, dont
ceux des week ends pour la détente.
L’équilibre
ville-nature est indispensable aux habitants. Le projet prône
la planification d'espaces urbains densifiés et diversifiés
qui permette de développer de riches espaces agricoles
et de biodiversité dans lesquels il sera bon de travailler,
de jardiner, se promener ou développer des activités
de pleine nature attractives.
Un
projet d’économie circulaire
En
plus de contribuer à nourrir le territoire, il inclut le
recyclage des déchets agricoles et alimentaires qui enrichiront
les terres sans besoin d’apports chimiques. Le soin apporté
aux sols - permaculture, agroforesterie - permet de se passer
de la plupart des pesticides employés dans l’agriculture
industrielle. Le projet s’appuie sur la recherche agroécologique.
CARMA
favorise l'autonomie des habitants du secteur et des communes
avoisinantes et valorise leur capacité à créer
et inventer de nouvelles activités liées à
l’agriculture dans un monde où il faut répondre
à de nouveaux défis.
Le
cycle production-transformation-distribution-consommation-recyclage
les implique le plus possible et contribue à la formation
aux nouveaux métiers sur ces sujets novateurs.
Le
cycle alimentaire sur lequel se fonde le projet CARMA |
Territoires
en coopération |
Gonesse
est une terre nourricière depuis des siècles
Le
projet CARMA rassemble des opérateurs du monde agricole
et de la distribution alimentaire, des professionnels de l’aménagement
du territoire et des acteurs financiers. Son objectif : réaliser
un projet au service des habitants qui s’appuie sur les
perspectives prometteuses de l’agriculture péri-urbaine
et urbaine à l’échelle de l’Ilede-France.
Il
initie des dynamiques nouvelles en cohérence avec les enjeux
écologiques et alimentaires actuels. La promotion d’une
agriculture biologique de proximité au service de la population
ouvre des possibilités importantes de créations
locales d’emplois nouveaux, dans des filières inédites.
Elle introduit aussi des modes innovants et sobres de production
en conformité avec les engagements pris par la France lors
de la COP 21.
L’aménagement
du Triangle de Gonesse représente une opportunité
unique, à seulement 15 kilomètres au nord de Paris,
de mettre en œuvre des propositions auxquelles aspirent la
majorité des Franciliens. Le projet crée des possibilités
de formation aux emplois de la transition énergétique,
tout en mettant en valeur un patrimoine agricole et paysager exceptionnel
de l’agglomération parisienne.
Les
questions de la terre, du sol, de leur préservation et
de leurs qualités sont au cœur des enjeux d’une
agriculture biologique respectueuse des êtres humains et
de la nature. L’objectif est de faire fonctionner un modèle
viable pour le producteur, le territoire et les acteurs locaux,
pour les consommateurs et pour les travailleurs.
Il
est urgent de considérer les franges agricoles
comme un patrimoine à préserver.
L’association
Terre de Liens, mandataire du groupement, est un opérateur
reconnu de ce nouveau modèle : depuis 2003, elle œuvre
pour faciliter l’accès des paysans à la terre,
y compris dans les zones urbaines, et pour développer l’agriculture
biologique et paysanne de proximité.
D’autres
métropoles européennes l’ont démontré
: l’agriculture urbaine et périurbaine est un levier
de prospérité et d’attractivité pour
un territoire. La vocation productive des terres agricoles s’accompagne
d’aménités environnementales qui attirent
habitants et visiteurs. La mise en valeur de savoir-faire traditionnels
ou innovants, notamment dans le domaine de l’artisanat et
de la gastronomie, fait rayonner une métropole au-delà
de ses frontières.
Avec
l’objectif de transformer nos modes de vie et nos modes
de production, les acteurs du projet et leurs réseaux ont
une importante capacité de mobilisation, tant localement
qu’aux niveaux régional et national. Cette capacité
de fédérer des acteurs venus d’horizons différents
est la meilleure garantie de faire aboutir un projet à
la hauteur des ambitions de la métropole parisienne.
Car
le sens de cette proposition n’est pas seulement économique
et spatial : CARMA amorce une réponse nécessaire
aux enjeux écologiques et sociaux. L’impulsion apportée
est cohérente et centrée sur le territoire, pour
et avec la population locale.
Le
présent document rassemble les premières pistes
de réflexion et d’action, dans le but de poursuivre
la co-construction du projet. |

Le Triangle de Gonesse compte 670 hectares de terres agricoleau
potentiel exceptionnel. Ses alentours ont été progressivement
grignotés par une urbanisation peu dense et souvent chaotique.
À 15 kilomètres au nord-est de Paris, le Triangle
est situé majoritairement sur la commune de Gonesse, à
la frontière entre les départements du Val d’Oise
et de la Seine-Saint-Denis, entre les aéroports du Bourget
à l’ouest et de Roissy-Charles-De-Gaulle à
l’est.
|
Le
site du Triangle de Gonesse |

Terres
agricoles et zones urbanisées majoritairement peu denses
: L’étalement urbain doit être arrêté.

Constitution
du territoire proche du triangle
Réseaux
de transports publics principaux existants et en projet
|
Environnement
urbain et agricole
Localisé
entre les aéroports de Roissy Charles-de-Gaulle et du Bourget,
le Triangle de Gonesse couvre une superficie proche de 670 hectares.
Il est bordé à l’Ouest par la route de l’Europe,
continuité directe de l’avenue de Flandre parisienne.
Les autoroutes A1 et A3 constituent sa limite Est, peu franchissable
: boulevard intercommunal du Parisis, assurant l’accès
à l’autoroute, et pont du chemin de Gonesse à
Villepinte où passe le bus à haut niveau de service.
Ses
apports vertueux pour la ville dense
sont immenses.
La
position du Triangle de Gonesse dans une zone d’exposition
au bruit a jusqu’à présent repoussé
les pressions foncières sur les terres limitrophes. Aujourd’hui
ses 670 hectares représentent un maillon unique dans la
trame verte de l’agglomération parisienne, reliant
les zones forestières aux grands parcs urbains.
Le
Triangle seul permet aujourd’hui la pénétration
de terres non imperméabilisées au plus proche de
la capitale française et de ses habitants.
Des
sols de grande qualité
La
métropole parisienne a pris place dans une géographie
aux sols de grande qualité agronomique. La Plaine de France
est reconnue comme étant la plus fertile de la région
dès le Moyen-Âge. Les surfaces riches en limons sont
un prolongement de la plaine picarde. Elles étaient cultivées
pour alimenter la capitale.
L’étalement
de la métropole parisienne a eu pour conséquence
la disparition des ceintures maraîchères et arboricoles
qui alimentaient Paris. Le développement des infrastructures
de transport a aussi fortement modifié le site. La ville
se diffuse dans les territoires cultivés, le long des infrastructures,
enclavant les quelques poches agricoles qui subsistent.
Ces
espaces agricoles figurent parmi les zones aux plus hauts rendements
de France, derrière la Champagne crayeuse et la Beauce.
Les cultures agro-industrielles qui s’y développent
- blé, orge, maïs et colza - relèvent d’une
politique agricole nationale, voire internationale, et non locale.
Leurs modes de production, éloignés des citadins,
résistent difficilement aux pressions foncières
du mouvement d’expansion de la ville.
Dans
un contexte de crise économique qui affecte les productions
alimentaires, c’est une opportunité exceptionnelle
pour la métropole parisienne de reconsidérer ses
franges agricoles. Pour les villes, il s’agit de reconnaître
ces lieux de production comme un élément pérenne
et consubstantiel de leur développement : des villes européennes
comme Milan et Barcelone l’ont compris et le mettent en
œuvre.
Autour
du Triangle
Les
franges du Triangle de Gonesse sont majoritairement occupées
par des zones artisanales, industrielles et commerciales. Le long
de l’autoroute A1 se succèdent trois centres commerciaux
entre lesquels sont installés l’ancienne usine de
Peugeot PSA Aulnay et le parc d’activités Paris Nord
2, à cheval sur les départements du Val d’Oise
et de la Seine-Saint-Denis : Gonesse, Villepinte, Roissy-en-France.
Le
parc de la Patte d’Oie, ancienne décharge, en limite
du site historique où s’est écrasé
le Concorde en juillet 2000, scinde la zone industrielle Grande
Couture sur la commune de Gonesse et la zone artisanale Haute,
sur la commune du Thillay.
Des
surfaces agricoles préservées
au bénéficice des habitants
de l’Île-de-France
Au
Sud, une partie du Triangle de Gonesse a déjà été
urbanisée par la zone artisanale des Tulipes, tandis que
le golf de la Vallée Verte, au Nord, sépare les
champs agricoles des zones de fret de l’aéroport
de Roissy CDG. Les emprises des aéroports eux-mêmes
n’ont que peu de liens directs avec le Triangle agricole.
Le
site est directement desservi par un Bus à Haut Niveau
de Service qui relie le RER B - connectant les aéroports
- à la ligne du RER D.
La
ligne de métro automatique 17 Nord en projet dans le cadre
du Grand Paris Express devrait assurer la liaison rapide entre
Paris et les aéroports du Bourget et Roissy Charles-de-Gaulle.
Le projet de gare sur le Triangle de Gonesse, très contestable
du point de vue de l’utilisation des budgets publics, n’est
pas nécessaire au développement de CARMA. Elle n’est
donc pas représentée sur la carte ci-contre, la
ligne 17 empruntant un trajet alternatif.
Toutes
les études faites sur les bassins d’emploi et de
main d’œuvre ainsi que sur les déplacements
domicile-travail mettent en évidence l’inadaptation
des projets actuels d’aménagement et de création
d’infrastructures aux besoins des populations d’Île-de-France.
Une remise à plat du système de transport collectif
dans l’Est du Val d’Oise est absolument nécessaire
afin d’engager des investissements publics au service des
Franciliens. |
Environnement
économique et emplois
Le
Triangle de Gonesse se situe dans le bassin économique
du Grand Roissy - 600 000 habitants -, avec un Cœur
de pôle englobant Gonesse et une aire directe
couvrant l’agglomération Territoires d’envol
(93) et le bassin de Sarcelles (95). Quantitativement, le territoire
compte, à 5% près, autant d’actifs - 270 000
- que d’emplois : 256 000. Pourtant, les inégalités
sont considérables, avec un taux d’emploi à
Roissy 123 fois plus élevé qu’à Sevran
: 43 contre 0,35. De plus, l’inadéquation est forte
entre des emplois ultra-spécialisés ou relativement
qualifiés sur quelques filières, et une main-d’œuvre
locale polyvalente peu ou pas qualifiée à 46%. D’où
les chassés-croisés de travailleurs quittant le
territoire pour subir des temps de transports importants, tandis
que des actifs extérieurs viennent occuper un grand nombre
d’emplois du territoire. À Gonesse, pourtant excédentaire
en emplois - 14.881 pour 10.310 travailleurs occupés -,
moins d’un poste sur 5 est occupé par un habitant
de la commune. Et de 1999 à 2013, les 3.236 emplois implantés
sur la commune n’ont profité qu’à 126
habitants supplémentaires, soit un taux d’utilité
de 4%. D’après
l’étude ÉCODEV sur les familles professionnelles
du territoire, plus de la moitié des emplois du cœur
de pôle - 53% contre 27% en ÎdF - se concentre sur
deux filières : le transport-logistique - 53.000 postes
-, auquel il convient d’ajouter l’activité
adjacente de commerce de gros - 9.000 -, et la gestion : 19.000
emplois en comptabilité, finances, administration des entreprises.
L’industrie - y compris le bâtiment - ne dépasse
pas 9%. |
À
l’inverse, les activités de l’aire directe
sont liées aux besoins d’une population - 440 000
habitants -, qui explique l’importance de 48 000 emplois
présentiels - 44% du total - répartis entre
les services de proximité - 10 600 -, l’administration
publique - 10 200 - le sanitaire et social - 9 500 -, l’éducation-formation
- 9 000 - et la distribution : 8 800. L’industrie est mieux
représentée - 15% - avec 8 200 postes dans le BTP
et 8 500 dans les autres branches.
Prétendre que tous ces emplois sont liés à
la présence de l’aéroport est absurde. Les
seuls points communs avec la structure économique du pôle
de Roissy sont l’importance des filières transport-logistique
- 13 300 emplois - et du commerce de gros - 3 800 - soit 16% ;
et la pénurie de postes en conception-recherche et prestations
intellectuelles, qui est une des caractéristiques d’ensemble
du territoire, avec 5% des emplois du cœur de pôle
et 4% de l’aire directe.
Depuis longtemps, la pléthore des activités de logistique/commerce
de gros sur le territoire du Grand Roissy a généré
des difficultés de recrutement local et mis des métiers
en tension. De même en ce qui concerne le commerce en grande
surface. À l’inverse, on enregistre une pénurie
d’activités industrielles, ce qui oblige la population
ouvrière à travailler au loin. Résultat :
la main-d’œuvre locale est obligée de subir
d’importants déplacements journaliers. Elle est remplacée
par des actifs extérieurs qui viennent occuper les postes
en tension du territoire. Cette dissociation occasionne des flux
supplémentaires qui peuvent atteindre 80% du nombre d’emplois
: c’est le cas à Gonesse, avec des conséquences
en termes de pollution, de saturation des réseaux de transports,
de temps perdu et de surcoûts.
La
filière professionnelle agricole est très faiblement
représentée sur l’ensemble du bassin, avec
seulement 330 emplois - 0,13% -, d’où l’intérêt
de développer ce champ d’activité, qui permettra
de diversifier une structure économique trop spécialisée
et de recruter sur place, afin de répondre aux besoins
alimentaires de la population très nombreuse de l’aire
directe. Les activités de la filière agricole, non
délocalisables, sont fortement génératrices
d’emplois induits dans les centres-villes en matière
de restauration, d’industrie agroalimentaire, de commerce
de détail, de transport alimentaire, de cantines scolaires,
d’entreprises…
|

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Pôles
d’emplois et Pôles de main-d’œuvre
du Grand Roissy
Toujours
plus d’emplois,
avec la création d’emplois
adaptés aux habitants |
Le
projet : Philosophie
et Ambitions - Hypothèses pour la co-construction |
Philosophie
et Ambitions
Le
projet CARMA se fonde sur une vision globale incluant l’ensemble
des acteurs du territoire. Il propose la mise en place d’une
démarche circulaire écosystémique qui s’appuie
sur un cycle alimentaire sain et durable, capable de répondre
aux besoins de ses habitants pour construire un avenir partagé.
Le projet a vocation à devenir une référence
pour la diffusion de pratiques agricoles et alimentaires durables
sur d’autres territoires. |

Les espaces naturels, agricoles et forestiers qui subsistent aux
franges de l’agglomération parisienne. Il est urgent
de les protéger. |
Le
projet vise la création d’un réseau pour
le développement et la promotion de l’agriculture
urbaine et périurbaine à l’échelle
locale du Grand-Roissy et de l’Île-de-France.
Le
Triangle de Gonesse est un espace qui doit rester agricole,
mais qui est amené à muter profondément.
Son inscription dans le Grand Roissy et la Plaine de France
lui permet de s’appuyer sur un vaste réseau urbain
et péri-urbain capable d’intégrer les éléments
stratégiques et programmatiques qui assureront cette
mutation. Ainsi, les communes avoisinantes, notamment Gonesse,
Aulnay-sous-Bois et Villiers-le-Bel peuvent bénéficier
de l’implantation d’équipements ou d’activités
s’inscrivant dans les transitions sociale et écologique
de leur territoire. Elles deviendront en Île-de-France
les leviers d’une dynamique de transition plurielle, ouverte
sur un monde qui change.
Agrocité
Rurban par l’Atelier d’Architecture Autogérée
: une réussite concrète
Démontrant
les vertues de l’agriculture périurbaine, depuis
la diversification des sources d’approvisionnement alimentaires
jusqu’à la mise en valeur des paysages, nous faisons
le pari qu’une coexistence harmonieuse entre rural et
urbain peut contribuer à résoudre certains des
problèmes des métropoles. La création d’opportunités
spatiales supports de développement de modes de vie résilients,
s’appuyant sur la production locale, les circuits courts,
la préservation des ressources, et le zéro déchets,
influencera progressivement le milieu urbain vers un équilibre
environnemental de long terme, reconstruisant le lien entre
agriculture et alimentation, entre production et consommation.
Un
tel réseau se doit d’être ouvert à
tous et s’adresser à toutes les populations. La
création et la valorisation d’emplois s’inscrivant
dans le cycle alimentaire sain et durable de leur territoire
permet d’ouvrir une large palette de métiers. Le
projet propose un vaste choix d’activités, des
métiers reconnus, pérennes et non délocalisables.
L’accès à l’emploi est facilité
dans des secteurs où la main d’œuvre est déjà
présente, réduisant les déplacements pendulaires
et le déséquilibre des territoires. Les personnes
connaissant des difficultés socio-économiques
deviennent les acteurs privilégiés d’une
mutation sociétale bénéficiant à
tous.
|
Hypothèses
pour la co-construction
La
Plaine de France, dont le Triangle de Gonesse fait partie, est
caractérisée par ses grandes cultures basées
sur un modèle industriel de production. Le projet CARMA
propose de convertir progressivement les terres agricoles existantes
du Triangle vers d’autres types de productions agricoles
- maraîchage, arboriculture, notamment - tandis que l’ensemble
du territoire fera l’objet d’un traitement agro-forestier
ambitieux. Ce type de transformation permet la diversification
des paysages et ainsi de revaloriser le site. En pérennisant
la vocation agricole du Triangle, le projet assure aux femmes
et hommes qui s’investissent dans le travail de la terre,
dans la transformation et la distribution de ses produits, une
projection dans un avenir stable, dans des emplois reconnus pour
leur utilité.
Le programme projeté est une application concrète
d’objectifs sociaux, sociaux-économiques et écologiques
identifiés : valorisation des
interfaces rural-urbain, gouvernance citoyenne des biens communs,
promotion de l’économie circulaire, mutualisation
des ressources,
circuits courts, zéro déchets, transports doux…
Ce programme
impulse des initiatives et projets sur l’ensemble du territoire
:
vitalisation des centres-villes, continuité des coulées
vertes... |
 |
Le
Triangle devient
le premier lieu
de transition |
Développement
de reseau local
dans le Parisis |
Mise
en réseau
métropolitain
et régional |
Étalement
rural :
l’agriculture
à la conquête
de la métropole |
Pôle
de productions agricoles
Le
pôle de productions agricoles, installé au
cœur du Triangle - 670 ha -, pourra s’étendre
au-delà, sur les autres terres agricoles auxquelles il
est physiquement relié. La diversité des cultures
qui y prendront place - cultures maraîchères, vergers,
céréales en agro-foresterie et ponctuellement
cultures de plantes utiles en écoconstruction - en est
la pièce fondamentale du cycle alimentaire sain et durable
du projet. Des infrastructures légères, démontables
et réutilisables peuvent y être installées.
Le
lancement du projet de transformation pourra notamment s’appuyer
sur les infrastructures de la famille Plet, agriculteurs installés
depuis près d’un siècle à Gonesse.
La mise en place sur le parc de la Patte d’Oie à
Gonesse - 120 ha - d’une ferme pédagogique d’insertion
portée par l’association des Fermiers de la francilienne
figure également parmi les premiers éléments
de la mise en réseau que le projet promeut.
Des
espaces-tests agricoles offrant infrastructure et accompagnement
et une ferme maraîchère solidaire - inspirée
des Moissonneurs solidaires, installés sur certaines
parcelles du Triangle et réunies en un Farm Lab’
assureront aux habitants l’accès à une vaste
palette de métiers. Ainsi, la dynamique que le projet
met en place régénérera puis consolidera
la perpétuation des savoir-faire. L’installation
d’agriculteurs et d’éleveurs, après
une période de formation accompagnée par Terre
de Liens Île-de-France ou Les Champs des Possibles - deux
membres du groupement CARMA - peuvent porter la mutation des
activités agricoles du Triangle.
Les
espaces comestibles de la ferme permaculturelle du Bec Hellouin
(27) :
un paysage à part entière
Le
pôle de conditionnement et transformation permet
la valorisation directe et locale des produits du pôle
de production agricole. Il prend place dans les dents creuses
d’un urbanisme de zones artisanales et industrielles fortement
consommateur d’espace : en particulier la ZI de la Grande
Couture, la ZA Haute ou des Tulipes, le parc d’activités
Paris Nord 2, la friche industrielle PSA-Aulnay. Associé
à la densification de ces zones, ce pôle permet
d’être le levier de leur redynamisation tout en
contenant strictement toute artificialisation des sols.
Pôle
de conditionnement et transformation
Des
espaces de stockage, de transformation et des conserveries à
proximité physique directe des lieux de production assureront
leur traitement dans un périmètre proche du Triangle
de Gonesse, sans imperméabiliser les espaces agricoles
et en limitant drastiquement le transport de matières
premières.
Répondant
aux besoins réels du territoire, le développement
du pôle de conditionnement et de transformation en unités
économiquement indépendantes assurera son adaptabilité.
Chaque entité pourra s’appuyer sur les réseaux
existants et en construction, tant du côté de la
production que de celui de la consommation. La dimension locale
des réseaux consolide les échanges et les synergies
en facilitant pour leurs acteurs la compréhension des
enjeux auxquels ils apportent collectivement une réponse.
Pôle
de vie et de consommation
Le
pôle de vie et de consommation se nourrit de ses
ramifications sur tout le territoire. Au niveau de la distribution,
la vente directe sera complétée par le développement
d’AMAP, par la distribution avec des commerces indépendants
et de proximité appuyée par la Confédération
des commerçants de France et par le soutien à
l’agriculture biologique promue par le réseau Biocoop,
trois membres du groupement CARMA. Les centresvilles de Gonesse,
Villepinte, Roissy-en-France, Le Thillay, Aulnay-sous-Bois,
Le Bourget ou Tremblay-en-France pour ne citer que les communes
limitrophes du Triangle, donneraient concrètement à
voir les liens entre alimentation et agriculture, aujourd’hui
distendu.
Le
développement de la consommation locale en un système
d’alimentation territorialisé n’est pas seulement
porté par les ménages : les restaurants et notamment
la restauration collective doivent y jouer un rôle déterminant.
Des partenariats avec les cantines des écoles - nombreuses
autour du Triangle -, des centres administratifs, des entreprises
- zones industrielles et artisanales limitrophes, zones logistiques
des aéroports -, des hôpitaux et des maisons de
retraite assureraient une partie des débouchés
des productions. D’autres débouchés offerts
aux produits agricoles notamment dans le secteur de l’isolation
thermique des bâtiments pourraient être supports
de la valorisation des produits de la terre. Ces soutiens pérennes
installeront une dynamique locale de développement, condition
sine qua non de la mise en place de politiques locales d’insertion
par l’emploi et la formation sur le long terme.
Le
FacLab de l’Université de Gennevilliers,
lieu de recherche
et façon de réinventer notre regard sur les objets
quotidiens
En
lien avec le pôle de production agricole, le Centre de
Recherche, d’Innovations et de Transfert de Technologie
(CRITT) doit permettre les interconnexions nécessaires
entre la recherche - exemple de recherche sur la capture du
carbone par des sols riches en humus - et les acteurs du territoire
pour leur progressive montée en compétence. Mais
il sera également un outil de sensibilisation aux enjeux
de sécurité alimentaire franciliens, notamment
liés aux changements climatiques, pour lesquels le projet
propose des solutions alternatives aux modes de production,
transformation, consommation et recyclage.
Son implantation privilégiée, entre deux aéroports
internationaux, en font de fait un lieu d’échanges
qui a vocation à nourrir et à s’enrichir
du développement national et global de l’agriculture
biologique périurbaine. L’implantation d’un
tel complexe pourrait être réalisée soit
sur la friche PSA Aulnay, soit en densification des zones d’activités
contiguës aux espaces de production.
Pôle
de valorisation des déchets
La
formation est un des enjeux majeurs du projet. Elle induit celle
des agriculteurs et éleveurs, dont les métiers
demandent connaissances et compréhension de la matière
vivante. Celle-ci est réalisée au sein du CRITT
et sur les espaces-tests agricoles. En parallèle, un
forum permanent des arts de vivre, destiné au grand public,
sera une plateforme d’échanges d’expériences
et un espace de démonstration des évolutions des
modes de vie… Ce forum sera animé par un groupement
de mutuelles en lien avec des espaces-santé situés
dans les centres-villes. Proposant des animations liées
à la santé et à la sécurité
alimentaires, des déclinaisons particulières pourront
s’y développer pour différents publics personnes
âgées, jeunes, travailleurs sédentaires,
personnes atteintes de handicaps…
Le
pôle de valorisation des déchets assure le
lien essentiel entre la consommation responsable et la production
écologique, il est à la base d’un circuit
alimentaire durable. Á travers le recyclage, le réemploi
ou le réusage, il existe un important potentiel de développement
de filières capable d’irriguer le territoire et
de faire de l’Île-de-France une région-pilote
en termes de traitement et de valorisation des déchets.
Ainsi le Triangle de Gonesse pourrait devenir un véritable
démonstrateur à l’échelle d’un
territoire d’une démarche circulaire holistique.
Quelques
exemples de projets existants en Île-de-France
L’exemple
de la valorisation des déchets agricoles et des espaces
de restauration collective via la méthanisation et le
compostage permet d’envisager le potentiel de ce type
de démarche. Le recyclage des déchets organiques
permet le maintien et l’amélioration de la fertilité
des sols ; Il génère une activité économiquement
viable, engendrant des emplois à fort potentiel d’insertion
et productrice de matières valorisables : gaz et engrais.
Notre partenaire Love Your Waste possède les compétences
pour l’organisation de la collecte de déchets organiques
et la mise en place de méthaniseurs.
Le
programme ainsi décrit fonctionne en réseau avec
d’autres éléments existants et des équipements
à créer en éco-construction en priorité
au sein du Grand Roissy, mais également au-delà
en Île-de-France.
La
démarche de mise au point du projet identifiera ainsi
des jumelages et partenariats possibles ou à réaliser
dans la perspective du développement d’activités
denses en emplois pérennes et de proximité : lycées
agricoles, Institut National du Cycle et du Motocycle situé
au Bourget... À cet égard, nous proposons la constitution
d’un pôle territorial de coopération économique
rassemblant les territoires ruraux ou péri-urbains mobilisés
sur des démarches tournées vers des thématiques
semblables.
Restauration
collective : des déchets organiques à valoriser
(Légumerie Rieffel | architectes : Mabire-Reich)
Un Farm Lab’ assurera aux habitants une vaste
palette de métiers
pour une dynamique de régénération.
CARMA
s’inscrira au sein d’une galaxie de projets existants
sur le territoire.
Il
est nécessaire de répondre aux besoins réels
du territoire.
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CARMA
Gonesse : un projet-phare de transition écologique
.....Coopération
pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine
d’Avenir
Le groupement CARMA s’est constitué
fin 2016 lors de l’appel à projets Inventons
la métropole du Grand Paris, pour proposer sur
un site de 15 hectares situé à l’intérieur
du Triangle de Gonesse un projet-phare de transition écologique
pour l’ensemble du Triangle de Gonesse et les communes
environnantes s’inscrivant dans le bassin du Grand
Roissy.
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Le groupement
Maître
d'ouvrage : Terre
de Liens Île-de-France / Anne Gellé
Assistant au Maître d’ouvrage : Robert
Spizzichino : pilote de projet, Ingénieur-urbaniste
Strategic design : Atelier
d’Architecture Autogérée
Assistants maîtrise d'ouvrage et experts
: Cyril de Koning, Montage de projet ; Jacqueline
Lorthiois, Experte emploi
Mathieu Calame, Consultant montage ; Robert Levesqu, Expert
agronome ; Alice Leroy, Communication et mise en réseau
Association O2LA, Relations extérieure / Florence
Godinho ; SoandSau : Réalisations graphiques
Participation citoyenne : Métro
Pop’! ; APPUII,
Alternatives pour des projets urbains ici et à l'international
Maîtrise d'œuvre : fair
/ Baptiste François ; Luc
Dupont, Architecte ; Jules Abel, Paysagiste
Conseil d'orientation et d'appui : AMAP
Île-de-France ; France
Nature Environnement ; Fermes
d’avenir
Les
champs des possibles ; Confédération
des commerçants de France ; Biocoop
Appui financier : Miimosa
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