L’étude de l’Apur vise à dresser un état
des lieux du système post-collecte sur le périmètre
de la métropole du Grand Paris, c’est-à-dire du
transit des flux collectés, de leurs sites de regroupements (plateformes
de transfert), des conditions de stockage et des expéditions vers
les usines de recyclage du verre. Elle vise ainsi à identifier
d’éventuelles pistes d’optimisation de ce système
(aspects fonciers, contractuels, logistiques notamment) dans la double
optique de rationalisation des organisations (coûts et qualité
du verre trié) et de la baisse des émissions
de gaz à effet de serre (GES). Cette étude documente un
process mal renseigné jusqu’alors et identifie des pistes
d’optimisation du recyclage
du verre sur le territoire, notamment sur une gestion des plateformes
post-collecte plus coordonnée.
La
logistique de la filière verre |
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L’immobilier
logistique : garages à bennes, centres de regroupement,
centres de traitement
L’immobilier
logistique de la filière verre est réparti sur
l’ensemble du territoire de la Métropole du Grand
Paris, voire en certains cas autour du territoire métropolitain.
Peu présent dans les secteurs résidentiels très
denses - Paris et communes limitrophes -, il se concentre surtout
dans les zones d’activité importantes.
On peut en effet remarquer que de nombreux garages à
bennes et centres de regroupement sont implantés à
proximité de voies ferroviaires ou de centres de transport
importants dont certains ont un accès fluvial : Gennevilliers,
Bonneuil-sur-Marne.
On observe une certaine cohérence géographique
entre l’implantation des sites et les territoires collectés,
bien que cela ne soit pas toujours le cas ; ex : un garage à
bennes à Sarcelles pour desservir GPSO. Certains centres
logistiques sont situés en dehors de la Métropole,
mais demeurent à proximité relative des territoires
collectés, comme c’est le cas du site de Mineris
à Villeparisis, ou encore des sites de Sepur à
Wissous ou de Paprec-Coved à Massy. D’autres centres
de regroupement sont moins proches du périmètre
de la Métropole, comme c’est le cas du site de
Nicollin à Buc, ou de Serivel à Vert-le-Grand,
qui sert également de plateforme logistique pour de nombreuses
communes de l’Essonne.
Ainsi,
43 sites ont été identifiés à ce
jour :
-
15 centres de regroupement,
-
28 garages à bennes (5). 5 sites
ont la particularité d’accueillir les deux fonctions.
Les
5 centres de traitement du verre qui ont été identifiés
sont tous situés en dehors de l’Île-de-France.
Le
garage à bennes de Sepur à Bagneux peut occasionnellement
être le site de départ des collectes de Vallée
Sud Grand Paris (T2) bien que la majorité des bennes
partent du site de Wissous.
De la même manière, la régie de Paris-Est
Marne & Bois dispose de plusieurs garages à bennes
desquels partent les collectes : à Bonneuil-sur-Marne
et Bry-sur-Marne.
Du point de vue contractuel, et d’après les échanges
menés avec les EPT, le stockage du verre sur la plateforme
de regroupement ainsi que le rechargement sur une filière
de valorisation sont intégrés aux contrats de
collecte et de regroupement. Le choix des centres de regroupement
est du ressort du prestataire retenu, qui doit en informer l’EPT.
Ils peuvent ainsi utiliser leur propre structure ou recourir
à une sous-traitance à d’autres plateformes
comme le montre l’exemple du prestataire Paprec qui pour
le lot ouest de GPSO utilise un centre de regroupement Nicollin
à Buc. Les quelques cahiers des clauses techniques particulières
(CCTP) qui ont pu être consultés pour cette étude
reprennent les spécificités des aires de stockage
figurant dans la fiche technique Aire de stockage et de
transfert du verre ménager (6)
éditée par Verre Avenir, Eco emballages, et Adelphe
en février 2016. Les principales spécifications
sont les suivantes :
-
L’aire doit être bétonnée ou à
revêtement non polluant avec un muret de retenue pour
délimiter le volume du stockage.
-
Elle doit être de dimension suffisante pour assurer
une capacité de stockage supérieure à
35 t et correspondant au minimum au tiers du tonnage collecté
en moyenne mensuelle par la/les collectivités concernées.
-
L’aire de stockage doit être close.
-
L’aire de stockage doit disposer d’un système
de pesée sur place ou à moins de 5 minutes.
-
Si des collectivités décident de partager une
même aire de stockage, le gestionnaire de l’aire
doit établir un bordereau indiquant la répartition
des tonnages mensuels par collectivité territoriale
afin d’assurer la bonne traçabilité du
verre et permettre le bon versement des soutiens financiers
aux collectivités respectives, ce bordereau devant
être transmis au verrier.
-
En cas de problème de qualité, les conséquences
d’une non-conformité aux Prescriptions Techniques
Minimales (PTM) sont appliquées à l’ensemble
des collectivités territoriales utilisant l’aire
de stockage concernée. Afin d’être considéré
comme étant conforme aux PTM, le verre collecté
doit satisfaire à l’ensemble des critères
suivants qui sont précisément quantifiés
: la densité, le taux d’impuretés comprises
avec le verre, la teneur en infusibles.
-
Enfin, le responsable de l’aire de stockage doit tenir
à jour quotidiennement les informations et données
concernant le suivi des réceptions, l’état
du stock et de la qualité, les tonnages enlevés,
et l’immatriculation des véhicules d’enlèvement
tandis qu’une transmission au donneur d’ordres
est effectuée mensuellement.
L’ensemble
des cahiers des clauses techniques particulières (CCTP)
consultés précisent que les pesées concernent
les camions de collecte à leur arrivée et les
camions d’évacuation à leur départ.
Du point de vue de la qualité, certains EPT peuvent dégager
leur responsabilité en cas de déclassement du
verre par le verrier. Ainsi, Grand Paris Seine Ouest (T3) précise
dans son CCTP que c’est le titulaire du marché
qui serait tenu responsable et qui devrait prendre en charge
la facturation de déclassement.
Le verre collecté par les prestataires de collecte est
donc pesé à l’entrée de la plateforme
de regroupement lorsque le véhicule de collecte passe
sur le pèse-essieux, avant d’être déposé
dans les alvéoles à verre prévues à
cet effet.
Une fois le verre regroupé dans les différentes
plateformes, c’est le marché du traitement de verre
qui prend le relais.
C’est la compétence confiée au Syctom, ayant
comme comme prestataire Verallia - une ancienne filiale de Saint-Gobain
- qui est en charge de l’acheminement du verre de la plateforme
de regroupement vers l’un de ses différents centres
de traitement.
Ces sites se situent en dehors de l’Île-de-France,
raison pour laquelle ils sont représentés sur
une autre carte que les sites logistiques franciliens. En France,
les sites de Verallia sont essentiellement localisés
à proximité des grands sites de production du
verre eux-mêmes fréquemment implantés dans
des régions viticoles : Reims, Cognac, Châlons-sur-Saône…
Pour le territoire du Syctom, le prestataire Verallia oriente
le verre collecté dans les centres de regroupement vers
5 destinations de traitement :
-
Everglass à Rozet-Saint-Albin (02) : 90 à 130
km de distance selon le site de regroupement de départ.
Il s’agit du principal site de traitement du verre collecté
sur le territoire du Syctom en en ayant accueilli 77 %, soit
96 000 t en 2022.
-
Sibelco à Reims (51) : 130 à 160 km de distance.
Ce site a accueilli 18 % des tonnages de verre en 2022, soit
22 500 t.
-
Sibelco à Andrézieux-Bouthéon et Bergeron
à Saint-Marcellin-en-Forez (42) : 525 à 570
km de distance. 5 % des tonnages de verre traités ont
été orientés vers les deux sites de la
région stéphanoise, soit environ 6 100 t en
2022.
-
Solover à Champforgueil (71) : 335 à 375 km
de distance a accueilli une part marginale du verre du territoire
du Syctom avec 0,5 % soit moins de 500 t.
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Logistique
du verre au regard de la morphologie du bâti dans la Métopole
du Grand Paris
Source : Apur |
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Note
de lecture : Il y a une correspondance de couleurs entre les centres
de regroupement et leurs bassins versants. Source
: EPT - Traitement Apur |
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Bassins-versants par centre de regoupement et mode de collecte
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77
% du verre collecté dans le périmètre des
82 communes adhérentes au Syctom est traité au site
Everglass à Rozet-Saint-Albin. |
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Flux
du verre, du garage à bennes au centre de regroupement
: Collecte
en porte-à-porte
Note
: La donnée n'est pas disponible pour tous les territoires
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Flux
du verre, du garage à bennes
au centre de regroupement
:
Collecte
en apport volontaire
Note : La donnée n'est pas disponible
pour tous les territoires
Source
: Établisssements publics territoriaux
- Traitement Apur
(5)
- La donnée relative à l’emplacement des garages
à bennes n’est à ce jour pas disponible pour
les territoires de Paris Ouest La Défense et Grand Orly
Seine Bièvre.
(6)
- verre-avenir.fr
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Les
trajets des collecteurs
Les
trajets réalisés par les prestataires dans le cadre
de la collecte et du regroupement du verre sont souvent relativement
courts et optimisés : on observe une cohérence géographique
globale des localisations des sites logistiques par rapport aux
territoires dont ils effectuent la collecte. Les données
sont cependant partielles, puisque l’adresse des garages
à bennes n’a pas toujours pu être récupérée.
Le site de Mineris à Villeparisis fait office de garage
à bennes et de centre de regroupement pour les communes
de Paris Terres d’Envol (T7) et de Grand Paris Grand Est
(T9). Il regroupe également le verre collecté en
porte-à-porte d’Est Ensemble (T8) ainsi que le verre
en apport volontaire de certaines communes de Grand-Orly Seine
Bièvre (T12) pourtant relativement éloignées.
À l’inverse, les bennes qui collectent le T3 (GPSO)
font des trajets qui semblent peu rationalisés : |
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Source
: Établisssements publics territoriaux
Traitement Apur
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Les bennes qui font la collecte des points d’apport volontaire
du secteur est de GPSO stationnent à Sarcelles, mais le site
de regroupement auquel les bennes sont déposées est
proche du lieu de collecte.
• Les bennes qui font la collecte des points d’apport
volontaire du secteur nord de GPSO ont un garage proche du lieu
de collecte - Bagneux - mais sont à une distance importante
du lieu de regroupement : Alfortville. |
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De
la même manière, le site de regroupement basé
à Vert-le-Grand est relativement éloigné de
la métropole du Grand Paris, mais ce site est l’exutoire
d’autres communes des syndicats Simacur et Siredom. |
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.....
.Étude
La filière du verre : acteurs, flux et
enjeux
État des lieux et perspectives
du système post-collecte dans la Métropole
du Grand Paris
..............
Le
verre est trié depuis 50 ans en France, ce
qui en fait un flux historique en matière de
recyclage. Malgré cette ancienneté,
les syndicats en charge de la collecte et du traitement
du verre peinent à augmenter leur taux de captage
du verre. En effet, seuls 50 % du flux de verre est
capté sur le territoire des 82 communes adhérentes
au Syctom, le reste étant retrouvé dans
les ordures ménagères résiduelles
(OMR).
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....
Face
à ce constat, et aux objectifs européens
de valorisation du verre, il s’agit d’analyser
le système actuel de post-collecte et de traitement
du verre afin d’en identifier les pistes d’optimisation.
Cette étude a vocation à dresser un état
des lieux du système post-collecte du verre -
acteurs et logistique -, d’identifier d’éventuelles
pistes d’amélioration au regard des flux
du verre dans les communes adhérentes au Syctom
et plus largement celles de la métropole du Grand
Paris.
Directeur
et directrice de la publication : Alexandre LABASSE,
Patricia PELLOUX
Étude réalisée par : Hugo PARSONS
Sous la direction de : Olivier RICHARD
Cartographie et traitement statistique : Hugo PARSONS
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