Voici
les principaux résultats de 14 vagues annuelles (2003-2016) de
comptage des moineaux observés dans Paris, effectués par
les
adhérents du Corif et de la LPO. Ces résultats ont été
analysés par Frédéric Jiguet, du MnHn. À Paris,
nous ne savons pas quels sont les effectifs du Moineau domestique, ni
quelle peut être l’évolution de sa population. Car
malgré son caractère anthropophile, cette espèce
a été peu étudiée. La première baisse
significative dans les populations de Moineaux domestiques date de l’époque
où les voitures à chevaux ont été remplacées
par les véhicules automobiles, parce que les moineaux se nourrissaient,
d'une part, des restes de graines trouvées dans les crottins de
cheval et, d'autre part, des céréales que les chevaux laissaient
échapper de leurs musettes. Les premières années
de ce suivi ont été analysées en 2008 et n’ont
pas montré de déclin significatif du Moineau à Paris,
sauf dans deux arrondissements (le XIe et le XVe).
Mieux
connaître le moineau
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Le
Moineau domestique (Passer domesticus) est originaire
du Moyen-Orient. C'est un oiseau sédentaire et grégaire
: il aime vivre en petits groupes et n'effectue pas de migration.
Le mâle et la femelle sont différents. Le mâle
porte une tête grise et une bavette de couleur noire.
Ses joues et sa gorge sont de couleur blanche. La femelle arbore
une robe beige avec une bande sourcilière claire.
L'oiseau
est commun là où l'homme s'est installé.
Pour se nourrir, il affectionne les graines de plantes cultivées,
millet, blé, avoine, riz, sorgho et aussi les graines
des plantes sauvages comme les graminées. Il se nourrit
à terre mais il aime aussi attraper les insectes en vol.
En ville, il est opportuniste et mange quasiment tout ce qu'il
trouve.
Moineau
domestique mâle
© M. Sitterlin / Corif
De
septembre à la mi-novembre, tous les Moineaux domestiques
reviennent vers les sites de nidification afin de reprendre
possession d'un nid. Les places libres sont rapidement occupées
par la jeune génération.
À l'origine, il nichait en colonies dans les arbres,
mais s'est progressivement adapté et est devenu un hôte
des habitations humaines. Il construit un nid en forme de cuvette
sous nos toits, dans des anfractuosités de murs et dans
des haies, à l’aide de brins de paille et de duvet.
La qualité de la construction du nid dépend de
l'endroit où il l'installe.
Le mâle et la femelle sont unis pour la vie. La parade
nuptiale a lieu à la fin du mois de mars ou début
avril. La ponte de 5 à 6 œufs est couvée
par la mère seule la nuit et par les deux parents en
alternance durant la journée. Il peut y avoir jusqu'à
3 ou 4 pontes par an. La durée de la couvaison est courte,
d'environ 12 à 13 jours.
Moineau
domestique femelle
© P. Richard / Corif
Pendant
les tous premiers jours de leur vie, les jeunes sont nourris
avec des insectes. Des recherches effectuées à
Hambourg en avril 1997 démontrèrent que pas un
seul jeune des premières nidifications ne prit son envol,
et ce par manque d'insectes, ceux-ci étant d'une importance
vitale pour la croissance des jeunes oisillons.
Comme beaucoup d'autres espèces, le Moineau domestique
est partiellement protégé. Dans des conditions
très strictes qu'il détermine par arrêté,
le ministre de l'environnement et du développement durable
autorise ponctuellement la capture ou la destruction des oiseaux,
de leurs œufs ou de leur nid.
C'est une espèce anthropophile - proche de l’homme
- depuis des siècles. Il a tissé avec l’homme
des liens très étroits, lesquels se traduisent
par une place très importante du Moineau dans la littérature
et les traditions.
Originaire du Moyen-Orient, il a étendu son aire de répartition
au cours des siècles dans presque tous les pays d’Europe.
Il arrive aux États-Unis en 1852, après s’être
embarqué comme passager clandestin. Aujourd’hui,
il est présent dans tout le pays. Dix ans plus tard,
il colonise la Nouvelle-Zélande, l’Australie l’année
suivante, et ensuite l’Argentine. En Amérique du
Sud, des lâchers ont été effectués
au Pérou, en 1953, pour lutter contre des invasions d’insectes
parasites. Si le Moineau a réussi à étendre
ainsi son territoire, c’est bien parce qu’il a de
grandes facultés d'adaptation.
Le Moineau domestique est présent dans la poésie,
la littérature, les chansons, le cinéma, le théâtre,
les bandes dessinées, les proverbes, les croyances et
les superstitions.
La Bible, La Fontaine, Victor Hugo, Prévert ont célébré
le Moineau. Il est aussi le héros d’une chanson
d’Édith Piaf, ou encore de Renaud. Bien souvent,
l’image du moineau, du piaf, du pierrot, comme on l’appelle
également, est associé au gamin des rues de Paris.
Tradition flamande et hollandaise, les Pots à Moineaux
étaient utilisés pour détruire les nichées
de moineaux. En période de disette, les moineaux étaient
mangés. Ils étaient aussi parfois considérés
comme oiseaux de compagnie.
Scène
de nourrissage
© L. Epelboim / Corif
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Pourquoi
une telle enquête ?
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Forte
diminution des effectifs
Pourquoi
lancer une enquête des populations de Moineaux domestiques
à Paris ?
Le
Moineau domestique a vu ses effectifs fortement diminuer, ces
dernières années, dans plusieurs grandes villes
d’Europe : aux Pays-Bas, en Grande–Bretagne, en Belgique,
en Italie, en Finlande et en Allemagne. Après les études
réalisées en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, les
Belges ont lancé une enquête similaire en 2002. En
2003, la CSO, association ornithologique tchèque, a élu
le Moineau domestique Oiseau de l’année,
puisque les effectifs ont chuté de 40 % dans les grandes
villes de ce pays depuis le début des années 80.
Répartition
des points d’observation
Les
données sur les variations d'effectifs sont très
disparates, car la banalité de cette espèce n'a
pas poussé beaucoup d'ornithologues à suivre leurs
populations. Les données les plus précises viennent
de Grande-Bretagne :
-
Au niveau du pays entier, la baisse a été estimée
à 62 % entre 1970 et 1999.
-
À
Londres, des comptages réguliers à Kensington
Gardens montrent une chute importante depuis 1925, chute d'abord
due sans doute à la disparition du cheval, qui s'est
accélérée dans les années 70 pour
devenir catastrophique depuis 1990.
-
Il y a des disparités régionales très
importantes : dans un quartier de Glasgow, la chute a été
de 95% entre 1959 et 1997 ; la chute a été aussi
très importante dans l'est et le sud-est de l'Angleterre
et, à l'inverse, à la même époque,
il n'y a pas eu de changements notables dans le sud-ouest
et le nord de l'Angleterre comme à Manchester, on a
même noté une augmentation en milieu urbain au
Pays de Galles.
Pour
le reste de l'Europe, une baisse importante a été
notée à Hambourg - 50 % en 30 ans en moyenne mais
85% en 4 ans dans un quartier -, à Prague - 60% en 20 ans
, en Finlande : 60% en 25 ans. On peut constater son absence dans
les rues du centre d'Amsterdam et dans certains quartiers d'Hilversum
(NL). En revanche, il semblerait y avoir un maintien des effectifs
dans l’ex Berlin-est, au moins jusqu’au début
du siècle.
Une
espèce commune, mais peu étudiée
À
Paris, nous ne savons pas quels sont les effectifs du Moineau
domestique, ni quelle peut être l’évolution
de sa population. Car malgré son caractère anthropophile,
cette espèce a été peu étudiée.
La première baisse significative dans les populations de
Moineaux domestiques date de l’époque où les
voitures à chevaux ont été remplacées
par les véhicules automobiles, parce que les moineaux se
nourrissaient, d'une part, des restes de graines trouvées
dans les crottins de cheval et, d'autre part, des céréales
que les chevaux laissaient échapper de leurs musettes.
Les premières années du ce suivi ont été
analysées en 2008 et n’ont pas montré de déclin
significatif du Moineau à Paris, sauf dans deux arrondissements
(le XIe et le XVe).
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Résultats sur 14 comptages annuels
Nous
avons pu faire plusieurs constatations concernant la présence
des Moineaux domestiques à Paris, parfois évidentes,
parfois surprenantes :
-
Le Moineau domestique préfère les bâtiments
modernes plutôt qu'anciens, il y trouve plus d’accès
à des cavités pour la nidification.
-
La présence de végétation basse et de
quelques arbres semble beaucoup influer sur l'abondance des
Moineaux.
-
Il apprécie bien évidemment les espaces verts
où il profite à la fois des conditions d'habitat
favorables - végétation basse, arbres, arbustes,
sable parfois où il aime prendre des bains - et de
nourrissage des promeneurs.
-
Sur certains sites où aucun Moineau domestique n'a
été signalé, des Pigeons domestiques
eux l’ont été ; on peut donc penser que
leurs exigences biologiques sont différentes.
Avec
quatorze années d’observation (2003-2016), nous
avons maintenant assez de recul - et assez de données
- pour établir une évolution.
Si les cinq premières années avaient permis de
constater une certaine stabilité sur l’ensemble
de la capitale - avec de forts reculs dans les XIe et XVe arrondissements
-, nos observations mettent aujourd’hui en évidence
une forte diminution de la population de moineaux domestiques
dans Paris. Entre 2003 et 2016, la chute des effectifs est de
73% : trois moineaux sur quatre ont disparu du paysage parisien
en 13 ans.
Cette évolution correspond à une baisse de 10%
des effectifs chaque année. Avec un retard d'une bonne
décennie, les moineaux parisiens subissent le même
sort que leurs collègues des autres grandes villes européennes.
Résultats
attendus
La
répétition d'observations sur des mêmes
points, par les mêmes observateurs, à des périodes
de l'année identiques va nous permettre de juger d'une
évolution.
Nous nous basons sur une sélection aléatoire des
points, méthode statistique courante, pour avoir une
certaine représentativité des différents
milieux qui existent à Paris : zones plus ou moins végétalisées,
types d'habitats variés, époque des constructions
différentes, circulation piétonnière et
automobile plus ou moins dense, terrains non construits…
Mais nous n'envisageons pas particulièrement de définir
une population globale et de la comparer à d'autres chiffres
obtenus avec des méthodes différentes.
C'est bien une évolution au sein de nos vagues d'observations
successives que nous voulons mettre en évidence, en comparant
entre elles des valeurs de même nature.
D'autre part, l'étude de l'écart des valeurs obtenues
sur chaque point d'observation, par rapport à la moyenne
obtenue sur l'ensemble des points, nous renseignera sur l'influence
des différents types de milieux ou de conditions de vies
imposées aux Moineaux.
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En 2003, les quartiers où le prix du mètre carré
était le plus élevé accueillait moins de
moineaux domestiques. En 2016, la population de moineaux s’est
nivelée par le bas,
avec une baisse de 49% dans le centre de Paris, et de 83% dans l’est
et le sud.
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Les
causes : Hypothèses... |
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Il
n'y a pas de cause unique qui expliquerait la baisse à
toutes les époques et
dans toutes les régions. En particulier, les causes semblent
différentes entre le milieu rural et le milieu urbain
: la chronologie de la baisse est différente selon les
milieux au Royaume-Uni. Il faut expliquer à la fois les
baisses là où il y en a, et aussi le statu quo
là où il existe...
Depuis
1960, un spécialiste anglais du Moineau domestique, J.
Dennis Summers-Smith, a analysé des données sur
les populations de cet oiseau en provenance de plusieurs grandes
villes européennes : Londres, Glasgow, Edimbourg, Dublin
et Hambourg. D'après ces statistiques, les populations
de Moineaux domestiques ont augmenté, puis ont été
pendant longtemps assez stables, et ce jusque dans les années
80. Puis, Summers-Smith a constaté une chute des effectifs
pouvant aller jusqu'à plus de 98% entre les années
80 et 2000-2001. Notamment dans le jardin de Kensington au cœur
de Londres, 6 couples en 2000 contre 160 couples en 1967.
Il estime que les populations ont diminué depuis les
années 80 :
-
de 70% à la campagne,
-
de 95% dans les villes.
Dans
les milieux suburbains - les banlieues des grandes villes -
et dans les petites villes, il constate peu ou pas de changement
dans les effectifs.
Si cet oiseau anthropophile disparaît de nos grandes villes,
n’est-ce pas le signe que celles-ci sont de plus en plus
polluées et ne doit-on pas s’alarmer pour l’homme
lui-même ?
Plusieurs facteurs sont évoqués fréquemment
pour expliquer cette diminution.
La
raréfaction des sites de nidification dans les constructions
neuves
Les immeubles modernes présenteraient moins de sites
disponibles pour la nidification, mais aux Pays-Bas, on note
que les immeubles construits après 1953 abritent plus
de moineaux que les plus anciens.
Certains immeubles modernes sont par exemple recouverts de parements
derrière lesquels il peut exister un espace accessible
aux oiseaux.
Toutefois, la tendance assez récente à concevoir
les façades très lisses, parce que souvent entièrement
vitrées, ne favorise pas la biodiversité en général,
et la nidification du Moineau domestique en particulier car
il ne peut y trouver de cavités.
Un
modèle de nichoir - ©
J.-F. Magne / Corif
La
suppression des cavités de nidification en rénovation
La nécessaire rénovation des immeubles pour, en
outre, améliorer leur isolation thermique, se traduit
souvent par une obturation de toutes les cavités et fissures
où niche le Moineau.
La
rénovation des quartiers populaires
Certains quartiers populaires ont été réaménagés
pour accueillir une population de niveau social plus élevé
: gentrification. Cela se traduit par une rénovation
d’un habitat dégradé - perte de sites de
nidification - et une disparition de la végétation
sauvage qui peut pousser ici ou là.
À Bristol, il est remarqué un lien entre le niveau
de vie moyen d'un quartier et sa pauvreté en moineaux
: l’hypothèse retenue est que, dans les quartiers
de haut niveau social, les immeubles sont mieux entretenus et
les rues plus propres, constituant ainsi des milieux moins accueillants
pour les moineaux.
Chacun
peut, s'il le souhaite, leur installer un nichoir en bois. La
LPO en propose.
Éloignement
des banlieues
Certains auteurs pensent que l'accès aux zones suburbaines
est important pour les individus urbains. Avec un centre-ville
qui s'agrandit, les oiseaux qui y habitent doivent faire de
plus en plus de trajet pour atteindre la banlieue et finissent
par abandonner le centre-ville.
Problème
de nourrissage des jeunes
Il a été noté un échec important
des premières nichées
- en Allemagne - ou des dernières, au Royaume-Uni . On
le met en général sur le compte d'un manque de
nourriture protéique - insectes -, cruciale à
cette période. On a mis des insectes - vers de farine
- à disposition des moineaux d’un secteur de Londres
et on a constaté une amélioration très
nette de la production de jeunes volants dans le secteur concerné.
Aucune preuve de baisse de quantité d'insectes n'est
apportée, mais, en général, on pense à
certains produits dont, dans les années 90, les MTBE
utilisés comme antidétonants dans l'essence sans
plomb ! Summers-Smith se demande même si le maintien -
au moins relatif - du Moineau à Paris n'est pas dû
à la promotion du diesel en France, qui limite l'utilisation
de l'essence sans-plomb...
La
prédation
Aucun lien entre la présence de pies et l'absence de
moineaux n'a été mis en évidence aux Pays-Bas.
Le Faucon crécerelle et la Chouette hulotte sont des
prédateurs importants du Moineau en milieu urbain, mais
leur nombre ne semble pas avoir augmenté de manière
assez importante pour expliquer la chute observée. L’Épervier
s’est installé ces dernières décennies
dans certaines villes - dont Paris - et son rôle est soupçonné
par certains, au moins comme facteur aggravant. Les chats seraient
responsables, au Royaume-Uni, de 30 % de la mortalité
des Moineaux, ce qui est extrêmement important, mais là
encore, le nombre de chats ne semble pas avoir augmenté
de manière significative ces dernières années.
La
concurrence alimentaire
Certes, il y a concurrence avec le Pigeon domestique, en particulier.
Mais à Paris, par exemple, celui-ci a des effectifs plutôt
stables.
Les
herbicides et les pesticides
Leur influence peut sembler évidente. Mais elle reste
à démontrer scientifiquement.
Disparition
du cheval
Facteur sans doute important au début du vingtième
siècle.
La
trichomonas
C’est une infection que les Moineaux domestiques pourraient
contracter en étant en contact avec les Pigeons domestiques.
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Moineau
domestique à Paris : protéger la nature en ville
pour éviter son déclin
L'enquête
sur le Moineau domestique parisien, menée pendant cinq
ans (2003-2007) par le CORIF et la LPO, montre que si sa population
est restée stable dans 18 arrondissements, elle est disparate
selon les quartiers. Des chutes brutales, constatées dans
les XIe et XVe arrondissements, pourraient annoncer un déclin
de cette espèce. Pour l'enrayer, des mesures de protection
peuvent être mises en œuvre. Des
milliers de données recueillies par des bénévoles
et étudiées avec le concours du Muséum national
d'Histoire naturelle de Paris,
il ressort plusieurs points :
L'est
parisien abrite davantage de moineaux
Il existe de grandes différences de densité selon
les quartiers. Les moineaux sont ainsi beaucoup plus présents
dans l'est de Paris et en particulier à sa périphérie.
Ils sont nettement moins nombreux dans un quart ouest. Ce phénomène
a déjà été constaté à
Londres. Il semble y avoir une relation entre le prix du mètre
carré immobilier et la densité de moineaux. Il est
possible que dans les quartiers les plus riches, mieux entretenus,
il y ait moins de trous dans les immeubles pour nicher, moins
de déchets pour se nourrir, moins d'herbes folles
et donc moins d'insectes pour l'alimentation des jeunes.
La
population de Moineaux domestiques parisiens reste stable
En faisant la moyenne de tous les arrondissements de la capitale,
on s'aperçoit que la population de Moineaux domestiques
parisiens a baissé de
5 % par an entre 2003 et 2007. Ce chiffre s'explique par une stabilité
dans dix-huit arrondissements et une forte chute dans deux d'entre
eux : les XIe et XVe. Cette situation contraste avec celle constatée
sur l'ensemble du territoire français où la population
de Moineaux domestiques est en légère augmentation
sur la même période. Elle tranche nettement, également,
avec celle de Londres et d'autres villes européennes
- Hambourg, Gand, Prague - qui connaissent des baisses très
marquées.
Certains
quartiers enregistrent une très forte baisse
L'enseignement le plus intéressant de ces résultats
nous est donné par deux arrondissements qui connaissent
des chutes brutales de leur population :
le XIe (- 92 %) et le XVe (- 74 %). Il est possible que ce phénomène
complexe soit lié aux changements d'activités et
de population de ces quartiers ces
dernières années. En 5 ans, ils ont rejoint le statut
des quartiers abritant le moins de moineaux. Aujourd'hui, ce déclin
pourrait également toucher
les quartiers abritant encore de nombreux moineaux.
Enrayer
le déclin
Pour enrayer le déclin du Moineau domestique parisien,
le Corif et la LPO proposent aux particuliers et aux collectivités
de mettre en œuvre des mesures de protection : installation
de nichoirs, plantations d'arbres, d'arbustes et de plantes sauvages,
et abandon des herbicides et insecticides afin d'offrir au Moineau
domestique le gîte et le couvert dont il a tant besoin.
Les deux associations ont, en outre, décidé de poursuivre
leur enquête sur cinq ans afin de mesurer l'évolution
à plus long terme et d'étudier plus précisément
la situation dans les quartiers où les changements sont
les plus spectaculaires.
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Corif et LPO s’unissent pour créer
la Délégation LPO Île-de-France
Elle
réunit l’ensemble des adhérents franciliens
des deux associations, ainsi que les équipes de
salariés du Corif et de l’antenne LPO d’Île-de-France.
Effective depuis le 1er janvier 2018, et forte de ses
6000 adhérents, cette délégation
de la LPO constitue dès lors l’association
de protection et d’éducation
à la nature de dimension régionale en Île-de-France.
Elle est le fruit de la volonté commune du Corif
et de la LPO d’être plus efficaces ensemble
pour protéger la biodiversité à l’échelle
de la région Île-de-France. Pour ce faire,
elle mutualise les moyens humains et financiers des deux
structures.
Les activités de la Délégation vont
porter sur trois domaines : la
conservation des espèces sauvages et des espaces
naturels,
le développement de la connaissance naturaliste,
la
sensibilisation, l’éducation et la formation
à la protection de la nature.
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ile-de-france.lpo.fr
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Enquête Moineaux Corif-LPO Septembre
2017
Ont collaboré à la réalisation de
ce dossier :
Pour les textes : Sandrine Mor, Philippe Maintigneux,
Frédéric Malher, Michel Sitterlin.
Pour les graphiques : Philippe Maintigneux d’après
les données recueillies par les observateurs de
l’enquête
et traitées statistiquement par Frédéric
Jiguet du Muséum national d’Histoire naturelle,
Paris.
Pour les photos : Jean-François Magne, Philippe
Richard, Dominique Robert, Michel Sitterlin.
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