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Tiers-lieu Les Cinq Toits,
La caserne des possibles

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(1) Présentation
Le social au cœur du projet

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Au sein d’une ancienne caserne de gendarmerie, le projet des Cinq Toits favorisait le vivre-ensemble en expérimentant la mixité des publics
et des activités. Dans le cadre d’une occupation temporaire initiée en 2018, la caserne Chalvidan, propriété de la Ville de Paris via Paris Habitat,
a été investie durant toute la durée de l’étude de reconversion afin de porter un projet d’innovation sociale au cœur du XVIe arrondissement
de Paris. Ce nouvel exemple de l’urbanisme transitoire au service du social était porté par l’association Aurore,
en partenariat avec la coopérative Plateau Urbain. Le projet des Cinq Toits s’est achevé en avril 2023.

Présentation

Un projet d’innovation sociale

Le projet se donnait pour vocation d’accueillir des personnes précaires ou exilées et de proposer des locaux à des porteurs de projets parisiens - artisans, artistes, entrepreneurs sociaux et acteurs associatifs -, constituant un tissu économique, social et culturel au service de l’insertion. Ouverts sur la ville, un restaurant solidaire, un jardin ombragé, des terrasses, un pôle vélo, des ateliers partagés ainsi qu’une programmation familiale et engagée accueillaient les riverains/visiteurs.

Historique

La caserne Chalvidan appartenait originellement à l’État et accueillait une brigade de gendarmerie. Àla suite d’une réorganisation, les gendarmes ont été affectés sur d’autres casernes parisiennes. Àl’été 2018, l’État a officiellement cédé le site à la Ville de Paris, qui a confié la gestion du lieu à son bailleur social Paris Habitat, et ce pour une durée très longue, via un bail emphytéotique.

Le site a alors été identifié par la Ville comme potentiel espace d’hébergement d’urgence pour les personnes sans abri, et a sollicité l’association Aurore pour développer ce projet, avec la volonté d’en faire un lieu mixte et multi-publics. Le 4/09/2018, Aurore a ainsi investi la caserne pour une durée déterminée.


© Paris Habitat

© Paris Habitat

L’occupation intercalaire

L’occupation intercalaire est une compétence clef de l’association Aurore, et constitue une formidable opportunité pour le secteur social, rendant possible l’hébergement d’urgence en cœur de ville, dans des bâtiments tels que l’ancien hôpital Saint-Vincent de Paul - Les Grands Voisins -, les anciens locaux de l’Institut national de la propriété intellectuelle - l’Archipel -, ou ici dans l’ancienne caserne de gendarmerie Chalvidan : Les Cinq Toits.
Après l’occupation par l’association Aurore, la caserne, propriété de Paris Habitat, s'est destinée à accueillir des logements sociaux, un centre d’hébergement d’urgence, une pension de famille, ainsi qu’une crèche.

Paris signe une charte pour les projets d’occupation temporaire

Le 26 août 2019, la Ville de Paris a signé une charte pour le développement de l’occupation temporaire à Paris, avec une quinzaine de partenaires publics et privés.
Au fil des ans et grâce à la conduite de projets marquants comme celui des Grands Voisins (Paris XIVe), notamment porté par l’association Aurore, l’occupation temporaire s’est peu à peu imposée comme un mode légitime et avantageux d’usage de l’espace urbain, et comme un outil de préfiguration urbaine et d’innovation sociale. Réhabiliter l’existant, expérimenter et faire cohabiter des nouveaux usages, donner accès à l’espace à tous types d’acteurs, y compris les plus vulnérables, sont les objectifs de l’occupation temporaire.

Modèle économique de l’occupation intercalaire des Cinq Toits

Le budget de fonctionnement du site est principalement financé par la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement, au titre de l’action d’hébergement d’urgence et d’accompagnement social portée par l’association Aurore. La mixité des publics et des usages - activités partagées, aménagements extérieurs, chantiers collectifs… - n’est donc pas soutenue financièrement en tant que telle. Par ailleurs, les contributions des structures partenaires pour les espaces d’activités participent au règlement des charges liées à l’occupation du site. Enfin, quelques subventions ont également permis d’appuyer des projets liés à la vie collective, à l’insertion des personnes accompagnées et à l’ouverture du site au public.


© Michael Mendes

Les objectifs des Cinq Toits

Inclusion sociale et professionnelle

  • Créer des espaces et des activités propices à la rencontre entre les résidents des centres d’hébergement, les structures partenaires installées sur le site et les riverains ;
  • Inviter à la découverte des cultures de chacun et favoriser la compréhension mutuelle ;
  • Favoriser l’accès à la formation professionnelle et à l’emploi des personnes hébergées aux Cinq Toits ;
Ouverture sur la ville
  • Participer à la construction de la ville de demain, en mobilisant le patrimoine vacant au service d’un urbanisme solidaire créant des espaces de mixité, et favoriser l’émergence de projets d’urbanisme transitoire ;
  • Sensibiliser les visiteurs à la problématique migratoire : parcours d’exil, demande d’asile, statut de réfugié ;
  • Sensibiliser l’ensemble des publics des Cinq Toits aux enjeux de l’écologie et du développement durable.

Le social au cœur du projet

 


© Aude Boissaye Studio Cui Cui

© Aude Boissaye Studio Cui Cui

Hébergement et accompagnement

L’association Aurore, spécialisée dans la lutte contre l’exclusion par l’hébergement, le soin et l’insertion, a occupé temporairement les 4500 m² de l’ancienne caserne. Elle y a ouvert trois centres d’hébergement.
Ainsi, ce sont 350 personnes qui ont été accueillies :

  • 100 réfugiés statutaires au sein du Centre Provisoire d’Hébergement ;
  • 150 demandeurs d’asile au sein de l’Hébergement d‘Urgence pour Demandeurs d‘Asile ;
  • 100 personnes isolées et familles en situation d’urgence au sein du Centre d’Hébergement d’Urgence.

Une équipe de travailleurs sociaux accueillait et accompagnait individuellement ces personnes au quotidien dans leur insertion sociale et professionnelle : soutien dans les démarches administratives, juridiques et médico-sociales, et aide aux plus vulnérables - publics précaires ou exilés - dans l’apprivoisement de leur environnement.
La mixité des publics et des usages aux Cinq Toits et l’ouverture sur le quartier enrichissaient l’accompagnement réalisé par les équipes sociales. L’inclusion des résidents était facilitée en encourageant les interactions avec les riverains, le monde associatif, culturel et entrepreneurial, essaimant ainsi l’expérience des Grands Voisins.

La Conciergerie Solidaire

La multitude d’activités et de publics aux Cinq Toits en a fait un terrain propice à l’accès à la formation professionnelle et à l’emploi des personnes réfugiées hébergées. Ainsi, des dispositifs d’insertion professionnelle ont été mis en place.
La Conciergerie Solidaire, service de l’association Aurore, avait désormais ses bureaux aux Cinq Toits. Elle utilisait le Dispositif Premières Heures (DPH) de la Mairie de Paris. Ce dispositif permet de reprendre progressivement un travail. Les salariés bénéficient d’un accompagnement socio-professionnel global - ouverture de droits, aide à la recherche de logement, accès aux soins et à l’insertion professionnelle - et technique pendant une durée maximale de 1 an, à raison de 3 à 16 heures hebdomadaires maximum.
Pour les personnes hébergées au Centre Provisoire d’Hébergement et au Centre d’Hébergement d’Urgence, le DPH a pu être un tremplin, car elles n’avaient que très peu accès à l’emploi. Il favorisait la découverte et l’intégration des codes du travail dans le pays d’accueil - processus de recrutement, fiches de paye… -, et permettait aussi la socialisation par le travail, et plus largement l’insertion en France pour les personnes qui n’y ont jamais travaillé. Des partenariats ont été noués avec des associations pour l’apprentissage du français.
L’équipe DPH des Cinq Toits était pluridisciplinaire, composée de salariés en insertion dont une partie vivait dans les centres d’hébergement du site, et des encadrants des associations Aurore et La Table du Recho, restaurant d’insertion où les salariés travaillaient en salle et en cuisine.


© Aude Boissaye Studio Cui Cui


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En chiffres

  • En 2020, 48 personnes ont travaillé à la Conciergerie Solidaire, des hommes et des femmes de 42 ans en moyenne.

  • 16 d’entre elles ont travaillé dans le cadre du DPH aux Cinq Toits, tous des hommes de 28 ans en moyenne, et de 6 nationalités différentes : 13 personnes du Centre Provisoire d’Hébergement et 3 personnes du Centre d’Hébergement d’Urgence.

  • En permanence, l’équipe encadrante des Cinq Toits accompagnait 12 ou 13 personnes.
L’équipe DPH des Cinq Toits était pluridisciplinaire, composée de salariés en insertion

Qui faisait quoi ?

Et où ?

© Lison Scopel pour Yes We Camp

Sous les toits d’une ancienne caserne de gendarmerie, le projet d’innovation sociale Les Cinq Toits favorisait le vivre-ensemble, en expérimentant la mixité des publics et des activités.
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Tiers-lieu Les Cinq Toits - La caserne des possibles

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Objectifs

Inclusion sociale et professionnelle

  • Créer des espaces et activités propices à la rencontre entre résidents des centres d’hébergement, structures partenaires installées sur le site et riverains,
  • Inviter à la découverte des cultures de chacun et favoriser la compréhension mutuelle,
  • Favoriser l’accès à la formation professionnelle et à l’emploi des personnes réfugiées hébergées aux Cinq Toits ;

Ouverture sur la ville

  • Participer à la construction de la ville de demain; en mobilisant le patrimoine vacant au service d’un urbanisme solidaire; créant des espaces de mixité; et favoriser l’émergence de projets d’urbanisme transitoire,
  • Sensibiliser les visiteurs à la problématique migratoire : parcours d’exil, demande d’asile, statut de réfugié,
  • Sensibiliser l’ensemble des publics des Cinq Toits aux enjeux de l’écologie et du développement durable.
   
 
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Coordination

Créée en 1871, l’association Aurore lutte contre l’exclusion par l’accès à l’hébergement, aux soins, et par l’insertion professionnelle. Elle s’appuie sur son expérience pour expérimenter des formes innovantes de prises en charge, qui s’adaptent à l’évolution des phénomènes de précarité et d’exclusion.

La coopérative d’urbanisme solidaire Plateau Urbain propose la mise à disposition d’espaces vacants au prix des charges pour des acteurs culturels, associatifs et de l’économie sociale et solidaire.

Avec la participation de l’association Yes We Camp pour la réalisation de la signalétique et des aménagements d’espace et en appui à la conception et à l’ingénierie de projet.

lescinqtoits.fr