Depuis octobre 2022, les équipes de Seine Grands Lacs, des maîtres
d’œuvre et des entreprises de travaux travaillent sans relâche
chaque jour sur ce projet crucial de lutte contre les inondations du bassin
amont de la Seine. En deux ans, le chantier du casier pilote a avancé
de façon spectaculaire. Le gros oeuvre de la station s’est
achevé au printemps 2024 et les travaux de second oeuvre sont en
cours de finalisation.
À quelques semaines de la fin des travaux, projetonsnous dans le
futur site et revenons ensemble sur les fondamentaux du projet :
la fin des travaux et la mise en eau test, le fonctionnement, l’exploitation
et l’entretien du site, le devenir des sites restaurés…
Patrick
Ollier, Président de Seine Grands Lacs, et l’équipe
projet Seine Bassée
Que
se passe-t-il pour les espaces écologiques restaurés
?
Le
territoire de la Bassée, vaste plaine alluviale et plus
grande zone humide d’Île-de-France, a été
fortement artificialisé depuis l’après-guerre.
Les travaux de recalibrage de la Seine et l’exploitation
des gravières ont conduit à la métamorphose
du paysage et des milieux. Depuis l’abandon de l’ensemble
de ces activités, un nouveau paysage s’est développé,
composé d’espèces non locales et assez communes.
Le projet Seine Bassée poursuit ainsi un objectif de reconquête
de la biodiversité locale, avec une opération de
restauration écologique ambitieuse, allant au-delà
des mesures compensatoires réglementaires. Constituant
le deuxième plus gros chantier de génie écologique
en France, ces mesures s’étendent ainsi sur plus
de 120 hectares, comprenant l’espace endigué, mais
aussi cinq autres sites définis en concertation avec les
associations environnementales, les usagers et les collectivités
locales. Alors que les travaux ont commencé en 2022, où
en sommes-nous aujourd’hui ? Voit-on déjà
des premiers résultats ? Comment ces espaces vont être
suivis et entretenus dans le temps ? Décryptage. |
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85%
des travaux réalisés à l’intérieur
du site endigué
85
% des travaux de mesures compensatoires ont été
réalisés. Le reste le sera d’ici le second
semestre 2025. À l’extérieur du site endigué,
quatre site sur cinq sont aujourd’hui terminés. Le
dernier le sera dès obtention du foncier.
Pour rappel, les travaux comprennent, entre autres : la plantation
de plus de 130 000 plantes semi-aquatiques et de 50 000 arbres
et arbustes ; l’installation de 65 abris pour les oiseaux
et chauves-souris sur la station de pompage ; l’installation
de 22 radeaux végétalisés, dont 9 pour les
sternes ; la création ou la restauration de prairies humides,
mares et chenaux ; la création d’espaces semi-aquatiques
favorables aux amphibiens et aux libellules, comme les roselières
; la création de milieux herbacés secs favorables
aux reptiles, papillons, criquets et sauterelles ; la restauration
de la noue d’Auvergne et l’aménagement de berges
; la création de zones de frayères à poissons...
Des
premiers résultats bien visibles et encourageants
Alors
que les travaux ne sont pas encore finalisés, des premiers
résultats se font d’ores et déjà voir,
illustrant l’ampleur du chemin parcouru.
En premier lieu, de nombreux espaces ont été restaurés
ou créés, telle que la noue d’Auvergne, changeant
significativement le paysage.
En second lieu, les premières observations sur site montrent
des signes encourageants quant au retour de la biodiversité.
Des sternes ont ainsi été aperçues en mai
et juin derniers en train de nicher sur les radeaux installés
à leur attention. De même, de nombreux amphibiens
et libellules ont élu domicile dans les mares et chenaux
créés. Les inventaires, prévus dès
janvier 2025, permettront d’apprécier et de préciser
scientifiquement ces premiers résultats visibles.
Par ailleurs, la renouée du Japon, plante exotique envahissante
entièrement éradiquée à l’entrée
du site en 2021 et 2022, n’est pas réapparue.
Un
rigoureux programme de suivi et d’entretien
La
gestion et l’entretien de ces espaces naturels restaurés
feront l’objet d’un programme à part, rigoureusement
cadré et surveillé. Seine Grands Lacs a ainsi pris
un certain nombre d’engagements pour les 30 années
à venir, avec la réalisation des travaux d’entretien
des sites : fauches, entretien des radeaux, rechargement des hibernaculums,
arrachage des jeunes ligneux pour maintenir les espaces ouverts,
curage des mares et des chenaux pour éviter qu’ils
se rebouchent... Dans ce cadre, l’entretien de certaines
parcelles par éco-pâturage est actuellement étudié.
D’un point de vue scientifique, les espaces restaurés
seront suivis sur 30 à 50 ans, selon des protocoles concertés
et validés par les associations et les services de l’État
lors de la rédaction de l’étude d’impact.
Un état zéro a ainsi été
réalisé avant le démarrage des travaux, afin
de constituer un point de référence. Ces suivis
scientifiques, qui seront réalisés par un bureau
d’études reconnu en écologie, vont débuter
dès 2025 en fonction des milieux afin :
-
d’évaluer
les effets immédiats des mises en eau : remplissage/vidange
;
-
d’évaluer
l’efficacité des mesures compensatoires et d’accompagnement
et leurs effets à long termes sur les écosystèmes
sur 30 à 50 ans, 50 ans pour les habitats forestiers.
Un
lieu de sensibilisation et d’éducation à l’environnement
Avec
la mise en place de panneaux pédagogiques sur certains
sites expliquant aux promeneurs les tenants et aboutissants des
travaux de génie écologique réalisés,
Seine Grands Lacs souhaite faire de la Seine Bassée un
lieu de sensibilisation et d’éducation à l’environnement.
A l’instar de ce qui peut être fait sur les lacs.
Des
visites scolaires encadrées par des écologues pourront
aussi être organisées pour sensibiliser le jeune
public au respect de leur environnement. |
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Mise
en eau test : où en étions-nous au 28 février
? |
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Seine Grands Lacs
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La
mise en eau test du casier pilote de la Bassée est prévue
en deux séquences successives de pompage-stockage : une
à mi-hauteur - 5 millions de m³ - et une à
pleine hauteur : 10 millions de m³.
La
1ère séquence a eu lieu entre le 15 janvier et le
13 février 2025. Ce premier test à mi-remplissage
a permis d’identifier la nécessité d’une
adaptation des dispositifs de drainage de certains fossés
situés en pied de digue, à l’extérieur
du casier. De nouveaux puits de drainage ont ainsi été
créés entre le 5 février et le 14 février.
A
partir du 13 février jusqu’au 20 février,
une 2ème phase de pompage a permis d’atteindre 7
millions de m³ dans le casier.
Ce
volume atteint, les contrôles sur le fonctionnement du drainage
dans les fossés en pied de digue ont montré la nécessité
de renforcer le dispositif de drainage sur des zones ciblées.
Pour programmer les travaux correctifs et faciliter leur réalisation,
il a été décidé de procéder
à une vidange partielle du casier à partir du 26
février jusqu’au début de semaine suivante.
En
conséquence, la durée globale de l’opération
de mise en eau test a ainsi été prolongée
d’au moins six semaines. Les dates prévisionnelles
de la vidange totale du casier ont être précisées
lors de la seconde quinzaine de mars.
L’ensemble
des autres contrôles concernant la stabilité de la
digue, le fonctionnement des stations de pompage et ouvrages annexes,
et les niveaux de nappe donnent des résultats conformes
aux prévisions.
Concernant
les remontées de nappe, une surveillance spécifique
a été mise en place dès le début de
la mise en eau test. Des contrôles sont ainsi réalisés
aux abords du casier sur des caves témoins et des terrains.
Tout signalement de montée d’eau inhabituelle donne
lieu à un examen et à un suivi tout au long de l’opération.
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Mise
en eau test du casier pilote Seine Bassée : où en
étions-nous au 28 mars ? |
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Seine Grands Lacs |
Seine
Grands Lacs a débuté la mise en eau test du casier
pilote, le 15 janvier dernier, dans le but de vérifier
le bon fonctionnement de tous les ouvrages réalisés
- la digue, la station de pompage en Seine, les 2 stations de
pompage annexes pour le relèvement des eaux de nappe, les
fossés de drainage en pied de digue, le système
de supervision et de contrôles… - et d'évaluer
l'impact des volumes stockés dans le casier sur les terrains
évitants. Prévue pour une durée initiale
de 7 semaines, cette mise en eau a dû être prolongée
de plusieurs semaines pour réaliser des premiers travaux
d'adaptation de l'ouvrage.
Ce
premier test dans le casier a permis d'identifier la nécessité
d'adapter le dispositif de drainage dans les fossés extérieurs
sur des points précis de la digue. En conséquence,
Seine Grands Lacs a décidé de procéder à
la vidange totale du casier, afin de faire réaliser par
les entreprises attributaires des marchés, dans les prochains
mois, les travaux correctifs nécessaires sur ces points.
La phase de vidange a débuté début mars.
Ainsi,
les travaux de remise en état du site - coupes de sécurité,
nettoyage, réfection des chemins… - viennent de commencer
dans le but de permettre à court terme le retour des propriétaires
et occupants des terrains dans le site.
Une
fois les travaux correctifs du dispositif de drainage réalisés,
et dès que le contexte le permettra, une mise en eau test
pourra reprendre pour vérifier définitivement le
bon fonctionnement du casier pilote.
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En
bref - Seine Grands Lacs vous répond |
En
bref
City
stade de Châtenay-sur-Seine : l’avez-vous testé
?
Depuis
peu, Châtenay-sur-Seine accueille un tout nouveau terrain
multisports qui permet aux petits et aux grands de pratiquer ensemble
différentes activités : tennis, basket, handball,
badminton, volley, football et athlétisme. Inauguré
le 23 juin 2024, cet équipement a pu voir le jour grâce
à un accord de compensation contractualisé entre
la commune et Seine Grands Lacs, suite à la nécessaire
destruction de l’ancien terrain de football, du fait des
travaux du site pilote.
Une
visite de chantier pour les élus de la communauté
de communes de
la Bassée-Montois
Le
Président de la communauté de communes de la Bassée-Montois,
Roger Denormandie, et un grand nombre de Maires du territoire,
ont pu de nouveau visiter le chantier du site Seine Bassée
le 3 juillet 2024. L’occasion pour les édiles de
constater l’ensemble des avancées des travaux, et
de découvrir en détail la station de pompage.
Des
radeaux à sternes qui ont la cote !
Des sternes et des œufs ont été
vus en mai et juin derniers sur les radeaux installés sur
le site.
Photo prise sans dérangement pour la faune ©
Seine Grands Lacs |
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Seine
Grands Lacs vous répond
Quand
pourrai-je voir le site fini ?
Au
printemps, une fois les derniers travaux d’aménagement
et d’enherbement finalisés et le site remis en état
suite à la mise en eau test.
Pourrai-je
visiter le site ?
Si
vous habitez l’une des communes riveraines du site, nous
vous avons donné RDV le 12 octobre 2024, pour une nouvelle
journée portes ouvertes. D’autres visites, à
destination de toutes et tous, seront organisées au printemps
2025.
A
qui puis-je poser des questions ?
Vous
pouvez poser toutes vos questions en envoyant un mail à
: eptb@seinegrandslacs.fr.
Vue
du site Seine Bassée - Juillet 2024
© SGL |
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.La
livraison du site Seine Bassée, c’est
pour bientôt.
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Le
site pilote de la Bassée
Le
premier site pilote se situe sur les communes de Châtenay-sur-Seine,
Égligny, Balloy et Gravon. D’une surface
de moins de 360 ha, le site pilote a une capacité
de stockage d’environ 10 millions m³, et
pourra réduire jusqu’à 15 cm le
niveau de la Seine en cas de crue majeure, grâce
à un système de pompage. Son action
sera efficace dès Montereau-Fault-Yonne, et
complètera l’action des lacs en amont.
Le site pilote poursuit également un objectif
de reconquête de la biodiversité. Les
travaux du casier pilote ont commencé en 2021
et se sont achevés fin 2024. L'ouvrage entre
à présent en phase de test avant sa
mise en service prévue courant 2025.
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L'EPTB
Seine Grands Lacs est un syndicat mixte œuvrant sur
18 départements. Les équipes assurent 3 missions
:
la protection et la prévention contre les inondations,
le maintien d'un débit minimum de la Seine et de
ses principaux affluents pendant les saisons les plus sèches,
et l'adaptation aux changements climatiques du bassin amont
de la Seine.
Lettre
d’information SEINE BASSÉE
N°6 - Septembre 2024
Lettre
éditée par Seine Grand Lacs . Septembre
2024
Direction de la publication : Patrick OLLIER, Président
- Rédacteur en chef : Baptiste BLANCHARD, DGS
Réalisation : service communication Seine Grands
Lacs - Crédits visuels : © Seine Grands Lacs
sig.seinegrandslacs.fr
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