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Espaces naturels sensibles en Essonne
Synthèse naturaliste 2021
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(3) Synthèse faunistique
Oiseaux d'eau - Rapaces

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Avec 25 % de son territoire occupé par des milieux naturels, l’Essonne possède une biodiversité riche et variée. Des paysages aussi différents que des marais, des pelouses calcicoles, des platières gréseuses ou bien encore des forêts coexistent. Dans la continuité des précédents rapports rédigés depuis 2000, cette présente version propose une synthèse de toutes les observations réalisées en 2021 sur les ENS par
les agents du Conservatoire des Espaces naturels sensibles, les bureaux d’études missionnés par le Département,
les associations naturalistes, mais également tous les naturalistes spécialistes ou amateurs.

Les espèces de cette liste sont classées dans le nouvel ordre systématique validé par la Commission de l’avifaune française (CAF). Les espèces d’oiseaux très communes ne sont pas traitées dans cette synthèse. Pour la localisation des sites, se reporter à la 1ère page : Présentation des sites départementaux.

 

Oiseaux d'eau

 

Foulque macroule Fulica atra
Cette espèce est une nicheuse commune sur les marais départementaux. En hiver, les regroupements les plus nombreux sont observés. Le maximal est atteint sur le marais de Fontenay-le-Vicomte avec plus de 110 individus, le 22 janvier.


Foulque macroule : Marais de Misery,
13 juin 2021
© D. Chambrillon

Chevalier guignette : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 22 août 2021 © B. Laparra

Grue cendrée Grus grus
Chaque année, cette espèce survole le territoire essonnien lors de ses migrations pré et post nuptiales. Un vol d’une dizaine d’individus est noté le 20 février au-dessus du marais de Misery, et une centaine au-dessus de la prairie de Mocquebouteille le 21 février.

Bécassine des marais Gallinago gallinago
Cette espèce hivernante affectionne particulièrement les vasières et les prairies humides des marais des basses vallées de l’Essonne et de la Juine, où elle est régulièrement observée. 10 individus sont notés le 17 octobre sur le marais d’Itteville, et un minimum de 30, le 9 décembre, sur le marais de Misery.

Chevalier culblanc Tringa ochropus
Ce limicole a été observé, généralement à l’unité, tout au long de l’année sur les marais des basses vallées de l’Essonne et de la Juine. Un maximum de 5 oiseaux a été noté le 15 juin sur le marais de Misery.

à gauche : Marais de Misery, 2 avril 2021 © A. Desbrueres
à droite : Marais de Misery, 30 août 2021 © B. Laparra

Chevalier guignette Actitis hypoleucos
Seules des données à l’unité ont été recensées aux passages pré et post nuptiaux pour le plus commun des chevaliers. Un maximum de 2 oiseaux simultanément a été observé.
Chevalier aboyeur Tringa nebularia
Ce limicole migrateur rare n’avait pas a été observé l’année dernière. 3 données cette année concernent le marais de Misery : 1 individu le 29 avril, 1 autre en vol le 1er juin, et une dernière donnée le 11 septembre.

Chevalier aboyeur : Marais de Misery,
11 septembre 2021
© B. Laparra

Chevalier gambette : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 8 mai 2021 © F. Gauchey
Chevalier gambette Tringa totanus
Cette espèce n’avait pas été notée sur les ENS depuis 2017. 4 oiseaux sont notés en halte migratoire sur le marais de Misery le 4 mai, 1 autre le 8 mai sur le marais de Fontenay-le-Vicomte. Ces dates correspondent à la 2ème vague de la migration pré nuptiale.
Chevalier sylvain Tringa glareola
Ce limicole rare en Essonne n’est pas observé chaque année sur les sites départementaux. 1 oiseau a été noté sur le marais de Misery le 17 avril et le 2 mai, au passage migratoire pré nuptial.

Mouette rieuse : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 26 avril 2021 © D. Chambrillon

Mouette rieuse : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 8 mai 2021 © B. Laparra
Mouette rieuse Larus ridibundus
Ce laridé est noté régulièrement sur les marais, avec les effectifs les plus importants mentionnés en hiver, notamment sur l’étang de Villeroy du marais de Fontenay-aval. Les oiseaux se mélangent avec les goélands et atteignent en hiver des effectifs de plusieurs centaines d’individus. Comme l’année dernière, l’espèce s’est reproduite sur le radeau à sternes du marais de Fontenay-le-Vicomte. 4 nids ont été mentionnés.
Guifette noire Chlidonias niger
Autrefois nicheuse en Île-de-France, cette espèce migratrice rare a été notée sur le marais de Fontenay-le-Vicomte le 2 mai : 2 individus.
Guifette moustac Chlidonias hybrida
Deux observations de cette migratrice, très rare en Île-de-France, sont faites aux passages pré et post nuptiaux sur le marais de Fontenay-le-Vicomte, les 2 mai et 21 septembre.

Mouette mélanocéphale : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 9 mai 2021 © D. Chambrillon

Sterne pierregarin : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 24 avril 2021 © F. Gauchey
Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus
L’observation de cette espèce - en faibles effectifs cependant - est régulière sur les marais de la basse vallée de l’Essonne, notamment en période printanière. En Île-de-France, la Seine-et-Marne est le seul département à abriter des couples nicheurs.
Goéland argenté/leucophée Larus argentatus/michahellis
La distinction entre ces 2 espèces n’est pas aisée en raison des différentes classes d’âge, et de critères moins évidents sur des oiseaux posés sur l’eau ou en vol. Comme pour les autres goélands, ils sont présents principalement en dehors de la période de reproduction. Des données régulières sont mentionnées sur le marais de Fontenay-aval. Un maximum de 300 individus a été noté le 13 octobre sur ce site.

Goéland brun Larus fuscus
La décharge de Vert-le-Grand, couplée aux lacs de Viry-Châtillon et Grigny (dortoirs) permettent à l’Essonne d’accueillir en hiver, une partie de la population francilienne. La majorité des effectifs étant localisée sur le nord Seine-et-Marne (Vaires-sur-Marne). Quelques observations sont notées à l’unité sur les marais de la basse vallée de l’Essonne. Un maximum de 30 oiseaux est mentionné le 22 octobre sur le marais de Misery.

Sterne pierregarin Sterna hirundo
Comme chaque année, le radeau installé sur le marais de Fontenay-le-Vicomte, accueille une colonie de cette espèce. La 1re donnée est notée le 26 mars. L’effectif nicheur sur le radeau du marais de Fontenay-le-Vicomte est de 10 couples minimum. La dernière sterne est observée le 18 juillet sur ce site.

à gauche : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 29 avril 2021 © A. Desbrueres
à droite : Marais de Fontenay-le-Vicomte © D. Chambrillon

Rapaces  

Balbuzard pêcheur Pandion haliaetus
Depuis 2005 - 1ère reproduction en Île-de-France -, c’est la onzième année - 2005, 2006, 2009, 2011, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021 - que l’espèce se reproduit dans les marais de la vallée de l’Essonne. Au total 20 jeunes - 3 en 2005, 2019 et 2021, 2 en 2006 et 2020, 1 en 2009, 2 en 2001 et 2019, 1 en 2015, 2016, 2017, 2018 - se sont envolés. 13 d’entre eux ont été bagués.

La 1re observation est réalisée le 9 mars sur le marais de Fontenay-le-Vicomte, sur la nouvelle aire artificielle installée en début d’année. Cet individu non bagué laisse à penser qu’il s’agit de la femelle de l’année précédente. L’apport de banches semble indiquer que cette nouvelle aire est acceptée.

à gauche : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 9 mars 2021 © A. Desbrueres
à droite : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 23 mars 2021 © A. Desbrueres

À la fin du mois, suite à l’arrivée du mâle (24 mars), le couple se réinstallera finalement sur l’aire de Misery, sur laquelle ils s’étaient reproduits l’année passée.

Début juin, le comportement de la femelle indique la présence de jeunes dans le nid. Les observations qui suivront permettront de confirmer l’éclosion de 3 jeunes qui prendront leurs premiers envols en juillet. La dernière observation de cette espèce est notée le 8 octobre au-dessus du marais du Grand Montauger.

à gauche : Marais de Misery, 27 mars 2021 © A. Desbrueres
à droite : Marais de Misery, 29 mars 2021 © A. Desbrueres

Un 3e Balbuzard de type mâle - non bagué - a été observé à proximité du nid le 17 avril. L’acceptation de la présence de cet individu par le couple présent pourrait s’expliquer par le fait qu’il s’agisse d’un des jeunes nés sur l’aire de Fontenay-aval en 2019, et non bagué. Il convient cependant de rester prudent sur cette hypothèse.

à gauche : Marais de Misery, 29 juillet 2021 © A. Desbrueres
à droite : Marais de Misery, 17 avril 2021 © A. Desbrueres

Un 4ème Balbuzard de type femelle - non bagué - a quant à lui été observé le 22 avril, de passage au-dessus du marais de Fontenay-le-Vicomte.

Ces observations d’autres individus en période de reproduction laissent espérer l’installation un jour d’un deuxième couple sur les marais de la basse vallée de l’Essonne.

À noter enfin, l’observation d’un jeune Balbuzard né sur le marais de Misery l’année dernière, le 11 novembre 2021 à proximité du Tage, à côté de Lisbonne au Portugal. La date tardive laisse à penser que cet individu a hiverné au Portugal.

à gauche : Marais de Fontenay-le-Vicomte, 22 avril 2021 © A. Desbrueres
à droite : Lisbonne, 11 novembre 2021 © M. Fernandes

Milan royal Milvus milvus
Cette espèce assez rare en Essonne est observée uniquement en migration pré et post nuptiale. Une donnée a été notée au-dessus des Coteaux de Pierrefitte, le 25 avril.

Milan noir Milvus nigrans
L’espèce poursuit son expansion, en période de nidification, sur les marais essonniens. 6 nids ont été trouvés cette année 2021 sur les marais de Misery et de Fontenay-le-Vicomte, 5 en 2020, 4 en 2019.
L’observation de quelques jeunes non volants a été réalisée sur certains nids, mais les feuilles des arbres empêchent rapidement de compter précisément le nombre de jeunes dans d’autres.


Milan noir : Marais de Misery,
29 mars 2021
© A. Desbrueres

Faucon pèlerin : Marais de Misery,
24 mars 2021
© A. Desbrueres

Faucon pèlerin Falco peregrinus
Les observations de ce Faucon en Essonne sont relativement rares. Depuis 2005, cette espèce se reproduit de nouveau en Île-de-France, en petite couronne parisienne notamment. 2 données ont été saisies en 2021 : le 24 mars sur le marais de Misery, et le 19 avril sur le marais de Fontenay-le-Vicomte.

Autour des palombes Accipiter gentilis
Comme les deux dernières années, l’espèce est notée tout au long de 2021. Plusieurs observations d’un couple ont été réalisées en période de reproduction au-dessus des marais de la vallée de l’Essonne. De nombreux chants ont par ailleurs été entendus début mars sur le marais de Misery. La présence d’un immature, noté plusieurs fois du 30 septembre au 1er novembre sur les marais de Fontenay-le-Vicomte et de Misery, laisse à penser qu’une reproduction se serait produite. Si la suspicion de reproduction de cette espèce est réelle, elle n’a toutefois toujours pas pu être prouvée.


Busard Saint-Martin : Marais de Misery,
28 février 2021
© A. Desbrueres

Autour des palombes : Marais de Misery,
29 juillet 2021
© A. Desbrueres

Busard Saint-Martin Circus cyaneus
Ce rapace est régulièrement observé en Essonne, généralement au-dessus des plaines agricoles. La proximité de celles-ci avec les marais de Misery et de Fontenay-le-Vicomte expliquent les quelques observations réalisées sur ces sites au cours de cette année.

Épervier d’Europe Accipiter gentilis
Plus petit que son cousin l’Autour des palombes, ce rapace diurne s’est spécialisé dans la chasse des passereaux. Il s’acclimate de différents milieux naturels et se retrouve donc observé un peu partout en Essonne. La reproduction sur le marais de Fontenay-le-Vicomte, prouvée l’année dernière avec la découverte d’un nid occupé sur le marais de Fontenay-le-Vicomte, semble s’être poursuivie cette année. En effet, plusieurs observations visuelles et auditives de jeunes qui quémandaient ont été saisies fin août-début septembre sur ce marais.

à gauche : Épervier d’Europe : Marais de Misery, 9 décembre 2021 © A. Desbrueres
à droite : Bondrée apivore : Marais de Misery, 12 août 2021 © A. Desbrueres

Bondrée apivore Pernis apivorus
Cette espèce migratrice nicheuse n’est présente qu’à partir du mois de mai. Elle est observée au-dessus de différents sites départementaux. Aucune preuve de nidification n’a pu être apportée.

Busard des roseaux Circus aeruginosus
Comme les dernières années, plusieurs données de cette espèce sont notées sur les marais de Misery et de Fontenay-le-Vicomte, du 26 mars au 14 octobre, sans qu’aucune preuve de nidification n’ait pu être apportée. Ce sont plus de 27 saisies de cette espèce qui ont été réalisées par différents observateurs et concernant différents individus : mâles, femelles et immatures.


Busard des roseaux : Marais de Misery,
2 mai 2021
© A. Desbrueres

Faucon hobereau : Marais de Misery,
3 mai 2021
© A. Desbrueres
Faucon hobereau Falco subbuteo
L’espèce est régulièrement observée au-dessus des marais de la basse vallée de l’Essonne, à partir du 3 mai. Un effectif
maximal de 4 individus au-dessus du marais de Fontenay-le- Vicomte a été comptabilisé le 7 mai et le 8 juin sur le marais de Misery. Même si aucun nid n’a été trouvé, la reproduction de cet oiseau sur les marais est probable. Un immature a été observé en septembre, mais rien ne prouve qu’il est né sur site. La dernière observation est notée le 23 septembre.

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Espaces naturels sensibles en Essonne Synthèse naturaliste 2021

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Au titre de sa politique des Espaces naturels sensibles, le Département de l’Essonne acquiert des espaces présentant un fort intérêt écologique, ou bien fragiles et menacés, afin de les préserver, les valoriser, mais aussi les soustraire à la pression foncière. Ces sites sont ensuite réhabilités, étudiés, aménagés et entretenus, au bénéfice de la flore et de la faune, et lorsque leur sensibilité le permet, ouverts au public pour lui permettre d’en bénéficier, et de découvrir leurs richesses. L’enjeu final est de restaurer et de maintenir la fonctionnalité de ces milieux, et les mettre en connexion, pour former un véritable réseau écologique.

 

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Les recensements des espèces animales ou végétales présentes sur les sites ont été effectués du 1er janvier 2020 au 31
décembre 2020. Toutes les observations sont issues des deux bases de données naturalistes franciliennes :
Cettia, Geonat'ÎdF et Faune
ÎdF. Au cours de l’année 2021, 13 608 données ont été saisies sur les différents espaces naturels départementaux (8 995 données en 2020). 8 153 l’ont été dans les bases Cettia, Geonat'ÎdF et 5 455 dans la base Faune ÎdF.
   

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Conseil départemental de l’Essonne
Boulevard de France
91012 Évry-Courcouronnes Cedex

essonne.fr