L’intérêt pour les conditions de circulation à vélo s’étend de plus en plus en Île-de-France. L’édition 2025 du Baromètre vélo dépasse les résultats de 2021 avec 460 villes évaluées, contre 312. Presque l’ensemble de la petite couronne est désormais qualifié, confirmant que le vélo s’est imposé dans le cœur de la métropole parisienne. L’intérêt pour le vélo progresse également dans les zones moins denses, avec une grande majorité des 148 villes nouvellement qualifiées se situant en grande couronne.
Les résultats du Baromètre indiquent une amélioration globale des conditions de circulation à vélo en Île-de-France. C’est le cas de Paris qui change de catégorie et devient Plutôt favorable C à la pratique du vélo. La politique volontariste de la ville a permis d’équiper en pistes cyclables plusieurs grands axes, dans une logique de réseau qui commence à porter ses fruits.
C’est un élément clé des villes qui se distinguent au Baromètre, comme Charenton-le-Pont (94) ou Les Lilas (93).

Les communes les mieux notées au Baromètre ont de manière générale :
• réalisé des aménagements cyclables continus et sécurisés sur les axes les plus importants, et non en pointillés ou dans les rues secondaires.
• lancé des politiques complémentaires aux aménagements cyclables, tel que l’apprentissage du vélo à l’école.
• déployé une communication politique positive autour du vélo.

Métropole du Grand Paris : Un territoire de plus en plus cyclable à proximité de Paris

Le Grand Paris n’est pas passé loin du grand chelem. Quasiment toutes les communes du territoire métropolitain ont passé le seuil minimal de réponses pour être qualifiées au Baromètre, signe que la demande cycliste est particulièrement forte en zone dense.

Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, se distingue comme la première commune cyclable de la Métropole. Ce résultat récompense une politique municipale volontariste, qui a permis d’équiper tous les grands axes de la commune de pistes cyclables sécurisées et de la connecter à Paris d’un côté, et au reste du Val-de-Marne de l’autre. C’est donc logiquement que Charenton est aussi considérée par les répondant·es comme la ville où il est le plus sûr de rouler à vélo dans le Grand Paris.
Les Lilas, en Seine-Saint-Denis, ont quant à eux la meilleure progression, là aussi le fruit d’une politique municipale pro-vélo, qui a vu une partie du centre-ville se transformer très nettement en faveur des cyclistes et des piéton·nes. Les deux rues principales de la ville sont passées à sens unique pour les voitures, permettant la réalisation de pistes cyclables sécurisées.
S’attaquer aux grands axes et les connecter dans une logique de réseau apparaît comme la clé pour être reconnu par les cyclistes.

Les communes éloignées de Paris ont encore du travail…

Si aucune ville des Hauts-de-Seine ne monte sur le podium métropolitain, le département se distingue en revanche comme celui le plus cyclable de la petite couronne. Les départements voisins ont encore de larges franges de leur territoire très défavorables à la pratique du vélo. L’est de la Seine-Saint-Denis, le sud du Val-de-Marne, ou encore Argenteuil, reçoivent les notes parmi les plus basses. Ce sont souvent des zones traversées par de grands axes routiers anxiogènes, qui ne sont toujours pas équipés d’aménagements cyclables sécurisés.

Il est donc nécessaire que les communes les plus éloignées de Paris se dotent elles aussi de plans vélo ambitieux, et se saisissent de ceux de la Métropole du Grand Paris et de la Région Île-de-France pour développer un réseau cyclable attractif.

Enfin, Paris progresse ! Après une note inchangée en 2019 et 2021, Paris passe de D (3,3) – Moyennement favorable – à C (3,6) : Plutôt favorable. La participation a légèrement progressé, avec 9 200 réponses contre 8 854 en 2021.

Les Parisien·nes sont sensibles à la politique cyclable menée par la mairie. Les grands axes récemment livrés dans une logique de réseau sont salués, comme la rue La Fayette (Xe), l’avenue Gambetta (XXe), ou le boulevard Saint-Michel (Ve), tout comme les quelques portes réaménagées : Dauphine, Maillot, Saint-Cloud.
Les notes de confort et de sécurité ont également progressé. Les nouvelles pistes cyclables montent d’un cran la qualité des aménagements cyclables : continues, sécurisées et séparées de la circulation.

Les carrefours, les portes, et l'ouest parisien : les derniers obstacles à un Paris 100% cyclable

Les cyclistes parisien·nes relèvent trois grands sujets encore à améliorer. Tout d’abord, si beaucoup d’avancées ont été relevées au sud et à l’est de la capitale, les arrondissements de l’ouest et en particulier les XVIe et XVIIe semblent rester en marge de la dynamique en faveur du vélo. Les aménagements de la porte de Maillot et de l’avenue des Ternes ne suffisent pas.
Ensuite, les points de difficulté ne sont pas une surprise, car ce sont des coupures importantes sur le réseau cyclable parisien déjà soulevées par les associations : le pont d’Austerlitz, la place de l’Étoile, et la quasi-totalité des portes de Paris ressortent comme des points dangereux.
Enfin, les attentes des cyclistes parisien·nes sont plus élevées. Certains aménagements, même récents, ne font pas l'unanimité. Les places de la Bastille, République et Denfert-Rochereau font l’objet de demandes d’amélioration. Pour finir, les pistes cyclables des axes comme le boulevard Magenta ou le boulevard de Sébastopol apparaissent en décalage avec les records de fréquentation qu’elles enregistrent. Étroite et propice aux conflits piétons/vélo pour le boulevard Magenta, sous-dimensionnée par rapport au nombre de cyclistes pour Sébastopol, les deux ressortent comme des points noirs majeurs.

Une demande de stationnement dans les gares et sur les places

La demande de stationnement est toujours forte, particulièrement sur les places – Bastille, République et Stalingrad –, et aux abords des gares. La demande de stationnement aux gares de l’Est, de Lyon et Montparnasse a diminué de moitié par rapport à 2021, grâce au déploiement d’arceaux en libre accès, visibles et facilement accessibles.
Il reste donc encore à faire à Paris, où le vélo a été définitivement adopté comme moyen de transport au quotidien. Si Paris se positionne assurément de plus en plus comme une ville du vélo, ce n'est pas encore la capitale française en la matière. 9 villes sont devant elle au classement des grandes métropoles françaises, dont certaines, comme Lyon, Tours, Rennes ou Grenoble, ont aussi déployé des politiques vélo très ambitieuses lors du mandat municipal qui s'achève.

barometre-velo.fr