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Note Les espèces du bâti de Notre-Dame..
Trois oiseaux - Quatre chiroptères
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(2) Le Martinet noir
Pour toutes les espèces :
Éclairage - Solutions techniques - Communication
Les espaces extérieurs
- Filmographie
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De nombreuses espèces animales ont évoluées à nos côtés. Depuis le Moyen-Age, certaines espèces de chauve-souris se sont installées dans les constructions, les martinets noirs également ont délaissé les falaises pour nicher dans l’habitat humain. L’étymologie des noms d’espèce en témoigne : moineau domestique (
Passer domesticus), effraie des clochers, lézard des murailles (Podarcis muralis). La réouverture officielle
de la cathédrale permet d’espérer le retour de certaines espèces protégées qui y logeaient depuis des siècles, dont le Faucon crécerelle.
Bien plus qu’une cathédrale, Notre-Dame de Paris est un écosystème. La taille imposante de cette falaise urbaine et ses innombrables
cachettes sont une bénédiction pour certaines espèces qui ont su s’adapter à l’environnement de nos villes. Préserver
l’incroyable diversité de cavités qu’offre la cathédrale Notre-Dame est important pour la biodiversité parisienne.

Le Martinet noir

Le martinet noir est une espèce inféodée au milieu bâti, qui ne se pose que pour pondre. Le martinet installe un nid très sommaire dans les cavités des édifices. Pour connaître leur site de nidification, il faut observer les adultes en vol revenir nourrir leurs petits, car leur présence ne laisse aucune salissure.
Le Martinet noir construit son nid dans des anfractuosités de murs ou se trouve un trou à grande hauteur sur les immeubles ou les monuments. Il recherche les fissures entre deux blocs de pierre, les tous de boulins, les dessous de toit…
Le Martinet noir est l’un des oiseaux les plus représentatifs de l’avifaune de la capitale, avec un effectif certainement supérieur à 3000 couples (Pierre le Maréchal & Guilhem Lesaffre, Les Oiseaux d’Ile-de-France). Les oiseaux viennent boire sur la Seine, au-dessus de laquelle ils se concentrent parfois en mai, lorsque le mauvais temps se prolonge.

Préconisations

  • Préserver les cavités, trous de boulins…
  • Travailler en lien avec l’architecte le plus tôt possible
    • Éventuellement installer des nichoirs intégrés, à au moins 8m de haut, orentation Sud-Est. Il en faut plusieurs car ils vivent en colonie.
  • Installer un système de repasse pour diffuser le cri du martinet.

Références

Château de Chambord - travaux 2022
L’association SOS Martinets et la LPO Loir-et-Cher visitent la colonie chaque été, et travaille avec le personnel pour protéger la colonie de martinets et leurs 60 nids.
Les nids sont presque tous situés dans des trous régulièrement espacés dans la corniche du château. Ces derniers étaient à l'origine utilisés pour faire passer des cordes, pour attacher des échafaudages en bois pendant la construction et les travaux d'entretien.
Grâce à la collaboration entre les associations et le chef des bâtiments, aucun filet dangereux ne sera utilisé. Là où les ascenseurs de service risquent d’affecter quelques nids, des nichoirs de remplacement, fabriqués localement en bois, seront placés aussi près que possible des trous.
Des nichoirs ont aussi été installé sur les échafaudages pendant les travaux de la façade de Chambord. sosmartinets.com

Château de Chaumont
12 nids de compensation ont été installés dans les mâchicoulis en 1995. Ils sont tous occupés.

Nids de martinets dans les remparts de Guérande
Dans les fentes de la courtine nord de la Porte vannetaise, la LPO à repéré 51 cavités que les martinets noirs fréquentent. Sur les 51 nichoirs accrochés aux remparts pendant les travaux de 2021, 39 sont utilisés, et 80 % des nids ont été visités en juillet 2021. Quelques haut-parleurs diffusant des cris de martinets ont aussi été branchés pour les attirer.

51 nichoirs ont été accrochés sur les bâches
des remparts de Guérande, en travaux de restauration

La LPO a rencontré les entreprises du chantier, et leurs personnels ont été très intéressés par la démarche de protection de cette colonie d’environ 150 martinets noirs .
Les nichoirs en béton vont ensuite être incrustés dans les pierres des remparts, et d’autres seront cachés sous la bordure des mâchicoulis.

Centre ancien de Toulon
La réhabilitation du centre de Toulon a fait l’objet d’un accompagnement complet de la LPO PACA pour préserver les colonies de martinets.

Centre ancien de Nîmes
Gérard Gory, grand spécialiste des martinets, a travaillé avec l’architecte des bâtiments de France de Nîmes pour préserver les trous de boulins du rebouchage dans le Nîmes ancien.

Nîmes : Intégration de nichoirs Schwegler n° 25 par l’entreprise TC BAT AZUR
Katherine Dubourg, LPO PACA

© LPO PACA

Notre-Dame-du-Bout-des-Ponts
Une église protégée sur les bords de Loire à Amboise. Après consultation avec l’architecte de Bâtiments de France, M. Régis Berge, les dimensions ont été prises pour l’installation des nichoirs et des plans, établis par Dick Newell, de l’association Action for Swifts. sosmartinets.com
Références d’Églises en Belgique : martinew.canalblog.com


© J. Lejeune


Château de Chaumont : Mâchicoulis vu de dessous

Emplacement des mâchicoulis investis par
les martinets

© SOS Martinets

© LPO 41

Notre-Dame-du-Bout-des-Ponts, Amboise
© SOS Martinets

Pour toutes les espèces : Éclairage - Solutions techniques - Communication - Les espaces extérieurs - Filmographie

Éclairage

Pour toutes les espèces, revoir la période d’éclairage nocturne et remplacer les lumières blanches au mercure par des lumières orange au sodium.
Réduire la pollution lumineuse :

  • Adapter l’éclairage à la tranquillité de la faune et des riverains ;
  • Prévoir une étude photométrique pour déterminer les solutions les plus adaptées ;
  • Diffuser les éclairages vers le bas, dans le meilleur des cas, uniquement sur les cheminements de piétons ou cyclables ;
  • Les lampes LED émettant une lumière ambrée - température de couleur < à 2.200 K - sont moins nuisibles pour les chauves-souris ;
  • N’allumer qu’au moment opportun : allumage au coucher du soleil ;
  • Réduire l’intensité de l’éclairage à partir de 22h ;
  • Dans l’idéal, couper l’éclairage entre minuit et le lever du soleil ;
  • Éviter un revêtement trop réfléchissant au sol.

Synthèse des préconisations

  • Conserver les interstices dans les pierres de la cathédrale et rouvrir les interstices qui ont été obstrués : trous de boulins en trompe-l’œil.
  • Mise en plage de nichoirs artificiels sur les échafaudages en phase chantier.
  • Mise en place de nichoirs artificiels sur les dépendances de la cathédrale.

Phasage du chantier en fonction du rythme biologique
Communiquer par le chantier - stratégie

L’association Natagora, partenaire de la LPO en Belgique, accompagne la préservation des trous de boulins sur des églises, en proposant des solutions techniques. Une bâche d’information est fixée sur les échafaudages lors des travaux de couvertures et de charpente de l’église d’Écaussinnes. martinew.canalblog.com
Prochaine action : Informer et sensibiliser les professionnels et les acteurs du
chantier à la prise en compte de la biodiversité :

  • Mettre en place une sensibilisation et une information didactique auprès des compagnons et des entreprises pour apprendre à repérer et identifier les espèces patrimoniales nicheuses ;
  • Communiquer des mesures afin d’alerter en cas d’observation d’espèces patrimoniales en danger ;
  • Identifier des solutions de sécurisation des espèces patrimoniales pour les préserver, en cas de besoin.

Mettre en valeur les techniques constructives du Moyen-Âge et d’aujourd’hui

L’exposition sur les palissades de chantier ou sur les échafaudages pourraient mettre en valeur les techniques d’échafaudages du Moyen-Âge, avec notamment l’usage des trous de boulins pour les travaux d’entretien et les techniques actuelles.

Les espaces extérieurs : parvis, square, quais de Seine

Au regard de la prise de conscience des enjeux écologiques, l’évolution de l’ambiance paysagère du lieu au profit de la biodiversité autant que des usagers est envisageable. Si ce changement s’accompagne d’une phase d’information et de sensibilisation - conférences, ateliers, participation citoyenne, panneaux pédagogiques… -, l’acceptation d’une plus grande liberté de forme dans ce lieu symbolique sera possible.
En complément des préconisations spécifiques, chacune de ces espèces, et bien d’autres encore, pourraient bénéficier d’une gestion adaptée de l’environnement naturel à proximité de la Cathédrale. Ainsi, nous préconisons de conserver l’existant, principalement les alignements d’arbres, les arbustes et le lierre :

  • Préserver le lierre, cette espèce joue un rôle très important pour de nombreuses espèces d’insectes et d’oiseaux ;
  • Préserver et étoffer la strate arbustive ;
  • Préserver les branches possédant des cavités dans le square Jean XXIII ;
  • Implanter des gîtes artificiels sur les arbres du square : chauve-souris ;
  • Privilégier les espèces locales issues de pépinières travaillant sur la diversité génétique : bannir toute espèce exotique et/ou envahissante ;
  • Créer un petit espace de prairie semé d’espèces indigènes, et mise en place d’une fauche tardive pour laisser les fleurs monter en graines et attirer toute une population d’insectes qui serviront à nourrir les jeunes moineaux, les rougequeues et les chauve-souris, au printemps ;
  • Laisser la végétation se densifier pour servir d’abris aux passereaux et de repères aux chiroptères ;
  • Conserver les alignements arborés et particulièrement ceux présentant des cavités ;
  • Conserver les abris identifiés ou potentiels pour la faune et la flore suite à l’expertise naturaliste ;
  • Protéger les arbres des coupes mais aussi des risques pendant les travaux.

Pour la gestion, la LPO propose les mesures suivantes :

  • Ne pas élaguer ou réaliser des entretiens importants entre le 15 mars et fin août : période de nidification notamment ;
  • Conserver des espaces en friches ;
  • Délimiter des prairies fleuries avec fauche tardive : la plus intéressante pour la faune est de deux passages maximum, mi-juillet et octobre, ou tonde réduite à 2-3 passages/an maximum ;
  • Valoriser les résidus de coupe en paillage ou tas de bois mort, pour créer de nombreux abris à la petite faune et réduire la quantité de déchets ;
  • Laisser de la place à la flore spontanée ;
  • Sensibiliser et former les gestionnaires des espaces végétalisés.

Actions envisagées

Phase 1 :

  • Répertorier les cavités, anfractuosité, pendant la mise en place des échafaudages ; réaliser l’état zéro ;
  • Réaliser un relevé photographique ;
  • Rouvrir des cavités ;
  • Communiquer auprès du public sur le lien entre culture constructive et espèces du bâti.

Filmographie

Les animaux de Notre-Dame - 1976
De l’émission Les animaux du monde, Allain Bougrain-Dubourg
Moineaux, passereaux et même faucons crécerelles, les hautes tours de la cathédrale parisienne constituait depuis des années la plus haute volière de Paris, mais l’incendie a bouleversé ce fragile écosystème.
Partons à la rencontre des locataires à plumes de Notre-Dame de Paris tels qu’ils étaient en 1976. Cette année-là, pour le magazine animalier
Les animaux du monde, Allain Bougrain-Dubourg proposait un reportage sur les habitants à plumes de Notre-Dame de Paris. Le monument religieux est alors le lieu de vie de toute une hiérarchie d’oiseaux parfois surprenants.
Par la rédaction de l’INA - Publié le 16.04.2019 ina.fr

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Note Les espèces du bâti de Notre-Dame Trois oiseaux - Quatre chiroptères

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Depuis 2022, la LPO accompagne l’Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris dans une démarche visant à intégrer la biodiversité dans les travaux de restauration. Dans le cadre de ce partenariat, des visites techniques ont permis d’identifier et d’évaluer les emplacements potentiels pour l’accueil des nids et de proposer des mesures d’amélioration. Les compagnons et entreprises du chantier pourront être formés à repérer et préserver la faune tandis que les naturalistes de la LPO Ile-de-France effectuent un inventaire régulier des espèces présentes sur le site. La mairie de Paris a de son côté émis le souhait que les squares entourant Notre-Dame rejoignent les Refuges LPO, premier réseau de jardins écologiques en France.

 
 

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lpo.fr

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Les animaux sauvages ont logiquement déserté les alentours à la suite de l’incendie du 15 avril 2019. Leur réinstallation sera sans doute progressive car le dérangement demeure important en raison des travaux qui se poursuivent. En 2022, un premier couple de faucons a toutefois pu se reproduire dans un pinacle derrière la tour Nord, mais a en revanche échoué l’an dernier. Pourtant, en 1986, l’édifice a accueilli jusqu’à 5 familles de faucons crécerelles, dont les effectifs de la capitale s’élèvent aujourd’hui à moins de 30 couples. Des moineaux domestiques, dont la population parisienne a décliné de 75% en à peine 20 ans, et des chauves-souris de la famille des pipistrelles gravitent également à proximité.

La LPO est très fière de contribuer à la prise en compte de la biodiversité dans la rénovation de Notre-Dame.
La culture et la nature sont deux éléments inestimables et fragiles de notre patrimoine commun,
que nous devons impérativement protéger de concert afin de les transmettre aux générations futures.
Allain Bougrain Dubourg, Président de la LPO

LPO Île-de-France : Parc Montsouris, 26 boulevard Jourdan, Paris (XIVe) e-mail